Infernax

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 14/02/2022
Genre(s) : Plates-formes, RPG, Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

55 joueurs possèdent ce jeu
43 trophées au total
0 trophée online
17 trophées cachés
1 DLC

Platiné par : 25 joueurs (45 %)

100% par : 9 joueurs (16 %)


Pas de note
des joueurs

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par Pelotedeneige le 24-02-2022 - Modifié le 01-04-2022

Introduction

Image

Soit vous êtes avec moi et vous trahissez votre père, soit vous êtes avec votre père et vous me trahissez moi. – Arthur Pendragon

Lorsque l'on évoque les découvreurs de talents dans le jeu vidéo indépendant, tous les regards se tournent immédiatement vers les mastodontes Devolver Digital et Annapurna Interactive. Mais il serait malheureux d'oublier une de nos structures nationales, Dotemu, qui multiplie les efforts pour mettre en avant et soutenir des studios méritants, capables de développer des titres au potentiel certain. En effet, si la société a construit sa réputation sur les rééditions de classiques (Wonder Boy, Streets of Rage, Windjammers), elle a également mis en place un label dédié aux jeux indés néo-rétro, The Arcade Crew, derrière la publication de titres comme Dark Devotion, Kunai ou encore Blazing Chrome. Leur dernier projet, développé par Berzerk Studio, se nomme Infernax, une production qui axe son expérience sur l'importance des choix. Les artisans québécois ont-ils fait les bons ?

Infernax suit les tribulations de Alcedor, un chevalier de renom et duc d'Upel qui voit ses terres natales rongées par une magie impie tandis qu'il voyageait. Armé de sa masse d'armes pourfendeuse de crânes et de son solide bouclier, le preux combattant fait le serment d'oblitérer toute créature bizarre foulant le sol de sa patrie, à commencer par celles qui menacent la cité de Darsov, sur le point de se faire envahir. « QUE TRÉPASSE SI JE FAIBLIS. »
Contenu du jeu
Retour vers le passé

Infernax se présente comme un Metroidvania 8-bits en side scrolling (déplacement horizontal). Le jeu arbore une structure des plus classiques : après quelques pérégrinations en extérieur, vous entrez dans un village qui héberge forgeron, érudit, auberge et sa part d'habitants en détresse. Les quêtes annexes vous récompensent en argent et en expérience à dépenser auprès des marchands ou en priant sur des autels afin d'acquérir de nouveaux équipements ou statistiques. Puis, vient le moment d'explorer le fameux donjon, lieu mettant vos capacités martiales et acrobatiques à l'épreuve et vous permettant d'obtenir un pouvoir inédit. L'expédition s'achève sur un boss dont l'élimination brise un des cinq seaux d'un pentagramme magique scellant une cathédrale. A répéter jusqu'au démon final.

L'aventure principale et les missions secondaires se bouclent en sept heures environ, ce qui paraît assez maigre. Toutefois, la production dispose d'une excellente rejouabilité. En effet, son originalité réside dans l'importance des choix moraux que vous effectuez. Épargner une créature ou l'occire, piller une église ou la renflouer, inonder un hameau ou le faire prospérer sont tout autant d'actions qui influent sur votre alignement. Outre la tournure changeante des quêtes, les dialogues et interactions varient sensiblement de même que l'apparence de votre personnage ainsi que ses sortilèges. Les conclusions en sont bien évidemment chamboulées. Il existe ainsi un réel intérêt à relancer un cheminement complet en prenant des décisions opposées. La durée de vie en est ainsi doublée.

