Le test numéro, 13, en provenance de, Dovetail, et à destination de, PSTHC, va entrer en gare.
Premier arrêt : Les modes de jeu
Proposer du contenu est une chose, encore faut-il savoir le proposer de manière digeste, sans tout jeter à la tête du joueur et espérer qu'il se dépatouille. TSW2 vous apporte les choses avec délicatesse, vous prend par la main et vous instruit avant de vous lâcher dans la nature.
- Les entraînements : qu'on se le dise, piloter un train est plus compliqué que de piloter une voiture. Quand bien même la puissance et la vitesse de la voiture, c'est toujours la même chose. Ici, vous allez devoir apprendre à jongler entre différents matériels, tous avec des caractéristiques propres qu'il vous faudra assimiler. Heureusement, les entraînements sont complets et vous expliquent pas à pas, tout en pratique, comment mettre en route, faire circuler et faire s'arrêter un train. Avec des exercices supplémentaires relatifs aux fonctions particulière de vos trains. Comptez au total 13 modules d'entraînement répartis sur les différents itinéraires proposés, qui seront détaillés lors du prochain arrêt.
- Les scénarios : mise en pratique de ce que vous avez appris lors de vos entraînements, vous n'êtes plus bridés par le tutoriel, vos objectifs sont clairement définis et vous vous devrez de les respecter. Vous ne serez cependant pas totalement dans le grand bain, les scénarios vous aidant le plus souvent en vous indiquant les commandes à utiliser pour parvenir à vos fins. Une excellente transition avant d'attaquer la suite. TSW2 comprend au total 18 scénarios que vous pourrez rejouer autant de fois qu'il le faudra pour les maîtriser à la perfection !
- Les horaires : vous voyagez désormais comme un grand, sans aucune aide, avec pour seul compagnon votre feuille de route. Plus personne pour vous prendre par la main et vous rappeler de desserrer le frein avant de vous mettre en route. A vous de tout mettre en oeuvre pour respecter vos horaires, et livrer âmes et marchandises dans les temps et les meilleurs conditions. C'est ici le mode de jeu le plus fourni avec 315 horaires différents ! Attention, des horaires différents ne veulent pas dire des choses différentes à faire. Plusieurs horaires peuvent se composer des mêmes terminus et arrêts sur la ligne. Mais l'heure à laquelle s'effectue la route change, et les voies sont plus chargées aux heures de pointes qu'aux heures creuses. Attention aux signaux et à votre vitesse !
- Les voyages : sans le savoir, dès la sélection de l'itinéraire sur lequel vous souhaitez rouler, vous entrez dans le mode voyage. Ce mode de jeu n'est ni plus ni moins qu'une agrégation des modes de jeu cités précédemment. Vous commencerez en toute logique par un ou plusieurs entraînements, avant d'alterner entre scénarios et horaires, assurant ainsi une progression parfaite de vos compétences. Le mode voyage est un ajout de la version 2020 de la série TSW, et c'est un réel bonheur que de le retrouver présent dans cette seconde itération. Vous n'êtes plus livrés à vous-mêmes, sans le savoir, le jeu vous prend par la main pour vous mettre aux commandes de la locomotives puis petit à petit s'efface.
- L'exploration pédestre : bien que le cœur du jeu soit clairement la conduite de trains, les développeurs n'en ont pas pour autant oublier de permettre à votre représentant virtuel de faire ses 30 minutes de marche quotidiennes recommandées. Les déplacements à pieds seront surtout utilisés lors d'opérations avec des trains de marchandise. Pour aller décrocher les bons wagons ou aller orienter les bons aiguillages dans la bonne direction. Vous pouvez d'ailleurs à ce propos jouer le jeu à fond et tout faire à pied, ou vous reposer sur l'utilisation d'une carte et la possibilité de gérer tous les aiguillages à distance sans risquer de vous faire écraser sur les voies. A vous de voir. Vous déplacer vous permettra aussi de fouiller les gares à la recherche des éléments à collectionner, et pour les plus flâneurs d'entre vous, de prendre un train comme passager et de vous laisser conduire par un collègue !
