Stranded : Alien Dawn

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 25/04/2023
Genre(s) : Simulation, Stratégie
Territoire(s) : FRANCE

47 joueurs possèdent ce jeu
59 trophées au total
0 trophée online
6 trophées cachés
2 DLC's

Platiné par : 3 joueurs (6 %)

100% par : 0 joueur (0 %)


Pas de note
des joueurs

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par Bas ^ le 30-05-2023 - Modifié le 10-07-2023


Introduction

Image

Après des tractations aux Bahamas et une survie martienne, sous les traits respectifs de la série des Tropico et de Surviving Mars, les bulgares d'Haemimont Games reviennent sur notre console préférée pour nous proposer un Rimworld-like avec Stranded : Alien Dawn, Frontier Foundry assurant la publication.

Disponible en early-access sur Steam depuis octobre 2022, Stranded : Alien Dawn a connu pas mal de patchs et d'ajouts de contenu, pour débarquer avec une version complète le 25 avril 2023 sur tous les supports, PS4 et PS5 inclus. Nous allons nous pencher sur la version PS5 dans ces lignes, mais en dehors des graphismes et des chargements, les deux versions partagent le même contenu.

Avec un développeur habitué à proposer de la gestion/simulation, il ne devrait pas y avoir de grosses surprises avec ce portage, du moins en termes de maniabilité. Rimworld est également un jeu ayant posé des grosses bases pour le genre, le petit nouveau réussira-t-il à supplanter son aîné ? La réponse dans ce test.
Contenu du jeu
La survie avant tout

À l’instar de Rimworld dont il reprend bon nombre de concepts, Stranded : Alien Dawn (que je vais désormais abréger en S:AD, si cela ne vous dérange pas) est un jeu de survie, de construction de base et de gestion. Ou plutôt, c’est une sorte de The Sims sur une planète hostile et où vous devez récupérer les matériaux essentiels à votre survie en coupant des arbres, en plantant des céréales et en chassant des animaux sauvages. Là où les choses deviennent intéressantes, c’est que vous ne contrôlez pas directement vos survivants (entre 3 et 6 au départ, selon le scénario choisi – d’autres pourront être recrutés par la suite au gré de l’histoire) mais vous donnez des ordres, de construction ou de récolte par exemple, auxquels vos aventuriers obéiront, selon leurs besoins (un survivant très fatigué ira dormir avant de faire la cuisine par exemple) ou leurs compétences (certains sont complétement inaptes à certaines tâches, d’autres sont de véritables artistes dans leur domaine) sans que vous n’ayez à intervenir. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard, parce que cette apparente simplicité (vous ordonnez, quelqu’un agit) cache en réalité un système assez complexe. Ajoutez à cela une faune et une flore à observer (pour pouvoir domestiquer les animaux ou cultiver les plantes locales), des technologies à développer au fur et à mesure de votre aventure (vous redémarrez chaque partie à 0, ou presque), une météo qui varie au fur et à mesure de l’année – vous commencez au printemps, mais préparez-vous, l’hiver sera rude ! – et vous obtenez un jeu riche, très fourni et assez équilibré sur la durée.


Trois en un

Entièrement dédié au jeu en solo, S:AD propose 3 scénarios différents, pour varier les plaisirs. Chacun a une condition de victoire qui lui est propre et cela permet de jouer de différentes manières, même si le gameplay reste identique.
Dans Crash, le scénario de base, vous démarrez avec 4 survivants et vous devez faire en sorte de vous échapper de la planète, en contactant des vaisseaux aux alentours pour évacuer les lieux. Pas question toutefois de partir dans une fusée flambant neuve : vous devrez faire partir vos aventuriers un par un, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un, qui devra survivre jusqu’à la prochaine navette… Très grisant !
Nettement plus facile (à mon goût), Avant-poste marchand vous place aux commandes de 3 entrepreneurs qui ont réuni leurs capitaux pour se lancer à la conquête d’une planète, littéralement. Votre objectif ici est de réunir suffisamment d’argent (pardon, de galacticoins) pour acheter le caillou sur lequel vos gens sont venus se perdre. Intéressant, bien qu’un peu répétitif (une méthode pour l’emporter consiste à planter des champs de cotons et à vendre la marchandise aux différents vaisseaux qui passent, sans même la transformer en vêtements, en résistant aux très nombreuses attaques de monstres), ce départ a le mérite de permettre de réaliser facilement certains trophées, on ne s’en privera pas.
Petit dernier à avoir été ajouté, l’Avant-poste militaire vous permettra de revivre vos batailles préférées de Starship Troopers, à travers la création d’une base capable de résister aux hordes d’insectes qui vous assaillent. Les 6 soldats que vous commandez auront pour mission de survivre suffisamment longtemps pour réussir à créer un ansible (un engin de communication supraluminique, un téléphone (pas très) portable galactique quoi). Assez plaisant à jouer, ce scénario fait évidemment la part belle aux combats, avec notamment la création de tourelles (laser, lance-roquettes, il y en a pour tous les goûts) et de fortifications. Vous aurez en outre la possibilité de goûter aux possibilités ultimes du jeu, puisque vos Marines de l’Espace auront accès à quelques technologies avancées, comme la synthétisation de nourriture grâce à l’énergie (oui, apparemment, les kWh peuvent se changer en riz ou en pâtes dans le futur) ou la fabrication de mecha de combat, par exemple.


