Chronique d'un Chasseur : Une longue agonie

Salut les Chasseuses et les Chasseurs. Suite à votre retour positif sur le premier essai de la Chronique d'un Chasseur, et comme j'ai quelques histoires dans ma besace à vous raconter, j'ai eu envie de reprendre la plume et d'écrire un peu.

L'idée de cette chronique est de mettre en lumière les guides ainsi que les tests PSTHC tout en abordant en détail ce que propose certains trophées : challenge, farming, aberration, 100%, speedrun, finir le jeu 42 fois, etc. Un sujet à la fois large et intéressant quand vous êtes un amateur de la chasse aux platines.

Aujourd'hui, parlons d'une expérience pour le moins compliquée que j'ai vécu le 29 mai 2018. Toujours curieux de découvrir des jeux un peu à la marge, j'ai été attiré par un projet Kickstarter portant le doux nom d'Agony. Je n'ai pas financé ce titre bien sûr, mais je surveillais de loin les promesses des développeurs et je trouvais que les idées proposées étaient intéressantes. De plus, j'avais envie d'un jeu d'horreur, c'était donc l'occasion.

Agony aura récolté 182 642$ de la part de 3 926 contributeurs. À l'origine, ils avaient besoin de 66 666$. Entre le nom du jeu et le montant demandé, vous commencez à deviner le thème du titre : les Enfers.

Présenté ensuite à la Gamescom 2016 et 2017, Agony promettait une ambiance dérangeante, au milieu des succubes et autres joyeusetés, alors que vous n'êtes qu'une pauvre âme en perdition sans souvenirs de votre vie d'avant.

Curieux, je décide donc d'acquérir Agony à sa sortie afin de proposer un guide pour PSTHC. C'est l'aventure que je vais vivre avec ce titre qui aujourd'hui me force à réfléchir à deux fois avant de me lancer dans l'inconnu : découvrir un nouveau jeu à sa sortie sur les promesses des développeurs, ça peut être à double tranchant.

Chronique n°2 → Agony (PS4)

Le guide des trophées : difficulté 4/10,  35 heures de jeu, rédigé par JohnBuckheart

Le test du jeu : note de 10/20, rédigé par ElaStickK 

Afin de bien vous établir le décor, sachez que j'ai eu la chance de recevoir Agony quelques jours avant sa sortie. Une sensation très agréable de pouvoir toucher un titre avant tout le monde, je ne vous le cache pas. Cependant, il faut aussi prendre en compte deux choses : cela signifie qu'aucune soluce du jeu n'existe sur internet pour vous aider à avancer et surtout, il y a de fortes chances de se retrouver à jouer avec la mise à jour 1.00.

Ne pas avoir d'aide vous oblige à tout simplement vous débrouiller par vous-même. Il faudra fouiller entièrement le jeu, comme à l'époque où internet était un luxe et qu'il fallait acheter des magazines pour avoir un semblant de soluce. Forcément, se dépatouiller seul peut être compliqué afin de rédiger un guide mais c'est une approche que j'adore. Le plaisir de trouver vous-même un glitch, un coffre caché, l'astuce d'un trophée, tout ça avant tout le monde pour ensuite le partager.

Par contre, jouer avec la maj 1.00... Depuis la génération Playstation 4, c'est dangereux. Aujourd'hui, tous les jeux sortent avec une mise à jour day one et ce n'est pas pour rien.

Dans le cas d'Agony, mon expérience était vraiment proche du nom du jeu : graphismes affreusement laids, bogues en tout genre, fermeture de l'application, comportement à la ramasse de l'IA, des objets qui n'étaient pas à leur place, et j'en ai sûrement oublié depuis tout ce temps. La peur promise par le titre était remplacé par du gore à outrance sans saveur doublé par de la luxure en quantité et surtout mal utilisée.

Mais bon, je me dis que tout ça, ou du moins en partie, ça sera corrigé avec les mises à jours suivantes. Je ne me laisse pas abattre et j'étudie la liste des trophées. J'avais de quoi faire :

→ Ramasser des collectibles jusqu'à plus soif pour  Tel père, tel fils,  Le grand peintre,  Qu'est-ce que j'ai fait ?,  Sous tous les angles et  Illumination.

→ Découvrir comment obtenir toutes les fins du jeu en vue de  Retire-la !,  Je suis né pour régner !,  Le Bien et le Mal,  J'ai trouvé un travail !,  La femme écarlate et Ton âme m'appartient !

→ Trouver toutes les chambres secrètes  Lara aurait été fière ! et les deux chambres rouges  Elle est belle en rouge.

C'est là que j'ai vraiment eu l'impression de voyager en Enfer, et ce n'était pas grâce au scénario plat. Certes, disons que je n'ai pas une passion folle des collectibles et que leur nombre ahurissant pour le platine n'est pas forcément à associer au mot "plaisir". MAIS... fouiller entièrement le jeu, prendre des photos de tout, des captures vidéos pour le guide et découvrir que les trophées sont bogués, vous empêchant donc de les obtenir alors que vous êtes sûr et certain d'avoir rassemblé tous les éléments disponibles dans le jeu : la définition même du déplaisir du chasseur de trophées.

Il n'y avait pas que les collectibles qui étaient gênant d'ailleurs puisque le trophée des deux chambres rouges ne voulaient pas tomber, ainsi qu'un autre succès lié à l'histoire et encore un autre, celui réclamant de vaincre un boss optionnel, à savoir  Est-ce que je l'ai percé ?

