Resident Evil 7 : Biohazard

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 24/01/2017
Genre(s) : Action , Survival-Horror
Territoire(s) : FRANCE

8657 joueurs possèdent ce jeu
59 trophées au total
0 trophée online
13 trophées cachés
4 DLC's

Platiné par : 1857 joueurs (21 %)

100% par : 268 joueurs (3 %)


Note des joueurs :
4.6/5 - 129 notes

Note des platineurs :
4.4/5 - 75 notes

Test rédigé par V-Phantomhive le 05-02-2017 - Modifié le 08-02-2017


Introduction

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Un soleil éblouissant embrase le capot de votre voiture garée à proximité de la demeure de la famille Baker. L'atmosphère est typique du climat subtropical propre à la Louisiane avec ses étés torrides et humides influencés par le vent en provenance du Golfe du Mexique. La végétation alentour, en friche, laisse supposer que plus personne n'est venu ici depuis un bon moment. Vous lisez pour la énième fois le courrier envoyé par votre femme, Mia, portée disparue depuis trois ans. "Dulvey. Louisiane. Ferme des Baker". Vous êtes au bon endroit, pas de doute là-dessus.

Au bout de quelques mètres, vous apercevez une camionnette stationnée non loin de la demeure. Curieux, vous décidez d'y jeter un oeil. Vous y découvrez du matériel de tournage ainsi qu'un prospectus traînant sur la banquette arrière. "Sewer Gators - ép.17 - Proposition de projet : S'introduire dans une maison fantôme en Louisiane".

Vous pénétrez dans la résidence. À en juger par le désordre et la puanteur qui y règnent, celle-ci est inhabitée. Pourtant, vous avez l'étrange impression qu'on vous observe. Vous jureriez même avoir entendu le parquet grincer derrière vous. "C'est impossible", vous dites-vous. Aucun être humain ne pourrait vivre dans de telles conditions. Les ombres fugitives aperçues ne peuvent être que le fruit de votre imagination fortement accablée par la fatigue et la chaleur.

Vous débouchez sur une cuisine d'où s'échappe une pestilence inqualifiable. Vous apercevez immédiatement un vieux journal traînant sur la table principale. Vous décidez de lire sa première de couverture. "Mystérieuses disparitions en Louisiane : plus de vingt personnes disparues en trois ans". Subitement, les pièces de puzzle s'assemblent. La disparition de Mia, cette invitation à la rejoindre, la camionnette des chasseurs de fantôme... Malheureusement, c'est trop tard. Un bruit résonne dans votre dos. L'espace d'un instant, vous visualisez le profil d'un homme d'un cinquantaine d'années portant une chemise jaunâtre rapiécée. Son rictus mais aussi son poing déjà projeté contre votre visage. Bienvenue dans la famille, fiston.

Contenu du jeu

La Demeure du Mal

Classique dans son approche, Resident Evil 7 déroule au joueur une suite d'actions analogue à celle de Resident Evil 4 : sauver la fille, comprendre ce qu'il se passe, s'enfuir une fois qu'on a compris. La différence étant qu'ici, vous n'incarnez pas un ex-membre divisionnaire des forces spéciales de la police de Racoon City reconverti en agent secret mais un individu lambda guère au fait des différentes menaces bactériologiques couvant de par le monde.

Personnage le plus ordinaire mais aussi le moins rompu aux techniques de combat de la licence (n'espérez pas briser des mâchoires à la Chris Redfield), Ethan Winters devra donc tenter de percer le mystère entourant la famille Baker composée de Lucas, de Jack et de Marguerite (de gauche à droite sur l'image). Cette fragilité assumée incitera le joueur à progresser à l'aveuglette : dans la mesure où toutes les armes devront être trouvées sur place et sachant que vous serez traqués par la famille, chaque porte devra être ouverte avec précaution, chaque angle de couloir surveillé pour s'assurer que personne ne se cache derrière.

Malgré le changement initié par la vue à la première personne, les habitués de la licence retrouveront vite leurs marques : l'inventaire, accessible en une touche mais à contenance limitée, permettra d'examiner les différents objets collectés et même de les assembler que ce soit pour constituer un remède de premiers soins plus efficient ou de nouvelles munitions. Les armes, d'ailleurs, pourront être alternées de façon intuitive via les flèches directionnelles. Une fois encore, on demeure en terrain connu : pistolet P9, fusil à pompe M37 et lance-grenades sont ainsi disséminés à travers les deux étages de la résidence principale et son sous-sol.

