Pathfinder : Kingmaker

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 18/08/2020
Genre(s) : RPG, Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

266 joueurs possèdent ce jeu
43 trophées au total
0 trophée online
5 trophées cachés

Platiné par : 1 joueur (0 %)

100% par : 1 joueur (0 %)


Pas de note
des joueurs

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par AntoineTyrex le 25-09-2020 - Modifié le 25-09-2020

Introduction

Lancé à partir d'une campagne Kickstarter, comme c'est maintenant de plus en plus courant, le jeu Pathfinder : Kingmaker est né de l'imagination débordante du studio Owlgames et avait pour ambition d'adapter le lore riche et complet des jeux de RPG sur table PATHFINDER dans un style de jeu déjà dominé par les autres Baldur's Gate et Neverwinter : c'est-à-dire le RPG en vue isométrique, mais en y ajoutant pourtant des mécanismes de gameplay modernes et quelques petites trouvailles bien inspirées.

Ce portage console du jeu PC est donc une excellente chose pour les amateurs de RPG, et les plonge dans le monde de Golarion, où Lord Jamandi Aldori, descendante d'une des familles fondatrices de la région de Restov, décide de réunir plusieurs aventuriers en son domaine afin de leur lancer un pari plus qu'inhabituel : celui ou celle qui arrivera à tuer le seigneur des cerfs pourra s'en attribuer le territoire. Le ton est posé : politique et aventure rythmeront vos pas dans une histoire que l'on devine beaucoup plus complexe qu'elle n'y parait dès les premières secondes de l'aventure.

Contenu du jeu

L'aventure dont vous êtes le héros

Dès le début du jeu, il vous est proposé de choisir votre personnage : soit l'un de ceux pré-créés par le studio, soit un personnage créé de toutes pièces par vos soins. 8 races, 14 classes, dès le départ le contenu s'annonce incroyable de richesse. Il ne sera pas rare de passer plusieurs minutes rien que sur la sélection de sa classe qui comprend elle-même des sous classes et des particularités. Finalement, le plus décevant à ce niveau du jeu vient du peu de personnalisation physique de votre avatar. Aucune aide ne vous sera apportée dans la création de votre personnage, et c'est d'ailleurs dommage car un novice risquera de passer à côté de nombreuses subtilités. Les feuilles d'attributs sont en elles mêmes une épreuve pour les non-initiés, car il est très (trop ?) difficile de comprendre en quoi allouer des points de spécialisation dans tel attribut aura des effets sur la suite de votre aventure. Vous pouvez même prédéfinir l'alignement moral de votre personnage : à vous le choix de créer un gentil chevalier défenseur de la veuve et de l'orphelin, ou une crapule vile et sans cœur ! Cette liberté est tout simplement incroyable, et il est impossible de ne pas s'attacher à son personnage dès les premières secondes de l'aventure tant vous avez l'impression de l'avoir façonné de vos mains.

De plus, vous croiserez la route de compagnons aux caractères bien trempés qui vous accompagneront tout le long de l'aventure. Véritables soutiens scénaristiques, ils ont eux-mêmes un passé plus que complexe qui vous amènera souvent dans des séries de quêtes inspirées et n'hésiteront pas à prendre part aux nombreuses discussions, notamment en donnant leur avis sur vos moindres faits et gestes. Leurs différentes personnalités ont été travaillées avec soin, mais si celles-ci ne vous convenaient pas, vous aurez quand même le choix de créer vous-même vos mercenaires composant votre équipe. Rarement une aventure ne vous aura laissé autant de possibilités de personnalisation ! Cerise sur le gâteau, le jeu est intégralement en français, et vous n'aurez aucune difficulté à vous plonger totalement dans l'aventure.

