SpellForce III Reforced

ps5
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Infos complémentaires

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Date de sortie : 07/06/2022
Genre(s) : RPG, Stratégie
Territoire(s) : FRANCE

168 joueurs possèdent ce jeu
64 trophées au total
0 trophée online
19 trophées cachés
2 DLC's

Platiné par : 3 joueurs (2 %)

100% par : 2 joueurs (1 %)


Pas de note
des joueurs

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par AntoineTyrex le 08-07-2022 - Modifié le 08-07-2022

Introduction

Image

Sorti en 2017, Spellforce 3 a été annoncé par ses créateurs, le studio GRIMLORE GAMES, comme étant le parfait mélange entre jeu de rôle à la Baldur Gates et le jeu de stratégie en temps réel (dit RTS). Si le mélange avait su séduire avec le premier titre sorti en 2013, la déception fut immense à la sortie du deuxième volet. Il avait donc fallu convaincre autant les nouveaux venus que les passionnés de la licence avec ce nouvel opus.

Cet aspect unique n’a jamais vraiment été copié par la suite, et c’est donc avec curiosité que cette version arrive enfin sur nos consoles de nombreuses années plus tard. Ce portage était-il fort à propos, ou ce jeu aurait-il mieux fait de rester uniquement sur PC ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.

L’histoire est simple et convenue malgré une introduction maitrisée et originale vous mettant dans la peau d’un autre personnage que celui que vous incarnerez plus tard. La campagne suit le destin de Tahar, personnage créé de toute pièce par le joueur en début de partie. Fils de l’ennemi notoire de ce monde, Isamo Tahar, il sera amené à devoir trouver un remède à une maladie qui touche l’ensemble des différents territoires. Entre jeux de pouvoir, alliés à recruter et de nombreuses batailles à mener, SPELLFORCE 3 REFORCED promettait d'être digne des meilleurs jeux de rôle tout en proposant de nouveaux mécanismes de gameplay.
Contenu du jeu
Ce qui impressionne dès le menu principal du jeu, c’est le nombre de modes de jeu disponibles dès le départ.

Il y a d’abord un mode CAMPAGNE, qui consiste à suivre l’histoire racontée dans cet opus à la manière d’un jeu de rôle en 3D isométrique comme pour les Baldur's Gate par exemple. Votre groupe avance sur de grandes cartes, interagit avec la population qui pourra également lui proposer de nouvelles quêtes secondaires ou lui vendre du matériel, et combattra la faune et la flore locale le reste du temps. Sur chaque carte, le groupe a un objectif donné de prime abord, comme aller parler à telle personne par exemple. En soit, la partie RPG se révèle particulièrement classique. Chaque membre de votre équipe pourra être spécialisé dans l’une ou plusieurs des 3 branches de talent proposées. Le nombre de compétences dans celles-ci reste relativement faible comparé aux autres grandes licences, mais aura pour intérêt d’être aussi facilement utilisable dans ces phases normales que dans celles orientées RTS.

En effet, sur pratiquement chaque carte, le jeu passera en jeu de stratégie à un moment donné, et vous demandera de devenir gestionnaire d’une armée. Il faudra alors construire des infrastructures, former des soldats, conquérir des avant-postes et récupérer des ressources... Si de prime abord cette partie se trouve être riche et passionnante, avec une gestion pointue de votre armée que vous emmènerez de base en base avant d’atteindre l’objectif, nous remarquerons vite que beaucoup de choses ont été simplifiées à outrance afin de ne pas perdre les joueurs. Si cela peut être une bonne chose au début, on finit par faire exactement la même chose à chaque fois, et les parties manquent cruellement de saveur une fois le mécanisme compris. Vos héros ne seront pas obligatoirement recrutés, et il faudra veiller à tous les recruter pour agrandir votre armée. Il convient d'ailleurs d’établir certaines stratégies afin qu'ils ne meurent pas en pleine rixe, sous peine de devoir attendre une résurrection qui prendra forcément du temps. Si le jeu est beau dans l’ensemble, l’absence d’une pause tactique peut véritablement vous porter préjudice une fois l’écran envahi de structures et de personnages amis ou ennemis. Il faudra donc être extrêmement réactif et utiliser au mieux les raccourcis de touches pour gérer les problèmes rapidement.

