Inside

ps4

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 23/08/2016
Genre(s) : Plates-formes, Réflexion, Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

1398 joueurs possèdent ce jeu
14 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

100% par : 850 joueurs (61 %)


Note des joueurs :
4.6/5 - 45 notes

Note des 100% :
4.5/5 - 40 notes

Test rédigé par monsieurP_ le 21-12-2016 - Modifié le 05-11-2017

Introduction

"La photographie en noir et blanc est celle qui raconte des aventures en couleurs."

Cette citation du célèbre photographe Remy Donnadieu aurait pu être la maxime préférée des développeurs du non moins célèbre jeu de plateforme et de réflexion, Limbo. Plongé dans un univers monochrome, le jeu proposait, en 2010 déjà, un gameplay épuré, old school et minimaliste qui séduisit un grand nombre de joueurs au fil des années, suscitant chez les fans, une certaine espérance de voir le jeu accoucher d'une suite dans un avenir plus ou moins lointain.


Après avoir sorti le jeu sur la quasi totalité des supports existants, et notamment sur toutes les consoles récentes de Sony, le studio indépendant Playdead donne enfin à Limbo un successeur digne de son rang. Le dénommé Inside débarque sur PS4 le 23 août 2016. Reprenant la formule qui a fait le succès de son prédécesseur, les développeurs sont néanmoins parvenus à lui donner une identité propre. Si le côté Die & Retry est moins prononcé, les énigmes et autres pièges se veulent volontiers plus aboutis. Ceci étant, le studio danois pousse le concept de base encore un peu plus loin, Inside n'est pas qu'un simple puzzle-plateformer. Immergé dans un monde tourmenté et dérangeant, les thématiques abordées se révéleront bien plus profondes qu'elles ne le laissent paraître au premier abord. Le petit garçon naïf et chétif dans Limbo fait place à un jeune homme téméraire, un poil plus âgé qui rentre de pied ferme dans une aventure qui se veut plus complète, plus complexe, mais également plus mature et mystérieuse que celle vécue par son illustre aîné.

Contenu du jeu

Dans la peau d'un jeune héros, perdu dans une sinistre forêt, vous vous retrouvez très vite traqué par de mystérieux hommes en costume, apparemment déterminés à vous trouver, si l'on s'en réfère aux importants moyens mis à leur disposition : véhicules, armes de poings, meutes de chiens enragés... Plongé dans une atmosphère pesante et oppressante, vous n'aurez dans un premier temps, d'autre choix que de fuir pour mieux vous cacher. Par la suite, Inside vous proposera essentiellement des phases de plateforme entremêlées de pièges à déjouer et d'énigmes à résoudre, toujours plus retorses les unes que les autres. L'aventure est également ponctuée, entre autres, de phases d'infiltration et de ballades sous-marines en bathysphère dans des espaces si vastes que le silence paraît parfois presque assourdissant.

Le scénario est sous-entendu et énigmatique : pas de dialogue, pas de cinématique, pas d'explication. Les partisans de diverses théories et interprétations ne manqueront sans doute pas de faire verser beaucoup d'encre virtuelle dans la rubrique 'commentaires' relative au jeu, chez les différents médias spécialisés. Une mise en scène parfaitement maîtrisée nous donnera, néanmoins, à travers quelques indices, le moyen de comprendre plutôt correctement le déroulement de l'histoire.

Pour ce qui est de la durée de vie, allons droit au but : Inside est beaucoup trop court. Cela dépendra bien évidemment de votre façon de jouer mais même dans le meilleur des cas (sans aucune aide extérieure), vous ne dépasserez que très difficilement les cinq heures de jeu. Proposé à 19,99 euros sur le PSN, la note est salée. Pour autant, Inside, de par sa nature, ne se prête pas vraiment à de longues séances de réflexion sans que le plaisir qu'on en tire n'en pâtisse lui-même. En effet, on voit mal comment le joueur moyen supporterait de bloquer sur des casse-têtes sur 15, 12 ou même 10 heures. Cependant, les fans auraient certainement demandé plus : une histoire plus approfondie, des pièges plus nombreux, des épreuves encore plus complexes (ah les bougres !). Disons que le bon compromis aurait été de pouvoir y jouer deux ou trois heures de plus tant le sentiment de rester sur notre faim prédomine.
Note : 2/5

Aspect technique du jeu

Inside est d'un point de vue stylistique une franche réussite. Si son prédécesseur jouait avant tout sur des graphismes uniquement en noir et blanc, le studio danois fait quelque peu évoluer la formule : Inside se veut plus ouvert et dispose d'une palette de couleurs plus complète. Les teintes sont plus claires et plus nuancées, sans que l'ambiance générale, malsaine et macabre, n'en souffre outre mesure, bien au contraire. Si vous démarrez votre périple dans une forêt sombre et peu accueillante, votre périple se fera surtout sur fond de décor industriel et manufacturier. Ainsi, Playdead a su alimenter l'aventure de différentes zones à explorer, plus hostiles les unes que les autres : fuite en avant dans les bois, visite d'une ferme abandonnée, d'un champ agricole, de cavernes et grottes cachées, de fonds sous-marins, de chantiers, d'usines, de bureaux d'entreprises...

