Yomawari : Midnight Shadows

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 27/10/2017
Genre(s) : Aventure, Stratégie
Territoire(s) : FRANCE

106 joueurs possèdent ce jeu
34 trophées au total
0 trophée online
32 trophées cachés

Platiné par : 44 joueurs (42 %)

100% par : 44 joueurs (42 %)


Note des joueurs :
4.7/5 - 6 notes

Note des platineurs :
5/5 - 4 notes

Test rédigé par Kyp-chan le 15-12-2017 - Modifié le 15-12-2017


Introduction

Il est des époques où les développeurs élargissent leur horizon et s’essayent à d'autres domaines que celui qu'ils ont en prédilection. Ainsi, Nippon Ichi Software (NIS) s'est fait une place assez discrète dans le monde de l'horreur fin 2015 avec Yomawari: Night Alone (夜廻 - Yomawari), sorti alors exclusivement sur PS Vita avant d'être porté sur PC. Quelques mois plus tard, au printemps 2016, fleurit A Rose in the Twilight (ロゼと黄昏の古城 - Rose to Tasogare no Kojō). Plus orienté action, le développement du titre se cantonne aux deux mêmes plateformes.

Présenté comme la suite du premier jeu, avec toutefois des personnages principaux différents, Yomawari: Midnight Shadows (深夜廻 - Shin Yomawari) naît dans l'archipel à la fin de l'été 2017. Comme s'il s'agissait d'offrir un marché plus important à leur nouvelle production, les développeurs ont entrepris de produire leur jeu également à l'intention de la PS4. C'est avec une attention tout délicate et diligente que NIS America nous livre cette nouvelle création deux mois plus tard, fin octobre.

Votre serviteur n'ayant pas eu l'occasion de toucher au premier épisode, vous trouverez bien peu de comparaison vis-à-vis de celui-ci dans ce test. Il ne sera pas non plus clairement fait état des nouveautés apportées, s'il y en a, soyez-en prévenus.


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Les premières minutes de jeu, qui constituent le prologue, annoncent sans ambages la teinte sombre et un peu macabre de la narration. Sans rentrer dans le détail, la jeune Yui, écolière de son état, écrit dans son journal la mort de son chien survenue la veille. Attristée, elle se rend dans la montagne pour l'enterrer. Le lendemain, Haru, sa meilleure amie, vient la chercher chez elle pour aller voir les feux d'artifices. À la lumière des éclats incandescents, dans le tumulte des explosions, Haru rappelle à Yui que c'est la dernière fois qu'elles pourront assister ensemble à ce genre de festivités ; en effet, bien malgré elle, Haru déménage. Cette dernière déclare à brûle-pourpoint qu'elle ne veut pas quitter la ville, et qu'elle souhaite rester avec son amie pour toujours ; Yui n'a que trop conscience que ces vœux enfantins ne se réaliseront pas. Son chien est parti, sa meilleure amie s'apprête à faire de même... Avec ce qui lui reste de volonté, elle se tourne vers les feux pour profiter du spectacle éphémère. La position de Haru, restée en retrait, trahit avec force le profond déchirement qui l'habite.

Le bouquet final brille et résonne avant de laisser place à la nuit noire. Il est temps de redescendre de la montagne. Au milieu du trajet, Haru entend un son étrange, comme si quelqu'un l'appelait. Yui, la plus courageuse des deux amies, et celle qui porte la lampe de poche, lui conseille de se cacher pendant qu'elle va investiguer. De longues minutes passent, et Yui ne revient pas. S'inquiétant, Haru se décide à aller la chercher. Quelques pas dans la montagne plus loin, Haru trouve la lampe de poche, allumée, gisant au sol.

Contenu du jeu

C'est au milieu de la montagne, enserrée par les ténèbres, que vous prenez le contrôle de Haru pour la première fois. L'objectif principal du jeu est de retrouver votre amie égarée, tout en cherchant à comprendre ce qui s'est passé. À cette fin, dix chapitres vous permettront de fouiller la ville à sa recherche, dans des endroits assez variés comme la bibliothèque, la forêt ou encore les égouts pour ne donner que quelques exemples. Au début de certains chapitres, le point de vue changera puisque vous aurez brièvement l'occasion d'incarner Yui afin qu'elle comprenne, de son côté, ce qui est arrivé.

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Le jeu se déroule sur une nuit, pendant laquelle vous ne rencontrerez personne d'autre que les deux amies. Enfin, personne d'humain... puisque les rues sont truffées de fantômes en tout genre sortant essentiellement du bestiaire folklorique japonais. Et pour progresser il faudra les éviter car le moindre contact avec l'un d'eux se termine inévitablement par une effusion de sang à l'écran, en votre défaveur. Le premier indicateur d'une présence ennemie est la fréquence de votre pouls. Si celui-ci se fait entendre, il y a des raisons de ne pas être serein. Ensuite le cône de lumière de votre lampe de poche, et celui des réverbères, révèlent la présence des fantômes. C'est souvent le seul moyen de connaître leur position, afin de les identifier et de savoir comment les éviter. La plupart du temps, pour esquiver les fantômes, il suffira de courir, mais rien n'est jamais aussi simple. Vous n'êtes pas non plus à l'abri que l'un d'entre eux apparaissent devant votre nez, juste à temps pour que vous ne puissiez pas l'éviter si vous ne vous y attendez pas.

