Predator : Hunting Grounds

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 24/04/2020
Genre(s) : Action 
Territoire(s) : FRANCE

2065 joueurs possèdent ce jeu
46 trophées au total
0 trophée online
8 trophées cachés

Platiné par : 119 joueurs (6 %)

100% par : 119 joueurs (6 %)


Note des joueurs :
3.6/5 - 11 notes

Note des platineurs :
2.4/5 - 5 notes

Test rédigé par Aelon le 10-05-2020 - Modifié le 10-05-2020

Introduction

Il est de ces films qui ont marqué le cinéma de leur empreinte, par leur originalité ou leur qualité qui a traversé les époques. L'un de ces films est indéniablement Predator de John McTiernan sorti en 1987. Alors que l'on pourrait au départ croire regarder un film d'action américain lambda des années 80, le film tourne à l'horreur quand le commando est chassé par la créature mythique du Predator, un alien qui prend un malin plaisir à éliminer les membres du commando d'élite de Schwarzenegger un à un. Bien évidemment, le film a connu de nombreuses suites/reboot qui ont pour les plus récents détruit le Predator originel, mais des jeux vidéo ont eux aussi tenté de rendre hommage à la créature.

Dans cette optique, le studio Illfonic (Friday the 13 : The Game) nous propose de replonger dans la jungle avec le jeu Predator : Hunting Grounds, un jeu multijoueur asymétrique où l'on incarne soit des humains d'un commando d'élite, soit évidemment le Predator lui-même. Le jeu est très clairement inspiré du tout premier film Predator de par ses décors et son ambiance, mais parvient-il à rendre hommage tout en proposant un bon jeu ?

Contenu du jeu

Un contenu quelque peu décevant

Exclusivement multijoueur, Predator : Hunting Grounds n'a qu'un seul mode de jeu qu'il est possible de jouer en public comme en privé. Vous pouvez choisir qui vous voulez incarner entre Commando, Predator et Indifférent (ce qui revient à choisir Commando vu les demandes pour jouer le Predator) et êtes mis en matchmaking. Le jeu oppose 4 humains à 1 Predator, les humains ayant des objectifs à accomplir jusqu'à rejoindre l'hélicoptère (comme Schwarzy le crierait sans doute) tandis que le Predator doit bien sûr tuer les humains avant leur départ de la zone.

Chaque camp peut s'équiper dans le menu principal afin de choisir l'équipement qui lui sied le mieux. Pour les humains, vous avez plusieurs classes à jouer, sauf que dans les faits les classes sont peu différenciées les unes des autres : il s'agit plus de courir plus vite, encaisser plus de dégâts ou porter plus d'équipement au lieu de vrais talents ou atouts liés à une classe qui imposeraient donc de choisir judicieusement notre classe. Les membres du Commando peuvent porter 2 armes, un fusil d'assaut, un sniper ou un lance-grenade en principale et des mitraillettes, fusils à pompe, pistolets ou même mitrailleuses (Blain Cooper serait fier de vous). En plus de cet arsenal relativement costaud, les humains disposent de gadgets essentiels pour survivre, notamment des seringues de soin ou des grenades, ainsi que d'atouts qui peuvent vraiment les renforcer (possibilité de résister à un coup fatal, plus de dégâts à l'IA ou au Predator, gain d'expérience augmenté, etc.).

En revanche, la majorité des éléments sont à débloquer et reposent sur un système de niveaux, avec des récompenses à chaque gain de niveau qui s'appliquent au Commando ou au Predator. Vous obtiendrez ainsi de nouvelles armes, des atouts ou des gadgets au fil de votre avancée et êtes hélas plutôt limité en démarrant le jeu, notamment pour le Predator (nous y reviendrons).

Enfin, vous pouvez personnaliser vos personnages, en modifiant le masque, la peau ou la couleur de l'armure côté Predator, tandis que vous pouvez vous faire beau/belle côté humains avec des masques, casques, coiffes, couleurs de tenues, etc. Les éléments cosmétiques se débloquent via des lootboxes que vous obtenez en montant en niveau, mais vous pouvez aussi les acheter avec du veritanium, la monnaie du jeu. Cette dernière s'obtient assez facilement en jouant ou se récupère même en cours de partie.

