Styx : Shards of Darkness

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 14/03/2017
Genre(s) : Action , Infiltration
Territoire(s) : FRANCE

791 joueurs possèdent ce jeu
38 trophées au total
0 trophée online
3 trophées cachés

Platiné par : 233 joueurs (29 %)

100% par : 233 joueurs (29 %)


Note des joueurs :
4.3/5 - 23 notes

Note des platineurs :
4.2/5 - 14 notes

Test rédigé par matrobymat le 05-02-2018 - Modifié le 05-02-2018

Introduction

Il aura fallu attendre presque 3 ans avant de pouvoir contrôler à nouveau notre petit gobelin vert préféré. Presque unanimement salué par la critique à sa sortie, Styx : Master of Shadows était pourtant passé relativement inaperçu, avant de faire partie de l'offre des jeux gratuits du PS + en juillet 2015. Sans pour autant devenir d'un coup une énorme vente, le jeu de Cyanide avait tout de même réussi à faire valoir ses atouts en terme d'infiltration et de level-design, pour le plus grand plaisir des fans du genre, dont je fais partie. Les développeurs reviennent donc avec une nouvelle mouture, grandement inspirée du premier jeu et de ses qualités indéniables. Simple copie, ou véritable suite méliorative ? La réponse dans ce test.

Contenu du jeu

L'aventure commencera à Thoben, une ville malfamée grouillante de mercenaires et de soldats. Notre petit bonhomme vert devra, au cours du prologue servant de tutoriel, voler la solde de différents soldats. Une fois ceci fait, la première mission aura pour but d'échanger le butin avec l'un de nos contacts. Bien sur, l'affaire ne se passera pas comme prévu, et la suite du jeu consistera en une bonne vieille vengeance ... et plus si affinité, car dans sa quête de représailles, notre gobelin fera des découvertes qui le dépassent. Le scénario n'est pas des plus original, mais il a le mérite d'exister, d'être cohérent, et de servir une histoire qui tient la route.

Le jeu est découpé en neuf missions (en plus du prologue), elles-mêmes découpées en deux, voire trois parties chacune. La durée de vie est plutôt bonne pour le genre, si vous prenez la peine de vous occuper des missions secondaires et des quelques collectibles à récolter (comptez une vingtaine d'heures pour remplir la plupart des objectifs du platine). Si cela ne vous intéresse pas, et que vous souhaitez juste foncer vers l'objectif principal de la mission, dans ce cas vous ressentirez certainement un sentiment de trop peu à la fin de votre aventure.

Pour parcourir les maps des différents niveaux, notre héros devra se fondre dans l'obscurité. En effet, toujours aussi peu à l'aise en combat singulier, notre gobelin pourra éventuellement défaire un ennemi isolé qu'il aura alerté, mais s'il y en a plusieurs, c'est la mort assurée. Les ennemis ont, de plus, la très bonne manie d'alerter leurs compères dès qu'ils vous aperçoivent. Il faudra donc s'infiltrer, et utiliser pour cela la verticalité toujours aussi impressionnante des lieux. Le level-design est vraiment bon, regorgeant de raccourcis, de passages secrets, de petits endroits où se faufiler. C'est du grand art, et les moyens d'atteindre sa cible son nombreux et ne seront limités que par votre imagination.

Par rapport au premier épisode, deux nouveaux types d'ennemis ont fait leur apparition : des espèces de grosses abeilles qui vous lanceront du venin à distance si elles vous aperçoivent, et surtout, les nains, qui ont un odorat fort développé et qui sentiront votre odeur, même si vous êtes cachés à leur vue. Dès que vous vous approcherez trop près d'eux, ils vous sentiront et n'auront de cesse que de vous traquer. Une très bonne idée.

Pour l'aider dans sa quête, Styx dispose toujours de capacités très utiles, comme l'invisibilité temporaire, ou la possibilité de créer un clone. Ces clones sont devenus bien plus utiles qu'auparavant, puisqu'ils peuvent maintenant vous sauver la vie si vous mourrez (Styx prend automatiquement la place de son clone) et notre héros peut directement se téléporter à la place du sien. Cela décuple les possibilités d'infiltration, en plus de simplement utiliser ces avatars pour détourner l'attention des gardes.

Pour utiliser ces capacités, Styx devra bien sur consommer de l'ambre, qu'il trouvera dans les niveaux, ou qu'il pourra fabriquer. En effet, dans Shards of darkness, le craft est maintenant implémenté. Tout au long des niveaux, vous pourrez collecter des ressources, et les utiliser pour créer des fioles, des potions, des objets, des pièges etc... Un très bon ajout, qui vous poussera à visiter les niveaux en profondeur, et qui décuplera encore vos possibilités d'infiltration.

