Metal Gear Solid V : The Phantom Pain

ps4

1
2
13
27
15
5

Infos complémentaires

+ -
Date de sortie : 01/09/2015
Genre(s) : Action , Infiltration
Territoire(s) : FRANCE

8128 joueurs possèdent ce jeu
43 trophées au total
0 trophée online
14 trophées cachés

Platiné par : 1107 joueurs (14 %)

100% par : 1107 joueurs (14 %)


Note des joueurs :
4.7/5 - 202 notes

Note des platineurs :
4.5/5 - 95 notes

Test rédigé par matrobymat le 09-09-2016 - Modifié le 07-12-2016


Introduction

Le monde a changé. La guerre a changé. Snake a changé. La série Metal Gear se dote d'un nouvel épisode très attendu, car introduit depuis un long moment déjà par son prologue : Metal Gear Solid 5 : Ground Zeroes. Celui-ci nous avait laissé médusé devant l'écran, dans l'expectative, alors que notre héros était au plus mal, à l'agonie. Il aura donc fallu attendre un an et demi pour reprendre la manette, et continuer l'aventure. Qu'en est-il au final ? L'attente en valait-elle la peine ? Je vais essayer, bien humblement, de répondre à cette question en vous donnant mon sentiment de joueur, fan de la série qui n'a pas fait tous les épisodes. Mon compère V-Phantomhive vous donnera le sien sur tout ce qui concerne la partie online, cette partie n'ayant pas été testée par votre serviteur.

Contenu du jeu

A la simple évocation d'un nouveau jeu Metal Gear Solid, c'est le cœur de millions de joueurs qui s'emballe. La simple idée de mettre les mains sur le nouveau bébé du maître de la mise en scène qu'est Hideo Kojima provoque palpitations, suées et évanouissements. En terme de contenu, ce Metal Gear est tout simplement gargantuesque.

Une campagne intéressante, longue, mais très hachée

C'est tout naturellement que vous vous lancerez en premier lieu dans la campagne du jeu. Celle-ci vous balance dans la peau d'un Naked Snake, alias Big Boss, dans sa chambre d’hôpital, suite aux événements intervenus dans le prologue Ground Zeroes. Blessé, meurtri et affaibli, notre héros doit fuir la clinique qui l'a soigné, car ses ennemis ont eu vent de sa survivance. Cette fuite sera l'occasion d'un rapide tutoriel, et surtout de faire connaissance avec quelques-uns des méchants du jeu.

Très bien mis en scène, comme à l'habitude, on retrouve toute la maestria de Kojima dans la façon de présenter ses personnages. Cependant, ceux-ci souffriront, au cours de l'aventure, d'un manque cruel de charisme, et surtout de présence. Les personnages sont bien moins travaillés qu'à l'habitude, sans profondeur, et ne seront pas (ou presque pas) l'occasion de combats de boss épiques. Terminée l'aventure, on ne pourra être que déçu à ce point de vue, surtout au vu des précédents épisodes.

Une fois échappé de l’hôpital, Snake, épaulé par d'illustres compagnons dont je tairai le nom ici pour ne pas vous spoiler, mettra tout en oeuvre pour fomenter sa revanche. Celle-ci passera par la construction d'une nouvelle plateforme pétrolière en mer des Seychelles, afin de reconstruire son armée de mercenaires et de mettre un terme aux agissements de Cipher. On comprendra en lisant ces lignes que Ground Zeroes n'était pas simplement un prologue à part, pour faire patienter, mais bien un gallo d'essai d'un jeu qui se concentra souvent sur les mauvais côtés de la gestion d'une armée, nous y reviendrons plus tard.

Le plus frustrant dans cette campagne, est qu'elle souffre d'un rythme très haché et d'une construction bizarre, qui m'a laissé très perplexe. En effet, à chaque mission du scénario principal terminé, vous aurez droit à l'apparition de crédits (certes courts, pas comme des crédits de fin de jeu classiques), comme si le jeu était terminé. Logo Hideo Kojima à l'appui, on a vraiment une impression qu'il s'agit d'un jeu construit de manière déstructuré, et qui aurait pu, à la limite, être vendu de manière épisodique. Cette façon de relater les événements est un vrai frein à l'immersion.

