The Wreck

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 14/03/2023
Genre(s) : Visual novel, Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

15 joueurs possèdent ce jeu
13 trophées au total
0 trophée online
4 trophées cachés

Platiné par : 9 joueurs (60 %)

100% par : 9 joueurs (60 %)


Note des joueurs :
3/5 - 1 note

Note des platineurs :
3/5 - 1 note

Test rédigé par matrobymat le 23-03-2023 - Modifié le 06-04-2023

Introduction

Image

The Wreck dépeint l’histoire de Junon, scénariste au succès plus que contrasté, qui raconte à sa fille Astrid, sous forme de confidence, un accident de voiture dont elle a été victime. Par le biais de flashbacks, vous en apprendrez plus sur les causes et les conséquences de l’accident, mais aussi et surtout sur toutes les implications morales qui en découlent. Plus encore, le visual novel du studio français aborde ou traite d’autres sujets de société très actuels, et nous avons ici une production moderne, en accord avec son temps et parfaitement ancrée dans nos vies d’aujourd’hui. Impossible pour moi de vous en dire plus sans spoiler, mais il me semble important d’ajouter que le tout est fait avec respect, sans jugement et en bonne intelligence.
Contenu du jeu
The Wreck est donc une aventure narrative plutôt qu’un jeu vidéo, et vous êtes spectateur plutôt qu’acteur, ce qui est très frustrant. Pendant les cinq heures environ qu’il vous faudra pour terminer l’histoire, vous suivrez donc le récit de notre héroïne, sur lequel vous ne pourrez agir qu’en avançant ou reculant les scènes qui défilent sous vos yeux. Ainsi, vous ferez apparaître des précisions au récit au fur et à mesure que les souvenirs de Junon lui reviennent. Un peu à la DeathLoop (ou à la manière de L’histoire sans fin pour les plus vieux d’entre nous), vous revivrez donc plusieurs fois les mêmes scènes, à l’aune des nouvelles découvertes que vous aurez faites.

Le jeu est en anglais sous-titré français, et il est à noter (puisque c’est bien trop rare je trouve) que les options de sous-titres sont nombreuses et utiles : fond du sous-titres, taille de la police, couleurs de la police etc. C’est important, puisque vous passerez le plus clair de votre temps à lire (sauf si vous êtes suffisamment bon en anglais) afin de vous imprégner des différents sentiments du protagoniste envers ses proches et envers elle-même, et il y en a une sacrée palette.

Vous aurez un seul choix, à faire, à la toute fin du jeu, mais celui-ci n’aura aucune incidence sur l’épilogue du récit malheureusement.
Aspect technique du jeu
Il y a une patte artistique indéniable dans The Wreck. Bien sûr il ne s’agit pas d’un monstre de technique triple A qui tire partie des derniers moteurs graphiques, mais il n’y en a absolument pas besoin. Le but du titre de The Pixel Hunt est de faire réfléchir, de faire ressentir des émotions, et sa palette de couleurs pastel, son animation minimaliste et son ambiance charmante y contribuent. C’est beau, tout en étant simple car bien travaillé, et mettant l’accent sur ce qui est nécessaire.

Comme dit précédemment, le jeu est en anglais, sous-titré français et c’est tout de même très dommageable pour un jeu français. La VO est cependant excellente, le jeu des acteurs est très bon et les sentiments sont bien retranscrits. En revanche, certains prénoms et certaines villes sont prononcées à la française, et cela fait très kitch. Très « Plus belle la vie ». Soit on joue la carte de l’internationalisation (ça ne me dérange pas plus que ça) et on le fait jusqu’au bout en prononçant les prénoms à l’anglaise, soit on ne le fait pas et on parle en français.