Autre nouveauté, l'arbre de compétences. Composante RPG ajoutée à cet opus (dans le premier il était déjà possible de débloquer de nouvelles compétences, mais pas sous forme d'arbre, puisque aucune compétence n'était liée à l'obtention d'une autre), la complétion des missions et des objectifs secondaires vous apporte des points, que vous pourrez dépenser pour acheter de nouvelles capacités ou améliorer vos capacités existantes. Les dernières compétences de chaque branche de l'arbre seront, en plus d'être onéreuse en Xp, soumise à la possession d'un nouvel item : le quartz. Ces morceaux de quartz seront parfois l'objet de missions secondaires pendant les niveaux (et donc indiqués sur votre radar) et parfois pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il sont fortement gardés et qu'il faudra ruser pour s'en emparer.

Niveau contenu, Shards of Darkness reprend donc les bases du premier opus, en les enrichissant et en les améliorant. Bien sûr, tout ceci n'est vrai que si vous souhaitez compléter le jeu à fond. Il est tout à fait possible de ne s'occuper que des missions principales, sans se soucier de quoi que ce soit d'autre, et si c'est votre façon de jouer, dans ce cas, vous pouvez retirer deux ou trois points à la note de cette section.
Note : 5/5

Aspect technique du jeu

Techniquement, on sent qu'un gros travail a été fourni depuis le premier épisode. Les graphismes sont plus beaux, plus fins. Les cinématiques sont bien plus jolies, les personnages plus travaillés et aboutis. En extérieur, la profondeur de champ est respectable, même si un léger flou se fait sentir au loin. Nous ne sommes pas sur des graphismes AAA, mais le job est fait, et plutôt bien fait. Le seul reproche que je pourrais apporter aux graphismes, c'est qu'ils sont bien trop sombres par défaut. S'il s'agit bien évidemment d'un jeu d'infiltration où il est logique qu'une certaine pénombre puisse opérer, à certains moments, c'est vraiment la nuit noire et il est impossible de se repérer, même en utilisant la "vision d'aigle" de notre gobelin. J'ai personnellement dû augmenter de beaucoup le gamma dans les options graphiques. C'est un détail, mais tout de même.

Côté sonore, rien ne va mal, mais rien ne restera dans les mémoires. La prestation fournie est propre, mais sans coup d'éclat. La plupart du temps, la musique s'efface, totalement ou presque. Les bruitages sont corrects, et la VO de Styx est plutôt bonne, servant assez bien l'humour très grinçant du personnage principal.

Au niveau du gameplay, rares sont les améliorations qui ont été apportées par rapport au premier opus. Il semble tout de même que les plaintes des joueurs aient été écoutées puisque Styx répond désormais bien mieux lorsqu'il s'agit de se laisser tomber d'une corniche en agrippant le rebord de celle-ci. Là où Styx devait auparavant marcher au ralenti afin de se laisser tomber, aujourd'hui il suffit d'appuyer sur R2 pour agripper (quasiment à chaque coup) le rebord. La fonctionnalité n'est pas encore parfaite puisque cette même touche R2 est utilisée pour se coller à un mur. Cela peut engendrer des situations cocasses lorsque vous vous trouvez sur un rebord, le dos à un mur, et que vous essayez de descendre. Styx ne sait alors pas s'il doit se coller au mur, ou se préparer à s'agripper lors de sa chute. Bref, il y a un gros mieux, mais il est encore possible d'améliorer la chose.

Pour le reste, le personnage répond parfaitement et fait toujours ce que l'on attend de lui. La roue des compétences est claire et accessible, le raccourci vers le menu de consommation de potion est lui aussi parfait. Rien à redire. La sauvegarde rapide fonctionne à merveille, et seul le premier chargement d'un niveau est long (bien long même), les suivants étant tout à fait acceptables.

Comme je le disais plus haut, l'intelligence des ennemis est plutôt bonne. Entre les ennemis qui ont une ouïe sur-développée, ou ceux qui disposent de l'odorat d'un chien des douanes, vous aurez fort à faire pour éviter les détections. Une fois repéré, ceux-ci ne lâchent pas l'affaire trop rapidement, et se regroupent généralement pour vous abattre. Du bon travail.

