Ion Fury

ps4

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 28/05/2020
Genre(s) : FPS
Territoire(s) : FRANCE

52 joueurs possèdent ce jeu
30 trophées au total
0 trophée online
9 trophées cachés

Platiné par : 5 joueurs (10 %)

100% par : 5 joueurs (10 %)


Note des joueurs :
4/5 - 2 notes

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par maitrebabar le 17-06-2020 - Modifié le 17-06-2020


Introduction

Test réalisé après plus de 20h de jeu, sur PS4 classique, avec la mise à jour 1.06

D'abord nommé Ion Maiden, puis rebaptisé suite à une plainte du groupe d'heavy metal britannique dont il s'inspirait a priori vaguement du nom, Ion Fury est la préquelle de Bombshell, un shooter en vue isométrique sorti début 2016, qui a cumulé des retours catastrophiques de la presse spécialisée comme des joueurs.
Dans Ion Fury, on incarne toujours Shelly "Bombshell" Harrison, mais la principale particularité du jeu est qu'il est le premier développé sur le Build engine à être commercialisé en plus de 20 ans. En effet, si les captures qui agrémentent ce test peuvent faire penser à Duke Nukem 3D ou à Shadow Warrior, c'est tout simplement qu'Ion Fury utilise le même moteur que ces deux titres cultes, sortis en 1996 et 1997.

Mais Ion Fury, le nouveau fast-FPS produit par 3D Realms, et développé par VoidPoint, est pour sa part sorti le 15 août 2019 sur PC, puis sur Playstation 4, Xbox One et Nintendo Switch le 14 mai 2020. Il est donc plus que jamais le moment de se demander si c'est dans les vieux moteurs graphiques que l'on fait les meilleurs jeux.

Contenu du jeu

Ion Fury propose un mode campagne relatant les aventures de Shelly Harrison. Enfin, "relater" il faut le dire vite puisque l'intrigue n'est développée qu'à travers un écran à lire depuis le menu principal et que le jeu ne propose ensuite aucune cinématique. Pour faire progresser l'intrigue, seules quelques répliques de l’héroïne et de son némésis, le Dr. Haskel, seront au programme. Malheureusement, si les textes sont traduits en français, il n'en est rien des dialogues, qui ne sont même pas sous-titrés. Il faudra donc suffisamment maitriser la langue du Duke pour comprendre ces quelques éléments de scénario et répliques graveleuses qui accompagnent la progression. Mais là n'est pas l'essentiel du jeu, qui nous plonge dans l'action dès son démarrage et ne souffre d'aucun temps mort par la suite.
Parce que de l'action, VoidPoint en propose tout au long des 7 "zones" de la campagne. Celles-ci peuvent être vues comme des chapitres, découpés chacun entre trois et cinq parties, à l'exception de la dernière zone, plus courte. Si le level-design s'appuie sur des environnements relativement vastes et labyrinthiques, le jeu reste finalement très linaire dans sa progression. En effet, il faudra le plus souvent déverrouiller des portes à l'aide d'une carte magnétique à trouver dans le niveau, pour accéder au prochain niveau ou à une nouvelle porte à déverrouiller avec une autre carte, et ainsi de suite...
Si vous cherchez juste à terminer le jeu, vous pourrez en voir le bout en une dizaine d'heures en difficulté moyenne. En revanche, si c'est le 100% (et le trophée de platine) qui vous intéresse, il faudra sans problème doubler cette durée.

En matière de modes de jeu, Ion Fury pourra être considéré comme un peu léger par certains joueurs, puisqu'il ne propose qu'un mode campagne, accompagné d'une traditionnelle sélection des chapitres, et trois missions bonus. Il s'agit d'une arène de combat, d'un niveau qui reprend plusieurs zones du jeu principal pour ce qui a du être une démo du jeu, et d'un défi dans lequel il faut faire ce même niveau en utilisant uniquement les grenades. En dehors de cela, rien d'autre, et notamment pas de mode multijoueur, ni en ligne ni en local.