Cela est justifié de la manière suivante : les Diamond Dogs (la nation militaire de Big Boss) sont des mercenaires, répondant à des missions. Certes, mais pourquoi nous coller des crédits à chaque fin de mission ? Cela donne l'impression d'une suite de missions sans rapport les unes avec les autres. Malgré tout, cela n'enlève rien à la qualité de la campagne, qui est intéressante à suivre, avec des rebondissements, et son lot assez fourni de liens avec les autres épisodes de la série. Je n'ai personnellement pas adhéré au "pourquoi" de la campagne, que je trouve un peu tiré par les cheveux. Les motivations du principal méchant de l'histoire me semblent un peu... venues d'ailleurs. A l'écoute des nombreuses cassettes audio relatant le pourquoi du personnage en question, le joueur peut s'immiscer un peu plus dans l'esprit du méchant et en comprendre le motif, mais on aurait aimé plus d'interactions directes avec lui.

Je souffre ici certainement du fait de ne pas avoir joué à tous les épisodes de la série, ce personnage ayant été introduit dans d'autres opus, ainsi que la gestion d'une Mother Base, avec tout ce que cela implique de responsabilités et d'abnégation. Certes. Cependant, il aurait fallu se poser la question primordiale : cela apporte-t-il une plus-value à l'expérience vidéo-ludique du joueur ? Selon moi, la réponse est indéniablement non, mais je vous en laisserai bien entendu seul juge. Ce qui est sûr, c'est que les 50 missions de la campagne vont occuperont pendant de nombreuses heures.

Les à-côtés : missions secondaires, et gestion de la Mother Base

Les missions de la campagne principales ne seront pas les seules que vous aurez à réaliser. Ainsi, Snake sera contacté très régulièrement pour remplir des objectifs secondaires, allant de l'extraction de prisonnier, à la destruction de colonne de blindés ennemis en passant par l'infiltration de camp adverse pour récupérer les plans d'une arme ou encore la capture d'animaux sauvages rarissimes. Au nombre de 150, ces missions vous tiendront derrière les lignes ennemis pendant de nombreuses heures.

En véritable petit dictateur militaire, vous aurez, personnellement, l'obligation de gérer entièrement vous-même votre Mother Base. La seule chose que vous ne devrez pas faire vous-même est de nettoyer les toilettes. Sans aller jusque-là, il vous faudra récupérer les ressources nécessaires à son extension. Votre plateforme pétrolière devra devenir véritablement tentaculaire, et ainsi elle se dotera de nombreuses zones distinctes (plateforme de recherche, plateforme médicale, plateforme de renseignements, etc.) et chaque zone devra être améliorée spécifiquement, niveau par niveau. Ces améliorations prendront un certain temps de développement, mais une fois achevées, vous permettront de disposer de capacités spéciales en mission. Ces plateformes seront occupées par des soldats (qui vous rejoindront automatiquement, ou que vous capturerez en mission) qu'il vous faudra, de temps en temps, affecter vous-même à la plateforme qui correspond le mieux à leurs capacités. Il existe bien un système d'auto-affectation, mais celui-ci se contente de mettre le soldat dans la zone pour laquelle il a la meilleure statistique. Il n'essaiera jamais d'optimiser les niveaux des différentes zones en affectant intelligemment un soldat qui dispose de deux capacités élevées par exemple. Il vous incombera également de lancer vous-même les développements d'armes et d'équipements (débloqués au fur et à mesure de l'amélioration de vos plateformes) dont vous pourrez bénéficier par la suite. Vous passerez donc de nombreuses heures à gérer votre base, totalement hors jeu. Ce sera long, répétitif, rébarbatif, et totalement inutile. On se demande à quoi servent nos seconds, qui ne prennent absolument pas part à cela. Snake devrait pourtant savoir que pour être un bon leader, il faut savoir déléguer !

Le online

Une fois suffisamment avancé dans l'histoire, The Phantom Pain s’agrémentera d'une composante online. Deux nouveaux types de missions viendront s'ajouter aux autres : les missions de combat et les missions en base avancée.

Les missions de combat sont des missions où vous montez une équipe composée de soldats de votre base, que vous envoyez ensuite réaliser divers objectifs sur les bases d'autres joueurs. Ce type de mission existe d'ailleurs également en offline, où vos hommes doivent compléter leurs ordres sur des missions prédéfinies. En récompense, et en fonction de la mission, vous gagnerez des ressources, de l'argent, du personnel, ou de l'équipement. Les missions online sont souvent beaucoup plus longues, mais également bien plus rémunératrices. Dans les deux cas, il s'agira de missions non jouées, où il vous faudra juste choisir l'équipe qui y va, attendre, et récupérer vos gains. Encore une fois, il aurait été appréciable de pouvoir laisser la gestion de ces missions à un second, tellement c'est inintéressant et contre-productif.