Les objets servant à votre défense ou à votre protection devront être trouvés dans l’environnement, par terre ou dans les poubelles. Le jeu laisse ainsi place à une part d'exploration de plus en plus grande pour découvrir la ville à mesure que les chemins s'ouvrent. Ce travail de reconnaissance du terrain permet de compléter votre carte, initialement vide, et de récupérer des pièces de monnaie afin d'avoir de quoi faire une offrande aux statues Jizō dans le but de sauvegarder. C'est aussi l'occasion d'acquérir des bibelots de toute nature. Souvent inutiles, ils rempliront votre liste des objets de collections et trouveront parfois le moyen de décorer la chambre de Haru, ou plus exactement son musée des horreurs... Comptez une petite dizaine d'heures pour boucler simplement l'histoire et un peu moins d'une quinzaine si vous vous prenez à l'exploration et vous attelez à la récupération de tous les objets de collection, avec un guide sous les yeux.

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L'arsenal de votre écolière fait dans la démesure : cailloux, avions en papier et lucioles, rien que ça ! La seule arme vraiment offensive, qui pourra éliminer quelques très rares fantômes, s'avère être les cailloux. Son utilisation plus régulière, comme celle des deux autres objets, sera pour distraire les incarnations ectoplasmiques. Lancez un avion en papier pour détourner l'attention d'un boucher et ainsi passer tranquillement, si tant est que l'on puisse avoir l'esprit tranquille en entendant l'un d'entre eux. Il existe également des cachettes qui permettent de vous abriter lorsqu'un fantôme vous poursuit. Certains vous oublient assez vite et retournent à leur position initiale, vous laissant alors la voie libre lorsque vous sortez de derrière votre buisson. Le sac poubelle permet de transporter votre propre cachette, mais il est à utiliser avec discernement car son usage est unique. Il faudra en récupérer un autre si vous voulez un nouvel abri transportable. Si par l’appellation survival horror on entend « survivre à l'horreur », alors Yomawari: Midnight Shadows s'inscrit parfaitement dans cette catégorie de jeu.

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Note : 4/5

Aspect technique du jeu

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Une certaine dualité transparaît dans la recette graphique en deux dimensions du jeu ; le design des deux écolières, sensiblement mignon et attendrissant, est accolé à un environnement morne parsemé d'éléments d'horreur cristallisés dans les nombreuses menaces ectoplasmiques, avec un aspect parfois vraiment dérangeant. Cette dichotomie entre le personnage principal, toujours au centre de l'écran, et le monde qui l'entoure se poursuit quelque peu dans les jeux de lumière et les couleurs. En effet alors que la nature ou les constructions humaines baignent majoritairement dans l'obscurité avec des nuances de marron, d'ocre, de vert foncé et de noir, Haru se tient dans la lumière avec son sac à dos rose bonbon et son nœud bleu électrique dans les cheveux. Ce décalage de genre met en perspective celui qui réside entre l'innocence d'une fillette et la brutalité du monde extérieur. Il crée, par la même occasion, une profonde empathie pour la protagoniste ; le joueur est autant perdu qu'elle, au point tel qu'il avancera parfois à petits pas prudents de peur de découvrir trop vite les nouvelles fourberies ou pièges macabres qui attendent dans l'obscurité.

Les animations renforcent l'attachement envers Haru notamment lorsque que l'on est témoin de sa stupéfaction ou de sa tristesse, les yeux écarquillés, la tête baissée, ou encore lorsqu'elle s’assoit avant de s'assoupir. Les petites gouttes de sueur qui apparaissent lorsqu'elle court avec sa jauge d'endurance vide et qui indiquent qu'elle a eu chaud, souvent au sens propre comme au figuré, achèvent de peindre un graphisme soigné.

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Pratiquement dépourvue de piste musicale, l'ambiance sonore n'en est pas moins efficace et prenante. Les bruitages rattachent chaque action à l'instant présent et renforcent l’atmosphère angoissante, voire oppressante du titre. Le grésillement des candélabres diffusant leur lumière et les douces stridulations des grillons accompagneront pratiquement chaque passage en extérieur. Le son de vos pas s'accordera avec le sol que vous foulerez, plus feutré sur la terre et les feuilles et plus résonnant dans les égouts. Mais la composante la plus intéressante reste celle des battements de votre cœur qui se font entendre, de plus en plus fort et de plus en plus vite, à mesure que vous approchez d'un fantôme. Cela s'accompagne concomitamment d'une réduction de votre endurance ; plus vous serez proche de l'horreur, moins longtemps vous pourrez courir pour lui échapper. Et lorsque la jauge d'endurance est vide, la vitesse de course est réduite. Une mécanique intéressante et habillement mise en œuvre. Si les bruitages suffisent dans les moments actifs, les scènes narratives, un peu émouvantes, auraient tout de même gagné en épaisseur avec un léger support musical.