Complétée par une vieille maison, par une serre et par une salle de test, la plantation des Baker représente la portion la plus importante (et la plus intéressante) de Resident Evil 7 (environ 66%). À l'instar des premiers Resident Evil, quelques énigmes viendront agrémenter et parfois corser votre exploration ; les fameuses "portes verrouillées de l'autre côté" vous obligeront à emprunter un nouveau chemin tandis que les salles de sauvegarde constitueront des asiles bienvenus.

Si le bilan peut être qualifié de correct, Resident Evil 7 pêche par un manque d'envergure visible à tous les étages. Le bestiaire, réduit à sa plus simple expression, met en scène les mêmes immondices noirâtres du début à la fin du jeu. Les boss, certes cohérents et plaisants à affronter, font toutefois pâle figure comparativement à ceux de Resident Evil 4 : El Gigante, El Monstro, Salazar, Saddler... L'intensité de telles luttes ne sera que rarement atteinte. Cette économie se vérifie jusque dans l'inventaire : aucune possibilité d'améliorer ses armes, une variante seulement pour l'arme de poing et une pour le fusil à pompe, pas de fusil de chasse/sniper, pas de lance-roquettes... Ce caractère minimaliste induit une certaine répétitivité puisqu'on finit par parcourir le jeu en affrontant les mêmes ennemis avec les mêmes armes.

La durée de vie fait elle aussi preuve de frugalité : en difficulté Normale, comptez tout juste dix heures pour parvenir au dénouement du titre et deux petites heures pour un speedrun effectué dans les règles de l'art en difficulté Facile. On est ici dans la moyenne basse du genre et ce ne sont pas les quinze généreux chapitres du récent The Evil Within qui nous feront mentir. Notez cependant qu'avec la réalité virtuelle, la durée de vie avoisine cette fois les quinze heures de jeu tant en raison de la vitesse de marche (et de course) ralentie du personnage que de la prudence accrue du joueur qui le contrôle.
Note : 3/5

Aspect technique du jeu

Éteins la lumière... Montre-moi ton côté sombre

"Immergez-vous dans une expérience Resident Evil comme vous n'en avez jamais connue auparavant. Échangez la vue à la troisième personne et les graphismes stylisés typiques de la série pour vous lancer dans une aventure en vue subjective, déconcertante de réalisme et à l'atmosphère suffocante. Resident Evil 7 vous permettra de vous approcher au plus proche de l'horreur, si près que vous ne pensiez pas que c'était possible."

Toute emphase et rodomontade mises de côté, force est de reconnaître que ces promesses commerciales ne relèvent pas de la gageure. Resident Evil 7, techniquement maîtrisé de bout en bout, offre une solide expérience de l'horreur telle qu'elle se doit d'être au regard des performances des consoles d'actuelle génération. Avec le PlayStation VR tout d'abord. Si le passage à la vue subjective avait incité certains commentateurs à pousser des cris d'orfraie, celle-ci trouve sa pleine justification dans l'expérience de réalité virtuelle rendue compatible par le jeu. Hormis cette fameuse grille de pixels dont le casque ne parviendra pas à se débarrasser, le rendu final est satisfaisant, plutôt dans le haut du panier de ce qui se fait actuellement. En VR, pas de distanciation possible : on découvre le manoir par les yeux du personnage, on s'effraie de ses abominations simultanément et on encaisse les coups avec la même intensité. À mesure que l'on avance dans le jeu, on comprend d'ailleurs que l'essentiel des séquences anxiogènes ont été optimisées si ce n'est pensées pour cette expérience VR : les angles de vue, la position de la caméra et les irruptions intempestives siéent à cette interaction immersive.

Le joueur VR, d'ailleurs, a été particulièrement gâté niveau paramétrage des options : vitesse de déplacement variable, mode de rotation (continu ou angulaire) laissé au choix, smooth crouching (à savoir adoucissement de la transition debout-accroupi), tutoriel dédié, filtre FOV... Tout est mis en oeuvre pour offrir aux pionniers de la réalité virtuelle l'expérience de jeu la plus confortable qui soit. Les possesseurs d'une PlayStation 4 Pro et d'un écran 4K ne sont pas laissés pour compte : grâce à la prise en charge de l'imagerie à grande gamme dynamique (HDR) elle aussi ajustable via le menu des options, la luminosité maximale affichée à l'écran décuplera son potentiel, permettant un contraste et une netteté enrichis aboutissant sur des personnages au rendu encore plus réaliste. Les joueurs ne disposant ni de l'un ni de l'autre n'auront pas à rougir de la prestation assurée par leur bonne vieille PlayStation 4 en dépit parfois d'un temps conséquent pour afficher tous les détails d'un objet ou d'une texture (idem pour les temps de chargement, un peu longuets).

