Une barbe mal rasée:
Visuellement, il ne faut pas se voiler la face, le titre est clairement à des centaines de kilomètres des standards actuels. Bien plus proche de petites productions polluant le PSN tout autant que des prémices de la PlayStation 3. En outre, malheureusement, ce dernier accuse de plusieurs tares technique : textures pâteuses, effets d'explosions comme de giclées de sang frôlant le ridicule, puis inévitablement, l'apparition rare de saccades au-delà de brefs ralentissements égratignant la lisibilité de combats déjà retords, ajoutant à cela parfois même des arrêts sur images de quelques secondes. L'ensemble laissant indubitablement penser à une certaine fainéantise de la part du studio qui n'a pas daigné régler ses problèmes.
Néanmoins, étonnamment, malgré la présence de ces regrettables défauts, la production de
Games Farm tient tout de même la barre en se révélant agréable à l'œil la plupart du temps. Ceci par le biais d'une fluidité exemplaire si le moteur graphique ne fait pas des siennes comme dit précédemment, et d'un détail fort intéressant. Soit une variété qui est de mise au niveau des décors. Ainsi, sommets enneigés, marécages boueux, grottes volcaniques, territoires arides, cimetières navals ou villages de tribus rivales seront le pain quotidien de votre guerrier. Classique dans un sens me direz-vous, et je rétorquerai oui sans hésitation, au demeurant d'exceptions réussies à découvrir par vous-même. Seulement, les développeurs de
Vikings : Wolves of Midgard font preuve d'un surprenant talent en rendant ces "endroits" sauvages, attendu que chacun possède une dureté propre au-delà d'une identité unique. C'est pourquoi la production s'affuble d'une direction artistique froide, dure mais maîtrisée, à contrario de beaucoup de jeux du genre qui durant ces dernières années ont opté pour une orientation édulcorée presque cartoon. Cela résultant sur des graphismes poussiéreux où des échanges violents amènent têtes comme membres à joncher le sol.
En somme, un parti pris judicieux en totale adéquation avec le récit. Chose d'autant plus louable que les adversaires que vous devrez écraser s'accordent avec les domaines où ils décident d'apparaître. De plus, même si une partie de ces farouches bêtes traîne parfois vers la réédition, ils démontrent du charisme et une bonne "gueule" de monstres dans la pure tradition. Mention spéciale aux différents boss !
La bande son, elle, est un bon point pas de doute. C'est pourquoi nous nous retrouvons avec des bruitages de qualité durant les affrontements, et surtout une piste de morceaux épiques diablement réussie, rappelant à de moult reprises la série
Vikings avec
Travis Fimmel voir
Game of Thrones. Mélangeant habilement sons tragiques et homériques. Pour ce qui est de la V.O, elle est loin d'être inoubliable. Néanmoins, entre deux interprétations moyennes, elle est l'actrice d'excellentes trouvailles qu’il est préférable de savourer pendant votre première partie.
Cependant deux ombres persistent au tableau. Celle d'un véritable manque de sensation au niveau des impacts lorsque votre hache croise les os de vos adversaires, et dans une autre mesure le choix du doubleur de votre protagoniste lorsque vous incarnez un homme. Celui-ci se pensant peut-être à une dégustation de moules en hurlant pour quelconques raisons, cela donnant lieu à des échanges par moment très ridicules au vu du résultat final. Un brin ennuyant pour l'immersion, dommage !
Quant au gameplay, ce dernier n'est ni mauvais ni excellent. Il a au moins le mérite de permettre au joueur de faire évoluer son personnage sans lui imposer de barrières lors de sa progression. En effet, vous aurez beau commencer avec un style de combat spécifique choisi préalablement durant la création du personnage, il ne sera pas le seul à faire parler votre arsenal d'armes. Puisque qu'au fil des niveaux, les capacités de chacune des manières de combattre pourront être débloquées en utilisant des points de "
Don", ceux-ci pouvant se gagnant après avoir sacrifié du sang en l'honneur des dieux sur un autel. C'est pourquoi il sera possible de naviguer entre haches, arcs, marteaux, bâtons ou encore épées et boucliers au sein de la mêlée sans limites, permettant de s'adapter aux monstres nous faisant face.
Qui dit hack'n slash dit aussi évidement sortilèges, et c'est un total de
25 partagés entre 5 "dieux" à idolâtrer qui sont de la partie. Tous sympathiques à utiliser, ils rappellent parfois trop ceux de la série
Diablo, ce n'est pas du copier/coller bête pour autant. Il est juste finalement un peu de triste de pouvoir les utiliser avec tant de facilité, étant donné une
barre d'endurance et non ici de magie permettant de s'en servir tout en se rechargeant à une vitesse folle de façon automatique, sans avoir à recourir à d'éventuelles potions.
Rien de bien transcendant donc, mais un mélange efficace en dépit de petites coquilles venant ennuyer la masse de bonnes idées.