Un contenu gargantuesque

Pathfinder vous propose de vous déplacer avec votre groupe d'aventuriers de cartes en cartes dont le nombre est impossible à dénombrer tant le jeu est riche. La trame principale vous mettra plus tard aux commandes de votre baronnie, et vous devrez, en plus de suivre les différentes trames principales et secondaires, gérer votre territoire et vos sujets. Et c'est là que le jeu prend une tout autre dimension : chacun de vos faits et gestes pourra avoir une conséquence dans la gestion de votre territoire. Loin des jeux dont les différentes trames narratives sont évidentes, Pathfinder vous mettra constamment face à des choix dont l'issue est incertaine. Prendrez-vous les bonnes décisions pour améliorer la condition de vie de vos sujets ? Avez-vous bien fait de relâcher telle personne et non de la tuer ? Tout acte a des conséquences directes ou indirectes, même au niveau de vos relations avec vos compagnons d'armes. Il est donc impossible de ne pas s'impliquer dans le jeu tant il est riche et travaillé.

Vous devrez également annexer les territoires adjacents à votre baronnie avec les risques que cela implique, et gérer vos relations avec les territoires voisins : rien n'est rébarbatif car les développeurs ont eu l'intelligence de tout regrouper sous la forme d'un conseil de "ministres", où chaque personnes (que vous aurez choisi) composant votre équipe pourra intervenir dans les problèmes de la baronnie selon vos décisions, avec le taux de réussite plus ou moins fort selon la personne choisie. Vous assimilerez vite que certains de vos compagnons préfèrent les approches directes et brutales, d'autres seront plus à l'aise de résoudre les conflits par la diplomatie... Cette partie de gestion de votre baronnie est presque un jeu dans un jeu tant le contenu est dense. Owlgames a eu l'intelligence de parfaitement imbriquer cette partie du jeu dans la trame principale, et vous passerez sans cesse des combats sur carte à la gestion de vos sujets.

En vrai jeu de gestion, vous devrez même faire évoluer vos installations ou faire attention à l'endroit de leur construction : une école près d'un temple vous donnera par exemple un bonus supplémentaire en religion, et il faudra parfois réfléchir de longues minutes sur quelle installation privilégier. Une école jouera une place importante dans l'éducation de vos sujets, mais une taverne à la place permettrait de les divertir... De même, votre gestion des crises vous donnera le choix de privilégier l'intérêt du royaume à celui des sujets, voire même vos propres intérêts. Il est impossible de décrire toutes les situations possibles tant elles sont nombreuses et arrivent à se renouveler.

La vie est un combat

Vous passerez tout de même la majeure partie de votre aventure à explorer les nombreuses cartes mises à votre disposition et à annihiler toutes les personnes s'opposant à vous. Vous vous déplacerez sur une carte générale de votre territoire, qui elle-même vous donnera accès à de nombreuses sous cartes. Encore une fois, Owlgames a poussé le détail jusqu'à inclure une jauge de fatigue qui se videra le long de vos déplacements. Une équipe fatiguée sera forcément moins efficace au combat, donc il faudra vous reposer régulièrement, ce qui provoquera à chaque fois des petites scènes de campements où les membres de votre équipe discuteront entre eux. L'immersion n'est jamais oubliée, et c'est, de plus, souvent drôle.

Vous explorerez donc de nombreuses cartes soit en déplaçant votre personnage directement avec le joystick, soit en passant par un système de déplacement plus classique où vous sélectionnerez l'endroit où doivent se rendre votre équipe. Les combats, dont la difficulté est elle aussi personnalisable, pourront se dérouler soit au tour par tour (vous choisissez alors quelle action fera tel personnage en fonction de ses points d'actions), soit en temps réel avec l'aide d'une pause tactique. Cela rend les combats plus brouillons, mais également plus dynamiques. Le tour par tour n'aura de réel intérêt qu'en difficulté maximum, où chaque geste compte.
Owlgames a quand même poussé le vice à rendre certains ennemis insensibles à telle ou telle attaque, voire même à les rendre immortels tant qu'ils n'auront pas été tués d'une certaine façon. Il vous faudra donc régulièrement consulter le bestiaire proposé, et ne pas hésiter à composer vos équipes en fonction des endroits visités. Jamais il n'aura été aussi important d'équilibrer votre équipe ou de s'assurer d'avoir telle ou telle potion dans votre inventaire. C'est d'ailleurs quelque peu dommageable car jamais un novice ne prendra cela en compte. L'aspect brouillon des combats pourra également en rebuter plus d'un, mais la pause tactique, qui vous permet de figer l'instant afin de prendre les bonnes décisions, aura vite fait de convaincre les plus récalcitrants.
Note : 5/5

Aspect technique du jeu

Une réalisation de belle facture...

