Flashback 2

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 16/11/2023
Genre(s) : Action , Aventure
Territoire(s) : FRANCE

34 joueurs possèdent ce jeu
22 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

Platiné par : 18 joueurs (53 %)

100% par : 18 joueurs (53 %)


Note des joueurs :
1/5 - 1 note

Note des platineurs :
1/5 - 1 note

Test rédigé par Magmarex le 03-01-2024 - Modifié le 03-01-2024

Introduction

Image

En 1992, Paul Cuisset – un Français – et ses équipes de Delphine Software sortent Flashback. Inspiré par le premier Prince of Persia et Another World, le titre est un platformer cinématique. Comprenez par là un jeu de plate-forme aux aspirations scénaristiques plus ambitieuses que la moyenne. Le jeu nous mettait aux commandes de Conrad – alors échoué dans une jungle hostile – qui combattait les Morphs, une race d'aliens pouvant prendre l'apparence d'autrui. Véritable carton à sa sortie, Flashback connaîtra plusieurs portages ainsi qu'une première suite sur PS1, Fade to Black, tout aussi appréciée.

Aussi, lorsqu'un Flashback 2 est annoncé, la perspective de jouer à un nouvel épisode de ce monument du jeu vidéo est plus qu'enthousiasmante. Surtout que Paul Cuisset est de retour aux commandes. Le seul souci... c'est que c'est développé par Microids, un studio français qui nous a habitué à des jeux à la finition plus que médiocre d'un point de vue technique.

Le titre est sorti le 16 novembre 2023 au prix de 40€ pour 8-10h de jeu. Je précise également que les captures d'écran ne sont pas de moi puisque presser la touche Share, mettait automatiquement le jeu en pause.
Contenu du jeu
À la fin du premier Flashback, Conrad se cryogénisait dans une capsule de survie qui partait à la dérive dans l'espace. Ce second épisode débute alors que ladite capsule vient de s'écraser au beau milieu d'un bâtiment. Après quelques péripéties servant de tutoriel, Conrad se rend compte qu'il est sur Titan, une planète colonisée par les humains. Notre héros se rend vite compte que son ami Ian n'est plus à ses côtés et qu'il a été enlevé. Une quête pour retrouver notre camarade débute alors mais cette dernière prendra des proportions bien plus épiques lorsque les Morphs se joindront à la fête.

Sur le papier, le scénario de Flashback 2 est simple. Malheureusement, il est horriblement mal raconté. Les événements s'enchaînent sans véritable logique et les dialogues oscillent entre l'insipide et l'involontairement comique. Conrad est baladé d'un point à un autre sans aucune autre raison que de varier les environnements et la volonté de proposer toujours plus de twists scénaristiques confine au ridicule. Afin de parachever ce triste constat, la mise en scène des quelques rares moments forts est au mieux digne des productions PS1, avec des animations terriblement rigides, au pire buguées. J'ai ainsi eu pour cinématique de fin, un écran noir avec uniquement le son... quant au reste, tout passera par des dialogues mettant en avant les portraits des personnages légèrement animés.

Concernant le rythme du jeu, vous changerez régulièrement d'environnements au gré de l'aventure. Si la plupart des lieux seront des zones urbaines, vous aurez le droit à une escapade dans la jungle artificielle de Titan ou dans d'obscures cavernes. Bien que la variété soit présente, il est dommage qu'un manque d'équilibre nous fasse alterner de courts niveaux d'une dizaine de minutes avec d'autres nous prenant presque une heure. D'autant plus que la progression – à quelques exceptions – se fait de manière très linéaire. Les rares puzzles ne nous bloquent pas plus d'une minute et ne comptez pas sur une éventuelle exploration pour dénicher collectibles et autres : tout est sur votre chemin et absolument rien n'est visitable. Résultat, on a plus l'impression de progresser dans des décors que dans de véritables villes futuristes. Le joueur est sur des rails et absolument rien ne l'en fera dévier.

