Demeo

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 22/02/2023
Genre(s) : RPG, Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

20 joueurs possèdent ce jeu
38 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

100% par : 1 joueur (5 %)


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Test rédigé par Bas ^ le 31-03-2023 - Modifié le 13-04-2023

Introduction

Image

Oyez, oyez, braves aventuriers ! Enfilez votre casque, attrapez vos manettes et préparez-vous à pénétrer dans l'univers de Demeo, une épopée disponible sur PS5 et PS VR2 depuis le 22 février dernier.

Sorti en mai 2021 sur Oculus Quest et en décembre 2022 sur PC, Demeo est un jeu mêlant jeu de rôle, stratégie tour par tour et jeu de plateau, développé par les suédois de Resolution Games. Peu connus dans le milieu console, ils sont pourtant adeptes des jeux VR avec pas moins de 6 titres du genre, allant du jeu de pêche au shooter multijoueur en passant par le simulateur de cuisine. Tout un programme.

Que vaut aujourd'hui leur première grosse aventure au royaume du géant japonais ? Doit-on s'attendre à un portage PC-console hasardeux, ou au contraire à un produit bien ficelé ? Les réponses à suivre !
Contenu du jeu
Un dé pour les gouverner tous

Si vous vous attendiez à une aventure ficelée, un monde vaste à explorer et une histoire riche, je préfère vous le dire tout suite, vous risquez d’être déçu. Sous ses (faux) airs de RPG, Demeo est en fait un jeu de plateau adapté en jeu vidéo : vous n’êtes pas ce vaillant barbare et son grappin, mais le jeune geek à lunettes qui lance le dé pour savoir si son attaque va réussir ou non. Reprenant les mécaniques d’un dungeon-crawler comme disent nos amis anglais, vous devez ouvrir des portes et fouiller des salles tout en combattant des adversaires farouches pour progresser dans les niveaux.

À son tour de jeu, chaque joueur dispose de 2 actions à réaliser, que ce soit attaquer, se déplacer, ouvrir des portes et des coffres ou jouer une carte de son inventaire – j’y reviendrai. Le tour passe ensuite au joueur suivant, jusqu’à celui des monstres sur le plateau, qui se déplacent et attaquent les joueurs à proximité. Les tours de jeu s’enchaînent jusqu’à ce que les aventuriers passent à l’étage inférieur ou qu’ils soient mis à terre par les monstres. Pour l’emporter, les joueurs doivent atteindre le 3ème et dernier niveau puis vaincre un puissant boss. Jeu de rôle oblige, les réussites ou les échecs des attaques et des sorts se règlent avec un dé à 12 faces, comportant majoritairement des réussites basiques, une réussite critique (bonus de dégâts) et un échec.


Carte maîtresse

Bien que Demeo ne dispose que de 5 univers différents, dont l’histoire peut se résumer en « Y a un vilain à tuer, merci de venir nous aider », la génération aléatoire des niveaux rend chaque partie unique. Du désert aux sinistres catacombes, en passant par la forêt maudite, il y en a pour tous les goûts. Le bestiaire s’adapte aux lieux que vous traversez, même si vous retrouverez souvent des slimes (ou gelées en français), des rats et des elfes. Côté héros, vous disposez de 7 personnages jouables. Libre à vous de composer votre équipe en fonction, celle-ci pouvant aller de 1 à 4 aventuriers, même si le jeu est optimisé pour être fait à 3 et 4 joueurs.

J’ai évoqué les cartes, j’ai parlé des héros, il faut savoir que si tous les aventuriers peuvent taper au corps-à-corps, chacun dispose d’aptitudes qui lui sont propres, à utiliser grâce à des cartes. Certaines peuvent être utilisées à chaque tour mais la plupart sont à usage unique et nécessiteront de la chance (dans les coffres, disséminés dans le niveau), des pièces d’or (le marchand de fin d’étage se fera un plaisir de regarnir votre main moyennant finances) ou en remplissant une barre de mana (en blessant les ennemis). Ces cartes ne sont pas à sous-estimer, puisqu’elles permettent par exemple de réaliser des dégâts significatifs, sur un ennemi ou sur une large zone, de mieux contrôler le champ de bataille avec des obstacles ou encore d’invoquer de puissants alliés.