Petite pensée au passage pour le trophée  Tueur de démons qui m'a totalement rendu fou : tuer un onoskélis (créature sur la jaquette d'Agony) sauf que dans ce jeu, c'est eux qui vous tuent. Une vidéo avait fini par apparaître sur youtube pour montrer comment pousser dans le vide un onoskélis en particulier au niveau 4 mais malgré mes tentatives, la créature se rattrapait toujours et ne voulait pas tomber. Il faudra attendre une mise à jour aussi ici pour que ce fichu démon sombre enfin.

Donc récapitulons : jeu bogué, graphismes atroces, platine impossible, des bogues techniques, collectible à outrance... Et bien entendu un scénario oubliable et oublié. L'ambiance générale du jeu était surtout tournée sur le péchée de la luxure plus que sur l'enfer en lui même. Avoir des succubes les seins à l'air, ça ne fait pas tout, et ajoutez du sang à tout va, ça ne fait pas peur.

Le décor du jeu se limitait à des murs de chairs avec des dents et des doigts. Je suis d'accord, c'est dérangeant, mais pas plus que la chambre d'un adolescent. Une fois que vous avez vu ça une fois, vous dites d'accord, c'est dégueulasse. Cependant, voir toujours le même décors tout le long de l'aventure, vous finirez par trouver ça fade.

Bon, finir le jeu vous permettra tout de même de débloquer un mode vous faisant jouer la succube justement. Peut être le vrai plaisir du jeu puisque cela change totalement l'approche du gameplay. Cette fois, c'est vous qui pouvez tuer tout le monde. D'ailleurs, c'est peut être la seule partie qui a dû plaire aux joueurs puisque dorénavant, il existe un jeu se nommant Succubus par les mêmes développeurs qu'Agony, mais uniquement sur PC.

Quoi qu'il en soit, alors que j'avançais péniblement dans la rédaction du guide en faisant travailler durement le pauvre xx-th0m4s pour le montage les vidéos youtube des collectibles, les mise à jour du jeu s'enchaînaient. Il aura fallu 5 maj pour ENFIN débloquer le platine.

Heureux comme jamais, je rassemble toutes les dernières informations, je fais tomber mes trophées, xx-th0m4s termine les vidéos, on boucle l'affaire et nous avons un guide rondement mené dans le sang et l'agonie. Ce n'était sans compter la mise à jour 1.06.

Retour en pagaille de joueurs, certains trophées ne tombent plus. Platine de nouveau impossible sans que l'on ne sache pourquoi. La douche froide pour beaucoup de monde.

Finalement, une autre mise à jour apparaîtra encore, cette fois la 1.07, réparant beaucoup de dégâts : Des bogues sont corrigés, le jeu a été facilité, des énigmes supprimés, le platine est de nouveau possible et... bordel : les collectibles ! Vous vous souvenez des collectibles ? Humm c'est bien les collectibles. C'est trop génial, on adore, c'est une passion. Eh bien les collectables, ils ont changés de place. Oui. Ils ont modifiés l'emplacement des collectibles. Pas tous bien sûr, mais de nombreux ne correspondent plus aux vidéos que nous avions monté. Des chambres secrètes aussi se sont vues déplacer. En fait, des pans entiers de niveaux ont carrément changé.

C'est peut être la seule fois en tant que rédacteur où je me suis avoué vaincu sur un jeu. J'avais entièrement écrit le guide, atteint les 80 heures de jeu à force de le recommencer, il m'aura fallu 3 mois pour tout rédiger et mon platine est tombé plus de 2 mois après que j'ai démarré ma première partie.

En effet, le guide des trophées d'Agony est à jour pour la version 1.06 mais je n'ai pas eu la force de refaire toutes les vidéos des collectibles et je ne me voyais pas demander à xx-th0m4s  de repasser des heures à tout monter. D'ailleurs, si vous êtes l'âme d'un chasseur sans peur, ça serait avec plaisir que j'ajouterai vos vidéos de collectibles si vous décidez un jour de vous attaquer au platine d'Agony.

Notez qu'aujourd'hui, l'aventure se veut bien plus jouable qu'avant. ElaStickK, qui a rédigé le test en septembre 2020, n'a pas du tout eu la même expérience que moi. Heureusement pour lui d'ailleurs mais aussi pour tous les joueurs qui tentent leur chance sur leur titre. C'est que les mises à jour en valaient la peine.

Bon, ce n'est pas l'extase non plus mais tout Agony n'est pas à mettre aux oubliettes. C'est simplement que l'aventure aurait pu être plus agréable. Surtout qu'à l'origine, j'avais décidé de jouer à Agony parce que je voulais avoir une sensation d'oppression, je souhaitais avoir peur, ne pas être serein en jouant. Tout autant de sensation que l'horreur que le titre n'a pas su m'offrir.

C'est pourquoi, j'ai lancé peu de temps après mon platine d'Agony un certain Dead Space sur PS3 que je ne connaissais pas du tout. Il m'aura donc fallu un jeu datant de 2008 pour comprendre ce qu'était la véritable peur dans un jeu vidéo. Dead Space fut tellement une claque que j'avais dans la foulée remis au goût du jour son guide des trophées. Si vous recherchez l'horreur, la véritable, c'est le titre qu'il faut (re)faire. D'ailleurs, un remake serait en préparation.

Et vous les Chasseuses et les Chasseurs ? Avez-vous déjà joué à Agony ? Et est-ce qu'un titre vous a déjà marqué par toute la mauvaise expérience qu'il vous a procuré ?

J'espère que ce deuxième épisode de la chronique d'un chasseur vous aura plu. En attendant de se retrouver au détour d'une news, je vous souhaite, Chasseuse et Chasseur, une joyeuse chasse et pleins de platines.

Mots-clés : Agony, Chronique d'un chasseur