Si certaines petites choses sont encore perfectibles, un bon travail technique a été effectué sur ce deuxième jeu de la série. C'est toujours satisfaisant lorsque les remarques des joueurs sont prises en compte, et lorsque l'on constate une amélioration sensible, mais globale, du soft.
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Si vous aimez l'infiltration, la vraie, celle où la détection rime quasiment toujours avec la mort, et où la patience et l'observation seront vos armes principales, Styx Shards of Darkness est fait pour vous. Les niveaux sont pensés et créés dans ce but, afin que vous puissiez trouver une multitude de chemins détournés pour atteindre votre cible. Le level-design est excellent, et est totalement au service de l'infiltration. Corniches, points d'accroches aux murs, passages sous les tables, portes, fenêtres, toits, sous-terrain, tout y passe.

Les pouvoirs de notre héros augmentent encore le nombre de possibilités. Evidemment, l'invisibilité est le plus pratique d'entre eux, mais est très consommateur en ambre, et son utilisation est suffisamment bien dosée pour qu'elle ne puisse pas être trop fréquente. Il faudra plutôt trouver un moyen d'éviter les rondes, ou alors attirer les gardes avec un clone, mais surtout mettre à profit les innombrables cachettes qui fourmillent dans les niveaux. Plus le niveau de difficulté est élevé, et plus les sens (vue, ouïe et odorat) des ennemis sont développés, réduisant le timing de façon significative.

Parcourir les niveaux de Styx est un ravissement, mais malheureusement, comme pour le premier épisode, le plus gros problème en terme de plaisir à jouer (et surtout de plaisir à rejouer) et qu'au cours de l'aventure, nous parcourrons plusieurs fois ces mêmes niveaux. En effet, sur les 10 missions que compte le jeu, les lieux visités ne sont en fait que 5 ou 6. Bien sûr, lorsque vous re-visiterez un lieu déjà fréquenté, vous le ferez à un autre moment de la journée, et les tournées des gardes ne seront pas les mêmes, mais les lieux eux (ainsi que les passages que vous aurez découverts) seront identiques. Ce recyclage est très dommageable et on aurait aimé un peu plus d'originalité, un peu plus de voyage. Dommage.

Il aurait été intéressant, au moins, que les raccourcis et la structure même des lieux soient changés. Un éboulement qui bloque un passage, une porte ou une fenêtre qui ne sont pas dans le même état que la première fois, il existe quelques subterfuges qui auraient pu rendre la situation meilleure. De la même façon, il aurait été appréciable que la mécanique qui n'est présente qu'une seule fois dans le jeu soit utilisée bien plus souvent. En effet, durant la mission 3, vous devez trouver le corps d'un représentant d'une caste quelconque. Ce corps se trouve à un endroit différent à chaque mission. L'idée est excellente, et on se demande pourquoi pendant la mission 8 par exemple (où vous devez trouver trois bombes fabriquées par les nains), le principe n'a pas été reconduit. Cela aurait contribué à une meilleure rejouabilité.

Ne nous trompons pas toutefois, les niveaux sont suffisamment vastes et retors pour que vous ne sachiez pas vous rendre à votre destination en ligne droite. La première fois vous allez avoir du mal à vous y rendre, la deuxième fois vous aurez oublié par où vous étiez passé la première fois, mais vous vous y rendrez plus vite, et les fois suivantes, là, vous irez bien plus vite car vous connaîtrez la meilleure façon de vous y rendre. Le plaisir de découvrir les niveaux et les chemins possibles est très grand, il est juste dommage que les développeurs n'aient pas poussé la fourberie un peu plus loin.

Dans tous les cas, les situations présentes dans le jeu sont suffisamment variées pour ne pas lasser le joueur lors de sa partie. Certaines missions devront être faites sans équipement et d'autres devront être faites sans être détecté. Plus vous améliorerez vos compétences et vos équipements, et plus les possibilités qui s'offrent à vous seront décuplées, et plaisantes.

En résumé, le seul reproche que l'on puisse faire à Styx est sa relative faible quantité de lieux à explorer. Il est compréhensible, vu la complexité et la maestria du level-design des maps, que les développeurs n'en aient pas fait cinquante, mais tout de même, il aurait été assez aisé de modifier légèrement la structure des niveaux ou des missions pour que la pilule passe sans problème. Cependant, ne boudons pas notre plaisir, et reconnaissons l'excellent travail qui est fait pour que l'infiltration puisse être poussée à son paroxysme, pendant toute la durée du jeu, et de fort belle manière.
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

La course au platine de Styx Shards of Darkness est un presque sans faute. La plupart des trophées se gagneront naturellement, que ce soit pendant l'avancée dans l'histoire, ou en réalisant quelques actions spécifiques, qui ont le bon goût de ne pas être trop farfelues. Il s'agira par exemple simplement de consommer 25 fioles d'ambre, ou de réaliser 10 pickpockets sur des gardes. Comme vous pouvez le constater, ce sont des actions logiques pour ce genre de jeu, ou qui vous poussent à utiliser les pouvoirs de vos clones.