Le médium musical remplit quant à lui son office avec brio. Si aucune musique ne se distingue véritablement (exception faite de l'ensorcelante Go Tell Aunt Rhody), le bruitage occupe de très loin la place d'honneur. Plancher qui grince, portes se refermant derrière vous, grognement de monstres, suffocation du personnage... Même après plusieurs parties, on se surprend à réagir à ces boîtes de conserve qui s'entrechoquent, à ces grésillements de télévision et à cette pluie battante martelant les carreaux de la demeure. Un travail d'orfèvre.

La synthèse du doublage et de la traduction est on ne peut convenable. Si les voix anglaises sont comme bien souvent un cran au-dessus des françaises, l'adaptation VF tient la route avec plus ou moins de décence selon le doubleur. La traduction relève du même acabit quoiqu'étant parfois édulcorée (Fuck You => Va au Diable ; Bitch => Garce). Rien de rédhibitoire. Notons cependant que le jeu VR souffre ici d'un défaut passablement gênant : le sous-titrage, visuellement représenté devant vous, tend à s'incruster dans le décor et à se mouvoir selon votre propre angle de vue. Cela a pour conséquence qu'à bien des occasions, vous ne serez pas en mesure de lire les propos d'un personnage situé en face de vous, la traduction apparaissant précisément à l'intérieur de lui. Il sera naturellement possible de la "faire sortir" en bougeant votre tête ou en reculant mais certaines séquences scriptées n'autoriseront pas de tels déplacements.

L'IA, enfin, emporte globalement l'adhésion même si cette assertion vaut davantage pour les boss que pour les ennemis de base, lents, incapables d'ouvrir/de casser des portes et s'évanouissant dès lors que l'on s'éloigne de leur zone d'apparition initiale. On apprécie toutefois leur plus grande réactivité dans les niveaux de difficulté supérieurs.

Dernier point : Resident Evil 7 ne souffre d'aucun bug, freeze, crash ou corruption particulière et ce depuis sa sortie sans aucun patch Day One. À bon entendeur.
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

La Louisiane, ça vous gagne ?

La promesse de vente formulée par Capcom au cours de la campagne de communication de Resident Evil 7 peut se résumer ainsi : offrir un cadre de jeu resserré renouant avec les origines de la licence tout en renouvelant ses codes. Sur ce plan, le contrat est rempli.

Sans pouvoir être qualifié de point fort (ni de point faible, au demeurant), le scénario de 7 joue sur un ressort émotif auquel la licence ne nous avait jamais vraiment habituée : l'amour. Exit les traditionnelles missions d'intervention ou opérations spéciales commanditées par le gouvernement : si Ethan Winters décide de se rendre dans la ferme des Baker, c'est pour sauver la femme qu'il aime, Mia. Viable sur la forme, l'analogie avec un Resident Evil 4 ne trouve donc pas de prolongement sur le fond puisque Mia n'est pas simplement une mission. Et en un sens, c'est tant mieux. Moins armé à combattre les horreurs auxquelles il devra faire face, Ethan nous offre le portrait d'un protagoniste humain et spontané dans ses réactions dont les émotions pourront dicter certains comportements.

Cette posture volontaire d'individu ordinaire permet une meilleure identification de la part du joueur et l'invite à s'impliquer davantage dans la "vie de famille". En effet, là où un Resident Evil propose traditionnellement d'incarner un héros/une héroïne surentraîné(e) luttant contre des hordes de zombie sans charisme particulier (instigateurs et boss mis de côté), dans Resident Evil 7, tout le monde est important. Chaque membre de la famille Baker possède sa propre personnalité et ses propres aptitudes : la façon de combattre Jack n'est absolument pas la même que celle recommandée pour affronter Marguerite, les deux êtres évoluant d'ailleurs dans un environnement distinct. À ce titre, on aurait souhaité en apprendre plus sur eux et sur le virus ayant parasité leur famille : certains documents apporteront bien des éclaircissements mais ces derniers auraient gagné à être directement insérés dans la trame principale plutôt que d'être dispensés sous la forme d'informations textuelles manquables. Beaucoup trop de questions demeureront sans réponse, la faute à une croissance atrophiée sous-nutritionnelle sur le plan du contenu et que les piqûres hormonales DLC ne parviendront pas à mener à son terme.

