Paper Beast

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 24/03/2020
Genre(s) : Aventure, Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

271 joueurs possèdent ce jeu
22 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

Platiné par : 91 joueurs (34 %)

100% par : 91 joueurs (34 %)


Note des joueurs :
3/5 - 6 notes

Note des platineurs :
4/5 - 5 notes

Test rédigé par So-chan le 28-03-2020 - Modifié le 28-03-2020

Introduction

Un univers où le papier prend vie

Éric Chahi fait parti des noms du domaine vidéo-ludique francophone avec, à son actif, des jeux atypiques et marquants tels que Another World, From Dust ou encore Heart of Darkness. Créant son propre studio indépendant, Pixel Reef, Éric Chahi se lance dans l'aventure virtuelle avec Paper Beast.

Désireux de proposer aux joueurs un voyage, une migration, le concepteur offre avec Paper Beast une expérience se plaçant dans un univers onirique où des créatures de papier poursuivent leur existence dans un désert doré. Le joueur explore cet écosystème avec quelques capacités pour interagir avec et observer les conséquences de ses actions. La narration se veut non verbale. Au joueur d'entrer en contact avec la faune et la flore, d'en comprendre le système pour mieux s'y mouvoir.

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Toutes les captures viennent directement du jeu et du système VR ce qui explique le cadrage parfois particulier.

Contenu du jeu

Découvrir un univers pour mieux créer le sien

Nombre de jeux VR n'ont jamais su briller par un contenu aussi riche que leurs homologues hors réalité virtuelle. Resident Evil 7 demeure l'exception, le jeu se plaçant des deux côtés de la barrière. Paper Beast se décompose en deux modes : l'histoire et le bac à sable. Le jeu ne s'embarrasse guère de menus annexes et va au plus simple. Le mode Sandbox ne révélant tout son contenu qu'après avoir mené certaines actions précises dans l'histoire, c'est donc par ce dernier que le joueur est invité à commencer. Paper Beast ne donne d'ailleurs pas le choix : le récit débute dès que le jeu est lancé, nous plaçant face à ce qui ressemble à un écran d'ordinateur avec des questions comme on pourrait trouver dans toute charte façon « Acceptez-vous que vos données personnelles soient transmises à nos concurrents ? » Après une suite de questions devenant de plus en plus abracadabrantes, comme offrir de votre temps de sommeil, vous voilà plongé dans une simulation musicale pour vous faire patienter. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que le rideau se lève, et ce littéralement puisque vous devez ôter tout le rideau rouge vous encerclant pour entrer, pleinement, dans Paper Beast. Ce n'est autre qu'une créature squelettique qui vous sert de guide et vous offre votre premier pouvoir : la téléportation. Les connaisseurs du VR ne seront guère dépaysés : la téléportation vous permet d'avancer, en lieu et place de la marche habituelle.

Paper Beast est comparable à ces jeux walking simulator où vous devez explorer des décors figés, découvrir le récit en fouillant les tiroirs d'une maison abandonnée comme dans Gone Home. Sauf que l'univers de Paper Beast se rapproche plus d'une exploration d'une contrée inconnue, une simulation qui n'en est pas une si l'on croit l'inscription laissée par une créature dans le sable : « It's not a simulation ». Vous allez traverser des grottes, un désert, des abysses mais aussi une contrée plongée dans un froid polaire, le tout peuplé de créatures et d'une flore fantasmagoriques. Rien de ce que vous voyez dans Paper Beast n'existe dans la réalité. Les animaux sont créés dans du papier et se déclinent en proies et prédateurs, fuyant et s'entre-dévorant. La flore se décline en plantes qui poussent à tout endroit où vous les plantez, lâchant des spores ou des aliments dont sont friandes les créatures.

Aucune autre présence n'est perceptible et vous êtes lâché au sein de cette nature étrange. À vous de découvrir, par vous-même, la solution aux énigmes qui viendront jalonner votre périple. Les résoudre sera nécessaire à votre avancée. Ainsi vous verrez un troupeau de papyvorus (des quadrupèdes paisibles) tenter de gravir une colline glissante. N'y a-t-il aucun moyen de les aider ? Les bousiers roulant des sphères de glaise détiennent peut-être la solution.

Le récit se décompose en sept grands chapitres, eux-même redécoupés en sous-sections. Le périple se conclue en moins d'une dizaine d'heures : tout dépend de votre facilité à résoudre les mystères de Paper Beast.

Vient alors le mode Sandbox, votre espace créatif. Si vous avez trouvé tous les collectibles disséminés dans l'histoire, vous aurez alors accès à toutes les entités et fonctionnalités du mode. À vous de forger votre propre monde imaginaire. Vous pouvez modifier le terrain même en ajoutant du sable, le transformer en eau/roche, creuser des gouffres, créer des montagnes... Les entités peuplant Paper Beast sont aussi vôtre que ce soit la faune, la flore et même des objets pouvant faire appel à des éléments tels que la tempête, le froid, l'anti-gravité... Plusieurs slots de sauvegardes pour conserver une trace de vos créations. Le mode Sandbox est le salon de la création.