Ne pas se la jouer perso

Bien qu’il soit possible de jouer seul, en contrôlant tous les aventuriers, Demeo est un jeu qui a vocation à être partagé. Pour cela, plusieurs options s’offrent à vous, sous la forme de lobbies privés, avec un mot de passe à partager à vos amis ou via des parties publiques, qu’il est possible de rejoindre en cours de route notamment, via l’option partie rapide. Vous pouvez également héberger votre propre partie, si vous le souhaitez, pour que d’autres viennent vous épauler. Chaque nouvel arrivant pourra choisir l’aventurier qui lui convient et se joindra à la bataille sans attendre. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, les éventuels départs pourront être compensés par d’autres joueurs, sans préjudice pour les présents. Cerise sur le gâteau, le jeu est cross-plateforme avec Steam, ce qui permet de jouer avec vos amis PC-iste, notamment.
Aspect technique du jeu
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Demeo n’est pas un jeu exclusivement VR : il est tout à fait possible de le lancer sans posséder un casque PSVR2, avec une interface repensée et des touches légèrement différentes


Le nez sur le plateau

Même si Demeo n’est pas aussi beau que d’autres jeux sortis avec le PSVR2, l’ensemble reste de très bonne facture, avec des graphismes soignés et un ensemble cohérent. Utilisant les deux manettes Sense pour se déplacer à travers le niveau, proposant même plusieurs niveaux de zoom, de la vue d’ensemble à un rapprochement « au plus près de l’action », Demeo offre une immersion totale et vous devenez rapidement le joueur qui regarde le plateau et déplace ses troupes d’une manière très intuitive. Bien qu’elle soit assez peu présente, il est encore possible de réduire la sensation de nausée grâce à une option de vignettage (les bords de l’écran se foncent quand vous utilisez le zoom ou que vous faites pivoter le plateau). Cependant, le jeu reste plutôt doux et ne devrait pas vous poser d’inconfort.

Si vous optez pour Demeo sans casque, le déplacement se fera à l’aide des joysticks et la caméra sera en permanence à proximité de vos héros. Loin d’être mauvaise, l’expérience sera légèrement gâchée par la lourdeur des actions : alors que c’est fluide et facile de déplacer vos héros avec les manettes Sense, cela devient nettement plus lent lorsqu’il faut déplacer le curseur case par case pour pouvoir choisir où aller. Dans la même veine, viser un ennemi en particulier devient une opération plus délicate lorsque vous désirez lancer un sort dans un tas d’adversaires.

Enfin, cela concerne les deux « versions », un très bon point pour les animations et la modélisation, très réussies. Chaque aptitude, chaque attaque, est ponctuée d’effets visuels qui rendent l’action plus vivante.


John Williams ? Connais pas

L’ambiance sonore du jeu n’est pas non plus en reste, puisque ces attaques s’accompagnent elles aussi d’effets sonores, assez discrets mais très en accord avec l’ambiance jeu de plateau (de petits bruits de pièces en bois qu’on soulève et qu’on repose, notamment, les cartes que l’on pioche et qu’on jette, etc.). En revanche, n’attendez pas beaucoup de la musique. Elle a le mérite d’exister mais elle ne varie pas beaucoup, même quand l’action s’accélère. Si vous espériez rejouer des scènes du Seigneur des Anneaux, n’espérez pas d’emballement épique de cette dernière, vous seriez déçu.


Une technique efficace

Côté technique, le jeu semble rodé (il est sorti il y a quelques mois sur PC/Steam et Resolution Games continue de l’améliorer via des mises à jour gratuites) et ne souffre d’aucun ralentissement ou retour au menu. Les temps de chargement sont assez courts, que ce soit en version VR ou en version standard. Enfin, rien de particulier à signaler sur le multijoueur, le cross-plateforme marche bien et les arrivées/départs de joueurs dans la partie sont invisibles, sans ralentissement aucun.
Plaisir à jouer et à rejouer
Jouer vite (et mourir)

Avec une prise en main rapide et un tutoriel très bien conçu, Demeo est une pépite d’accessibilité. Malgré ses faux airs de Donjons et Dragons, il n’a que très peu de règles à apprendre et tout est disponible à l’écran si besoin. En outre, avec 2 actions par personnage (déplacement/attaque/carte), les tours sont plutôt rapides et on n’attend pas longtemps avant de rejouer, ce qui peut arriver parfois dans les jeux en tour par tour. Les parties sont assez courtes (comptez environ une heure pour atteindre et terrasser le boss du chapitre choisi) et peuvent donc s’enchaîner en cas de défaite.

Parce que oui, autant se le dire, la défaite arrivera. Si le jeu est facile à prendre en main, il n’en reste pas moins très tactique et nécessite de la coordination entre les joueurs pour l’emporter. Il n’existe aucun paramètre de difficulté à régler, mais la difficulté va plus ou moins crescendo au fur et à mesure des campagnes, les premiers livres étant censés être les moins délicats. Demeo est donc assez accessible pour que tout le monde l’essaye mais il risque de rebuter les moins patients ou les moins stratèges de vos amis...