Le jeu est beau et vous rappellera sans aucun doute la belle époque des Baldur's Gate ou des Fallout. Récemment, les Pillars of Eternity ont également brillé dans ce genre de jeux très chers aux RPGistes, et tout comme eux, Owlgames a réussi à créer des environnements de toute beauté. Chaque carte distille sa propre ambiance, et malgré le fait que certaines cartes soient parfois répétées à l'identique, cela ne gâche en rien l'expérience. L'ambiance musicale, quoiqu'un peu discrète, colle parfaitement avec le genre. Enfin, le jeu se paie le luxe d'avoir des temps de chargements beaucoup plus courts que certains de ses concurrents (les Pillars of Eternity en tête) et tout de même un peu longs, mais ils ne coupent pas réellement le rythme de l'aventure.
Bonne nouvelle pour ceux ayant connu la mouture PC, le portage à la manette est particulièrement efficace et il est aisé de naviguer entre vos troupes ou entre les menus. Certes, parfois cela peut s'avérer fastidieux notamment lorsque la montée en niveau de vos personnages vous impose de sélectionner le personnage, puis de passer au menu déroulant et sélectionner la montée de niveau, mais cela ne gâche en rien l'expérience générale.

... truffée de bugs handicapants

Mais là où le bât blesse, c'est que le portage console est simplement honteux en termes de bugs. Sur la version 1.01, jamais une aventure ne m'a parue aussi épuisante en terme de technique. Les plantages et freezes sont légions. Les sauvegardes se corrompent et vous ne serez jamais sûrs de pouvoir reprendre votre aventure. Pire, des compagnons apparaissent et disparaissent, des niveaux de progression vous sont enlevés, et des quêtes deviennent juste impossible à réaliser de façon inexplicable. La console n'arrive plus à sauvegarder parfois, et vous force à relancer le jeu. Jamais sauvegarder n'aura été une telle épreuve.
Même en jeu, des problèmes pouvaient apparaître avec la disparition d'un bouton de compétences par exemple, du lag in-game pendant les achats au marchands ou l'impossibilité pour un druide de reprendre une forme humaine après le combat.
Je n'ai jamais été serein tout le long de mon aventure, et je comprends parfaitement la grogne des joueurs qui ont massivement demandé un remboursement de leur jeu. En l'état, le jeu était injouable. Sur plus de 30 heures de jeu effectifs in-game, je pense avoir passé plus du double en temps de jeu réel tant j'ai dû relancer des sauvegardes voire même le jeu. Plus d'une fois j'ai eu envie d'abandonner le jeu malgré ses qualités évidentes.

Un patch a été déployé un mois après sa sortie ce 16 Septembre et vient corriger de nombreux problèmes. Si certains bugs semblent corrigés, de nouveaux sont apparus, et il faudra probablement attendre de nombreux mois avant de pouvoir vivre une expérience de jeu convenable. C'est un vrai gâchis d'avoir sorti le jeu en l'état, et avec la réputation qu'il se crée, il est triste de constater que le jeu ne pourra pas s'élever au rang auquel il était promis.
Note : 2/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Un plaisir sadique ?

De ce fait, peut-on aimer un jeu dont la finition est aussi catastrophique ? Sans conteste oui. Malgré tous les problèmes, je me suis surpris à être toujours ravi de suivre cette aventure. Ce jeu s'inscrit parfaitement dans la mode des livres dont vous êtes le héros, et la richesse de son contenu force le respect. Une fois les bugs corrigés, le jeu pourra être considéré comme un incontournable sur console. Mais n'est-ce pas trop tard au vu des nombreuses sorties de jeu à l'heure actuelle où un jeu n'a qu'une courte période pour briller ?

