Resident Evil Village
Infos complémentaires
Genre(s) : Survival-Horror
Territoire(s) : FRANCE
2065 joueurs possèdent ce jeu
Platiné par : 478 joueurs (23 %)
100% par : 145 joueurs (7 %)
Note des joueurs :
4.7/5 - 35 notes
Note des platineurs :
4.2/5 - 19 notes
Test rédigé par Aelon le 25-05-2021 - Modifié le 11-06-2021
Cette dernière a connu bien des changements au cours des décennies qui ont suivi, jusqu'à connaître un nouveau reboot avec Resident Evil 7 en 2017, un jeu toujours survival horror à la première personne où vous incarniez Ethan Winters. Ce jeune homme partait à la recherche de sa femme, Mia, disparue depuis des années et dont il retrouve la trace en Louisiane. Les choses tournent au cauchemar, et Ethan doit affronter une entité surnaturelle qu'il finit par vaincre tant bien que mal.
Nous voici donc 4 ans plus tard, alors que Resident Evil Village sort le 7 mai 2021 pour narrer la suite des péripéties du pauvre Ethan. Après avoir sauvé Mia et avoir réussi à retrouver un calme relatif suite au cauchemar vécu en Louisiane, les Winters sont placés en Europe de l'est par Chris Redfield où ils fondent une famille. Ce qui semblait être une nuit comme une autre aux côtés de Mia et Rosemary, sa fille, finit par être l'événement déclencheur d'une nouvelle virée en enfer, sauf que désormais, Ethan n'est plus seulement un mari, il est avant tout un père prêt à tout pour récupérer sa fille.
Les armes peuvent être améliorées moyennant finance ou en trouvant leurs modules d'amélioration, mais il faudra savoir dépenser avec parcimonie au vu de tout ce qui vous sera proposé
Le Duc proposera une quantité de services tous plus intéressants les uns que les autres, mais à débloquer au fil de votre aventure
Après un prologue assez court pour vous plongez immédiatement dans le vif du sujet, vous vous retrouvez à nouveau seul et atteignez immédiatement le fameux village. N'espérez pas non plus être guidé par une pléthore de tutoriels, Resident Evil Village tient à s'assurer que vous profitiez de l'expérience de jeu, quitte à devoir découvrir les fonctionnalités par vous-même.
Pour un survival horror, le jeu est plutôt conséquent, surtout en termes d'environnements, avec plusieurs zones de jeu distinctes les unes des autres qui auront toutes leur mécanique de jeu spéciale. Étant en semi open-world, le jeu reste assez dirigiste, puisque chaque zone explorée comprend un système d'objets-clés permettant de progressivement avancer et même d'atteindre de nouveaux lieux. Vous ne pourrez ainsi pas aller où bon vous semble, mais le village reste la zone qui a été pensée pour être explorée plusieurs fois, avec des lieux à ne découvrir qu'après avoir terminé l'une des demeures de noble.
Ethan devra à nouveau affronter des hordes d'ennemis, mais en quantité nettement plus importante que dans le jeu précédent. Si les ennemis ne réapparaissent pas une fois tués, Resident Evil Village associe bien plus le survival horror et l'action. En conséquence, le début du jeu vous met face à une armée de zombies nouvelle génération : des lycans. Le bestiaire du jeu s'étoffera et sera surtout spécifique aux lieux explorés, mais le ton reste bien celui de l'horreur. Comptez également systématiquement sur la présence de boss lorsque vous approcherez de la fin d'une zone, à l'instar de Resident Evil 7 avec les boss que sont les membres de la famille Baker.
Afin de survivre aux ennemis sur votre route, il va falloir se débrouiller avec ce que vous trouverez sur votre route. L'arsenal d'Ethan est bien plus fourni ici, allant du simple pistolet au fusil à pompe en passant par le fusil sniper. Les munitions restent cependant assez rares, afin d'éviter de vous permettre d'y aller en courant et en faisant pleuvoir les balles.