Les missions en base avancée, elles, vous solliciteront un peu plus, puisque vous pourrez infiltrer vous-même la Mother Base des autres joueurs, afin de leur voler de l'équipement, des ressources ou du personnel. Les joueurs pourront investir (autant en temps de recherche et développement qu'en terme d'argent) afin de protéger leur base, en y ajoutant des éléments de sécurité : caméra, barrières, tourelles, etc. Malgré tout, il faut bien avouer que l’intérêt des ces missions d'infiltration est assez limité.

Tout ceci n'est qu'une mise en bouche pour LE gros morceau du online : MGS online. Celui-ci se décompose en 4 modes de jeu distincts, permettant à 16 joueurs de s'affronter, dont voici la substance :

Quatre modes de jeux donc, dont un en DLC : bounty hunter (match à mort par équipe classique), cloak and dagger (vol d'un disque de données à l'ennemi), comm control (capture et défense d'une liaison radio) et enfin le DLC, sabotage (extraction ou destruction d'un missile nucléaire). Notons qu'il est possible de jouer à tous ces modes de jeu sur toutes les cartes, de jour comme de nuit ou avec la météo, ce qui diversifie un peu la chose.

Pour se balader dans ces différents modes, trois classes de personnages seront disponibles : éclaireur (un expert du tir de précision à longue distance avec un fusil de sniper), exécuteur (un expert du combat à portée intermédiaire avec protection et armes lourdes) et infiltrateur (un expert du combat rapproché capable de se dissimuler). Dans les faits, la classe éclaireur ne sert absolument à rien pour des raisons développées un peu plus loin.

Une fois sa classe définie, le joueur a la possibilité de configurer son équipement : tête, torse et accessoires. Certains des ces éléments sont obtenus au cours de la progression et d'autres peuvent être achetés par le biais de points GP ou de jetons MB (octroyés dans The Phantom Pain et vendus sur le PlayStation Store). Aussi étonnant que cela puisse paraître, la personnalisation de l'équipement n'a, hormis peut-être du point de vue du camouflage, aucun impact sur les performances de combat. Un joueur se baladant avec une armure en kevlar doublée au titane mourra aussi rapidement qu'un joueur se baladant torse nu avec un masque de clown (ou de chat, ou d'ours, ou de cheval, ou de poisson... Je m'arrête là).

Ce qui importe, en revanche, c'est de composer un équipement cohérent avec sa classe de jeu. Cela se décompose de la façon suivante : armes principales (mitraillettes, fusil à pompe...), armes secondaires (pistolet de point, couteau de combat), armes de soutien (grenades, fulton) et objets (boîtes en carton). Ajoutons à cela quatre emplacements pour des aptitudes (meilleure visée, extraction fulton plus rapide etc). Ces emplacements sont limités : le plus souvent, le joueur disposera d'une arme principale, d'une arme secondaire, d'un couteau de combat et d'un objet.

Ces armes peuvent être améliorées au fil de la prise d'expérience : silencieux, stabilisateur de visée et lampe-torche peuvent ainsi être rajoutés sur un fusil d'assaut. Il faut préciser que ces ajouts octroient une charge supplémentaire en terme de poids : plus l'on surcharge son combattant, plus celui-ci se déplace lentement et est donc exposé au feu ennemi. Là encore, il convient de faire preuve de cohérence avec sa classe : un exécuteur pourra s'octroyer deux armes principales en raison de sa plus grande résistance tandis qu'un infiltrateur aura tout intérêt à voyager léger pour courir et marcher plus rapidement.

Une fois son combattant prêt au combat (le gameplay est similaire à TPP), il est temps de créer sa session de jeu. À l'heure actuelle, huit cartes sont disponibles dont trois en DLC. C'est relativement peu d'autant qu'elles ne sont pas toutes très grandes. On peut choisir d'y jouer de jour comme de nuit et d'activer la météo.

Enfin, il est possible d'activer ou non les personnages uniques qui permettront à un joueur désigné au hasard de jouer avec Snake, avec Ocelot ou avec Quiet (DLC). Il convient à cet égard de mentionner un élément de frustration. Les joueurs ayant acheté le DLC ne peuvent jouer qu'avec Quiet et sur les maps des DLC avec d'autres joueurs ayant acheté le DLC. Ce que je veux dire par là, c'est que le jeu distingue les acquéreurs du DLC et les autres. Je joue avec Metal Gear Online avec un ami, j'achète le DLC et lui non : impossible pour moi de découvrir les trois nouvelles maps et d'essayer Quiet, nous sommes obligés de jouer sur les cartes de base. À cause de ça, je n'ai encore jamais pu jouer avec Quiet...

