Road 96

Road 96 m’a plongé dans un road trip aussi fascinant qu’angoissant, où chaque choix pouvait faire basculer mon aventure. Dès les premières minutes, j’ai ressenti cette tension sourde : devais-je faire confiance à cet inconnu qui me proposait de monter dans sa voiture ? Voler quelques billets pour survivre, au risque de me faire attraper ? Tenter de dormir dehors, sans savoir qui pourrait rôder dans la nuit ? Rien n’était simple, et le poids du régime autoritaire se faisait sentir à chaque instant.

Road 96 propose une aventure en solo à la première personne, sans mode multijoueur. L’histoire, divisée en chapitres, vous plonge dans un voyage unique aux côtés d’un adolescent dont vous incarnez le rôle. Le jeu est en anglais avec des sous-titres en français, vous pouvez changer la langue des textes mais vous ne pourrez changer celle des voix.

Inspiré des récits de road trip et des dystopies politiques, Road 96 vous plonge dans un pays fictif en proie à un régime autoritaire. Votre objectif : traverser la frontière pour retrouver la liberté. À chaque partie, vous incarnez un nouvel adolescent avec des parcours, des rencontres et des choix qui varient en fonction de vos décisions.

Gameplay et mécaniques de jeu

Le gameplay repose sur l’exploration, l’interaction et les choix narratifs. Vous vous déplacez à l’aide d’un système simplifié, avec un bouton d’action pour interagir avec l’environnement. Les dialogues sont au cœur de l’expérience : chaque choix influence votre histoire et celle des personnages que vous croisez. Certains choix auront un impact immédiat, tandis que d’autres façonneront le monde de manière plus subtile.

Chaque chapitre dure entre 40 minutes et 1 heure, et votre progression dépend de votre capacité à gérer vos ressources. L’énergie, symbolisée par des jauges de santé, diminue à mesure que vous avancez. Pour survivre, vous devrez trouver de la nourriture, choisir un moyen de transport (auto-stop, vol de véhicule, marche à pied…) et parfois soudoyer des personnages, notamment la police.

Le jeu intègre également une dimension économique : vous pouvez collecter de l’argent en fouillant l’environnement ou en acceptant certaines missions. Cet argent vous permettra d’acheter de la nourriture, de payer un transport ou même de corrompre certains personnages pour faciliter votre fuite.

Une narration dynamique et évolutive

Road 96 met un point d’honneur à proposer une aventure immersive où chaque partie est différente. Grâce à son système procédural, les événements, rencontres et dialogues varient en fonction de vos choix et de votre progression. Vous croiserez plusieurs personnages récurrents, chacun ayant sa propre histoire et ses motivations, qui peuvent évoluer selon vos interactions avec eux.

Avec son ambiance inspirée des road movies, sa direction artistique colorée et sa bande-son immersive, Road 96 offre une expérience narrative forte, où la liberté et les conséquences de nos actes sont au cœur de l’aventure.

Là où Road 96 divise, c’est sur sa structure et sa rejouabilité. Avec une durée de vie de 6 à 8 heures, l’aventure peut sembler courte une fois bien immergé dans l’histoire. Certes, chaque run est unique en raison des choix et des variations procédurales, mais on finit tout de même par retomber sur certaines situations similaires.

Le jeu souffre aussi de quelques longueurs : certaines séquences traînent en longueur, et l’impact de certains choix peut parfois sembler moins important qu’annoncé. De plus, si l’histoire est prenante, elle reste assez linéaire dans son déroulement global.

Cela dit, Road 96 a ce pouvoir rare de marquer les esprits. On s’attache à ces ados en fuite, on ressent l’injustice du monde qui les entoure, et on se surprend à espérer pour eux. Ce n’est pas un jeu parfait, mais c’est une aventure qui laisse une trace.
Mais ce qui m’a vraiment marqué, ce sont les rencontres. Chaque personnage croisé avait son histoire, ses secrets, ses intentions parfois troubles. Certains m’ont tendu la main sans rien attendre en retour, d’autres semblaient sincères avant de révéler un tout autre visage. Il y avait toujours cette incertitude, cette peur que la situation dégénère à tout moment. Parfois, j’étais assis près d’un feu de camp, écoutant une musique envoûtante sous un ciel étoilé, et l’instant d’après, je me retrouvais à fuir pour sauver ma peau.

Là où le jeu est particulièrement réussi, c’est dans cette capacité à me faire ressentir l’urgence et la précarité du voyage. J’avais toujours le sentiment d’être traqué, de devoir faire attention à mes moindres choix. Et en même temps, il y avait des instants de grâce, des moments de répit où je pouvais souffler, nouer des liens, et croire, l’espace d’un instant, à un avenir meilleur.

C’est ça, Road 96 : une aventure faite d’émotions brutes, d’espoir et de désillusion, où chaque route prise raconte une histoire différente. À chaque tentative d’évasion, j’ai eu l’impression de découvrir un nouveau pan de cet univers, de comprendre un peu mieux ces visages croisés en chemin. Un voyage marquant, dont je ne suis pas sorti indemne.