Une suite inattendue
En plus de Joel et Ellie, de nouveaux personnages viennent se joindre à notre histoire. Dont un en particulier,
Abby qui devient le troisième personnage jouable de la saga. Avec une introduction d’une rare qualité, aussi énigmatique que dramatique, Abby deviendra l’un des personnages les plus ambivalents de la saga. Entre détestation et compassion, aucun joueur ne restera de marbre face à cette brute pourtant si sensible.
Peu d’anciens personnages se retrouvent dans cette nouvelle histoire. En-dehors de Tommy et Maria, aucun des personnages secondaires de la première histoire ne fait son grand retour. L’histoire repart donc de zéro avec de nouveaux protagonistes et antagonistes.
L’aventure se déroule entre
Jackson et Seattle. Cependant, nous passerons le plus clair de notre temps dans l’État de Washington, où nous traversons la ville entre les factions du WLF et la secte des Scars. Nous découvrons de nouveaux lieux tout en restant dans des décors post-apocalyptiques tels que nous en avons déjà vus dans le premier opus. À la manière des chapitres de The Last of Us, Ellie et Abby se retrouvent principalement à cavaler dans Seattle avec pour but d’atteindre un lieu spécifique avant de changer de niveau. Petite nouveauté dans ce monde originellement linéaire, Naughty Dog est sorti de ses sentiers battus pour nous proposer un petit monde ouvert le temps d’un chapitre.
L’histoire de
The Last of Us Part II s’affranchit totalement de celle de son prédécesseur. L’entièreté de l’histoire est rythmée par un désir de vengeance. Nous guidant subtilement, nous nous laissons prendre au jeu par ce désir qui nous aveugle tout autant que nos héroïnes. Mais là est la force de la narration si bien ficelée de cet opus. Alors que chacune porte ses œillères, nous avons à notre place, la possibilité d’ouvrir progressivement les yeux sur
les conséquences de cette vengeance à tout prix. Si le premier volet narrait une histoire au final plutôt positive, ce second volet est beaucoup plus sombre. Bien que nous retrouvons la légèreté de la relation père/fille entre Joel et Ellie dans les flashback, nous retournons vite à la dure réalité. Traumatisant et lourd de sens, le temps de l’innocence est bien loin et les actions auxquelles nous sommes confrontées sont marquantes et nous amènent à nous demander si la fin justifie-t-elle vraiment les moyens.
Naughty Dog prouve encore une fois ses talents de narration, et par deux fois. En effet, il y a déjà la prouesse de réussir à relater deux histoires parallèles, se rejoignant pour ne former finalement qu’une seule et même intrigue. Et ensuite, parce que narrer ce n’est pas qu’écrire mais bien raconter, le script est appuyé par des dialogues, des graphismes, une direction artistique et des expressions marquées, saisissant le joueur jusqu’aux tripes. Parfois difficilement supportables, nous sommes bousculés par les choix scénaristiques qui nous montrent l’horreur de la nature humaine, tout en réussissant à nous montrer de belles preuves d’humanité. The Last of Us Part II ne nous épargne pas. Le jeu n’est pas conçu pour nous faire plaisir en nous offrant une intrigue joyeuse. L’histoire d’Ellie et Abby est nostalgique, triste, frustrante et révoltante. Si vous voulez une bonne dose de joie et de bonheur, passez votre chemin.
Sans retour
La version remasterisée de The Last of Us Part 2 apporte avec elle un nouveau mode de jeu. Intitulé
Sans retour, ce roguelike nous permet d’incarner jusqu’à dix personnages (cinq du côté de Ellie et cinq compagnons d’Abby). Le principe de ce mode est simple :
réussir une série de cinq affrontements pour atteindre la manche finale contre un boss. Succombez une seule fois et vous êtes bon pour tout recommencer. En mode standard ou en personnalisé, ces affrontements se déroulent dans des lieux de l'histoire principale. Face à des infectés, des membres de la WLF, des Scars ou encore des Crotales, nous pourrons choisir d’être en
mode proie ou attaque. Le premier mode vous demande de tuer un certain nombre d'ennemis alors que le second vous obligera à survivre pendant un certain temps. Après avoir réalisé certains défis, nous pouvons accéder à deux nouveaux modes :
capture et défense. Pour le premier, il suffit de capturer un coffre gardé dans un temps imparti et le second consiste à défendre un allié contre une horde d’infectés. Entre deux affrontements,
nous retournons à la planque où nous pouvons améliorer nos armes, acheter des armes ou des capacités et choisir notre prochain affrontement. De nombreuses modifications peuvent être ou non activées, permettant d’ajuster les affrontements à notre bon vouloir.
Ce mode
Sans retour se veut complet et détaillé, et s’il n’égale sûrement pas le multijoueur en ce qui concerne la rejouabilité, il permet tout de même d’augmenter cette dernière. Pour les plus compétitifs, un système de score est associé à chaque affrontement et une session quotidienne nous permet de comparer notre score du jour dans les classements.
Les petits plus
Avec cette version remasterisée, nous découvrons des bonus absents de la version originale. Dans les coulisses, des
Niveaux perdus sont jouables. Ces parties sont des ébauches de niveaux supprimés, ce qui veut dire qu’ils restent jouables, mais que les dialogues ainsi que certaines animations sont limités. Ces niveaux sont pour le joueur, l’occasion d’en découvrir plus sur la façon dont a été pensé le jeu. En effet, les commentaires des développeurs apportent du contexte sur les niveaux et sur leurs choix.
Pour les mélomanes, un mode
Guitare en jeu libre est disponible. Vous l’avez deviné avec le nom, ce mode permet de jouer de la guitare, comme nous avons pu le faire lors de l’histoire. Avec plusieurs guitares disponibles, le joueur pourra choisir la tonalité et les accords qui lui conviennent. Enfin, de nouvelles tenues sont déblocables pour nos deux héroïnes, ainsi que de nouveaux cosmétiques pour les armes.