Je prendrais plaisir cependant à relancer une aventure avec un personnage diamétralement opposé à mon personnage actuel et à découvrir toutes les subtilités de narration et de gameplay que nous ont proposé Owlgames.
L'aventure est si longue et addictive que le jeu ne pourra qu'être conseillé à toute personne souhaitant en avoir pour son argent. Il ne vous faudra pas moins de 40 heures pour finir l'histoire principale, et au moins 20 heures de plus pour faire à peu près faire le tour des quêtes annexes. Et cela en mode facile. Dans un autre niveau de difficulté, comptez au moins 80 heures rien que pour en voir le bout. Mais en l'état, il est déjà très dur de finir le jeu une première fois, et cela est vraiment dommage.
Les DLC inclus de base dans ce portage console sont un petit plus, mais leur intérêt est assez faible, surtout que l'un deux ne propose finalement qu'un donjon sans saveurs à explorer. Il vous faudra peu de temps pour en faire le tour, et ne constituent qu'un petit plus comparé à l'aventure principale.
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Des trophées inaccessibles ?

Les trophées de ce jeu sont globalement des trophées liés à votre progression, certains demandant de réaliser des actions spécifiques à un moment donné. Ils seront donc facilement manquables et vous demanderont une attention de tout instant. Ils devraient pourtant rester agréables malgré des trophées demandant de trouver toutes les pièces de telle ou telle chose. Ceux-là risquent de mettre vos nerfs à rude épreuve, car il est aisé de manquer un territoire à explorer ou un coffre quelque part. Il s'agit notamment d'éléments d'un artefact antique à récupérer pour reconstituer celui-ci. Heureusement, il y en a plusieurs, donc plusieurs chances d'obtenir ledit trophée.

Les autres trophées sont essentiellement liés à la gestion de votre royaume et aux quêtes annexes, et sont assez facilement identifiables dans leurs intitulés. En clair, même si les trophées sont longs à obtenir car vous ne les récupérerez que tard dans l'aventure, le jeu ne se révélera gourmand en obtention de trophées qu'une fois que le jeu aura vraiment été pris en main. C'est vraiment gratifiant pour les joueurs.

Le problème vient surtout des nombreux bugs qui vous empêcheront d'obtenir le platine tant désiré. 1 mois après la sortie du jeu, personne n'a encore réussi à platiner le jeu, et de nombreux trophées n'ont pas l'air de se débloquer tout simplement vu leurs taux de complétions : 11 trophées à ce jour n'ont toujours pas été débloqués par quiconque...
Moi-même après de très nombreuses heures de jeu, je n'ai pas réussi à obtenir certains trophées, et je me suis vraiment senti frustré, par exemple lorsqu'après avoir trouvé l'amour in-game, aucun trophée ne s'est débloqué malgré l'intitulé de celui-ci. Peut-être n'ai-je pas fait ce qu'il fallait, mais son taux de complétion à 0% me laisse penser que le trophée est véritablement buggé.

Les chasseurs de trophées fuiront donc également ce jeu qui leur demanderait de toute façon un investissement beaucoup trop conséquent sans pouvoir obtenir le graal tant désiré.
Note : 3/5

Conclusion

Un jeu qui souffle le chaud et le froid

Difficile donc de juger ce jeu en l'état. Le jeu est excellent, la partie technique est pitoyable. Dans de nombreux patchs, le jeu devrait être la pépite qu'il est actuellement sur PC, et pourra être vivement recommandé, voire se placer en tête de file de ce genre de jeu sur console.
Hélas, un joueur n'achète pas un jeu pour en profiter dans de nombreux mois seulement, et la mauvaise presse faite par ce portage sur console aura vite fait d'enterrer cette pépite. Un beau gâchis.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : À un public averti

AntoineTyrex (Pampiluluu)

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