Pour conclure et pour faire une analyse, je dirais que MGO est un complément dispensable à The Phantom Pain. N'apportant rien au jeu de base et n'étant pas suffisant consistant pour légitimer un jeu dédié, il apporte un peu de variété mais son absence n'aurait pas desservi le jeu. Son plus grand problème vient des affrontements, rythmés et nerveux où tous les joueurs courent dans tous les sens sur le dos de Metal Gear en balançant des grenades à tout-va. Ça ne correspond en rien à l'esprit Metal Gear et c'est en sens que la classe éclaireur est désuète (impossible de viser au sniper quand tout le monde court...).

MSGTPP dispose d'un contenu énorme. La campagne est longue, intéressante, bien écrite et parfois touchante. Les possibilités d'action sur le terrain, et en tant que gestionnaire de la Mother base vous tiendront occupées pendant de très nombreuses heures.
Note : 5/5

Aspect technique du jeu

C'est beau ...

Il faut bien avouer que la réalisation technique de Metal Gear Solid est superbe. Graphiquement, le jeu envoie du lourd, et vos rétines seront flattées par tout ce qu'elles verront. La totalité de l'action se déroulera dans deux régions du monde : l'Afghanistan, et une zone entre l'Angola et le Zaïre. Il ne faudra pas s'attendre à une grande diversité dans les décors (malheureusement), mais l'ensemble est tout de même très réussi.

Le désert rocailleux de l'Afghanistan est aride, hostile, et assez bien rendu. Il existe un certain dénivelé (que Snake ne pourra pas toujours franchir) de bon aloi. Le soleil est aveuglant et rend le sable blanc agressif pour les yeux. Le paysage sera parfois découpé par des avant-postes ennemis, sous forme de petits villages, austères, et bien souvent en ruines. Cela n'autorisera aucune prouesse architecturale qui aurait pu couper le souffle du joueur, mais c'est bien normal vu la région.

La partie de l'Afrique visitée sera un peu plus verdoyante, et marécageuse. Un peu plus variée dans sa présentation, la zone est un peu plus agréable à visiter, bien qu'aussi peu peuplée que la première. L'humidité ambiante est rafraîchissante, bien que poisseuse, et l'eau couvre et ruisselle à merveille sur les tenues des personnages.

En Afghanistan, il y aura régulièrement des tempêtes de sable, violentes, dont vous pourrez profiter pour passer à travers les lignes ennemies, pour peu que vous arriviez à vous diriger à l'intérieur de celle-ci. En Afrique, il y aura parfois des orages, qui brouilleront un peu la vue des ennemis. Les deux zones partagent le fait d'avoir très peu d'intérieurs à visiter, et d'être immenses.

Le rendu des personnages est également très bon. Que ce soit au niveau de la décomposition des mouvements lorsqu'ils se déplacent, ou au niveau des expressions faciales dans les cinématiques, il n'y a quasiment aucune faille. Que dire du décolleté plus que généreux de Quiet, dont Kojima nous offre sans cesse des vues plus que subjectives. Le bonhomme sait à qui il a à faire, et ne se prive pas d'abreuver sa cible d'images qui viendront occuper leurs rêves pré-pubères.

... ça sonne bien ...

La réalisation sonore n'est pas en reste. Si la majeure partie du jeu se passe sans musique, il y aura quelques harmonies lors des phases de combats contre les boss. Les bruitages du jeu, eux, sont très bien réalisés. Chaque arme fait un bruit différent, chaque véhicule également. Les animaux crient ou piaillent, et les ennemis disposent de nombreux dialogues, tous très bien doublés.

Si le coeur vous en dit, vous pourrez écouter des heures et des heures de cassettes audio vous relatant l'histoire de Metal Gear, de cet épisode comme des précédents. Heureusement, vous pourrez les écouter en action (également hors-jeu mais... Dans ce cas c'est long, très long) mais les sous-titres de la cassette s'effaceront lorsqu'un autre protagoniste parlera près de vous. Dommage pour les non anglophones, qui perdront immanquablement le fil de la discussion.

... c'est presque parfait

Puisque la perfection n'est pas de ce monde, un ou deux points viendront très légèrement ternir le tableau.

La localisation tout d'abord. Si des heures de dialogues ont été traduits, on peut s'étonner du manque d'application dont ont fait preuve les traducteurs en ce qui concerne certains objectifs de missions. Dans la campagne, chaque mission dispose d'un ou plusieurs objectifs principaux, mais également des objectifs secondaires. Certains objectifs sont mal traduits, et cela est véritablement gênant pour la complétion de celui-ci. Lorsque l'on nous demande explicitement d'éliminer un commandant, alors qu'en fait il faut l'extraire (sans le tuer donc), ce n'est pas tout à fait la même chose. Plusieurs exemples de la sorte existent, qui pourront être vite oubliés malgré tout.