Comme dans Resident Evil 7, les environnements regorgent d'éléments de fabrication à récupérer afin de confectionner divers objets utiles. Vous pourrez par exemple créer des remèdes pour vous soigner ou des munitions pour vos armes. Les objets à fabriquer utilisent parfois les mêmes éléments, ce qui vous poussera bien vite à bien gérer vos ressources sous peine d'être à sec et donc dans la mouise, bien que le jeu reste permissif en offrant munitions ou remèdes avant un affrontement difficile.
La nouveauté de cet opus, c'est la boutique du Duc, un étrange personnage aidant Ethan moyennant finance. Sans manquer de rappeler le marchand de Resident Evil 4 pour les joueurs y ayant joué, le Duc vous proposera d'acheter des ressources ou même des armes, mais peut également améliorer vos armes et vos caractéristiques via la cuisine. Il vous incombera alors d'amasser de l'argent (récupéré en tuant des ennemis ou en vendant des trésors) pour bénéficier du service qui vous intéresse le plus.
Grâce au Duc, vous pourrez ainsi disposer non seulement d'un arsenal assez large, mais vos armes disposent d'un système d'amélioration (plus de dégâts, meilleure cadence, chargeur plus grand, etc) ainsi que d'éléments de modifications à trouver ou acheter, et croyez-moi, vous en aurez bien besoin pour votre quête...
Les armes peuvent être améliorées moyennant finance ou en trouvant leurs modules d'amélioration, mais il faudra savoir dépenser avec parcimonie au vu de tout ce qui vous sera proposé
Le Duc proposera une quantité de services tous plus intéressants les uns que les autres, mais à débloquer au fil de votre aventure
Resident Evil Village est somptueux et visuellement impeccable, sachant retranscrire à la fois la beauté et la laideur pour parvenir à son but : savoir instaurer une ambiance
Le premier constat en lançant le jeu, c'est qu'il est tout bonnement incroyable visuellement. La cinématique d'introduction se paiera même le luxe d'adopter un style visuel particulier, puisqu'il s'agit d'une histoire racontée par Mia à sa fille pour qu'elle s'endorme. Rappelant la séquence de la légende des reliques de la mort dans Harry Potter et les reliques de la mort - 1ère partie, cette séquence est riche en environnements, couleurs et jeux de lumière qui annoncent en réalité la suite.
Que dire de ces environnements incroyables de détails et de vie (ou plutôt de mort) ? L'arrivée au village (image ci-contre) sert de point de contemplation pour poser le décor : vous allez vivre une aventure cauchemardesque, mais en plus, la technique renforcera l'impression de peur par ses visuels si réalistes et beaux. Chaque zone est évidemment bien distincte des autres, notamment les demeures de noble, à savoir les ennemis principaux du jeu que vous allez devoir affronter un à un.
Débuter par la luxure et la beauté des couloirs du château Dimitrescu pour quelques heures plus tard avancer dans un village de mineurs en ruine et encrassé dans une substance visqueuse verdâtre, c'est un dépaysement total et un vrai renouvellement d'atmosphère. Le niveau de détail des ennemis est également très bon, avec des créatures aux corps décomposés, des lycans au poil crasseux ou des créations mécaniques de l'un des nobles avec les corps meurtris par les modifications : tout parvient à convaincre.
La musique ne sera en revanche pas du tout aussi mémorable que le visuel. Et pour cause : elle ne sert qu'à accompagner l'action ou installer la peur. Le jeu compte en effet peu de musiques différentes (qui restent assez discrètes) mais joue plus sur des notes longues, comme des montées progressives de notes de violons durant un affrontement pour accentuer l'urgence de la situation, le tout évidemment associé aux cris ou râles des ennemis qui s'avancent inexorablement vers vous avec, il faut le souligner, une excellente spatialisation sonore.