Laconique sur bien des aspects, le jeu souffre par ailleurs d'une profonde dualité dans sa conception même. Si la licence était une famille, 7 serait vraisemblablement l'enfant bâtard, celui que l'on assume avec la plus grande prudence et que l'on repousse avec force pétulance. Né du père Action et de la mère Survie, c'est à tâtons que le fils prodigue tente de faire ses premiers pas. S'inspirant sans réserve de ses cousins éloignés Outlast, Silent Hill et Massacre à la Tronçonneuse, il parvient pourtant à se trouver une identité digne de la renommée de sa fratrie supplantant même celle de ses deux grands frères (5 et 6) bercés trop près du mur. Nonobstant, ces gènes hautement différents que le jeu porte en lui créent une double identité dont aucune ne semble assumée. Survie, Action... on ne sait sur quel pied danser et parfois on rouspète un peu devant ce non jusqu'au-boutisme car des contradictions émanent du résultat final. Du reste, comment ne pas regretter que l'aspect paranormal pourtant ô combien prometteur soit si vite évincé au profit de considérations plus prosaïques !

Hachuré dans sa conception et perdant en intensité à mesure que l'on s'approche de son épilogue, le titre se distingue néanmoins par une rejouabilité digne d'intérêt grâce aux bonus de fin de partie qu'il octroie et aux différents niveaux de difficulté. Par la gestion arithmétique des cassettes de sauvegarde et l'inégale dispensation de munitions, le mode "Survie" réitérera pour plusieurs heures une aventure que l'on prendra plaisir à redécouvrir et apportera à cette occasion un renouveau stratégique vite estompé en première partie. Merci à lui !
Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Une famille en Or

Si l'on met de côté la liste des trophées parcimonieuse de Resident Evil 4, le catalogue des récompenses virtuelles déployé sur la licence Resident Evil a toujours su tirer pleinement parti des spécificités de chaque opus que ce soit en demandant de compléter tel ou tel titre dans les modes de difficulté les plus élevés, en exigeant l'accomplissement d'actions particulières autrement manquables ou bien en invitant à la collecte de documents étayant le scénario principal. La liste des trophées de Resident Evil 7 trouve une juste mesure en versant dans les trois champs d'application sans pour autant astreindre le joueur à des objectifs surréalistes : point trop n'en faut.

Le premier bloc de trophées se caractérise par sa requête d'actions contextuelles, ces dernières étant variées et diversifiées. Refermer une porte derrière soi, utiliser la garde, examiner un objet, crocheter une serrure, créer tous les objets à base de fluide... Ces actes, pour la plupart effectués sans même que l'on n'y prête la moindre attention, témoigneront de la polyvalence du joueur et les médailles ainsi décernées lui confirmeront que l'exploration (et plus globalement l'interaction) l'honore. En additionnant à cela les trophées liés à l'histoire, on aboutit à un pécule de distinctions obtenu au seul motif d'avoir joué le jeu, au sens propre. Appréciable.

Les collectibles se divisent pour leur part en trois catégories. On recense les figurines à tête branlante, inutiles au possible mais parfois dissimulées dans des coins et recoins qui prêtent à sourire (le jeu en compte 20 en tout et pour tout sachant que les statistiques de destruction sont conservées d'une partie à l'autre) ; les pièces antiques frappées du sceau du pélican dénombrant 18 à 33 exemplaires et permettant d'acquérir des objets additionnels ; enfin, les fichiers, apportant en ce qui les concerne des précisions sur l'histoire à raison de 32 spécimens. La juste mesure se manifeste en ce sens où elle permettra au joueur méticuleux de déceler 80% à 90% des collectibles par ses propres moyens, la quête du pourcentage restant n'étant dans ces conditions absolument pas chronophage.

En dernier lieu, les trophées liés à la difficulté aussi bien qu'aux contraintes de jeu (speedrun, coffres, soins) pousseront le joueur à se mobiliser de façon à en connaître tous les rouages sans pour autant exiger de sa part un niveau de compétences démesuré.
Note : 4/5

Conclusion

Resident Evil 7 est un bon jeu. C'est même un bon Resident Evil. En phase avec son temps et légitimant presque à lui seul le PlayStation VR tant l'expérience qu'il met en scène se révèle immersive, le titre témoigne de surcroît d'une virtuosité technique auguste sur bien des points. Si le vent du changement s'est effectivement levé sur la licence, on regrettera de ne pas toujours comprendre dans quelle direction il souffle tant ses références et inspirations, assurément variées et qualitatives, ont engendré une hybridation protéiforme à la croisée des chemins. On aurait souhaité en voir plus autrement qu'en DLC...
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux fans de la série, Aux curieux

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