Le gameplay ne souffre quasiment d'aucun défaut, à part un ou deux. Snake réagit globalement bien, sauf, comme d'habitude, lorsqu'il est allongé au sol. C'est un comble qu'une fois dans la position d'un serpent, Snake perd un peu la boule et se met à avancer lorsqu'on lui demande de reculer, se tourne à gauche lorsqu'on lui demande de tourner à droite, etc.

Le franchissement d'obstacles peut parfois s'avérer compliqué également, et cela peut être rageant lorsque notre héros refuse obstinément de "gravir" une toute petite roche de 10 centimètres de haut (lève ta jambe bon sang !) car les développeurs n'ont pas prévu, à cet endroit-là, de faire apparaître l'icone qui vous permet d'appuyez sur triangle pour grimper. Décalez-vous de 50 centimètres sur la droite, et là par magie, l'icone apparaît, alors que la roche fait la même hauteur, et vous pouvez grimper.

Cela reste de l'ordre du détail, car comme je le disais, le gameplay est très réussi. A pied, à cheval ou en Walker Gear, dans un Jeep, un camion ou un char d'assaut, tout se déroule bien et le nombre de possibilités est très élevé. Votre imagination sera la seule limite à la réalisation de vos objectifs.

Quasiment rien à reprocher à MGSTPP au niveau technique. Seul un ou deux écueils de gameplay se feront sentir, mais ce serait vraiment chipoter au vu du reste du travail fourni.
Note : 5/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Je pense pouvoir affirmer que MGSTPP ne laissera personne indifférent. Selon moi, soit on adore, soit on déteste. Je ne vais pas vous mentir, j'ai détesté.

Rambo 5

Oui, dire que j'ai détesté est un peu fort, mais je pense que Kojima a totalement sombré du côté obscur de la force, et qu'il a cédé corps et âme aux sirènes d'Hollywood. Il est loin, très loin, le temps où le sous-titre du premier épisode était "Tactical Espionage Action". Ici, vous pouvez oublier totalement le côté "Tactical Espionage" pour vous concentrer sur le côté "Action".

L'infiltration n'est plus qu'une vague possibilité que l'on vous laisse, éventuellement, si vraiment vous insistez un peu, mais elle n'est plus du tout la solution privilégiée, et de loin. La façon la plus directe de remplir vos objectifs, la plus simple, la plus efficace et celle qui a été plébiscitée par les développeurs consiste à foncer dans le tas, comme un bœuf, armé jusqu'aux dents, à tuer tout le monde, assez simplement qui plus est, et une fois que tous les ennemis sont morts, remplir l'objectif.

Cet état de fait est rendu quasiment évident par les missions qui sont proposées aux joueurs. Il n'y a qu'à lire les objectifs de celles-ci pour s'en rendre compte. Le nombre de fois où les mots "tuer", "éliminer" ou "détruire" sont employés parle de lui-même. L'esprit de Metal Gear n'est plus là.

En guise d'exemple, il existe une mission où vous devrez, répondant à la demande d'un clan local, détruire plusieurs cibles en mouvement, blindées ou non, se déplaçant sur la carte vers diverses bases ou campements ennemis. Vous montez donc sur votre cheval, galopez comme un dératé vers la cible la plus proche, la détruisez, et recommencez l'opération avec la suite suivante. La mission dure 15 minutes, et vous devez détruire le plus de cibles possibles. Il vous suffit d'en détruire une pour que la mission, au bout du temps imparti, soit un succès. Bravo pour la subtilité et l’intérêt de la chose. Entre deux cibles, histoire de se donner bonne conscience, vous pourrez extraire quelques prisonniers errants échappés des camps voisins.

Que dire de la mission où vous devrez aller sauver Quiet, prisonnière de l'ennemi ? Arrivé proche de l'endroit où elle se trouve, une cinématique se lance montrant la belle plante massacrant seule, à main nues et les poignets attachées dans le dos, tous les gardes chargés de la surveiller. On se demande pourquoi on s'embête à aller la sauver, elle n'a clairement pas besoin de nous. Et là, boum, les renforts débarquent, et vous devrez, seul encore une fois, faire face à une véritable petite armée. Chars d'assaut, camions avec lance-missiles, infanterie et même hélicoptère de combat. Pensez-vous que notre héros devra se cacher dans l'ombre pour éviter le combat en toute discrétion et s'échapper de la zone ? Non, non, sans peur et sans reproche, il devra massacrer tout le monde, sans suer la moindre goutte.