Par ailleurs, quatre modes de difficulté sont proposés et changent radicalement l'approche que vous aurez du jeu et le temps qu'il vous faudra pour en venir à bout. Ceux-ci font varier le nombre d'ennemis, leur agressivité, et les dégâts qu'ils vous infligent. Le différence de niveau de difficulté entre ces différents modes est malheureusement un peu trop important, notamment entre les deux premiers. Ainsi, le mode de difficulté le plus aisé ressemble à une promenade de santé, tandis que le challenge s'avère être déjà très corsé dans le second niveau et le jeu pourra vite se transformer en chemin de croix si vous optez pour le mode Maximum Fury... Un niveau de difficulté intermédiaire entre les deux premiers aurait surement été utile aux joueurs voulant profiter du jeu avec un peu de challenge sans avoir à se prendre trop la tête, en particulier contre les boss. D'autant qu'il n'est pas possible de changer la difficulté en cours de partie, vous obligeant à recommencer du début si vous vous rendez compte que vous avez été un peu présomptueux.

Pour résumer, Ion Fury offre un contenu très satisfaisant pour les 24€99 demandés hors promotion sur le Playstation Store, sans que cela soit extraordinaire non plus. Toutefois, la présence d'un mode multijoueur n'était pas fréquent dans les FPS de l'époque, qui se concentraient généralement sur une campagne solide, du genre de celle que l'on peut trouver en jouant à Ion Fury.
Note : 4/5

Aspect technique du jeu

S'il y a bien un point qui risque de diviser sur le jeu de VoidPoint, c'est son aspect visuel. Il est évident qu'utiliser un moteur graphique vieux de bientôt 25 ans, même dans une version améliorée, est un pari osé. Et pourtant, comment mieux rendre hommage aux FPS bien bourrins de l'époque qu'en utilisant un moteur qui avait été spécifiquement développé pour les créer ? Au premier coup d’œil, on se retrouve en effet plongé au cœur d'une décennie qui a vu apparaître, à quelques exceptions près, un genre qui allait devenir incontournable dans le monde vidéoludique en quelques années : le jeu de tir à la première personne. Avec ce choix, le studio risque de rebuter les joueurs à la recherche de graphismes photoréalistes, affichant des textures HD en 4K et 120fps, mais là n'est certainement pas le public ciblé. Ion Fury, dans tous ses aspects, cherche à titiller la fibre nostalgique du joueur des années 1990, et cela lui réussi plutôt bien, notamment grâce à des graphismes qui sont très propres. Bien sûr, le jeu n'affiche pas énormément de détails, ce qui se ressent essentiellement dans les environnements extérieurs, mais l'aspect visuel correspond totalement à celui d'un Duke Nukem 3D.

A cela s'ajoute une bande originale qui colle bien au gameplay et à l'ambiance cyberpunk de Neo DC avec ses sonorités électro, qui ne sont toutefois pas mémorables et un peu répétitives par moment. Du côté des bruitages, le rendu des armes est très bon, contribuant à une fort agréable sensation de puissance. Pour leur part, les ennemis sont facilement identifiables par des sons et dialogues caractéristiques, ce qui aide non seulement à les localiser, mais aussi à se préparer de la meilleure façon en fonction de l'adversité environnante.

Lors de ma traversée du jeu, j'ai malheureusement rencontré quelques bugs. Par exemple, une porte, qui s'était ouverte suite au déclenchement d'un script lors de deux passages sur un chapitre, est restée désespérément fermée une troisième fois. Selon divers forums, il arrive également que certains ennemis n'apparaissent pas dans tel ou tel niveau. Cela m'est personnellement arrivé dans le niveau bonus, où il m'a été impossible de résoudre le souci malgré des recharges de sauvegardes antérieures. Si ces bugs sont relativement peu fréquents et pas gênants pour l'expérience de jeu, ils peuvent être bloquants pour la chasse aux trophées, comme on le verra plus bas.

