Une douce exploration parfois chaotique
Il est toujours difficile de juger l'aspect purement graphique d'un jeu VR, les possibilités étant bien différentes de celle d'un jeu au format plus classique, de même que sur le plan de l'immersion.
Paper Beast mise sur une ambiance onirique avec ses créatures tout en papiers, que ce soit plié, découpé, voire coloré pour trancher et son décor coloré et atypique. En levant la tête, on perçoit des chiffres dans les nuages tout comme dans les spores laissées par les plantes – un rappel à la nature même de Paper Beast : la simulation. Rappelez-vous, le récit commençait devant un écran d'ordinateur. Nous sommes dans un monde virtuel, créé selon ses propres normes, et non une reconstitution de la réalité. Le sable est doré mais les rochers sont bleus, présentant des arêtes trop droites pour être réelles. Des tissus rouges volent dans les airs, servant d'appât à des créatures et des amas de rochers dévoilent des méduses luminescentes.
Le son a toute son importance dans
Paper Beast, accroissant ce sentiment de voyager dans un univers qui a ses propres règles, sa propre existence. On perçoit les stridulations des créatures pacifiques, les grondements des prédateurs mais aussi le souffle du vent. Aucune voix humaine ne se fait entendre : vous êtes seul, entité divine pouvant agir sur l'environnement qui vous entoure.
En plus de la téléportation, la touche
vous permet de saisir les créatures, d'arracher des plantes, les re-planter, sauver une créature d'un prédateur. Cette main invisible est votre outil le plus efficace pour vous frayer un chemin au sein de
Paper Beast. Le jeu permet d'ailleurs de jouer aussi bien avec une manette qu'un duo de PS Move. Personnellement, j'ai davantage apprécié l'expérience avec le second outil. J'ai trouvé les gestes plus intuitifs, et ai eu davantage la sensation d'une parfaite mobilité là où, avec la manette, je me suis tordue dans tous les sens car j'avais moins d'allonge pour saisir des objets au loin. Alors qu'avec le PS Move, on a davantage une sensation de liberté et d'espace. Cette sensation se retrouve aussi dans le mode Sandbox.
Paper Beast n'accuse aucun bug mais certaines mécaniques peuvent gêner les plus sensibles. En réalité virtuelle, des choix opérés peuvent nuire à des joueurs plus affectés que d'autres par les lumières vives, ou encore les sensations de déplacement. Autant me téléporter au sein d'un désert rayonnant ne m'a posé aucun souci que la même démarche dans les tréfonds d'une grotte s'est couplé à une sensation d'enfermement dérangeante – la faute peut-être à ma propre claustrophobie. Des éléments permettent aussi de se téléporter, radicalement, sur des hauteurs en interagissant avec des sphères. Ces téléportations s'accompagnent de flash lumineux, ce qui peut gêner nombre de joueurs (moi la première).
Il faut dire que la sensation d'immersion est présente tout le long dans
Paper Beast. L'immersion commence sous la cage thoracique d'une créature gigantesque, les murs se referment autour de nous dans la grotte, on perçoit le clapotement de l'eau visuellement, et sur le plan auditif, lorsqu'on nage sous l'eau...
Paper Beast sait se rendre presque réel pour une « non-simulation ».
Paper Beast dévoile une identité qui lui est propre avec ses créatures en origami qui vivent leur propre existence au sein de paysages variés dont le désert demeure la pièce-maîtresse. Divinité invisible, le joueur a tout droit d'action dessus pouvant aussi bien sauver les créatures qu'être un explorateur discret, mais observateur. Certains passages en lieu clos et téléportations lumineuses peuvent gêner les joueurs les plus sensibles.