Dragon Age : The Veilguard

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 31/10/2024
Genre(s) : RPG
Territoire(s) : FRANCE

2307 joueurs possèdent ce jeu
53 trophées au total
0 trophée online
43 trophées cachés

Platiné par : 557 joueurs (24 %)

100% par : 557 joueurs (24 %)


Note des joueurs :
4.1/5 - 23 notes

Note des platineurs :
4.3/5 - 15 notes

Test rédigé par SolisTrad le 29-01-2025 - Modifié le 12-03-2025

Introduction

Image

Dix ans, c'est le temps qui sépare ce Dragon Age: The Veilguard de son précédent volet Inquisition. Inutile de dire que le dernier jeu en date dans l'univers Fantasy si populaire était extrêmement attendu par les fans et par la critique.

BioWare est connu pour cette licence et celle de Mass Effect qui doit revenir pour un nouvel épisode, Exodus, sans plus d'informations.

Ce retour sur les terres de Thédas ne sera pas de tout repos car une nouvelle menace guette suite au retour de deux Evanuris, des elfes qui se sont élevés au rang de dieux avant d'être bannis dans une prison de l'immatériel par Solas suite à de nombreux sacrifices. Vous aurez donc pour mission de contrecarrer leurs plans face à un ennemi d'une envergure encore jamais vue dans les déclinaisons vidéoludiques de la licence.
Contenu du jeu
Une fois n'est pas coutume, votre aventure ne pourra réellement démarrer que lorsque vous aurez décidé de l'apparence physique à travers un générateur assez poussé et de l'affiliation de votre protagoniste parmi un panel varié de possibilités. Les races les plus connues sont de la partie avec les humains, les elfes, les nains et les qunaris. Le choix de votre faction aura quelques faibles influences sur des choix narratifs que vous aurez à effectuer lors de certains passages du jeu. Une bonne idée qu'on s'attend à revoir sur la durée comme cela pouvait être le cas dans les anciens jeux de la licence alors qu'il n'en sera malheureusement rien.

Et le danger n'attend pas que vous soyez prêt car vous voilà en compagnie de Varric qu'on ne présente plus, de l'éclaireuse Harding (personnage récurrent d'Inquisition) ainsi que de Neve Gallus, afin de traquer Solas qui compte détruire le voile pour rendre son immortalité perdue au peuple elfique, quitte à faire surgir tous les démons qui attendent de l'autre côté pour corrompre tout ce qui peut l'être. Sauf que leur intervention tourne au vinaigre... Même si ils sont parvenus à empêcher celui que l'on surnomme le Loup implacable de parvenir à ses fins, le rituel qu'il avait entamé a libéré deux dieux elfiques, Elgar'nan et Ghilan'nain, qui auront pour seul objectif d'étendre leur emprise sur tout Thedas et en prendre le contrôle avant d'en faire de même sur le reste du monde.

On ne va pas se mentir, l'histoire du rituel annulé, sans le vouloir, par un personnage sorti de nulle part et qui va se retrouver à devoir contrer une menace hors de sa portée ressemble énormément à la base scénaristique du volet précédent. Les habitués des licences de la maison BioWare ne seront pas trop dépaysés car on y retrouve beaucoup de mécaniques de jeu ou de contenu. A savoir la quête de nouveaux compagnons qui viendront gonfler vos rangs pour venir à bout de ces nouveaux ennemis et avec lesquels vous pourrez approfondir vos relations pour mieux les connaître au fil du temps à travers des missions annexes ou des échanges verbaux lors de vos pérégrinations.

Au fur et à mesure que le scénario se dévoile, l'équipe de Rook (le protagoniste) va rencontrer des personnes appartenant à des groupes dont vous avez forcément entendu parler par le passé. Comme les corbeaux antivan ou les célèbres gardes des ombres dont font partie les protagonistes du premier et deuxième opus. Ou de nouvelles moins connues comme les mandataires du voile ou les dragons de l'ombre. Ces factions joueront un rôle crucial dans votre épopée car elles vous permettront d'acheter de l'équipement, d'améliorer certaines pièces pour vous ou vos camarades. Leur influence sur le combat final sera cependant largement exagérée.

Outre les quêtes secondaires qui vous permettent de découvrir certains aspects de la personnalité ou le passé de vos camarades, la quasi-totalité des quêtes secondaires sera d'un ennui abyssal. L'écriture étant d'une pauvreté et d'une tristesse assez stupéfiante pour un jeu de cette envergure qui a justement fait son trou dans l'univers du RPG dans ce domaine. L'évolution du lore est clairement sous-exploitée, comme les rapports compliqués entre mages et templiers qui semblent ne pas exister ici. L'apparition d'une faction de Qunaris qui a pris possession de Treviso aurait pu amener aussi énormément de choses à découvrir sur cette ville si particulière. Il n'en sera rien...