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Paper Beast va à l'essentiel, proposant une exploration de son univers et un mode de création illimité pour concevoir son propre monde imaginaire. Si le récit se conclue en moins d'une dizaine d'heures, le mode Sandbox propose une création illimitée du fait de ses possibilités multiples.
Note : 3/5

Aspect technique du jeu

Une douce exploration parfois chaotique

Il est toujours difficile de juger l'aspect purement graphique d'un jeu VR, les possibilités étant bien différentes de celle d'un jeu au format plus classique, de même que sur le plan de l'immersion. Paper Beast mise sur une ambiance onirique avec ses créatures tout en papiers, que ce soit plié, découpé, voire coloré pour trancher et son décor coloré et atypique. En levant la tête, on perçoit des chiffres dans les nuages tout comme dans les spores laissées par les plantes – un rappel à la nature même de Paper Beast : la simulation. Rappelez-vous, le récit commençait devant un écran d'ordinateur. Nous sommes dans un monde virtuel, créé selon ses propres normes, et non une reconstitution de la réalité. Le sable est doré mais les rochers sont bleus, présentant des arêtes trop droites pour être réelles. Des tissus rouges volent dans les airs, servant d'appât à des créatures et des amas de rochers dévoilent des méduses luminescentes.

Le son a toute son importance dans Paper Beast, accroissant ce sentiment de voyager dans un univers qui a ses propres règles, sa propre existence. On perçoit les stridulations des créatures pacifiques, les grondements des prédateurs mais aussi le souffle du vent. Aucune voix humaine ne se fait entendre : vous êtes seul, entité divine pouvant agir sur l'environnement qui vous entoure.

En plus de la téléportation, la touche (R2) vous permet de saisir les créatures, d'arracher des plantes, les re-planter, sauver une créature d'un prédateur. Cette main invisible est votre outil le plus efficace pour vous frayer un chemin au sein de Paper Beast. Le jeu permet d'ailleurs de jouer aussi bien avec une manette qu'un duo de PS Move. Personnellement, j'ai davantage apprécié l'expérience avec le second outil. J'ai trouvé les gestes plus intuitifs, et ai eu davantage la sensation d'une parfaite mobilité là où, avec la manette, je me suis tordue dans tous les sens car j'avais moins d'allonge pour saisir des objets au loin. Alors qu'avec le PS Move, on a davantage une sensation de liberté et d'espace. Cette sensation se retrouve aussi dans le mode Sandbox.

Paper Beast n'accuse aucun bug mais certaines mécaniques peuvent gêner les plus sensibles. En réalité virtuelle, des choix opérés peuvent nuire à des joueurs plus affectés que d'autres par les lumières vives, ou encore les sensations de déplacement. Autant me téléporter au sein d'un désert rayonnant ne m'a posé aucun souci que la même démarche dans les tréfonds d'une grotte s'est couplé à une sensation d'enfermement dérangeante – la faute peut-être à ma propre claustrophobie. Des éléments permettent aussi de se téléporter, radicalement, sur des hauteurs en interagissant avec des sphères. Ces téléportations s'accompagnent de flash lumineux, ce qui peut gêner nombre de joueurs (moi la première).

Il faut dire que la sensation d'immersion est présente tout le long dans Paper Beast. L'immersion commence sous la cage thoracique d'une créature gigantesque, les murs se referment autour de nous dans la grotte, on perçoit le clapotement de l'eau visuellement, et sur le plan auditif, lorsqu'on nage sous l'eau... Paper Beast sait se rendre presque réel pour une « non-simulation ».

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Paper Beast dévoile une identité qui lui est propre avec ses créatures en origami qui vivent leur propre existence au sein de paysages variés dont le désert demeure la pièce-maîtresse. Divinité invisible, le joueur a tout droit d'action dessus pouvant aussi bien sauver les créatures qu'être un explorateur discret, mais observateur. Certains passages en lieu clos et téléportations lumineuses peuvent gêner les joueurs les plus sensibles.
Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Le joueur face à la Nature insondable

Paper Beast est une expérience intrigante qui ne laissera pas indifférent les joueurs qui oseront s'y frotter. Comme d'autres walking simulator, la création d'Éric Chahi nous laisse nous familiariser par nous-même à cet environnement qui se dévoile à nous. Sauf que notre récit est quadrillé dans des zones précises et que, pour avancer au prochain chapitre, il vous faut résoudre une énigme. Rien n'est dit, tout est à deviner. C'est votre sens de l'observation et de la réflexion qui saura vous aider. Certaines se révèlent plus retorses que d'autres, le temps de découvrir comment accéder à une plate-forme ou comprendre le comportement des animaux (qui est souvent un indice sur la marche à suivre). Paper Beast réclamera votre patience et je ne peux que vous conseiller d'effectuer des pauses, voire des courtes sessions tant, parfois, la matière grise carbure ce qui, couplé à la réalité virtuelle, peut se révéler exténuant.