Mais est-ce que ce dirigisme est vraiment handicapant ? Après tout, des jeux comme Limbo ou Little Nightmares sont de véritables plaisirs à parcourir malgré une absence de liberté. Sauf que Flashback 2 a un autre souci en plus de son scénario abracadabrantesque et ses énigmes ennuyeuses : son gameplay.
Aspect technique du jeu
Le premier Flashback était un jeu en scrolling horizontal avec de nombreuses phases de plate-formes et des passages plus nerveux. On y trouvait également des sortes de hubs sous la forme de villes aux multiples embranchements. Cette suite reprend la même structure en y ajoutant toutefois une notion de profondeur de champ. Ainsi, même lors des phases où la caméra se place sur le côté, Conrad peut se déplacer dans toutes les directions ce qui occasionne très régulièrement des collisions avec le décor et donc des moments de frustration lorsque vous mourrez à cause d'un caillou invisible en arrière-plan sur lequel a bloqué le personnage...

D'ailleurs, pour rester dans la catégorie des déplacements, vous serez peut-être étonnés de savoir que Flashback 2 est un jeu de plate-forme dans lequel vous ne pouvez pas sauter. Du moins, pas de manière libre. En effet, les sauts se réalisent de manière contextuelle et ne fonctionnent qu'aux endroits prévus par les développeurs. Outre l'agacement de devoir chercher sur quel pixel placer Conrad pour que le saut soit autorisé, il est tout de même triste de voir ce qui faisait la force de la licence jusqu'ici disparaître... À noter, que les dégâts de chute ont été supprimés également. On se retrouve donc avec un héros désespérément collé au sol condamné à chercher une quantité infinie d'interrupteurs et de clefs pour progresser là où un simple saut aurait permis de terminer le niveau en 30 secondes. Quant aux différentes lunettes de vision permettant de voir les fréquences radio ou de détecter les Morphs, elles sont exploitées 4 ou 5 fois tout au plus.

Restent les combats. À l'aide d'Aïsha, une arme à feu dotée d'une IA, Conrad affrontera créatures et gardes régulièrement tout au long de l'aventure. La visée se fait via le joystick droit et vous n'aurez qu'à orienter l'arme dans la direction d'un ennemi pour que Conrad le cible automatiquement – la plupart du temps. Dans l'idée, c'est plutôt pratique même si on déplore un manque de précision lorsque l'on cherche à viser un adversaire en particulier. L'arme de Conrad dispose de balles infinies et vous trouverez de temps à autres des munitions spéciales – missiles téléguidés, tirs de sniper, grenades... – qui modifieront le tir de votre arme pendant quelques secondes. Vous avez également accès à un bouclier bloquant les projectiles mais devant se recharger après quelques impacts. Le gameplay est plutôt simple et efficace, malheureusement il pèche sur l'exécution. Outre les collisions intempestives abordées plus haut, les tirs secondaires fonctionnent une fois sur deux, les ennemis ont une cadence de tir beaucoup trop élevée au vu des capacités de Conrad et surtout... c'est mou. Aucun impact, aucun ressenti, les combats se feraient au pistolet à eau que ça ne changerait rien. Bref, on s'ennuie. Ah, et pour les passages en moto mis en avant dans les trailers... il y en a quatre qui durent 20 secondes et sont sans intérêt. Ce sont de simples moyens de charger d'autres zones de jeu.

Visuellement, si les environnements ne sont que des décors, ils ont le mérite d'être jolis. Les villes sont inspirées d'une esthétique cyberpunk lorgnant vers le premier film Blade Runner. Les zones en extérieur, notamment la jungle de Titan, s'en sortent plutôt bien aussi et l'utilisation d'effets de lumière ou d'éléments en arrière-plan sauvent un peu le level-design paresseux. En revanche, c'est un énorme "non" pour les portraits des personnages lors des dialogues. Non seulement, ils sont d'une banalité assez affligeante, mais surtout ils ont été réalisés par une IA. En ressort des personnages aux traits très lisses, typiques des créations générées par ordinateur, changeant de visage ou d'apparence lors de certaines scènes...

