Last Day of June est un jeu narratif, certes, mais le gameplay est celui d'un jeu de puzzle. En revivant la journée du point de vue des quatre protagonistes, vous devez associer un protagoniste à une action afin de l'écarter de la route où a eu lieu l'accident. Afin de bien poser les bases, vous êtes obligé de déclencher l'accident lors du premier souvenir. Dès lors, Carl retourne dans le souvenir de l'enfant afin d'essayer de changer son comportement.
Vous verrez ainsi progressivement les dangers disparaître de la route, mais d'autres pourraient apparaître involontairement. Si le principe de changer les événements passés et de connaître l'avenir semble très prometteur, le problème du jeu est sa fatale répétitivité. Vous serez obligé de revoir tous les événements qui déclenchent l'accident sans possibilité de passer la cinématique quand bien même vous avez fait une erreur dans vos choix et savez pertinemment que cela va mal finir. Vous
devez même volontairement déclencher l'accident par moments afin d'avancer dans le jeu, ce qui va à l'encontre de l'objectif de Carl. Par ailleurs, la séquence du chasseur avec le cache-cache avec l'oiseau est légèrement trop longue et répétitive par rapport aux autres séquences du jeu.
L'immersion est cela dit totale dans cet univers cinématographique disposant d'une bande son impeccable, et c'est d'autant plus dommage qu'à force, la mort à répétition de June supprime momentanément la tristesse que l'on a pour Carl. En effet, sans trop rentrer dans les détails, lorsque vous aurez l'impression d'avoir dégagé tous les dangers de la route, de nouvelles causes assez ridicules surviendront (j'ai eu du mal à ne pas lâcher un soupir pour la dernière cause de mort tant le comportement de Carl au volant est ridicule).
Si vous pourriez penser que l'expérience fournie par
Last Day of June est ratée, il n'en est rien. Bien que je reproche quelques erreurs de narrations ou des choix de gameplay qui auraient amené plus vite à la conclusion sans perdre l'impact émotionnel, il faut savoir que le jeu reste très court (2 à 3 heures). Ainsi, la redondance s'installe de façon bien trop courte pour nous sortir de l'immersion. Et fort heureusement, comme précisé dans la partie contenu, la fin du jeu s'emballe brusquement pour supprimer de nombreuses fonctionnalités du jeu au profit de la narration. C'est d'ailleurs dans cette dernière partie que vous risquez fort d'être emporté émotionnellement. Tout le début du jeu ne servait qu'à poser les bases et vous faire comprendre les liens et conséquences de tous les choix pouvant être pris, tandis que la fin du jeu accélère et n'a de cesse de monter dans la puissance narrative jusqu'à une conclusion exceptionnelle. La musique devenant progressivement plus forte associée à une ambiance sonore que je ne dévoilerai pas vous feront deviner avant la fin l'issue de l'histoire, et pourtant, malgré tout, vous craquerez quand même.
Last Day of June est ainsi un jeu qui ne cherche pas à fournir un gameplay abouti mais qui offre une vraie expérience vidéoludique qui vous marquera.
Comme point plus négatif, jeu de puzzle oblige, une fois la solution connue, le jeu ne propose pas de second souffle. Il s'agit d'une expérience à vivre pleinement une seule fois, mais quelle expérience...