Un nouveau départ (encore)

Contrairement à d’autres jeux, il n’y a pas non plus de progression de vos héros au fur et à mesure de vos exploits : vous recommencez chaque partie avec les mêmes cartes basiques propres à votre aventurier, 10 points de vie, 3 points de dégâts au corps-à-corps et 6 en cas de coup critique. Voilà, bonne chance. Personnellement, je n’ai pas pris cela comme un défaut – certains jeux de plateau n’intègrent pas de progression, cela permet entre autres choses de recommencer avec de nouveaux joueurs – mais certains pourront sans doute être surpris par cette mécanique qui peut paraître contre-intuitive. Vous ne jouerez toutefois pas pour rien, puisque des récompenses cosmétiques (tenues pour vos héros, dé personnalisé, masque et mains du joueur différents, et j’en passe) viendront gratifier vos fins de parties, qu’elles soient réussies ou non.


Quelques longueurs

Malgré tout, au-delà de la prise en main et des premières parties, Demeo n’offre à mon avis pas de contenu suffisant pour justifier de revenir régulièrement, surtout si vous jouez en solo. Les 5 univers sont certes différents, mais ils proposent finalement un contenu assez proche (exploration/combat), malgré de petites variations. En outre, si vos adversaires changent, les tactiques de goulot d’étranglement dans les couloirs restent les mêmes et vous ne changerez donc pas énormément votre façon de jouer. Encore une fois, des mises à jour semblent fleurir régulièrement en rajoutant du contenu, mais en l’état Demeo ne devrait pas réussir à vous tenir en haleine une fois les 5-6 premières heures passées.
Chasse aux trophées
Au nombre de 38, les trophées de Demeo ont de quoi surprendre, avec leurs descriptions à rallonge et pas forcément très limpides. Mais le plus étonnant, c’est sans doute l’absence de (Platine) ! En effet, malgré une liste assez longue et couvrant un peu tout, je vais y revenir, les développeurs ont semble-t-il oublié d’ajouter le Graal ultime pour les chasseurs !


Passé cette déception (mais en 2023, honnêtement, qui a le temps d’investir des dizaines d’heures dans un jeu sans (Platine), hein ?), la liste qui s’offre à vous couvre peu ou prou toutes les aventures et tous les héros sont mis à contribution. Vous devrez en effet affronter et battre les 5 boss que propose Demeo, parfois avec des variantes, comme ce trophée qui nécessite de tuer le Seigneur Serpent sans tuer ses doubles, ou s’aventurer dans les catacombes du Roi des Rats sans lumière… Des bonnes idées, à mon avis, pour prolonger la durée de vie.

À l’inverse, les trophées liés aux groupes nécessitant de jouer avec 3/4 fois le même personnage sont plus pénibles puisqu’ils imposent un choix qui n’est pas forcément naturel et pas nécessairement très amusant. Dans la même veine, les trophées nécessitant de jouer sans certaines aptitudes (furtivité pour le voleur, l’arc pour le chasseur par exemple) semblent un défi intéressant sur le papier, mais dans la pratique, à part appauvrir le gameplay de ces personnages (et donc en faire des figurants pendant une aventure entière, chouette…) et rehausser artificiellement la difficulté, ce n’est pas vraiment très enrichissant pour le joueur.


Vous l’aurez compris, une liste un peu mi-figue mi-raisin à mon avis, la faute en grande partie à l’absence de (Platine) et à des choix plutôt bizarres, avec des façons de jouer pas ou peu naturelles. Malgré tout, elle reste convenable et permet de couvrir tous les aspects du jeu.
Conclusion
Demeo est sans conteste un jeu réussi, adressé en premier lieu aux fans des jeux de plateau comme Hero Quest. Facile à prendre en main, tant sur le gameplay que par ses règles simples et les mécaniques, il peut aisément faire de l'œil aux curieux, avides de découvrir le genre. Prévoyez cependant de jouer avec des amis, sans quoi la lassitude prendra bien vite le pas et vous risquez de vous détourner plus rapidement qu'un éclair magique.
J'ai aimé
  • Un style de jeu rare
  • La jouabilité est excellente
  • Une coop facile et accessible
Je n'ai pas aimé
  • Pas de platine...
  • Vite monotone en solo
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux curieux

Bas ^ (Basseuh)

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