Prenons le temps de mentionner la difficulté de l'expérience, elle aussi d'époque. Le jeu se montre parfois impitoyable aussi bien dans ses combats que ses séquences de plates-formes, souvent sanctionnées de mort suite à un loupé. Si vous perdez toutes vos vies, un écran de game over apparaît et vous laisse la possibilité de basculer entre le mode Classic et Casual, bien plus permissif puisque vos échecs ne vous ramènent plus au dernier point de sauvegarde avec perte de points d'expérience et d'argent. Et si malgré tout vous éprouvez encore des difficultés, Infernax dispose d'un Konami code et de codes de triche qui, en plus de vous faciliter la tâche, ne bloquent aucun trophée. Une volonté des développeurs de rendre le jeu accessible à tous. Grands seigneurs.
Aspect technique du jeu
Château brillant

Visuellement, Infernax se montre d'une grande solidité, pour du 8-bit, entendons-nous. Les graphismes s'avèrent très détaillés, les pixels particulièrement précis et les sprites et décors de très bonne facture. La production se pare également de cinématiques, certes fixes, mais d'excellente qualité qui dénotent d'un effort de réalisation manifeste. Un véritable régal pour les yeux. Outre l'aspect purement technique, le titre opte pour le gore assumé façon Blasphemous et le porte de bout en bout, autant dans les massacres de monstres que dans les mutilations de personnages, remplis d'éclaboussures, jusque dans la mise en scène de la mort du héros. Cette violence prédominante lui donne une identité visuelle des plus prégnantes. L'enrobage apparaît comme très travaillé.

Puisque l'on parle de technique, il est nécessaire d'adresser un gros carton rouge sur la qualité de la localisation, ou son absence dans le cas présent. Fautes d'orthographe, de conjugaison, adaptation mot à mot, traduction automatique…, le texte est jalonné d'erreurs et cela finit par devenir agaçant. Si on peut être enclin à excuser certains manquements, il est difficile de les occulter tant ils s'accumulent. D'autant plus que le studio à l'œuvre est québécois et donc sait manier les deux langues, anglaise et française. Quand on voit l'excellence de The Messenger sur ce point, pourtant ô combien plus verbeux, on a du mal à fermer les yeux à ce sujet. Concernant la partie sonore, l'OST se révèle agréable à écouter sans toutefois posséder de compositions incontournables.

Du côté du gameplay, les mécaniques demeurent on ne peut plus classiques. Une touche pour l'attaque, un bouton dédié au saut, un autre à la magie et un dernier à l'utilisation d'une potion. Les différents sortilèges et breuvages s'échangent sur le pouce, à la volée des gâchettes de la manette. En bon Metroidvania qui se respecte, Infernax débute avec un héros aux mouvements basiques qui s'enrichissent au fur et à mesure (double saut, possibilité de planer ou de détruire des murs) permettant d'atteindre des zones auparavant inaccessibles. Les combats nécessitent de gérer votre distance et d'apprendre les patterns des créatures (différentes en fonction du cycle jour/nuit) pour contre-attaquer au bon moment, via votre masse d'arme ou vos sorts aux effets variés. Simple mais diablement efficace.
Plaisir à jouer et à rejouer
Pavé de bonnes intentions

L'une des grandes forces de Infernax se trouve dans sa gestion des choix, centre névralgique de sa proposition. Outre les variations notables dans les dialogues, l'apparence du héros ou encore l'accès à certaines zones, on apprécie l'attention portée à l'équilibrage du jeu. En effet, la plupart des quêtes, aux objectifs très variés d'ailleurs, offre des embranchements, toujours avec une récompense à la clé, et chaque mission dédiée à un alignement bon possède son pendant maléfique. Quelque soit l'option adoptée, on ne se sent jamais lésé ni forcé de donner LA bonne réponse. On se plaît alors à incarner le héros que l'on souhaite sans jamais craindre un manque d'expérience ou la disparition d'un pouvoir. Cette absence de pression rend l'aventure très agréable à parcourir.

Le deuxième point fort de la production réside dans sa capacité à conserver un gameplay moderne malgré sa façade classique. En effet, le personnage répond avec précision et la maniabilité dans les sauts évite toute frustration lors des séquences de plates-formes, souvent exigeantes. L'inertie se trouve parfaitement gérée et permet de calculer son atterrissage dans les airs, au bloc près. La montée en puissance du héros, à travers son équipement, ses statistiques ou son éventail de capacités, se ressent nettement sans amoindrir le challenge des combats, qui demandent de bons réflexes. La satisfaction ressentie à la sortie d'un donjon après avoir pourfendu un boss intimidant n'en est que plus grande. Enfin, la présence d'une poignée d'humour contribue à alléger un peu le ton de façon fort bienvenue.