Le côté couloir de chaque zone visitable n'est pas véritablement dérangeant. Par contre on a très vite l'impression qu'en dehors de quelques détails d'architecture au niveau des bâtiments, on fréquente des endroits qui se ressemblent beaucoup trop. Cette sensation de "trop peu" ou de "fait à la va-vite" s'immisce au fil du temps dans l'esprit du joueur. Tout est condensé au maximum dans les deux grandes villes.

BioWare sait faire beaucoup de choses, mais la gestion de la difficulté n'en fait pas partie. Par le passé il fallait souvent faire une croix sur l'aide apportée par les coéquipiers gérés par l'IA car ils se faisaient tuer à une vitesse effarante dès le début du combat à cause des dégâts absurdes générés par l'ennemi. Ici la chose est un poil différente car même si vos adversaires feront un peu plus de dégâts, ils deviendront surtout d'énormes sacs à PV. A part gonfler leur durée de vie artificiellement, cela va surtout vous frustrer pour rien, car sur ce Dragon Age seul votre personnage est visé en permanence par l'intégralité de vos adversaires si vous n'avez pas un tank avec une compétence pour les attirer. Attendez-vous à avoir régulièrement des ennemis qui vous collent pendant que les mages et archers vous attaquent sans relâche pour vous empêcher d'agir.

Les combats resteront assez classiques dans l'ensemble pour les adeptes et les nouveaux venus n'auront pas de mal à s'adapter très rapidement. Vous aurez à votre disposition une roue de compétences à déployer pour contrôler au maximum le champ de bataille en arrêtant le temps de façon momentanée entre deux actions si la situation l'exige. Faire une "pause" quand trop d'ennemis pointent le bout de leur nez ne peut pas faire de mal. Par contre n'espérez pas pouvoir donner des ordres à l'avance à vos camarades. Il faudra répéter la chose régulièrement en sachant que vous ne pouvez équiper que 3 compétences à la fois et qu'un temps de recharge se déclenche à chaque compétence alliée consommée.
On reste dans la simplicité la plus extrême alors qu'un système révolutionnaire, complexe et orienté vers l'optimisation était annoncé avant la sortie du jeu. Là encore, il s'agit juste de promesses non tenues.
Aspect technique du jeu
Aussi étrange que cela puisse paraître pour un jeu qui était aussi attendu et aussi beau graphiquement dans de nombreux domaines, il peut également être hideux par moments. Tout ce qui a attrait aux personnages et à l'architecture en général vous coupera le souffle par leur beauté et leur fluidité. Tandis que certaines textures, en particulier l'eau dans les environnements magiques, semblent dater d'une ou deux générations de retard. Un choix volontaire pour donner un effet particulier à la chose ? Dur à dire...

L'évolution esthétique des engeances ne laissera personne de marbre non plus. Un changement logique et justifié par le lore de Dragon Age car comme cette dernière l'explique à maintes reprises, Gihilan'nain a la particularité de façonner l'enclin pour donner forme à de toutes nouvelles créatures plus vigoureuses et contrôlables pour leurs alliés mortels qui vont jurer fidélité aux Evanuris.

Vous comprendrez donc que le bestiaire va évoluer au fil des heures. Un peu trop sans doute car si vous aviez trouvé l'apparence de Corypheus (l'antagoniste principal d'Inquisition) grotesque, ce n'était rien comparé à ici.


Vendu comme révolutionnaire pour la licence à travers de nombreuses vidéos avant la sortie du jeu, ce "nouveau" système de combat n'a rien d'innovant et n'apporte rien d'intéressant. Pire encore, il peut rendre les combats brouillons au possible dans certains cas de figure et ce pour plusieurs raisons si vous jouez un personnage au corps à corps. Les caméras peuvent vous jouer de vilains tours si vous n'adaptez pas rapidement la sensibilité de cette dernière pour l'orienter en cours de combat car les lanceurs de sort passeront leur temps à se téléporter dès que vous vous approchez et iront plus vite à déclencher leurs incantations que vous à bander votre arc.
Plus gros problème : les effets de lumière. Vos ennemis alterneront entre attaques légères et lourdes, déclenchant une lumière jaune ou rouge au-dessus de la tête de votre personnage pour indiquer si il pourra bloquer un assaut ou non. Vous voyez où je veux en venir, n'est-ce pas ? Il arrivera, bien trop souvent, que vous ne puissiez pas voir quel type d'attaque vous attend car entre les ennemis qui viennent sur vous par groupes, les mages qui vous ciblent tous depuis une bonne distance et vos propres coups à asséner, ce sera un enfer pour les yeux.
Ah oui, je ne l'ai pas précisé avant, mais le fait d'être le chef de la garde du voile semble attirer l'animosité des ennemis car ils vous cibleront tous et tout le temps si vous n'avez pas un tank dans l'équipe pour les attirer temporairement en déclenchant une compétence.