Sans que cela soit un bug, le jeu souffre également d'un petit défaut concernant les sauvegardes. Le système proposé est satisfaisant en lui-même, puisqu'il combine une sauvegarde automatique qui se déclenche à des moments clés - comme le changement de niveau ou l'ouverture d'une porte - à la possibilité d'effectuer une sauvegarde manuelle à tout moment sur l'un des 18 emplacements disponibles. La sauvegarde automatique entraine un léger "freeze" de l'action, mais les sauvegardes sont rapides et le chargement est instantané... Sauf qu'il faut d'abord trouver le fichier de sauvegarde désiré. Et comme la liste des sauvegardes n'affiche que le nom du niveau, l'option de difficulté et une capture de l'écran au moment de l'enregistrement, sans indication du jour ou de l'heure de sauvegarde, il n'est pas forcément aisé de s'y retrouver.
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Ion Fury propose un gameplay simple et immédiatement accessible, correspondant parfaitement à la volonté des développeurs de proposer un FPS nerveux à l'ancienne. On se déplace dans les niveaux, on tue des ennemis qui arrivent toujours en surnombre et le rythme ne redescend pas de tout le scénario.

Côté bestiaire, l'armée du Dr. Heskel nous propose un éventail assez complet de robots, humanoïdes ou non. On trouve ainsi des ennemis basiques armés de revolver, de fusils à pompe ou d'arbalètes, des "têtes-araignées" (particulièrement pénibles), des petits robots volants (désagréables aussi), et d'autres qui s'ajouteront au fur et à mesure de la progression. Pour leur part, les boss sont peu nombreux et assez peu inspirés, la plupart n'étant que des versions gonflées de points de vie d'ennemis rencontrés ailleurs dans le jeu. De plus, les 7 zones du jeu ne proposent pas toutes un boss de fin, mais parfois plutôt une succession de vagues d'ennemis en arène en remplacement.
Pour transformer tout ce joli petit monde en bouillie de pixels rouge sang, on dispose d'un arsenal contenant un peu moins d'une dizaine d'armes allant du pistolet-mitrailleur incendiaire à la grenade à tête chercheuse, qui participe particulièrement au plaisir de jeu. S'il est juste suffisant d'un point de vue quantitatif, les armes disponibles offrent toutes un très bon ressenti et une agréable sensation de puissance. L'habituelle possibilité de viser précisément avec la touche L2 que l'on trouve sur de nombreux FPS n'est pas présente sur Ion Fury, qui propose à la place un mode alternatif pour chaque arme. Par exemple, le revolver pourra infliger automatiquement des tirs à la tête aux ennemis en les ciblant façon Red Dead Redemption, et le fusil à pompe se changera en lance-grenades et inversement. Au rang des reproches, on pourra préciser qu'en ne proposant qu'un défilement avec les touches directionnelles haut et bas, la sélection des armes n'est pas franchement pratique une fois dans la mêlée, mais également que certaines armes seront plus utiles que d'autres, en particulier ce fameux mode "headshot" du revolver qui est bien souvent d'un grand secours.

Comme indiqué précédemment, la campagne d'Ion Fury se boucle en une dizaine d'heures environ. Cependant, il y a fort à parier que vous n'en resterez pas là. En effet, les différentes zones fourmillent de secrets (près de 200 dans tout le jeu), qui sont très bien cachés pour certains et pourront même pousser à des phases d'exploration dignes de Dishonored. Ces secrets sont soit des caches contenant du matériel tel que des armes, des munitions ou de l'armure, soit des "easter eggs", voire les deux à la fois. En ajoutant à cela les nombreux clins d’œil disséminés ça et là dans le décor, on est rapidement aux aguets à chercher le moindre petit recoin, bouton caché ou corniche permettant d'accéder à un secret.
Ainsi, entre la curiosité qui vous poussera à découvrir l'ensemble du jeu et l'envie de se frotter aux niveaux de difficulté les plus élevés qui rendent le jeu bien plus exigeant, il est tentant de se replonger dans le jeu, même celui-ci terminé une première fois.
Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