Un narratif sans histoire

Malgré toutes ses qualités, Stranded : Alien Dawn présente quelques petits défauts. Tout d’abord, pour certains, son absence totale de multijoueur, que ce soit un mode coopératif ou compétitif (on pourrait imaginer une sorte de jeu de stratégie, chacun sur son coin de la carte, à la sauce Northgrad par exemple), sera un frein. Ce serait cependant se priver d’un jeu solo fort plaisant, à mon avis, quand bien même celui-ci n’offre pas réellement un narratif très développé, et c’est sans doute son autre inconvénient. Il existe certes un petit enrobage, chaque survivant potentiel a sa petite histoire, les scénarios offrent une petite mise en scène, comme l’histoire du groupe qui veut acheter la planète sur laquelle il débarque, mais cela reste très léger et sans grand intérêt sur la durée. Si vous êtes en quête de profondeur, passez votre chemin, S:AD n’est clairement pas fait pour vous.
Aspect technique du jeu
Joliment partagé

Graphiquement, Stranded : Alien Dawn est de belle facture, avec un rendu assez réaliste. L’environnement est crédible, notamment grâce aux détails apportés aux textures et à la présence de brins d’herbe, de fleurs ou encore de cailloux de-ci de-là. L’illusion sera toutefois assez vite brisée par... vos survivants, très lisses et dont les couleurs détonent avec le reste du paysage. Pire, les bâtiments que vous construisez et les objets que vous fabriquez semblent sortir d’une usine, avec des bords très droits et des textures bien proprettes, loin de l’image que l’on se fait d’un camp de survivants. Ce n’est pas catastrophique, loin de là, mais le jeu semble avoir du mal à se trouver, entre décors réalistes et gros modèles 3D qui rappellent instantanément qu’on joue à un jeu vidéo.

D’un point de vue performance, S:AD est correct, mais légèrement en deçà de ce qu’on pourrait en attendre. Si les temps de chargement sont courts et le zoom réglable, avec notamment un passage vraiment fluide d’une vue aérienne très large à un plan au cœur de l’action, quelques ralentissements se font parfois sentir, lors d’évènements dans le jeu (météorites, orage, pluie…) ou… quand vous vous rapprochez d’une forêt et que certains arbres deviennent transparents pour vous montrer ce qui se trouve derrière. Même si ça ne gâche pas le jeu, la sensation est assez désagréable en 2023. Enfin, ne boudons pas notre plaisir, en une petite quinzaine d’heures, je n’ai eu aucun retour au menu Playstation, et ça c’est assez rare pour le souligner !


Pour quelques notes de plus

Concernant la musique, Stranded : Alien Dawn propose une option pour activer ou non une radio, celle-ci proposant une bande son un peu dramatique, façon western futuriste, assez proche de la série Firefly pour les connaisseurs. Les thèmes sont toutefois un peu répétitifs à la longue, et le volume trop élevé par défaut ne permet pas d’entendre grand-chose d’autre, notamment le reste de l’ambiance sonore, assez discrète, entre bruits d’oiseaux et petits bips de sélection sur les différents éléments de votre base. Afin de marquer la tension lors d’attaques d’animaux, vous aurez également le droit à une musique de guitare électrique (TRÈS) répétitive, impossible à désactiver. Vous l’aurez compris, S:AD n’a pas tout misé sur le son, mais ce n’est pas un drame absolu non plus.