Pas de mode multijoueur, TSW2 s'apprécie en solitaire. Ce n'est absolument pas un manque, bien au contraire, je pense que c'est une bonne chose qu'il ne soit pas présent. Je ne vois pas ce qu'apporteraient des requêtes réseau à foison tout ça pour connaître la position des joueurs et éventuellement faire pouet-pouet quand vous croiserez un ami. Et j'imagine aussi le pire cas de figure : le joueur présent sur les serveurs uniquement pour emm... bêter le monde. Rester en gare indéfiniment, bloquer le trafic, ne rien respecter... Sincèrement, si c'est pour ruiner le jeu paisible et orienté "roleplay" des autres joueurs, non merci. La seule connexion que propose le jeu, c'est celle qui vous reliera, si vous le souhaitez, à Dovetail Live, sorte de portail du jeu.
Deuxième arrêt : Les itinéraires
Nouvelle sortie et comme à son habitude, Dovetail nous propose 3 nouveaux itinéraires pour le jeu, dans sa version de base.
- La ligne Cologne - Aix-la-Chappelle vous fera voyager à 250km/h sur cette ligne au carrefour de l'Europe à bord du train le plus rapide d'Allemagne. Mais vous pourrez aussi vous contenter de jouer les omnibus, à des vitesses tout à fait raisonnables, le long de cet axe en prenant soin de mener les passagers à bonne gare dans l'équivalent de nos Intercités.
- Changement total de décor pour une plongée au cœur du réseau métropolitain de Londres et plus particulièrement de la Barkerloo line qui relie les deux terminus Harrow & Wealdstone et Elephant & Castle. 20 kilomètres dont plus de la moitié sous terre sans apercevoir la lumière du jour, plus de 100 millions de voyageurs par an, autant vous dire que le rythme est soutenu et que le moindre retard peut avoir de lourdes conséquences, surtout que les stations visitées ne sont pas dépourvues d'attraits et de visiteurs du monde entier : Oxford Circus et Piccadilly Circus en tête !
- Traversons l'Atlantique et dirigeons-nous vers les grands espaces américains pour parcourir le Sand Patch Grade et passer à travers les Monts Allegheny. Pourquoi s'embêter à contourner une montagne alors qu'on peut y creuser un tunnel de presque 1,5km ? Malgré tout, cet axe principalement réservé au fret et qui fait partie d'une ligne reliant l'est à l'ouest des Etats-Unis, est l'un des plus pentus de toute la côté Est, avec des pentes pouvant atteindre les 2% d'inclinaison. Quand vous avez 50 wagons remplis de marchandises à tracter, ou à freiner, la moindre dénivellation peut se transformer en cauchemar. Point d'intérêt particulier de ce tronçon ferré, la gare de triage de Cumberland et sa plateforme tournante. Je n'ai malheureusement pas encore eu la chance de tester cet équipement, ayant une préférence pour le transport de passagers, et aussi, je dois le reconnaître, ayant du mal avec la gestion des aiguillages, ce qui retarde quelque peu mon avancée dans les missions.
Les itinéraires sont variés, tout autant que les enjeux des parcours. Des vertes vallées allemandes à l'enfer des entrailles londoniennes, les côtes et les casses-têtes logistiques américains feront un très bon purgatoire !
Troisième arrêt : Les locomotives
Comme le dit si bien votre instructeur : "c'est là que vous passerez le plus de temps". Et c'est aux commandes de ces gros engins aussi bien puissants et bruyants que rapides et silencieux que vous arpenterez les voies dont la tristesse du destin de deux rails, être toujours ensemble sans jamais pouvoir se rencontrer viendra hanter vos pensées embrumées d'un sombre matin dans les tunnels de la capitale anglaise.
