The Park

ps4

1
2
11
6
-

Infos complémentaires

+ -
Date de sortie : 03/05/2016
Genre(s) : Action , Survival-Horror
Territoire(s) : FRANCE

175 joueurs possèdent ce jeu
14 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

100% par : 138 joueurs (79 %)


Note des joueurs :
3/5 - 8 notes

Note des 100% :
3.7/5 - 7 notes

Test rédigé par Pelotedeneige le 18-05-2016 - Modifié le 07-12-2016


Introduction

"Vous êtes marié, comme moi. Vous savez que la monstruosité peut prendre des formes très diverses." - Léodagan de Carmélide

Après avoir fait ses armes dans l'univers des MMO avec les titres Age of Conan: Hyborian Adventures et le plus récent The Secret World, plutôt bien accueilli par la critique, Funcom décide d'investir un genre nouveau pour lui : le jeu d'action horrifique à la première personne à dimension psychologique. The Park, spin-off de leur dernière production, comptait bien capitaliser sur cette bonne réception pour s'imposer sur le devant de la scène parmi de nombreux concurrents parfois malicieusement imaginatifs ou capables de sublimer la catégorie. Malheureusement pour le soft, vous allez vite vous apercevoir qu'il échoue dans ses objectifs, presque à tous les niveaux. Déclinaison d'une version Steam auparavant sortie en octobre 2015, le jeu ne bénéfice d'aucune traduction.

Lorraine, mère veuve et célibataire, s'apprête à quitter le parc d'attraction d'Atlantic Island avec son fils, Callum, tandis que ses portes se ferment doucement. Lorsque le petit garçon s'aperçoit de l'absence de son ours en peluche, celui-ci échappe un instant au regard de sa mère et se précipite à nouveau dans l'enceinte du lieu de divertissement. Partie à la recherche de son enfant, Lorraine va se retrouver enfermée dans le centre de loisir qui change subitement d'apparence. Bienvenue en enfer, dans tous les sens du terme.

Contenu du jeu

Paye ton ticket

Difficile de broder dans le cas de The Park tant le contenu se veut rachitique. Le titre ne propose en effet que de dérouler une histoire dont la durée de vie dépasse à peine l’heure et demie de jeu sans rien proposer à côté. La rejouabilité s’avère d’autant plus inexistante que le mystère auréolant le lieu se clarifie extrêmement vite, rendant ainsi toute seconde lecture superflue. Aucun collectible ne vient donner ne serait-ce qu’un peu de corps à l’ensemble et les seuls éléments un tant soit peu attractifs car offrant un brin de lecture nous détourne de tout intérêt à leur égard pour des raisons explicitées plus bas.

Au regard de son prix qui tutoie les quinze euros, autant dire que la production ne nous rassasie même pas un peu. Certes, un tarif ne doit pas forcément refléter le temps que l’on est amené à passer sur un loisir mais aussi le plaisir ressenti. Malheureusement, vous allez le voir, ni l’un ni l’autre ne sont au rendez-vous. Notons que le Store se montre suffisamment honnête pour faire clairement état de cette courte durée (bien qu’un poil gonflée). Il ne manquerait plus que l’on nous berne sur cet aspect.
Note : 1/5

Aspect technique du jeu

La maison des horreurs

Le soft ne brille malheureusement pas par sa technique non plus. Les visages et les personnages affichent globalement une modélisation assez grossière qui nous soulage de ne les voir que sporadiquement. Un constat identique pour les décors même si cela se perçoit moins dans la mesure où l’obscurité fait office de cache-misère naturel. Les intérieurs s’en sortent un peu mieux sans que cela ne soit l’extase visuelle pour autant. Globalement, on déplore la qualité des textures, sales, accompagnées de clipping quasi-omniprésent avec une végétation et autres rocailles qui apparaissent au fur et à mesure que l’on avance. Dès lors, au regard de ces faiblesses, on peine à comprendre pourquoi le premier écran de chargement peine autant à disparaître. On pourra toujours se réfugier derrière la nature indépendante du studio à l’œuvre sans que cela ne fasse figure de véritable argument lorsque l’on voit le résultat d’autres structures comme The Chinese Room, par exemple.