À portée de main

À noter que l’ergonomie est plutôt bonne dans l’ensemble avec une sorte de découpage de l’écran et une utilisation des flèches directionnelles pour accéder à différentes choses (vos survivants en haut, les infos et alertes à droite, la barre d’actions/construction en bas, le menu éventuellement ouvert sur la gauche). Pour un jeu PC où le clavier et souris permettent de naviguer rapidement dans les menus, Stranded : Alien Dawn sur console s’en sort avec les honneurs et vous ne devriez pas avoir trop de mal à vous y retrouver.
Plaisir à jouer et à rejouer
Les rudiments de la survie

Malgré son côté « largué au milieu de nulle part, débrouille-toi », Stranded : Alien Dawn est un jeu plutôt simple à prendre en main, notamment grâce à la découverte progressive de nouvelles constructions et recherches. Vous n’aurez en effet pas accès à grand-chose au début de votre partie, en dehors de quelques abris rudimentaires et des paillasses pour dormir à même le sol. À vous de faire des observations pour en apprendre plus sur la faune et la flore, et ainsi développer votre base. Au préalable, S:AD aura pris le temps de vous proposer quelques didacticiels sur les bases (mouvement, caméra, etc.) et les premières spécificités, comme la recherche ou les réseaux électriques (oui, vous allez pouvoir construire des poteaux EDF, c’est la fête) par exemple. Un excellent point, donc, pour l’accessibilité.


C'est en forgeant, bla bla bla...

Comme la plupart des jeux de construction/gestion, Stranded : Alien Dawn est facile à prendre en main mais plus complexe à maîtriser. Vos premières parties risquent donc de n’être que des brouillons en vue de votre grande victoire, notamment grâce à l’optimisation que vous pourrez trouver, dans le placement des bâtiments ou via la priorisation des tâches. Dans ce domaine, le jeu propose une option entièrement reprise de Rimworld mais bien ficelée, à travers la fenêtre des priorités. Utilisée en mode simple, elle permet d’autoriser ou non certaines tâches à certains survivants, pour qu’ils se concentrent sur leurs points forts par exemple. Elle possède cependant un mode complexe qui permet d’attribuer un degré de priorité à chaque activité, et c’est là que le système « simple en apparence » que j’avais évoqué prend de l’épaisseur : en contrôlant à la fois ce que font vos protégés (vos ordres) et qui s’en chargera en priorité, vous attribuez en quelque sorte des rôles (cuisinier, chercheur, bâtisseur, médecin, etc.) à chacun tout en gardant une certaine souplesse en cas d’urgence ou de besoin. Deux options viennent compléter ce système, avec « l’ordre direct », qui permet de court-circuiter les priorités pour obliger un survivant à faire une tâche précise et la « mobilisation » qui sera utilisée lors des attaques de monstre, de manière à regrouper vos colons dans un endroit sûr, ou à les envoyer faire parler les fusils laser pour décimer les bugs.


La graine du changement

Bien que les 3 scénarios présents offrent (déjà) de la variété, certaines options de Stranded : Alien Dawn permettent de rendre l’expérience différente à chaque partie. La première d’entre elle, majeure et obligatoire, consiste à choisir une Lune, qui influencera globalement votre partie : souhaitez-vous des attaques équilibrées, des vagues moins nombreuses mais plus dévastatrices ou encore que le hasard intervienne et ruine votre colonie en quelques secondes ? Ces hypothèses existent et renouvellent agréablement l’expérience de S:AD. En parallèle, vous pouvez également opter pour des règles du jeu, allant d’un boost au bonheur de vos survivants jusqu’à l’absence d’attaques (un mode pacifique, oui), en passant par une sélection aléatoire de vos aventuriers (compensée par des armes, bang bang !). Si cela ne suffisait pas à rendre le jeu aléatoire, sachez que chaque carte est créée grâce à une seed, comme dans Minecraft, assurant ainsi de nouvelles découvertes (rassurez-vous, la plante qui sert à nourrir vos aventuriers sera toujours là !) et une géographie un peu différente. Même s’il n’existe pour l’instant que deux environnements, avec chacun leur climat, cela sera à n’en pas douter un élément qui devrait s’étoffer dans les mises à jour futures, moyennant finance ou non…