Ne vous attendez pas par contre à devoir gérer les conditions climatiques ou le terrain, ni souffrir d’évènements imprévus, la simplification des mécanismes de RTS est vraiment poussée à outrance, au point que même le changement d’armée entre les orcques, humains et elfes n’apporte finalement pas grand-chose d'autre qu’un habillage différent des unités. Il vous faudra environ 25 heures pour terminer ce mode, ce qui reste honorable même si très loin de la durée de vie des principaux concurrents.

Ce manque de profondeur affecte donc forcément le deuxième mode qui est le mode ESCARMOUCHE, où vous devrez simplement battre un autre joueur ou une IA ennemie. Un mode à réserver aux fans de RTS donc, sachant qu’il sera possible de faire des parties en ligne, classées ou non. Il faut noter qu’il est aujourd’hui difficile de trouver une partie disponible en ligne, ce qui pourra ennuyer les plus compétitifs d’entre vous. Par contre, une fois lancées, ces parties de jeu pourront vous occuper de longues heures.

Enfin, le dernier grand mode est le mode VOYAGE, où vous créerez également un personnage de A à Z mais sans passé notable et deviendrez le chef d’une armée de mercenaires. Vous pourrez alors accepter les contrats de votre choix et progresser dans ce mode à votre convenance. Ce mode sera probablement le mode préféré des joueurs et dans lequel ils investiront un maximum de temps, vu qu’il casse un peu la linéarité du mode solo. N'espérez pas par contre une création de personnage poussée dans ce mode ainsi que dans le mode Campagne, vu le faible nombre de personnalisations possibles et le choix restreint de classes. C'est un plus, mais pas suffisant pour tirer son épingle du jeu.

Il faut par contre noter que les DLC ne sont pas inclus dans cette édition et sont payants à un prix exorbitant, ce qui est dommage pour du contenu sorti il y a plusieurs années.
Aspect technique du jeu
Si le jeu est riche en contenu, il est par contre un peu à la ramasse techniquement, et souffre du poids des années et de son support d’origine.

Dès l’écran d’introduction, vous comprendrez que le titre a été pensé pour les PC, et que l’effort de portage sur console n’a pas été suffisant. Rien que de naviguer dans les menus manque totalement d’ergonomie et fait craindre le pire pour le reste. Et cela se confirme très vite, avec des menus beaucoup trop chargés et manquant cruellement de simplicité pour être parcourus à la manette. Équiper votre héros devient vite pénible tout comme le recours abusif aux gâchettes pour naviguer entre les sous-sections, et l’absence de sous-menus et d’explications réelles. Ce manque de lisibilité dont souffre le jeu de base n’a pas été corrigé et accentue aujourd’hui le plus gros problème du titre qui est la maniabilité. Monter d'un niveau votre personnage vous demandera de naviguer dans des sous-menus, valider avec un bouton puis confirmer avec un autre…

Si cela était déjà handicapant avant de réellement lancer la partie, une fois en jeu, le vrai challenge commence. S’il est aisé de sélectionner tous vos héros d’un coup en appuyant sur R3, le jeu devient pénible dès qu’il faudra ne sélectionner que tel ou tel héros, ou pire des unités sur la carte. Le jeu a clairement été pensé pour jouer à la souris, et le faible nombre de touches sur la manette handicape forcément le jeu. Le pire est probablement le déplacement de la caméra sur toute la carte : si sur PC un clic suffisait à se rendre directement sur telle partie de la carte, il faudra ici parcourir manuellement la carte en inclinant le stick analogique. Inutile donc de préciser que de gérer vos troupes sur toute la carte deviendra vite une chemin de croix. Même la partie RPG ne s’en tire pas mieux, là où des titres comme les portages des Baldur's Gate ou le récent Pathfinder avaient réussi à adapter la maniabilité à la manette. Les développeurs n’ont clairement fait aucun effort ici, et ont même osé l’utilisation de trois boutons pour faire apparaitre un menu en jeu. S’il n’est pas injouable en mode facile, le manque de précision du reste sera véritablement bloquant pour les passionnés du genre.

