Dans l'esprit d'Iria
Reprenant la formule d'
Insomnis, les développeurs se sont orientés vers une vue à la première personne où seules les mains sont visibles. Ce choix de point de vue permet de plonger le joueur au plus profond de l'intrigue, ne lui laissant pas la possibilité de se dissocier de son personnage. Ce choix est d'autant plus pertinent que la présence du monstre contre lequel vous ne pouvez presque rien faire, vous poursuivra si son regard se pose sur vous. Créant ainsi un stress que les joueurs des jeux d'horreurs connaissent si bien : l'impression que la faucheuse surviendra à tout moment, emportant notre dernier souffle sous les mains de notre poursuivant.
Des énigmes et des fuites
En dehors des phases d'exploration, l'avancée dans l'histoire se fera par le biais d'énigmes et de moments d'esquive/de fuite du terrifiant monstre qui semble vous suivre comme son ombre. Enfin presque. Il semble plutôt cantonné dans une pièce et ne pas en bouger si votre progression dans l'histoire ne lui permet pas. Ce qui donne parfois lieu à des situations grotesques : alors que vous êtes au bord de la mort, que vous sentez déjà son souffle derrière vous et ses mains s'approchant de votre cou, il vous suffira de passer une porte ouverte (
et qui le restera) ou de vous glisser sous des planches de bois sans rien au dessus de vous pour vous cacher après et paf, vous voilà hors de sa portée alors qu'il est littéralement à 50 centimètres de vous, le regard dans votre direction. Heureusement ce genre de situation n'arrive pas tout le temps, la vitesse du monstre étant largement supérieure à la votre, une poursuite vous fera plus facilement passer de vie à trépas que d'une pièce à l'autre.
Les énigmes seront résolues à l'aide de votre caméra. Elle est véritablement le centre de tout cet aspect de réflexion. Très simple d'utilisation, ne demandant qu'à rembobiner

ou à débobiner

(
ou l'inverse ? Y a-t-il vraiment un avant et un après dans ce monde ?), la difficulté résidera plus dans la façon dont vous déplacerez votre environnement.
Le jeu est relativement linéaire mais vous demandera souvent d'aller chercher divers éléments vous permettant d'accéder à de nouveaux endroits. Par ce biais, les développeurs cherchent encore à vous faire explorer toutes les pièces mises à votre disposition. Toutes les salles du jeux devront être au moins traversées, il n'y aura pas de pièce manquable disponible.
Coté son et images
Pas grand chose à dire de ce coté là. Les graphismes sont assez simplistes. Pas de quoi casser trois pattes à un canard mais au moins ils sont propres, pas de bug de texture, pas de flou et le jeu n'est ni trop sombre, ni trop lumineux. On note quand même de beaux décors, surtout dans le deuxième et le troisième chapitres avec une grosse prédominance de la couleur rouge. On ne peut voir ici que l'influence de
Stanley Kubrick. Au final avec ce genre de graphismes épurés, le joueur peut se concentrer sur l'essentiel : l'histoire. On constate que malgré le fait que les graphismes soient simplistes, aucune salle ne ressemble à une autre ce qui nous permet de facilement nous repérer.
Les développeurs ont quand même fait le choix de mettre les vidéos et photos avec des personnes réellement filmées/photographiées, apportant beaucoup plus de réalisme à l'histoire. Au travers des vidéos, nous avons vraiment l'impression de communiquer avec quelqu'un et non avec un personnage créé de toute pièce.
Pour la bande-son, on est globalement balancés entre moments de silence, musique de fond et grosses attaques sonores renforçant les moments les plus tendus.
Afin d'accentuer notre immersion, nous profiterons de bruitages décrivant et/ou accompagnant l'histoire lorsque que nous interagissons avec les différents documents à disposition.
Globalement, la bande-son vous accompagnera tout au long de l'histoire pour permettre de vous immerger dans le jeu, vous filer quelques frissons, un peu de stress et parfois même des moments de sursaut.
Mention spéciale à la cinématique d'introduction qui nous plonge subtilement dans l'univers du jeu avec ses enfants, son paysage et ses références au monde du cinéma, le tout avec un effet un peu vieillot et une délicate musique jouée à la guitare.
Une aventure désormais accessible!
Le jeu n'était disponible qu'en espagnol sous-titré anglais, ce qui limitait largement le public pouvant profiter de l'histoire d'Iria. Depuis la mise-à-jour 1.07 qui accompagne l'arrivée de la version sur PlayStation 5 et la sortie de la
Director's Edition, les développeurs ont ajouté des sous-titres dans diverses langues dont le français! Le doublage reste cependant en espagnol mais cela permet de profiter de l'authenticité de l'œuvre.