Jusqu'ici Dragon Age mettait un accent plutôt prononcé sur la spécialisation d'un personnage. Une spécialisation était un arbre de talents spécifique qui ne permettait de débloquer que des compétences liées à celui-ci. Pour donner un exemple, si un mage se spécialisait dans les soins, il n'aurait quasiment pas de place pour autre chose à côté. Rien à voir avec le cas actuel où il est possible d'avoir un mage de soin qui fera des dégâts en même temps. On ressent par conséquent beaucoup moins cette restriction qui poussait à la réflexion.
Même état de fait pour les altérations d'état qui ne semblent pas avoir de véritable influence sur les ennemis. Qu'ils saignent, qu'ils soient empoisonnés ou brisés, aucun ne semble avoir de faiblesse concrète.
Au fil des combats vous aurez l'impression de devoir tout faire seul car l'IA ne causera que peu de dégâts aux ennemis même avec de l'équipement bien entretenu.

Au niveau de l'audio, on se penchera particulièrement sur le doublage français plutôt que sur la bande originale qui n'aura que peu d'impact en dehors des cinématiques. Et malheureusement, là encore, on oscille entre la perfection et la médiocrité en fonction des personnages qui interviennent. Après, cela a toujours été le cas quand on y repense car il est difficile d'offrir une qualité constante avec autant de personnages à faire intervenir au fil de l'histoire. Ceci étant, la voix masculine du protagoniste manque de tout et ses interventions sous toutes édulcorées, voire insipides même si vous tentez de lancer des piques sarcastiques ou de faire de l'humour. Fort heureusement nous retrouvons les voix habituelles de Solas, Harding et Morrigan entre autre. Mais pas celle de Varric malheureusement...

On reste irrémédiablement sur notre faim en ce qui concerne les conséquences engendrées par le choix de notre race et faction à la création de notre personnage. A part quelques lignes de dialogue ici et là qui resteront rares, on a la sensation que cela n'a aucune importance. Cela pourrait être compréhensible si on parlait d'un petit jeu amateur. Mais quand tu es BioWare, que tu possèdes une licence d'un tel calibre il y a des attentes légitimes de la part des joueurs et celles-ci n'ont pas du tout été comblées.
Travailler le scénario, les quêtes annexes ou la personnalité/le passé des personnages secondaires pour augmenter l'immersion aurait été plus intelligent que de perdre du temps à coder des pseudos puzzles qui consistent à récupérer un objet A pour l'amener au point B. Il arrive même que des zones explorées soient recyclées pour d'autres quêtes tout aussi inutiles et ennuyantes. Là encore, ce ne serait pas du tout un problème si on y trouvait du plaisir ou juste de l'intérêt.

Dernier sujet intéressant et controversé, l'inclusion des textes genrés dans le jeu. Pour les adeptes des jeux BioWare, le fait de parler ouvertement de sexualité est quelque chose de récurrent qui ne devrait surprendre personne. Un personnage de votre groupe en viendra même à s'interroger sur sa propre identité sexuelle pour de nombreuses raisons et la chose est amenée de façon assez logique. Comme le montre la dernière capture d'écran sur la droite, il peut arriver qu'un personnage secondaire sans grand intérêt soit référé en qualité de "iel" sans que l'on sache pourquoi et de manière totalement inattendue. Autant dire que sans contexte pour appuyer la démarche, cela n'a pas grand intérêt car si un jour un jeu décide de faire un scénario totalement non genré cela risque d'être un poil difficile à suivre.
Plaisir à jouer et à rejouer
Pour offrir un peu de contexte, j'ai fait toute la licence Dragon Age depuis Origins. Et c'est bien la première fois que j'ai eu autant de mal à aller au bout car je m'ennuyais constamment. Le jeu en lui-même n'est pas mauvais, mais il n'est pas bon non plus. L'immersion se veut compliquée car le scénario est beaucoup trop plat dans sa globalité et pour un jeu qui se veut volontairement plus sombre on ne le ressent pas un seul instant. Placer des cadavres en grand nombre ici et là ne suffit pas à instaurer une ambiance. Ce qui est le plus choquant c'est la légèreté avec laquelle sont traitées des parties du lore ou des passages extrêmement importants du jeu. Il est difficile d'entrer dans les détails sans spoiler l'histoire, mais quand on sait qu'une chose qui ne s'est jamais produite de toute l'histoire du continent arrive, en général on passe plus de 10 secondes à en parler.

Ce n'est peut-être que moi, mais on dirait que les cinématiques sont plus intéressantes à être visionnées que le jeu à être joué. Dragon Age est réputé pour son lore, ses personnages et la qualité de ses scénarios. En particulier les échanges entre les personnages lorsque vous vagabondez dans Thedas afin de réaliser des quêtes annexes car cela permet de mieux comprendre certains aspects de la personnalité des membres de votre groupe. Ici les personnages sont plutôt insipides pour la grande majorité car très mal travaillés.

