Analyse du système optique central : vert
Puisqu'il faudra bien l'avouer à un moment, autant prendre les devants : les graphismes ne représentent pas le point fort du jeu. En approchant la caméra de l'androïde, il apparaît que certaines textures du décor manquent véritablement de détails, en particulier dans les grands espaces. Les bâtiments, conteneurs, rochers, ou encore les animaux, pour ne citer qu'eux, ne sauraient être appréciés qu'à une certaine distance. Il ne faut pas non plus trop s'attarder sur les ombres. Le jeu présente un peu de crénelage (
aliasing) et, dans certaines zones, un peu de
clipping. Bien que rares, quelques micro-gels de l'image peuvent également survenir. Étrangement cela n'arrive jamais en combat. L'eau est plutôt bien rendue, tant au niveau du mouvement que de la réflexion de la lumière à sa surface. L'effet mouillé sur les vêtements et les corps est superbe. En milieu extérieur, la différence d'éclairage et de luminosité entre les zones leur donne une identité toute singulière. Même si tous les lieux ne sont pas honorés de manière équivalente, le traitement des ra[Y]ons solaires apparaît réaliste, qu'ils soient diffusés par de la poussière, de la brume, ou qu'ils percent simplement une abondante frondaison. Aussi, les effets lumineux liés aux combats ou aux explosions sont réussis.
La modélisation des androïdes est plutôt bien faite, en particulier au niveau du visage. Les traits sont lisses mais restent un peu gâchés par les cheveux qui auraient pu gagner en finesse sur les personnages féminins. Les machines ennemies, généralement plus volumineuses et donc plus visibles ont été plus soignées, ou apparaissent comme tel car exemptes d'éléments organiques. En effet, les contours sphériques ou cylindriques de leur structure sont propres et les textures restent honorables. Ceci est notamment visible pendant les scènes cinématiques. Enfin,
cinématique, il faut le dire vite puisque ces scènes utilisent le moteur du jeu et ne semblent malheureusement pas avoir été beaucoup retravaillées.
Pression interne de la boîte noire : normale
S'il est un point à mentionner pour mettre en perspective ces aspects graphiques qui paraîtront négatifs à certains, c'est celui de l'animation. Entre les vrilles et les esquives des androïdes, les tirs à répétitions des pods croisés à la multitude de projectiles envoyés par certaines machines, les attaques physiques lancées par les deux camps qui s'entrechoquent en rubans d'étincelles pour finir en explosions sous une pluie de métal et d'huile, le jeu reste absolument fluide. Peu importe le nombre d'ennemis engagés au combat, aucun ralentissement n'a été observé et c'est là une composante impor[T]ante du plaisir dans un jeu de ce type. À cela s'ajoute le souci de limiter au maximum les temps de chargement entre les zones. De fait, si vous n'utilisez pas la fonction de transport rapide, les temps de chargement seront camouflés lorsque vous vous déplacerez sur la carte.
Enfin, on pourra constater que les développeurs se sont amusés avec la saturation des couleurs. L'entrée du centre commercial, par exemple, possède des couleurs très vives qui donnent une impression de luxuriance. À l'inverse, certaines zones semblent comme hors du temps, tant les couleurs sont effacées. Le maintien de la fonction de colorisation de l'image ne semble pas non plus être la priorité des androïdes lorsqu'ils sont en phase critique. Ces choix d'utilisation de la désaturation font parfaitement sens et semblent même faire écho au coloris des unités YoRHa. Celles-ci ne sont techniquement pas
vivantes.
Vérification des métadonnées audio : en cours_
Le doublage de
NieR:Automata est disponible en japonais et en anglais. Le choix des sous-titres inclut le français. Yui Ishikawa la doubleuse japonaise de 2B incarne à la perfection une androïde peu loquace et sans émotion, au début du jeu. À l'inverse, Natsuki Hanae développe un 9S un peu enfantin, volubile et plaisantin. Les voix des opératrices et des machines les rendent attachantes. Sans grande surprise donc, le doublage japonais est très bon, si tant est que vous supportiez la nonchalance dans la répartie de 9S. Le doublage anglais n'est pas en reste. Kira Buckland et Kyle McCarley endossent très bien leur rôle même si l'antagonisme des deux caractères m'a paru moins net qu'en japonais. Pour passer d'un doublage à l'autre, il faudra repasser par l'écran titre.
La traduction française reflète bien les différentes personnalités et paraît d'une grande qualité au travers des différents documents, notes et archives disséminés dans le jeu. La lecture en est souvent agréable. Certaines traductions sont aussi vraiment bien trouvées. Il n'y a qu'un ennui à formuler, c'est celui des discussions pendant certaines phases d'acti[O]ns où vous devez combattre. Soit vous comprenez le japonais ou l'anglais, soit vous serez tenté de lire les sous-titres pendant le combat et vous ne profiterez ni de l'un, ni de l'autre.
L'accompagnement musical du jeu change en fonction du lieu en visite et semble toujours correspondre à son atmosphère. Les pistes affirment souvent la tranquillité d'un monde en ruines où la nature reprend ses droits et où les habitants tentent de survivre paisiblement. La plupart des musiques instrumentales possèdent une version avec chant. Même s'il est peu probable qu'une de ces dernières vous reste en tête pendant des heures, ces chansons sont particulièrement envoûtantes. Donnant au jeu une empreinte magique, parfois sublimée par les bruitages liés à la vie animale locale ou à l'écoulement de l'eau, la bande originale de
Nier: Automata est une œuvre magistrale.