La partie sonore vient un peu relever tout ça. Les compositions s’avèrent de bonne facture de même que la spatialisation des différents bruits est plutôt bien gérée … à condition de jouer avec un casque (conseillé au démarrage) car la perception se ressent moins via écran (bien que présente). Oiseaux qui s’envolent, petits éboulis, on tend à détourner le regard pour l’orienter vers ces sonorités évanescentes. Outre quelques paroles, correctement doublées d’ailleurs, ou bruitages restitués à l’endroit approprié, cette posture permet de profiter un peu mieux de la seule proposition de gameplay présente : la voix de Lorraine qui, par écho, permet de s’orienter ou de mettre en valeur de possibles interactions. Une mécanique qui, vous le verrez plus tard, ne s’utilise plus passée la première découverte.
Note : 2/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Nigaud Land

Le plaisir de jouer se révèle quasi nul et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le nœud de l’intrigue se dénoue très rapidement. Il suffit d’un monologue pour presque tout comprendre sur la nature du parc et ce qui s’y déroule. Nul besoin de s’appeler Sherlock Holmes ou de montrer une passion démesurée pour les polars. La première déduction survient extrêmement tôt et il suffira d’un indice supplémentaire pour se faire une opinion ferme et définitive. Le reste de l’expérience ne viendra que confirmer ce que vous aviez deviné auparavant. Dès lors, l’intérêt de toute progression se perd et l’ennui prend le dessus, une sensation exacerbée par d’autres problèmes tout aussi fondamentaux.

Même si l’on décèle ce qu’il se passe dans le lieu de divertissement, il n’est pas inintéressant de prendre le temps de ramasser certains objets afin de les lire et de bénéficier d’un peu plus de contexte. Bien que l’on n’apprenne rien de nouveau, certains documents vont donner du relief aux personnages, présents ou non, en mettant en lumière, par exemple, des informations relatives à leur passé. Malheureusement, en plus de ne bénéficier d’aucune traduction, on constate que les développeurs n’ont même pas pris la peine d’incruster le texte desdites feuilles de papier, ce qui oblige à tout lire sur l’original. Un travail fastidieux complexifié par la petitesse de certains caractères. Même si vous disposez d’une large diagonale d’écran (c’est notre cas), il va vous falloir plisser des yeux ou y coller votre nez dessus pour déchiffrer les écrits. Lorsque quelques lignes s’affichent, l’effort peut être fourni. Mais quand l’écriture s’étale sur plus d’une vingtaine, on abandonne immédiatement, autant la lecture que la chasse à proprement parler puisque le problème tend à se répéter.

Prenons également le temps d’accorder quelques mots au level design, inexistant dans le cas présent. Le jeu se veut incroyablement dirigiste et, de par son inaptitude à offrir des zones explorables à notre guise, rend toute utilisation de la voix de la mère caduque. A quoi bon hurler le nom du petit Callum pour se repérer comme on vociférerait bon nombre de « Jason ?! » dans Heavy Rain puisqu’un seul et unique chemin s’offre à nous durant la totalité du parcours. Comment tuer dans l’œuf le peu de gameplay qui a été inséré. Les lieux s’enchaînent presque sous la contrainte avec un classicisme confondant. Une bien belle erreur car errer au beau milieu de multiples embranchements n’aurait fait qu’accroître la tension et le besoin de retrouver sa progéniture à tout prix. Au lieu de cela, on avance sans aucune pression.

Et que dire de la direction artistique fadasse, tellement peu inspirée qu’elle s’avère incapable d’insuffler du caractère à ce parc d’attraction. Car l’environnement aurait pu faire figure de protagoniste à part entière pour peu qu’on prenne le temps de lui donner une identité propre. Au lieu de cela, les artisans se contentent de proposer des manèges sans saveur, d’une banalité déprimante. Auto-tamponneuses, grand huit, pieuvre n’apparaissent pesants que pour leur côté délabré et non horrifique à proprement parler. Leur donner un aspect un minimum effrayant à travers leur apparence, d’éventuelles ombres, quelques éléments suggestifs ne semblait pas hors de portée. Mais comme tout ce que l’on perçoit dans cette section, l’impression que le travail a été réalisé par-dessus la jambe se veut incroyablement présente.