Au niveau de la rejouabilité, il peut être intéressant de voir les fins multiples qui sont proposées en effectuant, ou non, les missions personnelles de vos frères et sœurs d'armes avant de vous lancer dans l'assaut final. Mais en dehors de ça, il n'y a malheureusement que peu d'intérêt à se relancer sur le titre pour tous les défauts cités. Choisir un personnage d'une autre race ou d'une faction différente n'aura aucune véritable incidence sur les évènements et ne débloquera aucun contenu particulier lié à l'un de ces deux facteurs. Un comble quand on connait l'univers de Dragon Age et sa profondeur. Cela relève quasiment de la faute professionnelle à ce niveau.
Chasse aux trophées
La liste menant au (Platine) est composée de 53 trophées au total et beaucoup sont de la même trempe que ceux des anciens titres de la série car ils vous demanderont principalement de développer vos relations avec vos camarades en effectuant toutes les quêtes annexes qui vont avec. Ne parlons pas des habituels trophées liés à l'histoire qui tombent de façon automatique ou ceux qui demandent d'effectuer des actions spécifiques qui se débloqueront tout seul sans que vous n'y fassiez attention.

Maximiser votre relation avec chaque faction du jeu sera fastidieux au possible car vous aurez de nombreuses quêtes insipides à réaliser. Et avec la possibilité de réduire la difficulté du jeu à tout moment durant votre aventure, les combats face à tous les ennemis qui vous barreront la route ne seront qu'une formalité.

Attention toutefois au trophée (Bronze) À cœur ouvert qui demandera d'effectuer certains choix de dialogue précis quand vous aurez l'occasion de croiser la bien-aimée de ce cher Solas. Tout le reste, lui, peut s'obtenir à tout moment du jeu. Précédant le combat final bien entendu car il ne sera pas possible de revenir en arrière à moins de vaincre la menace qui pèse sur Thédas. Car ce n'est qu'en allant au bout du scénario, du visionnage des cinématiques de fin et des crédits, que le jeu vous permettra de revenir avant le lancement de l'assaut.
Conclusion
Après une attente de dix ans, on ne peut qu'être déçu du résultat proposé par Dragon Age: The Veilguard. Il y avait clairement de l'idée et de bonnes intentions au départ, mais tout est mal ou sous-exploité. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, on dirait que l'ambiance qui se voulait plus glauque est en fait édulcorée au possible et on ne ressent aucune tension au fil de l'histoire. On est loin de l'époque où les mages et les templiers se faisaient la guerre et où chaque choix avait une réelle répercussion sur la suite de votre aventure car il était bel et bien question de choisir un camp et que cela pouvait provoquer l'animosité (voire la haine) d'un membre de votre équipe à votre égard qui irait jusqu'à quitter votre groupe.

Il n'y a ici aucune prise de risque, aucun mot plus haut que l'autre lors des dialogues et le traitement des évènements importants de l'histoire est bâclé. Si je devais résumer la chose, ce jeu manque cruellement de profondeur. Les personnages sont là, principaux et secondaires, et il y a clairement matière à développer des choses pour chacun(e) d'entre eux/elles et pourtant il n'en est rien. Çà se contente de nous expliquer que machin est vilain, qu'il faut l'arrêter puis on fonce droit au combat pour lui botter les miches et passer à autre chose. Ne parlons pas des pseudos énigmes qui consistent à effectuer 10 pas, ramasser un objet qui brille et le ramener au point de départ pour avancer. Une perte de temps et de moyens colossale qui aurait dû être utilisés autrement.

La communauté pensait que Dragon Age 2 était le pire volet de la série car le développement de ce dernier a été extrêmement laxiste en recyclant les donjons pour dédoubler des quêtes secondaires bidons. Mais au moins son scénario, son développement et ses personnages étaient de la partie. Des domaines dans lesquels The Veilguard est loin derrière.

En résumé, on est sur un jeu lambda qui ne restera probablement pas dans les mémoires. Ou alors pour les mauvaises raisons.
J'ai aimé
  • Un scénario qui se veut ambitieux...
  • On retrouve le doublage français de nombreux personnages.
  • Solas est un personnage toujours aussi intrigant et captivant à découvrir.
Je n'ai pas aimé
  • ... mais sous exploité.
  • Mais celui des autres personnages est insipide.
  • Un scénario peu inspiré.
  • Des personnages secondaires mal développés.
  • La personnalisation des personnages qui n'en est plus une.
  • Une inclusion des textes non genrés à revoir/perfectionner.
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Je recommande ce jeu : Aux curieux

SolisTrad (Solis_Trad)

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