La majorité des trophées peuvent facilement être répartis en trois catégories.
On trouve donc 8 trophées liés à l'histoire qui se débloquent en général à la fin de chaque zone et 8 autres obtenus en répétant un certain nombre de fois une action particulière, comme manger des parts de pizza ou décapiter des ennemis. Globalement, ces trophées se feront de manière naturelle au cours du jeu ou en s'en débarrassant à un moment propice. En effet, pour la plupart de ces trophées (à l'exception de (Bronze) Triple démolition consistant à faire trois "strikes" avec les bombes de bowling), il est possible de sauvegarder juste avant de faire l'action, puis de la réaliser et de recharger sa sauvegarde jusqu'à l'obtention dudit trophée. Enfin, 10 trophées sont liés aux nombreux secrets disséminés dans le jeu. Ceux-ci se débloqueront en cumulant cinquante découvertes de secrets, ou en trouvant les principaux secrets de chaque zone.

Mais le jeu de VoidPoint contient 30 trophées et il nous en manque donc encore quatre. Vient déjà un trophée consistant à récupérer toutes les armes, ce qui arrive assez rapidement. Puis (Or) Dévouement et (Or) T-shirt, qui seront les principaux obstacles dans la quête ultime des chasseurs de trophées. En effet, si les 27 premiers trophées mentionnés sont plutôt simples dans l'ensemble, ces derniers se refuseront assurément aux moins habiles et patients des joueurs.
Le trophée (Or) Dévouement, d'abord, consiste à terminer le jeu en difficulté Maximum Fury, soit le niveau de difficulté le plus élevé du jeu. Comme indiqué plus haut, boucler la campagne dans le second des quatre niveaux n'est déjà pas chose aisée. Le faire dans la difficulté maximale demandera une excellente connaissance du jeu, des mécaniques de gameplay, des ennemis présents derrière tel ou tel autre recoin, de la meilleure façon pour les tuer... Selon divers forums concernant le jeu sur PC mais également sur PS4, il est toutefois possible d'obtenir ce trophée en ne faisant que la dernière zone en difficulté Maximum Fury, via la sélection des chapitres du menu principal, ce qui ne simplifiera pas forcément l'obtention mais permettra au moins de raccourcir sensiblement le calvaire.
Le trophée (Or) T-shirt est quant à lui "la preuve que vous avez tout fait". Cette explication nébuleuse signifie a priori qu'il est nécessaire de terminer le jeu à 100%, c'est-à-dire en ayant tué tous les ennemis et trouvé tous les secrets, y compris le méga-secret caché dans chaque zone (à l'exception de la dernière) et le niveau secret. Pour vous aider dans cette tâche, il est possible d'activer l'affichage des statistiques dans les options. Concrètement, une fois fait, cela vous indiquera à tout moment votre temps de jeu dans la zone et le nombre d'ennemis tués et de secrets trouvés par rapport au total, qui s'actualise à chaque sous-zone commencée. Mais cela n'est pas si simple. Déjà, il est extrêmement compliqué de trouver l'intégralité des secrets sans recourir à un guide, étant donné leur nombre et la façon dont certains sont cachés, et les méga-secrets ne sont pas comptés dans ces indications. Ensuite, il arrive parfois qu'il ne soit pas possible de "terminer" une sous-zone avant d'y revenir lors d'un second passage, et de nombreux points de non retour jalonnent la progression. Et comme indiqué plus haut, il est tout simplement possible que des ennemis n'apparaissent pas, bloquant complètement le trophée pour cette partie. Oui, pour cette partie, parce qu'il est en plus impossible de compléter votre 100% en refaisant une zone par la sélection des chapitres. Il faudra faire ce trophée sur une seule et unique partie.
Note : 2/5

Conclusion

Ion Fury est un très bon défouloir, offrant un gameplay survitaminé et un level-design travaillé. Il plaira assurément aux fans des FPS nerveux des années 1990 à la recherche d'une madeleine de Proust revisitée, mais aussi aux joueurs ayant apprécié les derniers FPS solo tels que les dernières productions de Bethesda (Doom, Wolfenstein) sans être à la recherche de graphismes dernier cri.
En revanche, les difficultés qui attendent les chasseurs de trophées sur la route du platine (Platine) pourraient malheureusement gâcher le plaisir à bon nombre d'entre eux.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux acharnés, Aux curieux, À un public averti

maitrebabar (maitrebabar)

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