Plutôt 2D ou 3D ?
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Pourquoi choisir ? Les deux ! Si la
Petite Fille peut déambuler dans de longs couloirs et sur toute leur largeur, diriger l’
Ombre voit envoie directement dans un environnement en 2D. Il vous faudra notamment jouer avec les angles des murs pour pouvoir circuler plus librement, mais c’est dans l’aspect “coopération des deux personnages” que cette notion gagne de la saveur. La 3D vous permet de déplacer des caisses dont l’ombre se reflétera sur le mur, de quoi permettre (ou faciliter) le passage de notre alter ego vivant dans la lumière. Les puzzles sont d’ailleurs forcément basés sur ce type d'interactions, après tout, pas d’ombre sans lumière, et il faudra en jouer pour avancer.
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Comment ne pas parler de l’univers graphique du jeu ? Malgré un jeu proche du monochrome (chaque zone ayant ses variations de teinte auxquelles s’ajoute un filtre sépia quand vous contrôlez l’
Ombre), l’aspect aquarelle est très travaillé et cet ensemble renforce l’impression donnée au joueur en fonction de chaque univers. L’Acte 1, juste après le prologue, vous propose un décor rappelant un hôpital, ou un orphelinat, autant dire rien qui donne envie d’y rester. Pas étonnant que nos personnages cherchent la sortie, et l’environnement, bien qu’on apprécie ralentir et observer les moindres recoins, par curiosité ou par plaisir, retranscrit bien cette idée. Bien plus loin dans le jeu, l’environnement paraît plus apaisant, joyeux ; et rien d’étonnant, un univers de cirque sur fond rosé, rien n’est laissé au hasard.
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Enfin, et c’est peut-être un détail pour vous, si les animations sont fluides j’ai beaucoup aimé une petite attention, qui n’a l‘air de rien mais qui ajoute de la vie au jeu : lorsque vous vous déplacez de petites onomatopées font leur apparition aux pieds de nos petites têtes brunes. Les
TIP TAP de l’
Ombre et les
FLIP FLAP de la
Petite Fille renforcent le côté enfantin et visuel du jeu.
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Douce musique à mes oreilles...
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Votre ouïe ne sera pas en reste, la bande sonore est calme, relaxante et suffisamment en arrière-plan pour vous permettre de vous concentrer sur l’histoire, les voix et le texte qui s’affiche. Mais aussi suffisamment remarquable pour que, sans particulièrement y faire attention, vous vous aperceviez que la musique change au fur et à mesure de votre avancée. Cet aspect aussi a été très travaillé, le bruit, la musique, au même titre que les graphismes, forment un tout avec la thématique de l’acte que vous traversez.
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Le jeu étant une production française, on a bien entendu le plaisir d’avoir droit à un doublage dans la langue de Molière en plus du texte lui aussi en français. Les personnages principaux ont d’ailleurs droit à deux voix de choix ! Si la version anglaise est portée par la voix d’
Hannah Murray (
Vère ou
Gilly en VO, dans
Game of Thrones et
Cassie dans
Skins), notre version n’est pas en reste puisque c’est
Cindy Lemineur (
The Good Wife,
Hawaii Five-0...) qui prête sa voix à ces mêmes personnages. Pas de surprise si je vous dis que les deux versions sont envoutantes.
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Une prise en main simple.
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Durant le début de votre périple, le jeu vous expliquera comment jouer au fur et à mesure que vous débloquerez de nouvelles possibilités. Si utiliser
pour vous déplacer est une évidence, vous apprendrez à utiliser
pour passer d’un personnage à l’autre,
pour interagir avec les objets (caisses, leviers), l’habituel
permet à l’
Ombre de sauter et
vous permet de rembobiner (très utile dans le cas où vous feriez une erreur et que la
Petite Fille se retrouverait dans la lumière ou que l’
Ombre venait à disparaître dans une ombre). L’usage du
n’interviendra que très tard dans le jeu, quasiment à la fin, mais là encore le jeu affiche la touche sur le décor pour vous indiquer quoi faire et révéler l’utilité de cette dernière touche.
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Enfin, un dernier bouton vous sera utile, appuyer sur options
vous permettra d’accéder à un menu comprenant réglages et sélection de chapitres ! Vous pourrez ainsi naviguer dans le jeu à la recherche des collectibles qui vous auront échappé sans devoir tout refaire, voilà de quoi ravir les chasseurs de trophées ! Mais nous y reviendrons dans la section adaptée.
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La frustration ? Connais pas.
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Ce qui est, à mon sens, l’autre grande force du jeu, c’est son accessibilité. Si ramasser tous les collectibles vous demandera parfois de bien réfléchir à vos mouvements, parcourir l’histoire sans se soucier des origamis à ramasser (ou sans rester bloqué sur ceux qui pourraient vous poser problème) est à la portée de tous.
Douze Dixième a une histoire à raconter, et pas question de vous laisser sur votre faim en vous privant de la conclusion. Un parti pris qui fait plaisir.