Qui veut la paix, répare son électrosniper

En résumé, vous devriez pouvoir modeler votre aventure dans Stranded : Alien Dawn à votre guise, en jouant pacifiquement ou au contraire en affrontant des hordes toujours plus redoutables. La progression offerte à chaque partie permet de se renouveler en choisissant des chemins différents, même si les bases de la survie seront toujours un peu les mêmes (assurer de quoi manger, des abris où dormir et un divertissement ou deux). Peu de points noirs sont à déplorer, si ce n’est peut-être une légère monotonie quand les parties durent, je pense surtout au mode absurde/chaos, où les dernières vagues rassemblent des dizaines voire des centaines d’insectes, ce qui rend les affrontements (trèèèès) longs pour pas grand-chose. Le jeu peut aussi se révéler frustrant si on n’a pas anticipé un peu certaines choses (les stocks de vêtements chauds en hiver, par exemple), mais cela fait partie du gameplay. Enfin, contrairement à son modèle, Stranded : Alien Dawn n’offre que des insectes à combattre, là où Rimworld vous plaçait aussi aux prises avec d’autres tribus ou des mechas. Sans être dramatique, l’absence de variété dans les ennemis se fait relativement vite sentir, surtout encore une fois lorsqu’on affronte en quinze minutes des vagues plus ou moins identiques et beaucoup trop grosses pour qu’on puisse passer rapidement à autre chose. À voir si ce point sera amené à changer plus tard, ce n’est pas impossible.
Chasse aux trophées
Direction la Lune

Avec une liste très fournie – 51 trophées – et un (Platine), Stranded : Alien Dawn offre un bon tour d’horizon du jeu, sans s’égarer dans des objectifs trop périlleux. Pratiquement la moitié s’obtiennent en explorant la carte, en fabricant certains objets, en cultivant des plantes ou en construisant votre base, sans effort particulier et ce quel que soit le scénario choisi. Une excellente manière de voir ce que le jeu propose, avec une récompense à la clé. Une petite dizaine de trophées s’ajouteront également à votre collection en terminant les 3 départs proposés, avec plus ou moins de conditions. Une bonne manière de tout voir, sans pression puisqu’il est possible de choisir la difficulté et des règles favorables. Vous pourrez également débloquer quelques trophées en respectant certaines conditions lors de votre victoire, notamment un nombre maximum de crises de nerfs chez vos survivants ou en remportant la partie avec un seul d’entre eux et sans en recruter d’autres.


Montée en pression

La température risque de monter un peu pour certains, avec des trophées imposant la difficulté maximale (Absurde, c’est son nom), et des évènements aléatoires (la Lune du Chaos), sans qu’il soit possible de changer les règles du jeu. Un défi un peu piquant, donc, mais en rien insurmontable si on se prépare correctement, notamment en jouant le scénario du commerce, qui permet de se concentrer en grande partie sur la culture du coton (enfin du végétex, pardon). Un petit carton jaune à ce stade toutefois, puisque s’il existe un trophée pour la difficulté maximale, il y en a également un pour la difficulté inférieure… mais qu’on ne peut débloquer en même temps que le premier. Rien de très grave – une partie prend entre 3 et 10 heures, selon ce qu’on fait, et cela reste agréable à jouer – mais juste un peu dommage à mon goût.
Conclusion
Bien qu'il tombe dans un genre assez peu vendeur sur console, Stranded : Alien Dawn s'impose à mon avis comme un jeu solide et plutôt agréable à jouer. Les fans de Rimworld sur PC trouveront vite leurs marques, les autres découvriront un mélange de survie et de gestion soigné et agréable à l'oeil. Il n'est pas sans défaut et ne possède pas (encore) autant de contenu que son auguste aîné, mais il a posé de belles bases sur lesquelles s'appuyer à l'avenir.
J'ai aimé
  • Un jeu bien ficelé
  • L'aspect graphique
  • Une rejouabilité immense
Je n'ai pas aimé
  • Seulement 2 environnements (pour l'instant ?)
  • L'ambiance musicale assez pauvre
  • Parfois répétitif (surtout en Chaos)
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux curieux

Bas ^ (Basseuh)

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