Vous en voulez encore ? Pas de problème, Konami a été généreux. Une autre mission verra l'hélicoptère dans lequel vous vous trouvez, vous et un prisonnier d'importance, s'écraser au sol suite à une tempête. Le prisonnier est blessé, ne peut pas bouger, et les Skulls (les méchants un peu dopés du jeu) débarquent avec toute une troupe d'ennemis. Vous devrez encore user et abuser de vos armes pour vous défaire de vos ennemis, qui ne penseront jamais, pas la moindre seconde, à aller récupérer (ou à tuer) le prisonnier, pourtant gisant à leurs pieds, sans défense. La "solution" à cette mission consistera à monter sur le toit du seul hangar de la zone, sur lequel aucun ennemi ne viendra vous chercher, et à tirer bêtement, comme un âne, sur les ennemis se trouvant au sol. Vite, donnez-moi une aspirine, j'ai mal au crâne à force de réfléchir.

Le pire, c'est qu'hormis les missions spécialement conçues dans le but de déchaîner la violence, les autres missions seront bien plus facilement réalisées en usant de cette même méthode. Si le cadre de la mission se prête bien plus à de l'infiltration et à la discrétion, il sera quasiment toujours, à quelques exceptions près, plus aisé de foncer dans le tas, de tuer rapidement les ennemis se trouvant sur notre chemin, d'accomplir l'objectif et de sortir de la zone, le tout en courant, et sans que les ennemis ne fassent réellement d'efforts pour vous arrêter. En effet, si ceux-ci vous remarquent et alertent la sécurité assez rapidement, une fois détecté, il font preuve d'une relative apathie pour venir vous débusquer. Sauf si vous restez planqué dans un endroit clos à les attendre, dans 95% des cas le simple fait de rester en mouvement et de vous déplacer loin de l'endroit où ils vous ont vu suffira à les berner. A partir de là, pourquoi s'embêter à jouer le jeu de la discrétion ?

Metal Gear of Duty

Surtout que pour faire parler la poudre, l'arsenal de Snake est absolument démesuré ! Les armes de poing, les fusils mitrailleurs, les fusils à pompe, les fusils de sniper, les lance-roquettes, les mines antipersonnel ou anti-blindés, les grenades, etc., se comptent par dizaines, voire par centaines. Votre équipe de recherche et développement n'aura de cesse de vous proposer de nouveaux joujoux au fur et à mesure de sa montée en expérience, et sincèrement, même dans un Call of Duty, je n'ai pas souvenir d'avoir eu autant d'armes différentes à ma disposition. Ce n'est pas ce que l'on recherche dans un Metal Gear bon sang ! Je pense sincèrement avoir plus souvent utilisé mon lance-roquette que mon pistolet tranquillisant. Ne parlons même pas du lance-missile C25 qui peut verrouiller plusieurs cibles simultanément (environ 6 ou 7) et toutes les détruire de manière autoguidée, sans même que vous ayez à viser. D'ailleurs à ce propos, l'action du jeu étant censée se dérouler dans les années 80, je suis loin d'être convaincu que toutes ces technologies existaient mais passons, ce ne sera pas la seule invraisemblance du jeu en terme d'anachronisme ou de respect des distances, mais ceci est un autre débat.

Comme la surenchère semble être de mise dans cet épisode, une autre composante viendra agrémenter votre spectacle son et lumière. Ainsi, sur le terrain, au beau milieu de l'action, vous pourrez, à tout moment, faire usage de vos droits de commandant d'une véritable petite armée, et faire appel à des appuis aériens. Vos hélicos pourront donc, très rapidement, venir vous soutenir au combat en balançant la purée sur des pauvres petits ennemis qui se battent avec des cailloux. Ceci sera nécessaire dans la mesure où vous-même n'étiez pas venu les attaquer avec un blindé. Car oui, c'est possible, alors pourquoi s'en priver ? Les armes dont disposent les ennemis pour riposter ne font clairement pas le poids. Les moyens mis à votre disposition sont tels que clairement, une fois à l'abri derrière un mur ou un gros rocher, rien ne pourra vous arriver.