Train fantoche

Nous vous dirions bien que tout n’est pas à jeter là-dedans mais l’on se plie à l’exercice en se contraignant à chercher une parcelle de positif dans un tel gâchis. Car oui, bien que l’équipe de développement passe à côté de son sujet, on ne peut s’empêcher d’entrevoir un semblant de potentiel. L’utilisation de la symbolique, par exemple, apporte un enrobage un peu moins bancal avec la sensation que quelques efforts ont été consentis. Que ce soit l’utilisation du conte Hansel & Gretel, un reflet astucieux dans un miroir ou les divers poupons (pour ne citer que cela) que l’on peut trouver vers la fin d’aventure, l’imagerie et la suggestion contribuent un peu à ramener nos yeux et notre esprit vers l’écran. Cependant, cette étincelle à la lueur bien trop faible survient au sein d’un aboutissement qui traîne en longueur en s’inscrivant dans une boucle, bien pensée au départ, mais finalement indigeste car bien trop répétitive, malgré les variations apportées.

Dans la même veine, on notera au moins trois (car on peut les compter sur les doigts d’une seule main) jumpscares efficaces accompagnés de brefs moments de frissons de temps à autre. Le reste ne fonctionne absolument pas. Soit parce que la mise en place paraît tellement convenue ou parce que l’immersion a été coupée depuis un moment déjà pour les raisons mentionnées. Nul doute que les joueurs de productions telles que Layers of Fear ou Until Dawn toussoteront d’ennui ou montreront quelques marques de consternation selon leur degré d’exigence. Et ce n’est pas le méchant de l’histoire qui y changera quelque chose, pas effrayant pour un sou et dont on connaît la véritable nature.
Note : 1/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

A la sauce Park

La chasse aux trophées se déroule avec la même nonchalance affichée en parcourant le jeu. La plupart des breloques ne peut être manquée car liée à l’histoire et corrélée à votre montée dans les diverses attractions semées sur votre chemin tels des petits cailloux. On les engrange donc sans peine avec la médaille dorée en bout de course. Aucune pression, aucune angoisse, aucun amusement. Seules quatre d’entre elles nécessitent une action un peu spécifique (ramasser/interagir avec un objet, regarder dans une certaine direction) et ne prennent en aucun cas la forme d’une corvée même en cas de loupé. En effet, même si cela demande de reprendre depuis le début (comment voulez-vous inclure un chapitrage là-dedans), le temps à y consacrer ne se compte heureusement pas en heures.

Bien sûr, pour tout chasseur en quête de breloques en vue de parfaire ou étoffer sa trophycard, et qui peut se permettre de dépenser sans compter, The Park ferait presque figure de choix judicieux tant son contenu maigrelet leur offrira une amélioration de leur palmarès à moindre effort. Qu'ils n'escomptent toutefois pas y prendre quelque plaisir si ce n'est celui des sonorités liées à l'obtention de ces coupes virtuelles.

On félicitera Funcom pour l’implémentation d’une récompense demandant de quitter les lieux dès le commencement, depuis le parking, une attitude que l’on aurait dû adopter immédiatement tant le secteur n’a rien à nous proposer. Quand on vous disait que la symbolique était le meilleur élément de The Park.
Note : 2/5

Conclusion

Durée de vie consternante engoncée dans un environnement plus triste, laid et terne qu'effrayant et ne disposant d'aucun caractère, The Park ne parvient même pas à susciter un semblant d'entrain avec sa liste de trophées aussi convenue que son scénario sans intérêt. En posture de dilettante, Funcom en oublie la première syllabe de son nom en proposant un titre sans saveur aux finitions plus que douteuses. A ne se procurer qu'à un tarif proche de la gratuité.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
6
Je recommande ce jeu : À personne

Pelotedeneige (Pelotedeneige)

442
2556
4506
10513