-
Allez Bob, raconte-moi comment c'était. La mer était-elle bleue ? Les pirates étaient-ils beaux ? Et Libertalia alors ?!
-
Tu sais Nina, les histoires les plus belles sont souvent les plus simples. Alors quoi de mieux pour embellir mon voyage que des
décors simplistes ? La mer ondulait légèrement, les pirates avaient une barbe plutôt carrée, et Libertalia était plutôt avare en détails. Mais cette épopée n'en était que plus belle, le monde était coloré, lumineux, épuré, et des rayons de couleurs vives venaient embellir mes plus beaux moments. J'ai vécu dans ces moments-là, un
retour en enfance magnifique, où chaque endroit dessinait une histoire épique, tout autour de moi, le monde semblait sortir tout droit de mes plus beaux rêves.
-
On dirait bien que tu en as eu plein les yeux là-bas.
-
Oui, et plein les oreilles aussi ! Une musique
enivrante et épique, qui me poussait à aller courir vers mon objectif, rythmant mes pas au fur et à mesure de l'histoire, je me sentais comme le plus grand des marins dans la plus grande aventure qu'un pêcheur puisse connaître ! Fort heureusement, je pouvais quand même résoudre les différentes énigmes dans le calme, j'ai peut-être la tête dure, mais ça ne m'empêche pas d'être sensible au trop-plein de musique.
-
Toi, tu as encore dû profiter un peu trop de ces sirènes !
-
Moi ? Non, pas du tout, ce n'est pas mon genre. Tu sais ce que j'ai mille fois préféré au chant des sirènes ? Leurs voix. En tendant l'oreille, on percevait un léger et agréable
accent canadien, qui savaient conter les histoires presqu'aussi bien que moi.
-
Avec tous ces voyages... tu n'as jamais eu le mal de mer ?
-
Le mal de mer ? Ça serait un comble pour un matelot ! Mais oui, c'est arrivé, même si mon champ visuel se réduisait
un peu brutalement pendant les mouvements pour éviter cette sensation. Alors on s'adapte dans ces conditions, et
jongler entre les téléportations et la marche était un bon compromis. Si j'avais eu un meilleur pied marin, j'aurais même pu courir, mais chacun ses faiblesses. De toute façon, à quoi bon courir quand le changement de direction est si brutal ? Je me suis perdu un bon nombre de fois en regardant ailleurs, j'aurais dû plus utiliser ma tête que mes mains pour m'orienter.
En parlant de mains, je t'ai déjà dit que je pouvais les disloquer et les remplacer ?
-
Oui papa, tu me l'as déjà dit...
-
Et je t'ai déjà dit que je pouvais les
déplacer facilement à distance, simplement en faisant des
rotations de poignet ? D'ailleurs, je pouvais tout contrôler avec mes mains, d'une façon très simple avec seulement 6 boutons à utiliser, je n'avais qu'à lancer ce qui me servait de main, lancer ma tête, me déplacer et le tour était joué ! Et tout ça suffisait à résoudre les énigmes les plus coriaces, c'est dingue, non ?
Je n'avais tellement besoin que de mes mains, que j'aurais pu vivre cette aventure assis, mais tu me connais, j'aime bien trop bouger pour ça. Et ce n'est pas mon mètre cinquante-huit qui allait m'empêcher d'atteindre des sommets, tout autour de moi était à portée de main.
Je dois pourtant dire, que tout n'a pas toujours été facile à prendre en main. Je me suis pris des gamelles, j'ai perdu la tête et j'ai souvent laissé échapper les objets que je tenais. Est-ce moi qui suis gauche, ou bien
les commandes n'étaient-elles pas toujours très intuitives ? La deuxième option me paraît plus probable, pourquoi maintenir la touche qui ramène la main plutôt que celle qui accroche pour rester accrocher ?
-
Pendant toutes ces années... ta quête a-t-elle toujours été si solitaire ?
-
Bien sûr que non Nina, un vieux loup de mer a toujours besoin d'un peu de compagnie parfois. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que j'ai appris à écrire
dix langues, et à en parler deux pour conter mes histoires à qui voulait les entendre, ou les lire bien entendu. J'ai aussi rencontré des personnes qui avaient encore plus le mal de mer que moi, et bien sûr d'autres qui l'avaient moins... Tu ne me croiras peut-être pas, mais chacune d'entre elles a pu trouver une façon de s'adapter à leur propre histoire, sans y laisser leurs tripes. J'ai aussi croisé une mère et son fils, lui qui se vantait de toujours réussir toutes les énigmes de sa vie, avait oublié de mentionner que sa maman lui chuchotait des indices. Mais pour sûr, il deviendra un jour un grand gaillard comme moi, qui n'en aura plus besoin.
-
Ça c'est faux papa.
-
Je... dois bien l'avouer. J'aurais parfois aimé que
les indices ne soient pas si vite communiqués. Et parfois j'aurais aimé qu'ils soient plus précis, mais dans l'ensemble, ils m'ont plutôt bien sorti du pétrin dans lequel j'ai pu me fourrer.