Le récit est volontairement cryptique et, même arrivé à la fin, beaucoup d'interrogations vont probablement rester en suspens. Que signifie l'inscription « It's not a simulation » ? Que représentent toutes ces créatures, que faites-vous ici, qui êtes-vous ? Mais ces interrogations ont-elles vraiment besoin de réponse ? Éric Chahi s'adresse directement au joueur à travers son jeu, va même jusqu'à questionner les limites de la simulation... ou bien propose-t-il simplement un voyage dans son imaginaire, un souffle entre deux jeux emplis d'adrénaline ? Les joueurs appréciant le travail d'Éric Chahi ne seront pas particulièrement dépaysés tant on retrouve des thématiques propres au concepteur, ainsi que des compositions rappelant ses anciens jeux comme la créature qui vous accueille au sein de Paper Beast. Les autres pourront être perdus, tant le joueur est désormais habitué à ce qu'on le tienne par la main pour qu'il suive le récit sans se perdre.

Il reste le mode Sandbox qui pourra prolonger l'expérience pour qui a la fibre créative et souhaite constituer son petit monde, même plusieurs grâce aux multiples slots de sauvegardes. Tout est possible grâce aux différents outils. Seule exigence : trouver tous les collectibles du mode Histoire afin de pouvoir profiter de toutes les mécaniques de la Sandbox.

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Paper Beast qui se vit une fois, avec tout ce que la découverte et la résolution des énigmes a d'intense la première fois. Plus d'un joueur sera frustré de coincer sur un passage, le temps de trouver la résolution de l'énigme qui le bloque. De même que l'histoire pourra laisser dubitatif par son absence de narration, le joueur devant tout trouver lui-même. Il reste le mode Sandbox qui pourra plaire aux plus créatifs. Paper Beast n'est pas un mauvais jeu : il se présente comme une expérience qui ne parlera pas à tout le monde.
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Une chasse sous le signe de la découverte

À l'image du jeu, la liste de trophées de Paper Beast propose de mener des actions dans les deux modes que sont l'histoire et la Sandbox. (Or) Surface de Boy lie même intrinsèquement les deux puisqu'il faudra trouver les surfaces de Boy, des collectibles cachés dans les niveaux de l’Histoire dont l'acquisition est nécessaire pour avoir accès à l'ensemble des mécaniques de la Sandbox.

Hormis les deux trophées obtenus automatiquement en concluant le récit, à savoir (Argent) Another World et (Or) The End, le reste des trophées liés à ce mode consistent en des actions précises à mener à des moments-charniers du périple. Heureusement, le jeu vous permet de recharger des sous-chapitres, ce qui permet de rapidement nettoyer une zone (quelques minutes) et de mener l'action nécessaire sans trop d'attente. Vous devez, ainsi, sauver un papyvorus d'un prédateur, réussir le chapitre 6-4 sans que le magnétophone ne soit saisi par des plantes, accrocher un ballon à un prédateur, saisir une étoile filante au vol... Certaines scènes sont faciles à enclencher, d'autres réclament plus de recherche et de doigté comme (Or) Esquive qui porte bien son nom avec cet objectif d'éviter les dangers que recèlent le chapitre 6-4.

Concernant les trophées du mode Sandbox, Paper Beast évite toute récompense obtenue à force de sueur et de création complexe. Le platine n'exige de vous que d'activer plusieurs options comme déposer un certain nombre de créatures, activer des éléments comme l'anti-gravité ou encore déclencher une tempête. La seule grande exigence de ce mode est de débloquer l'ensemble des compétences possibles via la collecte des surfaces de Boy dissimulés dans la partie récit, comme dit plus tôt. Les joueurs peuvent ainsi profiter du mode Sandbox sans aucune prise de tête.

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Le platine de Paper Beast est à l'image du jeu : ne réclamant aucune exigence particulière en terme de compétences vidéo-ludiques, il demande tout de même une exploration totale de son univers. Si la plupart des trophées de la Sandbox se réalisent intuitivement, le récit demeure plus complexe tant certaines scènes sont bien cachées, bien plus que les collectibles.
Note : 4/5

Conclusion

Paper Beast se rapproche plus de l'expérience immersive que du jeu vidéo comme on l'entend habituellement. Avec son parti pris d'explorer un univers inconnu dont l'on doit deviner les codes par nous-même, la création d'Éric Chahi pourra aussi bien plaire que laisser des joueurs sur le carreau, ne sachant trop quoi penser de cette immersion. Elle a le mérite d'être originale dans sa démarche, quitte à sortir des sentiers battus. Le platine demandera de la recherche – voire un peu d'aide de la part de guides ou d'autres joueurs pour dénicher les ultimes secrets.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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So-chan (So-chan07)

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