- En Angleterre, justement : 1972 Mark 2 Stock, qui comme son nom l'indique, date de 1972. Pour ceux qui ne voient pas à quoi ressemble le métro londonien, et ce peu importe la ligne, imaginez un verre de terre qui a foncé dans une vitre. Peignez-le en rouge, blanc et bleu et vous obtenez le métro londonien. Et si je précise "peu importe la ligne", c'est parce que chaque ligne, à quelques exceptions près, dispose de son propre matériel roulant. Le 1972 Stock ne circule que sur la Bakerloo line et nulle part ailleurs. C'est actuellement le plus vieux matériel en circulation sur ce réseau.
- Direction l'Allemagne pour profiter de "Joues de hamster": le Bombardier Talent 2, élément automoteur électrique. Joueurs du premier TSW, le nom de Talent 2 ne devrait pas vous être totalement inconnu puisqu'il s'agit d'un modèle de train présent dans cette édition. La livrée et la dénomination technique sont différentes, mais les commandes sont identiques, vous ne serez pas perdus. Pour les petits nouveaux dans l'aventure de la simulation ferroviaire, c'est l'un des matériel les plus simple à mettre en route et à piloter.
En complément de la Talent 2, vous pourrez vous faire la main à bord du ICE 3M sur des voies réservées vous autorisant des pointes à 250km/h. Une autre façon de voyager et d'autres challenges à appréhender, comme vous pouvez l'imaginer. Loin de sa vitesse théorique maximale de 330km/h, vous serez tout de même à bord du train le plus rapide du pays, avec la pression du regard des passagers sur vos épaules.
- Qu'en est-il de l'autre côté de l'Atlantique ? Si pour vous, USA rime avec démesure, vous ne serez pas en reste avec la AC4400CW, ses 6 essieux (4 pour les locomotives plus classiques, soit 50% offert, merci General Electric) et son moteur diesel de plus de 4000 chevaux. Et vous n'aurez pas trop de deux de ces belles bêtes pour tirer des chargements imposants. Plus anciennes mais à ne pas prendre à la légère pour autant, la GP38-2 et la SD40-2 compléteront l'offre de traction du parcours américain. A l'instar de la Talent 2 allemande, la GP38-2 produite par Electro-Motive ne devrait pas vous être totalement inconnue puisqu'elle était déjà présente sur l'itinéraire du North East Corridor, présent sur la toute première version de l'opus précédent.
Des métropolitains, des trains inter-urbains, des express pouvant atteindre des vitesses élevées, des mastodontes de puissance, le plaisir de pouvoir passer d'une alimentation fossile à la force du nucléaire. Certes les locomotives proposées ne sont pas nombreuses, tout comme les environnements, mais elles ont le mérite d'être variées. Et finalement, la rareté n'est en rien dommageable tant il est plaisant de s'installer aux commandes et de suivre la feuille de route.
Quatrième arrêt : La collection préservée
Derrière le nom et le sceau de la "Preserved collection", autrement dit en français, de la "Collection préservée" se cache les efforts de Dovetail de rendre (presque) tous les anciens DLC compatibles avec TSW2. Que ce soient les itinéraires ou les locomotives, tous ne sont pas encore disponibles, mais le deviendront au fur et à mesure du temps et des mises à jour. C'est, à ma connaissance, le seul jeu qui propose d'intégrer des achats précédents dans une nouvelle mouture.
Attention toutefois, il ne s'agit que des contenus additionnels déjà achetés par vos soins. Mais c'est un effort louable de la part des développeurs que de pouvoir vous laisser jouer à vos anciens contenus tout en profitant des avancées du moteur physique. Je précise aussi que les contenus validés et disponibles dans TSW2 disposent d'une nouvelle liste de trophées, donc deux listes si vous disposez des deux TSW et TSW2. A vous le rab de trophées !
Cinquième arrêt : La personnalisation
Petits nouveaux au programme des réjouissances, l'
éditeur de livrées et l'
éditeur de scénarios. Attention, ces deux outils ne fonctionnent pas avec les contenus disponibles via la collection préservée.