S’il faut noter quelques bonnes idées comme la présence d’une roue d’actions déclenchable avec les gâchettes, elle manque cruellement de réactivité parfois, au point de ne jamais être sûr du bon déclenchement du bon sort. Pire, pourquoi ne pas avoir simplifié également l’attribution des compétences sur cette roue ? Il vous faudra naviguer dans le menu de chaque personnage et comprendre par vous-même comment attribuer telle ou telle compétence à votre roue.

Heureusement, le jeu est assez beau, même si l’ensemble pourra vite devenir fouillis lors des phases de RTS. Pourtant, pour un jeu tournant sur des PC de 2017, il est vraiment surprenant de constater de gros bugs sur nos machines actuelles. La carte générale, en plus d’être vide et sans vie, souffre de clipping très prononcé et de gros lags. En jeu, vous serez régulièrement gêné par du très gros flickering, c’est-à-dire par le fort scintillement d’éléments à l’écran. J’ai également perdu le son lors d’une partie sans explication. Aucun patch n’est encore sorti pour régler ces problèmes à l’heure où j’écris ce test. Ce n’est pas normal pour un jeu de 2017 de souffrir de ce genre de problèmes. Même en pleine partie, le jeu aura parfois l’impression de souffrir lorsque plusieurs unités combattent à l’écran. Les microlags sont donc beaucoup trop présents et risquent d’énerver les joueurs les plus précis.

Le portage semble donc fainéant dès le départ, et dans son ensemble. Techniquement à la traîne, il ne propose donc pas la meilleure version du jeu à ce jour. Heureusement que l’ensemble reste relativement joli malgré une direction artistique assez pauvre, et que la bande son reste agréable à entendre, avec notamment de bons doublages. Il est vraiment dommage que ce portage ne fasse pas honneur au matériel de base.
Plaisir à jouer et à rejouer
Le vrai problème du titre, c’est qu’il n’est ni un bon RPG, ni un bon RTS. En effet, dans sa partie RPG, l’ensemble est beaucoup trop convenu pour plaire ou surprendre le joueur. Les compagnons sont sans surprises, ne brillent jamais par leur écriture, et répondent à tous les clichés du genre : l’elfe rebelle, le nain archéologue, l’ancien ennemi qui devient ami comme par magie… Même leur design est absolument sans intérêt et ils seront très vite oubliés. Les compétences et les classes des héros auraient dû pimenter l’ensemble, mais le faible nombre de pouvoirs se fera vite ressentir, avec finalement des compagnons aux classes presque identiques, et dont vous augmenterez principalement la constitution afin qu'ils deviennent des machines de guerre sur le terrain au dépend de pouvoirs uniques certes, mais moins utiles en jeu.

Si la trame principale aurait pu sauver l’ensemble, il n’en est hélas rien. Malgré une introduction assez originale, et des débuts prometteurs, on s’enlise vite dans un scénario finalement sans grand enjeu, dont vous devinerez facilement les tenants et aboutissants avant même que cela se produise. Le jeu ne propose d’ailleurs que peu de rejouabilité à ce niveau, à part à un moment où il vous faudra choisir un camp, même si ce choix n’aura aucune incidence sur le reste de l’histoire.

Si la partie RTS aurait dû pimenter vos heures de jeu, elles vont au contraire être gâchées par la simplicité de l’ensemble et la trop grande répétitivité des actions à mener. En gros, on avance, on établit un camp avec les mêmes procédés, on attend, et on avance à nouveau jusqu’à prendre la base de l’ennemi. Comme dit précédemment, la gestion des ressources est finalement sans grand intérêt, et ces phases de gameplay sembleront se répéter à l’infini. Il m’a été impossible de jouer à ce jeu de façon continue tant la lassitude est forte lorsque vous ferez exactement la même chose d’une carte à une autre. Jamais le jeu ne déroge à la règle d’une partie orientée RPG à déambuler sur la carte, puis à devoir tout recommencer en mode RTS, alors que vous aurez souvent déjà tout exploré dans la première partie. N'espérez pas des quêtes secondaires de grande qualité puisque vous ne ferez finalement que des allers-retours sur la carte afin d’aller tuer tel ou tel ennemi. Au final, aucune des parties n’est assez forte pour soutenir l’ensemble, et la progression devient vite longue et lassante y compris en mode facile. Une fois bouclé, vous ne reviendrez probablement jamais au mode histoire.

