Concrete Genie possède l'aura de ces jeux indépendants qui souhaitent faire la part belle à une narration émotionnelle. L'aspect enfantin, les environnements colorés, la musique dramatique, il s'inscrit sans mal dans ces critères de plus en plus (trop ?) définis. La
bande-son signée par
Sam Marshall reste efficace malgré sa discrétion et cette sensation de fouler des sentiers battus.
En revanche, la surprise se crée dans les graphismes. La ville de
Denska ne fascine pas autant que ses personnages qui, derrière leurs traits minimalistes, montrent une large palette d'expressions bien travaillées.
Ash manque toutefois de charisme. Le jeu est
beau, et les peintures subliment des environnements déjà convaincants. Dommage que l'affichage 4K ne propose aucune autre alternative (comme la HDR) que la possession d'une PS4 Pro.
Entièrement doublé en français, le titre contient pourtant un bémol :
les journaux ne sont pas traduits. Si les images restent parlantes, le texte permet de découvrir précisément ce qui est arrivé à
Denska. Avec les flashbacks, dont le traitement esthétique s'oriente intelligemment vers le dessin et flatte la rétine, ils constituent le moyen le plus efficace de plonger dans le contexte.
L'IA, à savoir le gang de brutes, invite à favoriser les toits et parcourir les rues précautionneusement. Tant mieux car le
level design mérite son intérêt. La touche

fera des merveilles, puisque la sensation de pouvoir grimper partout accompagne les sauts. Il ne s'agit pas d'un monde ouvert, mais les zones ne génèrent pas de frustration en matière d'exploration, au contraire. La
framerate chute parfois de façon notable sans non plus devenir un handicap.
Le gameplay VR sert très bien le propos, le classique aussi. La fonction de détection de mouvements guide la trajectoire des dessins. Très bien exploitée, elle peut toutefois être changée pour

si certains ont la tremblote. Les mécaniques de jeu apparaissant vers la fin du récit se révèlent intéressantes mais maladroites. Un véritable effort a été fait sur le
sound design. Avec un casque, les bruits des pas se montrent particulièrement réalistes suivant la matière touchée (toiture, caisses, tôle, etc). Sans casque, les coups de pinceaux émanent directement de la manette. De sympathiques détails.