Le texte du jeu, intégralement en anglais, est facilement compréhensible dans la mesure où il met en scène deux écolières. Aucun doublage n'est proposé, mais cet état ne constitue pas nécessairement une faiblesse tant il est souvent compliqué d'avoir des voix d'enfants supportables ou convaincantes. En l’occurrence, cela apporte au contraire un ton plus adulte au discours proposé par le titre.

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Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

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Avec cette ambiance toute singulière propre au titre ou à la série, le charme opère. Dans un tel écrin, démêler les fils d'une histoire touchante évoquant parfois des sujets difficiles éveille un intérêt presque constant. Par exemple, après l'enterrement du chien de Yui dans le prologue, il s'ensuit une scène relativement glauque qui sera source de réflexion, ou de méditation, tout au long du jeu. Parcourir l'environnement, contempler les différentes idées retorses des développeurs et trouver avec quel objet éviter efficacement les spectres sont autant d'éléments qui s'inscrivent également dans l'intérêt fort de la découverte du jeu, d'autant plus qu'il est assez avare en indication.

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Une certaine frustration pourra naître lorsque le chemin sera bloqué par un fantôme et qu'il faudra alors faire un détour pour se rendre dans la rue désirée. De même, on désespérera de mourir à de nombreuses reprises au même endroit à cause d'un ennemi trop rapide ou difficilement évitable alors qu'on est préparé à son apparition. On pensera alors à sauvegarder un peu plus près du lieu de l'échec, tout en appréciant que la mort ne prête à aucune conséquence négative. C'est le concept de la mort en un coup qu'il faudrait remettre en cause, concept bien ennuyeux contre certains boss pour lesquels il faudra d'abord comprendre comment s'en débarrasser. Mais à bien y réfléchir, cette mécanique empêche le titre d'être trop facile et justifie l'aspect de survie. Cet aspect ne peut donc être véritablement retenu contre le jeu.

Lors de ma première partie, un bug est survenu pendant le premier chapitre. Dans la panique, j'ai bêtement contourné un fantôme massif alors que le jeu prévoyait que je me cachasse dans le buisson placé là exprès. Il était alors impossible de déclencher la fin du chapitre. Rien de très dommageable au vu de mon avancée et la suite s'est déroulée sans accroc.

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La rejouabilité des aventures de Haru et de Yui est assez faible pour ne pas écrire inexistante. Mais la fin du jeu ne signe pas la fin de l'exploration. En effet, de nouveaux éléments apparaissent à la suite de l'histoire. Rien qui ne viendra bouleverser le fonctionnement du jeu ou sa durée de vie puisqu'il s'agit uniquement de pouvoir récupérer de nouveaux objets de collections pour votre inventaire et pour décorer votre chambre-musée. Les nouvelles quêtes disponibles, qu'il faudra au préalable trouver, sont assez variées et bienvenues afin de développer un peu plus cet univers et s'y plonger plus longuement.

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Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

La liste des trophées de Yomawari: Midnight Shadows est assez bien construite dans la mesure où elle demandera de découvrir tout ce que le jeu peut offrir. La fin de chaque chapitre de l'histoire libérera un trophée de même que l'accumulation des morts. L'une des récompenses dorée consiste d'ailleurs à expérimenter une fin violente quatre-vingt fois. Comme quoi, le titre prend acte du fait qu'il est sadique et conçu pour vous voir décéder souvent.

Un autre aspect de la liste concerne la récolte des objets. C'est bien simple, il faudra récupérer les cent quarante objets du jeu pour acquérir les trophées en or associés, dont l'un concerne le goût tout particulier de Haru pour la décoration de sa chambre. Cela peut s'apparenter à une purge pour certains, mais la plupart des objets qu'il restera à récupérer, si vous avez fait un peu d'exploration, ont une mis en scène particulière, diversifiant l'expérience. Ils participeront à développer un peu plus la profondeur et la richesse de l'univers, et si vous l'appréciez, vous en redemanderez presque.

Viennent enfin les trophées contextuels qui, comme tous les autres, ne peuvent être manqués. À titre d'exemple, il faudra lire cinq panneaux d'affichage, jouer à la rebelle en filant cinq coups d'pied dans les canettes qui traînent au sol, lancer trente avions en papier, promener un chien pendant dix minutes ou encore caresser dix chats, de quoi tomber en pâmoison devant les animations.

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Note : 5/5

Conclusion

Emprunt d'une atmosphère tout à fait particulière avec un design qui charme tout autant qu'il horrifie, Yomawari: Midnight Shadows est une petit perle dans le microcosme des survival horror. Avec un prix d'entrée assez modeste (30 €) et une liste de trophées accessible, il serait dommage de passer à côté des aventures de Yui et Haru surtout pour les amateurs du genre.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux curieux, Aux chasseurs de trophées/platine facile

Kyp-chan (Kyp-chan)

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