D'un point de vue sonore, c'est bien simple, la musique est inexistante. La faute à un mixage de mauvaise qualité et à des compositions parfaitement oubliables. Niveau doublage, le jeu est entièrement en français et profite des talents de Donald Reignoux. Toutefois, l'acteur est ici en service minimum si bien que la sensation d'entendre Peter Parker est bien trop forte. D'autant plus que Conrad parle souvent pour ne rien dire. Outre cette erreur de casting, les autres personnages vont du passable au catastrophique avec une mention spéciale pour le personnage de mafioso italien qui est une immense caricature à lui tout seul.

Sur le plan technique, j'ai eu le droit à tout : crash du jeu, personnage tombant à l'infini derrière le décor, énigmes bloquées, objet qui n'apparaît pas... Un véritable festival qui occasionnera de nombreuses morts et autres redémarrages du titre. Fort heureusement, le jeu sauvegarde à chaque nouvelle salle et mourir contre des ennemis est sans conséquences puisque vous réapparaissez instantanément. On peut donc se poser la question de l'utilité d'une barre de vie dans ce cas.
Plaisir à jouer et à rejouer
Le jeu ne propose aucune rejouabilité. Une fois l'aventure terminée, vous devrez recommencer une partie du tout début et refaire les mêmes choses. Et même s'il existe deux fins, je vous recommande très fortement de juste reprendre votre sauvegarde d'avant boss final pour la faire plutôt que de relancer une partie ! D'autant plus que seules les 10 dernières secondes diffèrent.

Cela s'est très probablement ressenti dans le test mais, Flashback 2 est un mauvais jeu. L'écriture est en roue libre et n'aura aucun sens du début à la fin – si bien que j'ai fini par me demander si je n'étais pas face à un scénario généré par ChatGPT –, les doublages sont horripilants, le gameplay d'une mollesse assez remarquable... et la technique enfonce le dernier clou du cercueil. Il n'y a malheureusement rien à sauver et ce n'est pas de gaieté de cœur que j'écris ces lignes. Tout l'héritage du jeu de plate-forme cinématique instauré par Flashback premier du nom a ici disparu pour laisser place à un jeu tentant difficilement de nous exposer son propos et ses idées. Complètement desservi par une direction artistique en demi-teinte et une jouabilité crispante, le temps des sauts millimétrés et de l'immersion dans un monde futuriste paraît bien loin...

L'état global du jeu est vraiment inquiétant et il serait plus que temps que Microids prenne des dispositions en interne pour que de tels saccages de licences (re)connues internationalement cessent.
Chasse aux trophées
Flashback 2 propose une petite liste de 22 trophées dont 18 sont liés au scénario. Terminer le jeu vous prendra une petite dizaine d'heures suivant les bugs et votre résistance à l'énervement. Restera alors trois trophées très simples à obtenir et qui ne nécessiteront pas de relancer de partie puisque les très nombreuses sauvegardes automatiques vous amèneront pile aux moments voulus. (Bronze) As du guidon vous demandera de percuter 10 véhicules lors des phases en moto. Sachant qu'il n'y pas de notion de dégâts, cela vous prendra une poignée de secondes. (Argent) Justicier vous demandera de vous tromper de cible à un instant précis et (Or) Conjonction manquée requiert votre défaite face au boss final ce qui déclenchera la "mauvaise" fin qui est en tout point similaire à la première à l'exception des deux dernières lignes de dialogue.

Rien de bien folichon ou qui nécessite beaucoup d'investissement.
Conclusion
Flashback 2 est un naufrage où rien n'est à sauver. Répétitif, mou, ennuyeux, mal écrit.... Il s'agit du jeu parfait pour comprendre tout ce qu'il ne faut pas faire dans un jeu vidéo. Une énième catastrophe signée Microids.
J'ai aimé
  • C'est court
Je n'ai pas aimé
  • Le scénario
  • Le gameplay
  • Les bugs
  • La direction artistique
5
Je recommande ce jeu : À personne

Magmarex (Magmarex)

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