Le jeu cherche donc un but précis, le même que dans l'opus précédent : instaurer une ambiance pour permettre au joueur de vivre la meilleure expérience de jeu possible.
Le gameplay reste le même que celui du 7. Vous incarnez un Ethan Winters plutôt lourd dans ses déplacements, capable de se protéger d'une attaque imminente si besoin. Les différentes armes se contrôlent plutôt rapidement, sachant que leur recul et leur précision sont assez handicapants, de sorte à vous obliger de prendre le temps. Comparé au 7, les armes deviennent progressivement plus rapides et maniables, permettant d'adopter un comportement plus agressif au fil de votre avancée.
Pour finir, l'Intelligence Artificielle reste plutôt basique. Les ennemis se contentent d'avancer vers vous, espérant grignoter un morceau de bras, et esquiveront parfois en faisant des pas de côtés si vous les visez et tardez à tirer (surtout les lycans). Ce ne sera pas la qualité qui prime ici, mais bien la quantité ou plutôt la disposition des lieux traversés. En effet, les ennemis sont parfois nombreux et donc plus menaçants, parfois dans des endroits si exigus que l'esquive est impossible, et parfois les 2 en même temps. On saura donc pardonner cette IA simpliste, puisque les ennemis sauront malgré tout nous prendre par surprise, la faute à une réserve de balle limitée ou à des affrontements inévitables alors que potentiellement trop dangereux.
On saluera tout particulièrement l'absence de bug ou de glitch majeur : le jeu fonctionne sans problème.
Mère Miranda et ses 4 enfants forment une famille bien cauchemardesque à l'instar des Baker, pour le plus grand malheur d'Ethan
Avancer dans les environnements est souvent volontairement difficile à cause de ces espaces restreints, typiques de la saga
Le chaos ne tarde pas à pointer le bout de son nez en dépit d'une courte pause méritée pour Ethan Winters. Après votre réveil suite aux événements du prologue, vous vous réveillez de nuit. Peu de visibilité, des bruits étouffés dans la neige, et soudain, des traces de sang, de beaucoup de sang même qui conduisent à un village dominé par un immense château dont on entend la cloche retentir. Pas de doute : l'ambiance est posée et très efficace.
La première partie sera marquée par des ressources rares, qu'il faudra alors soigneusement conserver ou utiliser à bon escient. Chaque affrontement sera crispant puisque l'erreur est difficilement permise bien que possible. Très ponctué de cinématiques, le jeu dispose d'une histoire assez simple. Pour résumer, vous êtes piégé dans un village où se trouve Rose, votre fille, que vous cherchez à retrouver. Pour ce faire, il faudra aller récupérer un élément clé dans chacune des 4 demeures de noble des antagonistes marquants (notamment Heisenberg) qui sont au courant de votre venue. Une histoire simple avec des dialogues plutôt convenus, mais qui ne sont pas l'attrait du jeu : après tout, vous venez pour l'ambiance et pas le scénario dans un Resident Evil.
Comme mentionné précédemment, chaque demeure de noble est unique et dispose d'une mécanique de jeu spéciale, que ce soit des masques à glaner dans un château, une survie au-dessus d'eaux dangereuses ayant englouti un village ou encore une maison de poupées frôlant la torture psychologique. Cette dernière est probablement la plus réussie du jeu et le meilleur passage. Vous allez oublier l'action pour sombrer dans l'horreur au sein d'une maison qui n'attendait que vous, ayant tout préparé pour votre venue et jouant avec vos peurs.
En dehors de la maison de poupées, chaque zone comprend ses ennemis spéciaux, avec parfois présence de miniboss à affronter ou non, en sachant que de bonnes récompenses sont à la clé. Car c'est là tout l'intérêt de la première partie : savoir jauger le danger par rapport au profit. L'exploration est également très généreuse, puisque la moindre maison regorge de ressources pour qui prend le temps de fouiller un peu.