Malheureusement, avec un didacticiel bien trop court et peu informatif qui ne nous apprend que les mécaniques de jeu du Predator, un seul mode de jeu et 3 cartes, en dépit d'objectifs qui varient d'une partie à l'autre, le contenu est bien avare et vous en ferez bien vite le tour...
Note : 2/5

Aspect technique du jeu

Un jeu qui n'a pas une gueule de porte-bonheur

Le jeu n'est pas un AAA et doit donc être jugé en conséquence, mais le constat est bien là : Predator : Hunting Grounds n'est pas franchement très joli pour un FPS de 2020. Certains plans peuvent mieux passer que d'autres, mais le niveau de détail à distance est mauvais, certaines textures sont à voir de très loin de préférence, tandis que le reflet du soleil dans les mares de boues a un rendu de clignotements. Quand on se déplace, notamment en sprint, le tout passe encore moins bien, surtout que le jeu n'est pas fluide sur PS4 (le jeu est en crossplay PS4-PC pour informations). Sur PS4 Pro, le jeu tourne à peine à 30 FPS. Avec un niveau de détails aussi peu prononcé, le Predator est parfois trop visible même camouflé, faute à une modélisation réussie des décors derrière lui lorsqu'il est sur une branche qui le font ressortir comme le nez au milieu de la figure. C'est bien dommage car la vision infrarouge du Predator rend, elle, vraiment bien et colle parfaitement à celle des films.

Côté musique, les fans de Predator seront ravis de découvrir le thème d'Alan Silvestri en guise d'accueil dans le menu principal. Assez discrète en jeu, elle se fera surtout entendre durant certaines situations, à savoir lorsque vous devez tenir une position et que l'ennemi fonce sur vous, notamment lorsque l'hélicoptère arrive pour votre extraction. Niveau ambiance sonore, on peut saluer l'effort sur la spatialisation sonore, avec un casque, on peut vraiment localiser d'où vient un bruit, que ce soit d'où grogne le Predator en tant qu'humain ou où tirent les humains avec le Predator.

Le gameplay des humains est extrêmement classique pour un FPS, aucune originalité à noter, ce qui permet une prise en mains immédiate pour n'importe qui ayant déjà joué à un FPS. Le Predator se joue quant à lui en troisième personne. Un court didacticiel permet de connaître les commandes principales (sauter, tirer, attaquer au corps-à-corps) et initie aussi et surtout le joueur au "Predkour", un nom donné au système de déplacements du Predator dans les arbres. Là encore, grosse déception car le tout est bien trop rigide et autoguidé, un peu comme le système dans Assassin's Creed 3 par exemple, avec possibilité de redescendre au sol ou de choisir d'aller à une branche plus loin en sautant, mais sinon, le Predator se déplace tout seul en poussant le joystick sur des chemins ultra balisés dans les arbres. La sensation de liberté est donc assez limitée niveau Predator, surtout que, vue à la troisième personne oblige, la caméra fait bien souvent des siennes, notamment si vous avez le malheur d'entrer dans un bâtiment : le tout devient un joyeux bordel où vous risquez fort de mourir criblé de balles vu que vous n'y verrez pas grand-chose.

Il convient désormais de traiter du vilain petit canard, ou plutôt du canard stupide : "l'Intelligence" Artificielle. Le mot intelligence est mis entre guillemets car il s'agit de l'une des IA les plus stupides qui soit. Les ennemis sont amorphes, ne se mettent jamais à couvert, annoncent lancer l'alarme mais s'arrêtent parfois avant de le faire, ne vous tirent pas dessus alors que vous êtes devant, et j'en passe. Il ne s'agit que d'un obstacle léger durant votre progression en tant qu'humains, sachant qu'en plus l'IA a tendance à attaquer en priorité les humains plutôt que le Predator lorsque tous sont visibles devant elle. Totalement à la ramasse, l'IA ne pose jamais problème et sert de cibles sur pattes.

Enfin, quelques bugs et glitchs sont à déplorer. Sans aller jusqu'aux problèmes qui handicapent l'expérience de jeu définitivement, c'est une ombre de plus au tableau déjà plutôt faible dépeint par Predator : Hunting Grounds...
Note : 2/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Est-ce vraiment le Predator le chasseur ici ? En théorie, il devrait l'être, en réalité, il ne l'est pas du tout.

Après des temps d'attente plus ou moins longs (comptez au moins 5 minutes d'attente pour incarner le Predator), vous êtes propulsé dans votre première partie. En tant que membre du Commando, vous prenez plaisir à coopérer avec les autres joueurs, même sans moyen de communication. Les objectifs s'enchaînent, les ennemis tombent comme des mouches (ce qui est logique vu leur QI d'huître) mais non sans réclamer une quantité indécente de balles pour mourir, même en tirant dans la tête. Et soudain, vous entendez le fameux grognement du Predator. Malheureusement pour lui, le chasseur a oublié dans son vaisseau la majorité de ses armes à distance et est obligé de venir vous meuler la face au corps-à-corps. Quelques échauffourées plus tard, il vous a mis a mal mais est obligé de fuir car blessé. Vous arrivez finalement à l'hélicoptère où, pris de panique car n'ayant plus de temps, le Predator fonce sur votre escouade comme un dératé et vous tatane. Il meurt, active son autodestruction et c'est la fin de partie.

