À la croisée du réel et de l'imagination.
Si le jeu repose sur le défilement horizontal, l'alternance entre les phases de journal et celles en Estoria sont un véritable plaisir des yeux. On se réjouit à l'idée de découvrir de nouvelles aquarelles dans le premier, et on a hâte de découvrir un nouveau paysage lorsqu'on retourne dans l'univers du conte d'Izzy. Les développeurs prouvent qu'ils savent jouer d'un aspect de profondeur aussi bien graphique (les décors et les personnages dans Estoria donnent une impression de 3D malgré le défilement horizontal) qu'au service du gameplay (sélectionner et déplacer les dessins dans le journal pour les utiliser les fait ressortir comme s'ils étaient posés sur le papier).
Une ambiance sonore agréable.
La musique ne dénote jamais et semble toujours à sa place, féérique pour accompagner votre émerveillement, plus pesante quand la situation devient moins confortable. Une fois encore, tout est mis en œuvre pour que vous viviez l'instant au plus proche des sentiments du personnage. Les effets sonores ne sont jamais désagréables malgré la répétition de certains (notamment l'utilisation des mots), ils rendent le monde plus vivant sans paraître importuns.
Une prise en main facile.
Le jeu a évidemment droit à son petit tutoriel en début de partie, vous montrant petit à petit que vous aurez besoin d'utiliser vos deux sticks pour avancer dans le jeu ;
pour déplacer votre avatar, quand
servira pour le pointeur. Vous apprendrez ainsi à sauter, saisir, et ouvrir le livre magique de la gardienne des Lucioles. Les contrôles sont simples à retenir et utiliser, de quoi ravir les jeunes utilisateurs si vous veniez à leur mettre le jeu entre les mains.
Outch, un mur invisible !
Seul petit bémol au gameplay, je me suis heurtée (à un seul endroit précis du jeu, dans le premier chapitre d'Estoria) à un mur invisible. Il n'est pas possible de sauter au-dessus d'une plateforme où votre personnage est censé ralentir et marcher au lieu de courir, ce qui donne lieu à une animation pour le moins inattendue puisque votre personnage court, saute et... tombe tout droit à la verticale jusqu'à toucher de nouveau le sol. Rien de dérangeant en soit, juste un peu... surprenant.
Les soucis liés à la traduction.
On regrettera tout de même, et surtout, l'absence d'un doublage français qui aurait pu permettre aux joueurs les moins à l'aise avec la langue de Shakespeare de suivre plus facilement le récit sans avoir à se concentrer sur le texte, qui est lui, heureusement, traduit. Je pense notamment à certains passages de glissade où le texte défile trop rapidement pour être lu, ou est trop rallongé (les lettres sont multipliées) pour être compréhensible.
À cela s'ajoutent quelques fautes voire mots manquants (qui ne gênent pas la compréhension) ainsi que quelques soucis de collisions dans les parties "Journal". Je suppose que le fait de passer à travers les mots ou au contraire de pouvoir "marcher sur du vide" à certains endroits est lié à la différence de longueur de texte entre la version française et l'originale. Rien qui puisse bloquer totalement la progression mais, si la chute n'est pas punitive, on est parfois un peu frustré de devoir retraverser la page pour une erreur qui n'est pas de notre fait.