Concernant le gameplay il n’y a pas grand-chose à dire puisque vous ne pourrez qu’utiliser (L2) pour reculer la scène, (R2) pour l’avancer et (croix) pour appuyer sur les options de dialogue ou les pensées qui apparaissent à l’écran. C’est tout.
Plaisir à jouer et à rejouer
Une histoire comme celle-ci ne se vit qu’une fois. Elle vous embarque, vous percute, vous bouscule, vous torture, et ensuite vous n’y reviendrez pas. Sauf qu’elle restera dans votre tête, là, dans un coin, prête à se rappeler à votre bon souvenir au moment où vous vous y attendrez le moins. Ou au moment où vous en avez le moins besoin. Cette histoire raconte comment un être humain, constitué de toutes ses failles, de toutes ses forces et de toutes ses faiblesses, peut vivre ou survivre après des événements tragiques. Ou pas. La mélancolie, la tristesse, la solitude, le deuil, la colère, la rage, l’abattement ou l’euphorie, la culpabilité, tout y passe, et pour peu que vous ayez un peu vécu, vous y trouverez certainement le reflet de quelque chose qui vous touchera personnellement. Ou peut-être pas, et dans ce cas c’est probablement tant mieux et bon signe pour vous.

Ici, pas de sentimentalisme, pas de baratin donneur de leçon, juste une mise à nue de la vie, avec ce qu’elle peut avoir de plus beau et de plus cruel. Chacun y verra ce qu’il veut ou ce qu’il peut y voir. Il est possible que vous passiez totalement à côté et que The Wreck ne vous procure finalement aucune émotion, comme il est aussi possible qu’il vous touche profondément, sachant parfois exprimer des choses mieux que vous n’auriez su le faire.

À ce niveau, le titre est parfaitement réussi. Sauf qu’il faut tout de même rappeler qu’il s’agit d’un jeu vidéo. Et dans jeu vidéo il y a jeu. Pourquoi ne pas avoir permis un minimum de recherche ? Pourquoi ne pas avoir permis par exemple de bouger un peu plus la caméra, pour faire apparaître des éléments de décor sur lesquels il aurait fallu cliquer pour permettre l’avancée de l’histoire ? Pourquoi ne pas avoir permis quelques petites interactions avec les décors, même minimalistes, pour permettre au joueur de participer un peu, de se sentir utile et impliqué. C’est dommage je trouve.

Pire encore, à la fin de l’histoire, vous avez le choix entre trois dénouements différents, mais qui sont bâclés en deux phrases, et qui n’ont finalement aucun impact sur l’épilogue, qui restera toujours le même quelque soit l'option sélectionnée. C’est assez… incompréhensible. Ou volontaire de la part des auteurs, si on regarde l’aventure selon un autre angle. Chacun y verra encore une fois ce qu’il veut y voir.
Chasse aux trophées
Concernant les trophées, au vu de ce que vous avez déjà lu jusqu’ici, vous aurez compris qu’il n’y a pas grand-chose à espérer non plus. Comme le joueur n’a rien à faire, la quasi-totalité des trophées est donc obtenue simplement en jouant, en suivant l’histoire. Seuls quelques rares trophées sont liés à des choix de dialogue bien particuliers, mais c'est trop peu travaillé et on aurait aimé découvrir des pans de scénario un peu cachés par exemple. Cela aurait été appréciable, et aurait récompensé une recherche de la part du joueur par une découverte encore plus grande de la psychologie des personnages. Nous nous contenterons donc d’un platine facile et presque automatique à ajouter à notre collection. Presque en effet, car le chargement de chapitre permettra d’engranger les quatre trophées consacrés aux trois fins « différentes ».
Conclusion
The Wreck est quasiment le niveau zéro du vidéoludisme. En termes de « jeu » vidéo, il n’y a presque rien à en tirer, rien à faire. Cependant, il serait très dommage de le limiter à cela, puisqu’en termes d’écriture, de scénario, de choc d’émotions, d’introspection et de création d’empathie, c’est une merveille. À chacun son public, mais la production de The Pixel Hunt a toute sa place dans le monde du jeu vidéo, pour peu que vous lui laissiez une chance. À titre personnel : merci.
J'ai aimé
  • La narration
  • La palette des émotions dépeintes
Je n'ai pas aimé
  • Il n'y a rien d'autre à faire que regarder
  • Les fins qui ne diffèrent pas
13
Je recommande ce jeu : À un public averti, Aux chasseurs de trophées/platine facile

matrobymat (matrobymat)

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