Infernax n'est toutefois pas exempt de tout reproche. L'exploration s'effectue certes dans des zones ouvertes interconnectées mais celles-ci ne montrent pas une grande superficie. Les allers-retours, pourtant fondamentaux dans un Metroid-like, en sont fortement limités. Par ailleurs, le level design des donjons, qui tendent globalement à se ressembler, demeure un peu fade, sans véritable inspiration. Le cycle jour/nuit, s'il s'inscrivait comme une bonne idée, devient vite pénible à cause d'une animation qui ne peut être passée rapidement (contrairement à Okami). On note également l'utilisation d'une aptitude dont la manipulation, par pression de deux touches simultanées, devient vite exécrable. Enfin, on pourrait reprocher au titre son scénario-prétexte mais on ne joue pas vraiment pour cela.
Chasse aux trophées
Un suppôt et au lit

La liste des trophées de Infernax, tous nommés selon des chansons de rock et de métal, ne fait pas de chichis. En dehors des breloques liées à l'histoire, la plupart des trophées peuvent être manqués car ces derniers sont corrélés à vos choix et donc votre alignement. Le Platine incite donc à relancer une nouvelle partie en procédant différemment et ainsi à profiter de l'intégralité du contenu et des efforts des développeurs pour apporter des variations et une véritable rejouabilité. Outre l'allégeance aux deux factions présentes dans le jeu, vous devez également visualiser les quatre fins principales (vertueuse, entièrement vertueuse, maléfique et entièrement maléfique) sans oublier la véritable conclusion, partiellement cachée, comme le veut la tradition des jeux d'antan.

Petit bémol cependant : parvenir à l'un des épilogues ultimes immédiatement bloque l'obtention de la récompense inférieure. Ainsi, si vous avez eu le « malheur » de vous procurer un livre magique en bout de course (le Necronomicon), vous devez recommencer tout un cheminement dans le même alignement uniquement pour visionner la fin imparfaite. Une grosse erreur de game design très pénalisante pour un chasseur de trophées. Mentionnons enfin une médaille liée à un changement d'alignement en milieu de parcours et qui nécessite de jongler habilement sous peine d'être rudement sanctionné. Heureusement, les développeurs ont pris la peine de changer l'apparence du héros pour compenser l'absence de toute jauge de moralité. Si vous vous montrez méticuleux, il faut quand même compter trois runs complets pour débloquer la coupe bleutée.

Enfin, précisons qu'aucun code de triche ne bloque l'obtention du Saint Graal. Il est parfaitement possible de le décrocher même après activation de l'invincibilité, du saut infini et du mode Contra qui transforme Alcedor en Maxim Gunn, cosplay de Rambo à la mitrailleuse lourde le rendant quasi intouchable. Cette option semble aller à l'encontre de la démarche des développeurs puisqu'elle annihile toute difficulté, inhérente aux titres d'époque auxquels Infernax rend hommage. Et pourtant, les artisans nous laissent un petit mot pleinement déculpabilisant à ce sujet. Le studio a même intégré deux trophées liés à l'utilisation de ces codes. Une telle largesse n'est donc pas à punir car elle ne pénalise personne et libre à chacun de s'en servir ou non. Le choix, toujours le choix.
Conclusion
Véritable hommage à Castlevania II: Simon's Quest et à Zelda II: The Adventure of Link, Infernax s'adresse avant tout aux vieux briscards nostalgiques en leur offrant une expérience modernisée et émulée des jeux qu'ils ont auparavant tant chéri.
J'ai aimé
  • Pixel art impeccable et détaillé
  • L'humour et les références
  • Identité visuelle marquée
  • Mise en scène travaillée
  • L'importance des choix
  • Game design équilibré
  • Maniabilité au poil
Je n'ai pas aimé
  • Traduction française médiocre
  • Level design peu inspiré
  • Scénario assez basique
  • Cycle jour/nuit irritant
  • Manque d'envergure
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux curieux, Aux chasseurs de trophées/platine facile

Pelotedeneige (Pelotedeneige)

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