Heureusement, le jeu propose d’autres modes plus axés sur le mode RTS, mais encore une fois la simplification de l’ensemble ne motivera pas beaucoup de joueurs en 2022, qui trouveront facilement d’autres jeux de ce style beaucoup plus complets. Cela se dénote déjà maintenant avec pourtant un jeu fraichement sorti, vu qu’il m'a été très difficile de trouver un adversaire en ligne pour jouer avec ou contre lui. Si le mode en ligne était assez stable, le manque d’enjeu peut vite se faire sentir face à un adversaire aguerri qui ne vous laissera aucune chance. Contre un adversaire de même niveau, je ne doute pas que le jeu puisse réserver de belles parties, mais là encore les défauts inhérents à la maniabilité à la manette décourageront vite la majorité des joueurs, sachant qu'il n'est pas possible pour l'instant de jouer avec un clavier et une souris.

Le jeu n’est donc pas désagréable à jouer, mais il sera vite rangé une fois les trophées obtenus. Les plus fans achèteront probablement les DLC, mais je ne saurais que vous conseiller d’attendre que l’ensemble baisse de prix, car le jeu porte tout de même le poids de ses années et souffre aujourd’hui de la comparaison avec d’autres grands titres comme les PATHFINDER par exemple.
Chasse aux trophées
45 trophées pourront être obtenus sur ce titre, dont un platine. 25 trophées environ concernent le scénario et ne pourront être réellement manqués pour ceux qui auront le courage d’aller jusqu’au bout. 3 trophées vous demanderont de passer de longues heures sur le jeu et monter votre groupe au niveau maximum. Plusieurs trophées vous demanderont des actions spécifiques en jeu, comme la récolte de suffisamment de pièces qui permettront d’augmenter une armure, ou encore le fait d’être tué par un ennemi spécifique.

Rien de bien compliqué en soi, il faudra par contre s’assurer de bien visiter l’entièreté des cartes pour trouver les bons éléments. Pas de panique cependant, même si les intitulés de certains trophées pourraient vous laisser croire à une chasse des collectibles afin d’améliorer au maximum vos unités, il s’agit en fait de trophées accessibles facilement en parlant à la bonne personne. La réelle difficulté vient des trophées multijoueurs ou en ligne, où il faudra réussir à trouver des gens connectés, et à gagner la partie. Et surtout de combattre la lassitude de refaire encore et encore les mêmes choses sur des parties qui pourront traîner énormément en longueur.
Conclusion
Sortir un jeu initialement prévu pour être joué au clavier et à la souris sur console est rarement une réussite. Cela se confirme dans ce portage sur console de salon d'un titre dont le gameplay souffre énormément des limitations propres à une manette. De plus, ce portage s'accompagne de problèmes techniques indignes d'une PS5 notamment, qui ne devrait avoir aucun mal à faire tourner un jeu de 2017. Pour un jeu vendu à ce prix, et dont les DLC ne sont même pas inclus et à prix exorbitants, vous aurez bien du mal à pardonner tous ces défauts. Un jeu ni mauvais, ni excellent, et qui sera donc vite oublié.
J'ai aimé
  • Un mélange innovant de RPG et de RTS
  • Globalement joli
  • Riche en contenu et modes de jeu
Je n'ai pas aimé
  • Beaucoup trop de bugs visuels et techniques
  • Il manque clairement un clavier et une souris pour jouer dans de bonnes conditions
  • Des DLC non inclus et beaucoup trop chers
  • La lassitude pointe beaucoup trop rapidement son nez
  • Ce jeu n'excelle ni sur sa partie RPG ni sur sa partie RTS
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Je recommande ce jeu : À un public averti

AntoineTyrex (Pampiluluu)

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