Partie de cache-cache

Ne soyons trop négatifs, si vous souhaitez la jouer infiltration, vous le pourrez (sauf pour les missions totalement action dont je parlais tout à l'heure). Vous le devrez même, si vous souhaitez décrocher le platine (voir la section suivante de ce test). C'est juste que ce n'est clairement pas le chemin le plus simple. De ce côté, l'aspect rejouabilité est plutôt bon, puisque vous devrez découvrir le jeu sous une approche totalement différente.

A la fin de chaque mission accomplie, vous recevrez une note. Cette note est calculée en fonction du temps que vous mettez pour réaliser la mission, et du nombre d'objectifs secondaires que vous avez réalisé. Vous aurez des pénalités si vous vous faites détecter, si une alarme est déclenchée dans le camp, si vous tuez des ennemis... Tout un tas de critères entrent en compte, et vous pouvez être certain que si vous foncez dans le tas en mode bourrin, vous n'obtiendrez (quasiment) jamais la note maximale.

Les objectifs secondaires, eux-aussi, vous demanderont bien souvent de faire preuve d'un peu plus de subtilité. Par exemple, la mission vous demande d'éliminer un commandant ennemi. Pour ce faire, vous pourrez soit le tuer, soit l'extraire. Le tuer ne pose aucun problème, mais l'extraire (encore en vie donc) sera plus délicat. Un objectif secondaire de la mission sera donc très certainement d'extraire le commandant vivant, et ceci est une bonne chose. Cela vous obligera un peu plus à prendre votre temps, et à faire preuve de prudence et de subtilité.

Revenons un peu sur les missions secondaires. Comme je le disais tout à l'heure, elles sont nombreuses, mais très redondantes, et souffrent d'un manque cruel d'originalité, et surtout de renouvellement. En effet, les missions d'extraction de prisonnier par exemple sont au nombre de 10 ou 15. Couplées aux missions d'extraction de soldat ennemi qualifié (également au nombre de 10 ou 15), vous vous retrouverez à faire sempiternellement la même chose. Alors bien sûr, le lieu de l'extraction change, le nombre d'ennemis alentour ainsi que le niveau de sécurité ne sont pas les mêmes, mais le sentiment de répétition et de routine est malheureusement très présent. Pourquoi en faire autant, si elles sont tellement identiques ?

Kojima a vendu son âme au diable. Ce MGS n'est absolument pas, de base, un jeu d'infiltration, mais bien un jeu d'action totalement assumé, qui ne pourra que décevoir les fans du genre. Jouer à TPP relève bien plus souvent du TPS que d'un jeu tactique tant les objectifs des missions sont propices à la destruction, à la violence et aux explosions en tous genres. Si vous cherchez de la subtilité, vous pourrez en trouver, mais il faudra que VOUS le décidiez, car les développeurs n'ont de toute évidence pas souhaité continuer dans cette voie.
Note : 2/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Les classiques

Metal Gear Solid, bien évidemment, n'échappe pas à sa collection de trophées habituels, présents aujourd'hui dans quasiment toutes les productions vidéoludiques. Ainsi, vous décrocherez 11 trophées rien qu'en avançant dans l'histoire principale. A ceux-ci viendront s'ajouter de nombreux autres trophées récompensant la progression dans les missions secondaires. Vous devrez aussi récupérer des collectibles en mission, sous forme de plans (d'armes, ou d'équipement). La petite originalité est que pour connaitre la position de ces plans, vous pourrez interroger les ennemis, qui, sous la torture, vous diront où ils se trouvent.

Quelques actions spécifiques vous seront également demandées, comme capturer totalement un avant-poste par exemple, ou extraire un soldat ennemi par Fulton, ou encore en interroger un autre. Ces actions sont tout à fait naturelles dans le jeu, et vous n'aurez pas réellement à vous en occuper. Il vous faudra également veiller à soigner vos relations avec vos alliés au maximum. Pour cela, il vous suffira de réaliser des missions à leur côté. Cela vous permettra d'étudier un peu les forces et les faiblesses de chacun de vos compagnons de route.

Les bons points

Comme je le disais précédemment, certains trophées auront au moins le mérite de vous forcer à jouer de manière subtile. Ainsi, un trophée vous demandera de réaliser l'ensemble des missions de la campagne en rang S. Pour obtenir cette note maximale, il faudra la plupart du temps éviter de déclencher des alertes, et éviter de tuer des ennemis. Rangez donc votre bazooka, et sortez enfin ce bon vieux pistolet tranquillisant. Les objectifs secondaires seront parfois du même acabit, privilégiant régulièrement l'extraction plutôt que le meurtre.