La silhouette élancée, du jeune héros au visage effacé que vous contrôlez, colle idéalement au cadre sinistre dans lequel vous évoluez. L'atmosphère, lourde et oppressante, est parfaitement retranscrite pour que le joueur ressente une étrange sensation de folie qui émane des différents environnements que vous visitez. Le style graphique, d'apparence simpliste est parfaitement maîtrisé, techniquement abouti et esthétiquement du plus bel effet. Une gestion parfaite des ombres et des lumières, des animations fluides, ainsi qu'une réalisation efficace favorisent grandement l'immersion totale du joueur dans un environnement sombre à l'atmosphère oppressante. Celle-ci est d'autant plus marquée par une bande sonore minimaliste mais qui participe efficacement à l'atmosphère pesante voulue par les développeurs. En ce sens, les bruitages plutôt discrets se mélangent parfaitement au silence angoissant inhérent à l'univers si atypique du studio Playdead.
Note : 5/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Les comparaisons avec Limbo sont inévitables et forcément justifiées. Au niveau des commandes proposées, difficile de faire plus simple : en plus du stick directionnel vous n'avez que deux touches à votre disposition : (croix) pour sauter, (carre) pour interagir avec un objet. Vous l'avez deviné, tout l'intérêt du jeu réside dans votre capacité à comprendre comment déjouer les différents pièges proposés. Inside repose quasi-intégralement sur une suite de résolutions d'énigmes constituant la colonne vertébrale du jeu. Encore plus que pour Limbo, la grande force du studio danois est de réussir à imposer au joueur un rythme soutenu de casse-têtes de plus en plus complexes sans jamais lui faire sentir une redondance dans les différentes mécaniques de jeu utilisées. En effet, si les résolutions d'énigmes paraissent plutôt évidentes au début du jeu, elles le sont nettement moins à mesure que l'on progresse dans le jeu.

Inside se veut moins linéaire et gagne quelque peu en verticalité. En plus des traditionnelles phases de sauts et de courses inhérentes à tout bon jeu de plateforme 2D, Inside propose quelques nouveautés intéressantes et bienvenues. Par exemple, les phases de bathysphère sont parfaitement bien amenées et les énigmes que vous aurez à résoudre à son bord sont particulièrement intelligentes. Le jeu propose également plusieurs séquences d'infiltration subtilement scénarisées notamment à l'intérieur même des bâtiments que vous serez amené à visiter. Enfin, sans vouloir vous spoiler, il vous sera proposé, par l'intermédiaire d'un casque mental futuriste, de contrôler de véritables pantins désarticulés (à l'image des Mudokons dans l'excellent Oddworld New 'n' Tasty) afin de résoudre quelques casse-têtes particulièrement ingénieux.

Comme nous l'avons dit précédemment, Inside se termine trop vite mais c'est sans doute le prix à payer pour ne pas tomber dans une certaine forme de répétitivité qui irait à l'encontre d'une exigence maximale sur la qualité du jeu. Cela étant dit, le jeu dispose d'une re-jouabilité plutôt faible. Vous n'aurez que peu d'intérêt à résoudre à nouveau des énigmes que vous connaissez si ce n'est pour récupérer les derniers trophées que vous auriez éventuellement ratés.
Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Obtenir le 100% est une formalité. Il vous faudra pour cela trouver et débrancher les 13 générateurs sphériques disséminés dans les différents environnements du jeu. Parfois bien cachés, ils font souvent appel à votre sens aiguisé de l'observation afin de comprendre comment emprunter les différents chemins qui vous mènent à eux. Une fois la totalité des générateurs débranchés, vous aurez accès un peu plus tard à une réplique surdimensionnée, qui une fois hors de service, vous octroiera le seul trophée en or de la liste. Ainsi, les trophées vous sont proposés essentiellement sous la forme de nouvelles énigmes à résoudre ce qui est, disons-le, fort appréciable au vu de la courte durée de vie du jeu.

Néanmoins, on peut regretter le fait que les développeurs nous accordent le 100% avant même d'arriver au terme de notre aventure. Certains chasseurs de trophées ne seront sans doute pas tentés de connaitre le dénouement de celle-ci.

L’obtention des trophées se veut agréable et n’impose aucune contrainte au joueur mais c’est justement ce dernier point qui pose problème : le manque total de challenge. Les joueurs invétérés auraient sans doute réclamé un trophée, en or de préférence, nous imposant de finir le jeu en ne dépassant pas un certains nombre de morts autorisées, comme ce fut le cas pour le redoutable trophée (Argent) La mort c’est surfait de son illustre prédécesseur, Limbo. Cette démarche aurait sans doute permis de donner tout son sens à une aventure épique manquant cruellement de contenu.
Note : 3/5

Conclusion

Ne vous fiez pas à la note finale, Inside peut être considéré à juste titre comme l'un des meilleurs jeux indépendant de cette année 2016. Remarquable d'ingéniosité et d'intensité, épaulé par une technique parfaitement maitrisée, le successeur de Limbo souffre surtout d'une durée de vie trop faible et d'une liste de trophées trop simple qui déplairont aux joueurs les plus exigeants. Toutefois, le studio Playdead réussit la prouesse, toujours à travers une atmosphère dérangeante et fascinante, de nous proposer un autre petit chef-d'oeuvre, en reformulant une expérience de jeu plébiscitée six ans auparavant.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : À tous

monsieurP_ (monsieurP_)

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