Il s'agit là du scénario classique d'une partie de Predator : Hunting Grounds. Non, le Predator ne chasse pas les humains, il n'est qu'une péripétie de plus sur leur chemin. Le jeu souffre en effet d'un énorme, gigantesque problème d'équilibrage à sa sortie (en espérant qu'il soit corrigé). C'est bien simple : le Predator est totalement désavantagé par rapport aux humains. Sans aller jusqu'à parler des joueurs pouvant communiquer entre eux qui humilieront sans aucun doute tous les Predators face à eux, les membres du Commando ont beaucoup trop d'avantages à leur disposition pour anéantir la créature. Vous assisterez à une majorité écrasante de fins de parties où le Predator est soit mort, soit n'a pas réussi à tuer tout le monde.

La faute revient au système d'équipements à débloquer qui pénalisent le Predator, ce dernier n'ayant des armes à distance que bien trop tard dans le système de progression. Vous avez certes le canon d'épaule mythique, mais il est risible par rapport au film (où il tue en un coup Blain pour rappel). Ici, vous faites trop peu de dégâts avec par rapport aux risques encourus en l'utilisant. Le Predator a une jauge d'énergie à surveiller et ne peut pas abuser de la visée infrarouge et de son camouflage optique. De toute façon, s'il reçoit des dégâts, il est momentanément visible et laisse même des traînées de sang pour qu'on le suive. En utilisant le canon, vous devez rester immobile pour bien viser et émettez des rayons laser visibles par l'ennemi qui trahissent immédiatement votre position.

A ce stade, on a déjà envie de pleurer pour le joueur incarnant le Predator qui a du attendre plus de 5 minutes pour souffrir face aux humains, mais ça ne s'arrête pas là. Les joueurs humains font bien trop mal au Predator, surtout avec des armes au recul très faible qui facilitent la visée, ils sont même capables, s'ils marquent le Predator, de rendre sa silhouette visible même à travers les murs (!!!). Le Predator émet des grognements bien trop souvent, ce qui fait qu'on le voit venir à des kilomètres en tant qu'humain et qu'aucune tension ne s'installe. Les membres du commando ont même la possibilité de se soigner bien plus souvent que le Predator et peuvent s'équiper de trousses de munitions ou de soins jetables à tout moment au sol et utilisables par toute l'équipe, ce qui permet de se remettre à neuf en un rien de temps.

Le Predator étant à ce stade déjà bien humilié, sachez qu'en plus de tout ça, si les humains n'arrivent pas à relever leur coéquipier tombé à terre (en mode survie), ils peuvent carrément les faire réapparaître !! C'est hallucinant de voir qu'il est possible pour les humains de revenir au complet en un rien de temps, sachant que le joueur incarnant le Predator peut vite perdre leur trace s'il doit fuir pour se soigner. Un signal lui indique certes qu'un humain fait revenir les morts à la vie, mais le délai d'activation est si court (seulement 15 secondes, une honte) que vous n'aurez le temps de rien faire en tant que Predator.

Déséquilibré au possible, rien dans le didacticiel n'indique quoi faire pour beaucoup de choses. On vous explique certes que vous pouvez détruire les caisses de soin ou munitions pour en priver le Commando, mais elles sont pour la plupart dans des bâtiments (et donc à éviter absolument) et vous aurez d'autres chats à fouetter. Les différentes armes du Predator sont toutes décevantes, le corps-à-corps restant le plus efficace (et pouvant même être paré par les humains, c'en est risible à ce stade). Le disque intelligent est facilement esquivable en allant dans un bâtiment ou en se protégeant avec un véhicule ou un arbre, tandis que l'arc et le Combistick se débloquent bien trop tard. Le Combistick peut à lui seul renverser la vapeur tant il est efficace, mais c'est tout de même navrant d'attendre aussi longtemps ou en tout cas reposer sur une seule arme en tant que Predator.

Au final, les joueurs du Commando peuvent très facilement démolir le Predator, et ce n'est pas l'IA qui viendra aider ce dernier à parvenir à ses fins. Déjà trop vite répétitif faute de contenu, le gouffre entre Commando et Predator est si vaste que les parties s'enchaînent trop vite et se ressemblent toutes. Les objectifs forçant les joueurs à rester proches, difficile pour le Predator de les éliminer un à un comme dans le film. Vous êtes trop souvent mis en 1 contre 2-3 et devez ainsi vous replier trop vite. Pour empêcher un humain d'être relevé, vous pouvez l'achever avec une élimination courte ou longue. Oubliez la version longue car vous devenez une cible immobile pour les autres joueurs qui n'ont franchement pas besoin de ça pour vous tuer.