Bienvenue à la lourdeur

Le problème avec cette "obligation" de rejouer les missions, c'est que vous vous retrouverez à devoir faire les missions environ 3 fois chacune. La première fois, en jouant normalement, vous n'aurez sûrement pas le rang S. Soit parce que vous serez trop long à remplir l'objectif si vous essayez de la jouer infiltration, soit parce que vous serez rapide, mais vous aurez foncé dans le tas. Une fois la mission terminée une première fois, les objectifs secondaires apparaissent. En effet, lors de la première réalisation d'une mission, les objectifs secondaires sont réalisables, mais vous ne les connaissez pas. Ils apparaissent sous forme de point d'interrogation dans le menu du jeu. A moins d'avoir beaucoup de chance, vous devrez donc refaire une deuxième passe pour réaliser ces missions. Rarement ce deuxième passage sera compatible avec l'obtention de la meilleure note, il vous faudra donc rejouer une dernière fois ladite mission pour obtenir le rang S tant espéré. Rejouer 3 fois la même mission n'est pas très amusant, même s'il est vrai qu'il s'agit de 3 expériences de jeu assez différentes.

Mais il y aura bien plus désagréable dans votre quête du trophée ultime. Kojima a dû être financé en partie par Greenpeace, car dans ce jeu, vous devrez capturer des animaux, et les extraire pour ensuite les retrouver sur une plateforme de la Mother Base qui leur sera spécialement dédiée. Euh... quel est l’intérêt ? On passe son temps à dézinguer tous les être humains qui bougent, mais il faut commencer à sauver les animaux ? Pour ce faire, vous devrez donc soit endormir les bestioles que vous croiserez, et les extraire par Fulton, soit poser des pièges, puis les relever ensuite pour extraire les animaux. C'est passionnant, et il y a une bonne quantité d'espèces, pas forcément facilement trouvables. Vous perdrez un temps fou à réaliser cette tâche.

Autre passe-temps dont j'ai déjà parlé : la recherche et développement. Un trophée vous demandera de développer 300 objets. C'est considérable, et assez ennuyeux à faire, dans le sens où vous devrez régulièrement penser à aller dans le menu en question, lancer le développement, et attendre que celui-ci se termine. En lançant une recherche, un chrono se mettra à défiler, représentant le temps avant que le développement soit terminé. Le temps affiché est du temps de jeu, et non pas du "vrai temps". Seul le temps passé avec le jeu lancé compte donc. Heureusement que vous pouvez vaquer à vos occupations pendant la recherche.

Dans la même idée, il vous faudra également bien veiller à réaliser toutes les missions de combats spéciales. Là encore, il vous faudra vous rendre dans le menu, trouver la mission, la lancer, attendre en espérant que vos hommes sur le terrain remplissent bien la mission, et lancer la suivante. C'est d'un ennui, surtout lorsque pour les dernières missions, le taux de réussite chute systématiquement à 55%, et que la chance refuse de vous sourire. Vous n'êtes absolument pas maître de votre destin, et cela peut être très frustrant.

Encore ? Bien sûr. Aucun problème. En ce qui concerne la gestion de votre Mother Base, deux trophées vous demanderont également un certain effort. Le premier vous demandera de développer au maximum toutes vos plateformes. En utilisant le même principe que pour la recherche, vous devrez aller dans les menus, lancer le développement d'une plateforme (si vous avez assez de ressources pour cela), et attendre que celui-ci soit terminé pour lancer le développement au niveau suivant. Passionnant, tout autant que de devoir passer du temps à dispatcher au mieux ses hommes dans les diverses unités afin que ces unités en question atteignent toutes le niveau 50. Cette corvée vous gratifiera du deuxième trophée dont je parlais.

La liste de trophées de MGSTPP aura au moins le mérite de vous forcer à jouer de manière un peu plus subtile et réfléchie. Ce sera bien là sa seule qualité, car elle est malheureusement également formée de nombreux trophées bien lourd, qui vous prendront pas mal de temps et qui n'apportent strictement rien à l'histoire.
Note : 3/5

Conclusion

Vous l'aurez compris à la lecture de ce test, je n'ai pas du tout été séduit par The Phantom Pain. Véritable TPS d'action, il est à mille lieues de ce que j'attends en tant que fan de l'univers Metal Gear. L'infiltration n'est ici qu'une option, une possibilité laissée au joueur qui souhaite réaliser l'aventure de la sorte, mais elle n'est clairement pas un fil directeur ni dans l'esprit, ni dans la réalisation. L'accent a été mis sur autre chose, et ce n'est pas pour cette chose que l'on achète un MGS.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
15
Je recommande ce jeu : Aux acharnés

matrobymat (matrobymat)

204
826
2133
6724