Il faudra, tout de même, orienter vos parties pour compléter quelques objectifs à long terme. Ces objectifs consistent à gagner, dans toutes les missions, les quatre insignes d'or existant dans le jeu. Ces insignes sont des récompenses qui vous seront attribuées en fonction de certaines actions dans les niveaux, et la couleur de ces récompenses est déterminée par votre performance.

Premier insigne : l'insigne voleur. Celui-ci vous demandera de collecter, dans chaque niveau, les vingt médailles présentes. Il n'y a pas de map dans Styx, donc il faudra fouiller les niveaux, en profondeur, pour les trouver. Par la suite, vous pourrez débloquer une compétences qui, en utilisant la vision d'aigle, fera apparaître à l'écran la position de ces insignes. Sans map comme je le disais, des points apparaissent, mais il n'y a aucun moyen de savoir si la médaille est éloignée de votre position ou pas. Au mieux ces points vous donnent une direction à suivre. Cela est tout de même plus intéressant que de se rendre bêtement à un point indiqué sur une carte.

Second insigne : l'insigne ombre. Il consistera à terminer un niveau sans se faire repérer, ni déclencher d'alerte (qui pourrait par exemple être déclenchée à cause de la découverte d'un corps). Oui, je vous le disais, il s'agit d'un vrai jeu d'infiltration, pas d'un Metal Gear. Les ennemis grouillent, mais comme vous pouvez user et abuser de la sauvegarde rapide, cela n'est pas plus compliqué que ça, mais montre bien l'orientation que les développeurs ont souhaité donner à leur jeu.

Troisième insigne : l'insigne clémence. Assez lié au précédent, il consistera, vous vous en doutez, à ne tuer aucun ennemi. Il est tout à fait possible de tuer un ennemi sans se faire repérer, mais ici il faudra donc garder les mains propres, et ne pas nettoyer les niveaux pour faciliter son avancée.

Dernier insigne : l'insigne célérité. Et voilà la récompense qui fâche, selon moi. Il s'agit bien sûr de speedruns, qui sont, selon moi, une aberration pour un jeu d'infiltration. C'était déjà le cas pour Styx premier du nom : il faudra ici rusher les niveaux, trouver les meilleurs passages pour remplir les objectifs, tout ceci en un minimum de temps. C'est illogique pour un jeu d'infiltration, qui nécessite par définition de la patience, de l'observation, et une préparation minutieuse de ses actions. Le timing étant serré, mais pas trop, il est très facile, en suivant des vidéos sur internet, de remplir ces objectifs, mais les vidéos seront presque obligatoires. Si vous voulez vous en passer, il vous faudra faire et refaire les niveaux, en cherchant toujours à améliorer votre temps. Cela sera sûrement lassant, et inintéressant.

Tous ces insignes (sauf le dernier) seront plaisants à décrocher, et confèrent au platine une vraie valeur "infiltration", mais vous pousseront tout de même à jouer chaque mission deux ou trois fois. La première fois, normalement, en décrochant l'insigne voleur, et éventuellement l'ombre et la clémence. Ces insignes là sont presque toujours incompatibles avec l'insigne célérité, puisqu'il n'est pas possible de collecter toutes les médailles dans le temps imparti.

Le dernier trophée qui devrait tomber, avant le platine, sera celui consistant à posséder toutes les améliorations des capacités. Pour pouvoir toutes les acheter, il faudra avoir tous les insignes, et également avoir rempli tous les objectifs secondaires présents dans les missions.

S'il n'y avait pas ces satanés speedruns qui viennent entacher l'histoire, le platine de Styx serait parfait. Il demande au joueur de jouer la carte de l'infiltration à fond, autant que de la découverte des niveaux et des pouvoirs de notre héros. Sans demander des actions idiotes ou farfelues, il fait découvrir au joueur la palette complète de ce qu'il est possible de faire dans le jeu. Du très bon boulot.
Note : 4/5

Conclusion

Cyanide a su mettre à profit les trois années qui séparent la sortie des deux jeux de la série. Tout a été amélioré, et ils n'ont absolument pas renié ce qui avait fait la qualité du premier titre. Il est étonnant que Styx ne soit pas plus connu que ça, tellement il est bien pensé, bien conçu, et plaisant à jouer. Éliminer ces maudits speedruns, éviter de repasser plusieurs fois par les mêmes lieux, et mettre un peu plus d'argent dans la communication pour faire connaitre leur jeu permettrait surement au studio français de tenir un hit en puissance.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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matrobymat (matrobymat)

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