Tout doux et bariolé comme un bonbon
Adorable et enfantin sont les meilleurs qualificatifs pour définir la patte visuelle de
My Time At Portia. L'univers qui s'ouvre à vous rappelle les autres titres du même acabit tel
Animal Crossing. On a l'impression de se balader dans un dessin animé peuplé de personnages tout en rondeurs et d'animaux imaginaires. Découvrez des alpagas à la fourrure arc-en-ciel aux côtés d'animaux de la ferme plus prosaïques et des habitants au physique caricatural. La charte graphique ne rend pas, pour autant, le ton du jeu infantilisant mais il permet, surtout, de coller à un monde apaisant au ton qui se veut avant tout divertissant, loin des jeux de gestion bien plus sérieux dans leur domaine. Alors oui les graphismes de
My Time At Portia ne plairont pas à tout le monde mais ils résument très bien ce que recherchent les joueurs friands de ce genre de jeu : l’apaisement et la détente.
Les pistes musicales accompagnent parfaitement l'atmosphère douce qui imprègne Portia. Mais, à terme, ce sont souvent les mêmes musiques qui tournent en boucle ne se modifiant que lorsque vous changez de mois ou de zone. Les sonorités pourront aussi bien plaire que lasser les joueurs à terme, selon leurs goûts. Il reste dommage qu'il n'y ait pas de thème très marquant et qu'on n'en retienne aucun après avoir éteint la console. Rien ne vous empêche de mettre d’autres musiques douces en parallèle en jouant.
Le gameplay se montre, pour sa part, intuitif. Chaque touche demeure visible lorsqu'une action est possible, permettant une parfaite piqûre de rappel. Il faut dire qu'il y a de quoi se perdre dans la multitude de tâches à effectuer que ce soit la conception, les interactions avec les autres personnages, les activités secondaires comme la pêche ou la fouille des ruines. Nulle combinaison de touches ici. Tout se fait avec les quatre touches basiques, les gâchettes étant utilisées pour sprinter, faire des roulades ou utiliser les lunettes permettant de scanner les ruines. L'apprentissage se fait tout en douceur et l'affichage constant des touches permet de ne pas se perdre. Il ne reste plus qu'au joueur à s'organiser dans son planning pour ne pas s'embrouiller dans ses actions à mener de front (un peu comme dans la vie de tous les jours).
L’inventaire est facilement gérable pour le tri puisqu’une touche de tri rapide est disponible. Pour passer des objets de l’inventaire au coffre tout s’effectue en maintenant la touche L pour envoyer les objets qu’on a déjà en double vers le stockage et on peut switcher rapidement entre tous les coffres avec L2 et R2. Petit bémol, si on a beaucoup de coffres rien ne nous permet, à part le tri rapide, de trouver ce qu’on cherche dans le stockage car certains objets, à contrario de ceux pour la fabrication (objets de quête, ingrédients nécessaires pour quelque chose par exemple), doivent être présents dans l’inventaire voire même doivent être portés par notre héros pour être placés quelque part (on pense notamment au mixeur, où la cuisine y est un peu laborieuse, les plantations et l’utilisation d’objets comme l’engrais par exemple…). Des petites pertes de temps donc pour les gens les plus pressés ou non désireux de se mettre au fourneau.
Mais un peu trop acidulé
My Time At Portia accuse néanmoins quelques bugs, rien qui n'entache pour autant la prise en main ou l'expérience mais qui prêtent à sourire. Vous verrez, parfois, un PNJ courir contre un mur, oubliant qu'il peut s'en écarter de quelques pas sur le côté ou encore un animal, au loin, qui semble être pris de convulsions tant il tremble sur place. Durant vos fouilles, il vous arrivera aussi de miner dans la vide ou de vous heurter à un mur invisible – signe que vous avez atteint la limite de la zone à explorer. L'intelligence artificielle se montre tout aussi écornée. La plupart des ennemis que vous affronterez (bien souvent des animaux pour récolter les précieuses ressources qu'ils possèdent) se contenteront de rester sur place et d'attaquer, par à-coups, mollement. Vous rencontrerez surtout de la difficulté face à des adversaires de plus haut niveau que vous : dans ce cas là, fuyez et attendez d'avoir l'expérience nécessaire pour vous y confronter. La hitbox (cette zone programmée qui permet de savoir si vous toucher l'ennemi, ou non) vous permettra souvent de frapper l'adversaire, même s'il s'éloigne. Les combats se révèlent très basiques : rester appuyé sur

, armé d'un outil, suffira largement à mettre à terre les ennemis. On voit clairement que l’action pure n’est pas ce qui est recherché dans le jeu. Sans pour autant empêcher de jouer à l'opus, ces bugs démontrent que
My Time At Portia a tout à gagner à se perfectionner.
Petite note à préciser : les personnages ne disposent d'aucun doublage et même les quelques passages scénarisés façon cinématiques ne sont accompagnés d'aucune voix. Un choix un peu troublant. À défaut de voix purement humaines, on aurait pu avoir droit à un semblant de paroles comme l'ont fait les
Sims.
Avec son visuel bigarré et son gameplay intuitif, My Time At Portia se rend accessible à tout type de joueur, quel que soit son expérience passée dans le domaine. Team 17 suit la continuité de ses pairs avec une prise en main rapide, présente pour guider le joueur et ne pas le perdre. Il reste dommageable que le soft accuse des bugs dans la gestion de l'IA rendant les affrontements simplistes à l'excès.