C'est franchement navrant et frustrant de constater l'échec d'équilibrage du jeu, car le système de coopération est bon sur le papier mais mal exécuté, les objectifs s'enchaînent trop vite jusqu'à l'hélicoptère où le Predator se jette en désespoir de cause sur les humains. Il y avait pourtant des idées sympathiques, comme des gadgets leurres pour le Predator, ou la possibilité de se recouvrir de boue comme Dutch pour échapper à la vision infrarouge de la créature. Le jeu vire à la chasse à l'alien, surtout à haut niveau où les humains ont beaucoup trop de gadgets et atouts qui les avantagent par rapport au Predator.

Bien que fidèle dans son ambiance visuelle et sonore au film, le concept est totalement raté : aucune sensation de traque impuissant face à une créature inconnue. Ici, vous tuez tout ce qui bouge, IA débile comme joueur Predator bien infortuné.

L'option de rappeler à la vie tous les membres du Commando morts est pitoyable et ruine à la fois l'équilibrage et l'immersion, puisque le Predator se retrouve à la case départ face à une équipe quasiment à neuf alors que lui est déjà blessé, et le tout prend moins de temps que l'arrivée de l'hélicoptère à la fin d'une partie.
Note : 2/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Chasser le platine du jeu ? J'y enverrais pas un chien vérolé...

A l'instar du plaisir à jouer, la liste des trophées de Predator : Hunting Grounds pousse à une répétitivité si marquée que le plaisir à jouer ne sera plus seulement érodée mais tout bonnement porté disparu.

Certains des trophées proposent pourtant des objectifs sympathiques, comme se recouvrir de boue 50 fois, frapper tout le Commando en un seul bond puissant, retirer le casque du Predator, etc. Des défis qui seront probablement réalisés naturellement ou en tout cas apportant un challenge relevé et bienvenu pour relancer l'intérêt du titre.

Malheureusement, plutôt que de détailler toute la liste de trophées, il convient de ne présenter qu'un seul de ses aspects : l'excès. Le jeu demande de faire bien trop de sessions, ou bien trop d'éliminations d'un certain type. Devoir faire 1000 tirs dans la tête des ennemis contrôlés par l'IA, récupérer 1000 trophées sur des membres du Commando ou récupérer 100 trophées complets (par élimination longue), c'est assez inadmissible vu l'état actuel du jeu qui devient redondant au bout de 3-5 heures de jeu (en étant généreux). Un trophée demande par ailleurs d'éliminer 500 ennemis IA en tant que Predator, ce qui est profondément stupide puisque c'est contre-productif, entre la vie perdue par les tirs de l'IA et le risque d'alerter les joueurs, il n'y a aucun intérêt à attaquer l'IA en tant que Predator.

La liste de trophées n'est pas originale et choisit ainsi d'emprunter la voie de l'abus, en demandant de jouer bien plus que de raison. Celles et ceux qui iront au bout du platine n'auront pas envie d'y retourner après, et risquent même d'être carrément dégoûtés du soft. Des trophées plus situationnels mais au moins intéressants, comme détruire un certain nombre de caisses de munitions/soins ou se nourrir un certain nombre de fois sur des animaux sauvages en tant que Predator, auraient franchement été mieux réfléchis que faire 1000 tirs dans la tête de l'IA.

Petit détail : l'un des trophées s'appelle "La vengeance de Blaine" et demande de vider les chargeurs d'une mitrailleuse en une fois, comme dans le premier film après le fameux "CONTAAAAAAACT". Seulement, l'homme qui vide sa mitrailleuse en une fois dans le film s'appelle Blain Cooper et non Blaine Cooper.

Le platine du jeu est donc une corvée à faire, surtout au niveau actuel du jeu avec un équilibrage absolument dérisoire ne donnant pas envie de jouer le Predator, mais pas forcément envie non plus de jouer Commando puisqu'on joue alors à un FPS moyen/mauvais comme il en sort par pelletés chaque année.
Note : 2/5

Conclusion

Décevant mais aussi frustrant de par le concept alléchant et quelques mécaniques intéressantes, Predator : Hunting Grounds ne saura même pas ravir assez longtemps les fans de la créature mythique. Entre un équilibrage raté qui donne l'avantage franc au Commando pendant un long moment, une IA inexistante et une répétitivité outrancière, c'est bien dommage de tirer un constat si amer et négatif sur ce qui partait, encore une fois, d'une bonne idée. Hélas, avoir une bonne idée ne suffit pas, il faut savoir bien la concrétiser.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
8
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