Si les livrées officielles proposées par TSW2 ne vous plaisent pas, ou que vous avez un fort talent artistique et que comme moi, vous souhaitez ruiner visuellement votre jeu dès que vous le pouvez, vous serez ravi d'apprendre que vous pouvez faire encore plus de choses à votre train qu'un artiste urbain dans un entrepôt. Enfin presque, les éléments proposées pour laisser libre court sont un peu limités. Mais l'éditeur a le mérite d'être là et d'apporter une touche de personnalisation bienvenue.
L'éditeur de scénario vous permettra de créer votre propre parcours sur la ligne de votre choix. Que vous alliez d'un terminus à l'autre sans jamais vous arrêter pour personne, que vous vous arrêtiez à toutes les stations ou que votre parcours fasse moins d'un kilomètre, toutes les fantaisies sont possibles. Un excellent moyen de s'entraîner ou de passer encore et encore sur un endroit précis du parcours.
Au terminus :
Sans surprise, TSW2 propose ce qu'il a toujours proposé : 3 itinéraires, plusieurs trains, aussi bien de passagers que de fret, aussi bien électriques que diesels, pour varier les plaisirs et complètement repenser la façon dont le pilotage s'aborde. Le nombre d'environnements et de locomotives peu paraître faible, mais nous ne sommes pas là sur des circuits de quelques kilomètres de long. La ligne d'Aix-La-Chappelle à Cologne se parcourt de bout en bout en une trentaine de minute, soit environ le temps réellement mis par les vrais trains ICE3 des chemins ferrés allemands. Certains scénarios vous demanderont de rester au moins 90 minutes aux commandes de votre locomotive, ce n'est pas rien. Face à la quantité, Train Sim World 2 oppose la qualité du contenu proposé, et fait mouche (sans mauvais jeu de mots). Je reste quand même un peu sur ma faim, au vu du nombre de contenus supplémentaires proposés à l'achat, intégrer un ou deux itinéraire(s) en plus n'aurait pas été dommageable au jeu. Soyez rassurés, le contenu proposé initialement vous demandera déjà d'y passer beaucoup, beaucoup de temps pour en voir la fin.
Avec un peu plus de recul, ce n'est pas simplement du contenu en plus qui m'aurait fait plaisir. Mais du contenu français. Je pense que le réseau ferré parisien et national peuvent se prêter totalement au jeu. La ligne 6 à Paris, opérée par la RATP. Elle relie la capitale d'ouest en est, passe deux fois au-dessus est la Seine, alterne les portions souterraines et aériennes. Et pour ce qui est de la carte-postale, elle sort de terre à la station Passy pour enchaîner une traversée de la Seine avec une belle vue sur la Tour Eiffel. Et comment ne pas penser au TGV, détenteur de nombreux records, ne mérite-t-il pas aussi sa place dans cette simulation ? Imaginez le délicat scénario que de tenter de reproduire le record de vitesse... 574,5km/h c'est pas rien !
Un mot sur la durée de vie du titre. Elle est tout bonnement indéfinissable. Entre les entraînements, les scénarios et les horaires, vous aurez déjà de quoi faire. Surtout qu'ils sont tous sanctionnés par une médaille, et que bien évidemment, les plus acharnés chercheront à obtenir l'or partout. Et c'est sans compter sur l'éditeur de scénarios qui permet de faire votre propre parcours et donc de varier encore plus les plaisirs. Train Sim World 2 est une simulation qu'il ne faut pas aborder comme un jeu classique, que vous rangerez dans votre bibliothèque parce que vous en avez fait le tour. Enfin si, ça arrivera sûrement à un moment. Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas l'aborder comme un jeu vidéo, mais comme un vrai train miniature. Vous pouvez y jouer quelques minutes, ou des heures, le ranger pendant des mois puis le ressortir et passer toutes vos soirées dessus tout simplement parce que vous vous amusez.