On appréciera ainsi cette progression ainsi que cette montée en puissance de notre personnage, qui saura mieux se défendre face à des ennemis de plus en plus puissants ou nombreux. Car oui, le survival horror très présent initialement laisse dans la seconde moitié de la place pour l'action sans disparaître... ou presque. C'est hélas dans la conclusion du jeu que le tableau s'effrite, puisque l'action prend totalement le pas sur le survival horror. Avec une histoire peu intéressante jusque-là mais excusée par l'ambiance qu'elle permet d'instaurer, on se retrouve désormais plus à devenir la menace, bien que les environnements restent exigus afin d'obliger à temporiser durant les combats.
La rejouabilité est bonne, mais on perd clairement ce qui faisait la saveur du jeu : vous connaissez déjà toutes les surprises du jeu, revenez avec vos armes, argent et améliorations, ce qui fait de vous une force de la nature que peu d'ennemis pourront combattre. Voyez donc les parties supplémentaires comme une revanche plus qu'un complément, la découverte du jeu restant indéniablement ce qui vous marquera le plus.
Ne sachant pas vraiment quelle ligne directrice adopter, le platine de Resident Evil Village demandera aux joueurs d'aller dans tous les sens, quitte à finir par perdre l'essence même du jeu.
Pour un jeu survival horror (ce qui est rappelé par les développeurs eux-mêmes dans leurs petites notes associées aux concept arts), si l'on fait abstraction des trophées liés à l'histoire et donc obtenus naturellement, le fait de devoir refaire plusieurs fois le jeu, et notamment en New Game + va à l'encontre du principe de base, du genre du jeu.
Revenir avec des armes améliorées au maximum ainsi que des munitions permet certes de profiter du jeu sous un autre angle, mais les trophées vous pousseront à le faire au minimum 3 fois, dont une fois au couteau uniquement et avec une course contre-la-montre durant l'une des parties : autant le dire tout de suite, c'est trop.
Par ailleurs, la pléthore de collectibles ne nuit pas forcément à l'expérience de jeu mais apporte malgré tout une contrainte supplémentaire au joueur qui devra probablement se retrouver avec un guide sous les yeux pour ne rien oublier, la faute à plusieurs passages sans retour en arrière (un plaisir, surtout quand certains collectibles sont à amasser en une seule partie !).
Compte tenu de la liste de trophées, il convient d'aller directement au cœur du problème : le mode Mercenaires. Il s'agit de parties disposant d'un système de combo et de dégâts infligés directement affiché à l'écran avec la barre de vie des ennemis visibles, un mode purement arcade et plutôt étrange au vu du reste du jeu. Pour bien contextualiser, vous ne pouvez accéder au mode Mercenaires que depuis le menu Bonus puis en allant dans la boutique spéciale. Selon le jeu lui-même, cela semble vouloir indiquer que ce mode, en totale opposition avec tout le reste de Resident Evil Village, est un petit supplément pour qui voudrait du neuf. Il n'en sera pourtant rien pour tous ceux souhaitant accéder au platine, puisqu'il vous sera exigé d'atteindre au minimum le rang S dans les niveaux du mode Mercenaires.
Jouer à ce mode ne devrait tout simplement pas être imposé, puisqu'on se retrouve avec la lourdeur du gameplay, élément efficace pour l'ambiance survival horror mais inadapté à des sessions où l'on court partout pour dézinguer tout ce qui bouge, même les pires ennemis du jeu que l'on avait pourtant auparavant appris à fuir ou à affronter après une préparation minutieuse. Ce mode qui fait de Resident Evil Village un FPS banal avec des zombies commet au final deux erreurs : briser l'ambiance installée jusque-là et banaliser tous les ennemis du jeu.
- Le gameplay, proche du 7 mais plus nerveux...
- Les visuels sublimes
- Une sensation de découverte sans cesse renouvelée
- Une ambiance convaincante et pesante
- ... bien qu'encore trop lourd pour le mode Mercenaires et ses trophées
- Une dernière portion de jeu en-deçà