不死 Un shinobi doit savoir accepter la mort
Difficile d'appliquer une note précise à cette section au vu du genre auquel se rattache
Sekiro. Le try and die implique une frustration à laquelle chaque joueur sera, plus ou moins, réceptif. Si vous n'êtes pas rebuté à l'idée de (re)lancer des combats jusqu'à complète victoire et aimez le challenge, vous trouverez là geta à votre pied. Sinon, vous stopperez probablement très rapidement le jeu.
Sekiro est de ces jeux qui divisent les avis mais qui a le mérite de ne laisser aucun joueur, l'ayant eu entre les mains, indifférent.
Mais qu'en est-il de
Sekiro plus en détails ? Le récit s'articule autour de deux intrigues : sauver votre maître et se confronter à la peste du dragon. Ce second récit se fait surtout ressentir au travers des différents PNJs que vous croiserez qui seront, comme dit plus haut, davantage touchés à chacune de vos morts, celles-ci répandant davantage la peste. Concrètement, la peste n'a qu'une importance toute relative : certains PNJs ne peuvent plus interagir avec vous et le pourcentage d'aide divine se réduit, accroissant ce que vous perdez en mourant. Un malus que vous pouvez aisément combler en veillant à ne pas vous ruer dans une nouvelle zone alors que vous êtes proche d'une montée de niveau.
Ce système d'expérience est d'ailleurs plus ou moins punitif selon comment vous jouez. Mourir vous fera perdre de l'expérience et de l'argent, mais cette perte répond à des règles plus souples qu'à ce que nous a habitués From Software jusqu'à présent. Jamais, après un décès, vous ne redescendrez en dessous d'une barre d'expérience remplie : votre mort n'impacte que sur le niveau en cours d'acquisition. Nul besoin, non plus, de retourner récupérer l'ensemble de votre expérience, argent et équipement sur votre cadavre comme cela était le cas pour
Bloodborne. Il ne tient plus qu'au joueur de jouer la carte de la prudence et d'attendre de finaliser un niveau avant de fouiller une autre zone pouvant accueillir un boss, ou remplie de farouches adversaires.
Reste que vous allez souvent mourir comme le veulent les die and retry, qui portent si bien leur nom. From Software a toujours su proposer des opus emplis de challenges vous confrontant à des ennemis pratiquement imbattables et requérant de connaître chacun de leurs mouvements pour vous en sortir.
Sekiro applique cette recette séculaire. Loup a beau être nerveux et voltigeur, vous n'échapperez pas à la succession de décès, que ce soit contre un boss ou un adversaire lambda.
Sekiro rejoint ces jeux qui requièrent déjà des connaissances en tant que joueur et diviseront les communautés. Toutefois, réussir à défaire un adversaire, avancer dans une quête offre, au joueur, un sentiment d'accomplissement. On se sent satisfait d'avoir réussi un challenge qu'on pensait inaccessible... pour mieux répéter l'expérience quelques pas plus loin. La répétition de ce schéma poussera nombre de joueurs à poser la manette et passer à autre chose. Pour les fans de challenge et de die and retry, ils ne seront pas dépaysés et profiteront de la nouvelle création de From Software.
La méthode de (re)faire en boucle certaines zones pour grappiller expérience et argent sera celle que vous userez beaucoup afin d'acquérir de nouvelles capacités ou des objets de haute importance, comme la graine de gourde. Cette dernière, offert au bon PNJ, vous offre une dose de soin supplémentaire non négligeable. Cette méthode de farming pourra en rebuter certains mais elle permet d'améliorer son personnage afin de ne pas bloquer indéfiniment devant un boss.
Sekiro propose un monde plus ouvert que ses pairs permettant d'affronter un ennemi de différentes façons, rien que par le chemin emprunté. Il vous arrivera, probablement, plus d'une fois, de re-découvrir une zone déjà traversée sous un autre angle et de vous dire : « Tiens, j'aurais pu passer par là pour affronter le boss ». L'aspect infiltration apporte un plus dans le plaisir de jeu assouplissant un gameplay qui, habituellement, se montre rigide dans les jeux try and die.
Son gameplay le rend plus simple que
Bloodborne et son challenge des calices, ou même que
Nioh qui se montrait plus linéaire. L'agilité et la discrétion rendent
Sekiro plus facile tout en conservant l'essence du try and die avec ses ennemis punitifs. Sans compter que vous devrez avancer surtout en veillant à conserver la vie de votre personnage, sa condition physique (permettant d'encaisser les coups sans perdre de vie). Votre connaissance des patterns (les mouvements de l'adversaire) vous permettront de progresser.
Tout comme
Bloodborne,
Sekiro possède plusieurs fins que vous pouvez obtenir dans une même partie en sauvegardant à un moment propice et en conservant cette même sauvegarde, à part, sur le Cloud ou une clé USB. Sinon, cela vous servira comme prétexte à relancer quatre parties. Mais pas d'inquiétude : l'opus dispose d'un New Game + vous permettant de conserver tous vos acquis et de rendre vos futures sessions plus faciles. Toutefois, sans ces fins, le jeu ne poussera aucun joueur à relancer une partie hormis pour finir de glaner les ultimes boss cachés. Sauf si vous êtes un chasseur de trophées compulsif ou un perfectionniste, vous aurez déjà tant sué à arriver au bout que vous en resterez là.
Sekiro demeure un try and die avec les éléments propres à ce genre qui peuvent aussi bien attirer les fans de challenges que refréner les joueurs recherchant une expérience dénuée de frustration. Avec l'ajout d'éléments comme l'infiltration, Sekiro se montre plus accessible que ses pairs et pourra, qui sait, réconcilier des joueurs avec From Software.