Steep

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 02/12/2016
Genre(s) : Sport
Territoire(s) : FRANCE

7204 joueurs possèdent ce jeu
48 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché
3 DLC's

Platiné par : 870 joueurs (12 %)

100% par : 146 joueurs (2 %)


Note des joueurs :
4.2/5 - 71 notes

Note des platineurs :
4.4/5 - 47 notes

Test rédigé par Crocdeloup le 28-12-2016 - Modifié le 28-12-2016


Introduction

STEEP, c'est qui ?
Dans l’océan de requins où nage Ubisoft, STEEP se place comme le renouveau d’un genre carrément délaissé sur consoles Next-Gen. 100% Made in France, il est le premier jeu conçu intégralement par le studio d’Annecy. Comme pour asseoir ses revendications, il fut révélé à la toute fin de sa conférence lors de l’E3 de cette année 2016, qui marque au passage les 30 ans de la firme. Après une phase d’alpha et une bêta, il profite du froid ambiant pour ouvrir ses pistes naturelles au grand public le 2 décembre 2016.

STEEP, c’est quoi ?
Affiché sous des apparences floues, une fois la manette en mains le doute disparaît. STEEP se présente comme un jeu de simulation en monde ouvert, très axé sur le réalisme et prenant place dans les Alpes. Pour les amateurs de glisse sur neige vidéoludique, il est difficile, tant les attentes qui le concernent sont élevées, de ne pas vouloir le comparer à ses références personnelles. Et pourtant ce serait l’enfermer dans un cadre dont il marque d’emblée la ferme volonté de se passer.

Développé par une équipe de passionnés de la montagne, ce qui se ressent tout au long de l’aventure, STEEP souhaite placer le joueur dans la peau d’un véritable rider, un pari risqué aussi bien pour les amoureux des sports d'hiver que pour les initiés.

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Contenu du jeu

Ma liberté de rider

Commençons par quelques chiffres-clés : 7 sommets, 4 sports, 110 drop zones (= points de largage), 114 challenges apparentés à 6 catégories, et 149 points d’intérêts.

Si le tout se dessine agréablement sur le même tableau, la montagne comporte deux versants qui seront distingués pour plus de clarté : l’exploration et les challenges.

Une initiation bien ficelée explique le mode de tricks (les figures) et le principe du jeu : dévaler la montagne pour découvrir des points de largage en se baladant et en observant les environs avec ses lunettes Vuarnet glacier high-tech, ce qui débloque justement des challenges et des «histoires de la montagne».

Les premiers sont des compétitions se tenant majoritairement en pleine nature, et parfois plus orientées arcade (STEEP est loin d’être dénué de snowparks et autres constructions humaines) dont le résultat vous récompense d’une médaille de bronze, d’argent ou d’or.

Les deuxièmes sont plutôt des parcours de découverte vous amenant à résoudre les mystères des lieux, que ce soient les histoires loufoques qui s’y déroulent ou les défis imposés par l’esprit de chaque montagne explorée. Oui, dans STEEP, les bonhommes de neige et les montagnes communiquent avec le joueur.

Tout ceci permet d’engranger de l’expérience générale pour monter votre niveau, ce qui ouvre l’accès aux autres sommets. Il y a également six catégories qui nécessitent une prise d’expérience. Elles n’ont aucune incidence sur le gameplay et sont là pour définir votre façon de rider. Chaque catégorie possède un symbole et une couleur propre, la plus avancée s’affiche dans l’interface, et au-dessus de votre pseudo pour les autres joueurs. STEEP revendique clairement l’importance de choisir sa façon de jouer. Sachez néanmoins que pour nous autres chasseurs, il faudra tout faire pour parvenir à planter son drapeau au sommet du Mont Blanc. Mais ça, c’est une autre histoire, et une autre catégorie.

Si on ne peut pas créer son personnage, huit riders hautement personnalisables (vestimentairement parlant) viennent animer vos descentes. Pourvus d’une dose de charisme, chacun dispose d’un doublage et d’un geste signature différent. En effet la touche (croix) est entièrement dédiée à l’expression vocale et gestuelle de votre joie, permettant entre autres de ponctuer le frôlement catastrophique d’un rocher d’un « Wouhouuuu ».

Pour aborder cette densité de contenu bienvenue, une carte des lieux et quatre sports : le snowboard, les skis, la wingsuit et le parapente. Pour les deux premiers, une jauge d’endurance marquera votre capacité à glisser sur les parois rocheuses et autres revêtements délicats.

Un point sur cette carte, certes jolie et fidèle à l’idée de monde ouvert mais fortement handicapante quand il s’agit de l’utiliser en tant que telle. Cet unique outil de navigation et de chasse manque affreusement de praticité. Il y a tellement de contenu que la carte est trop chargée, et aucun filtre ne permet de cibler ses intérêts. Il est possible de se déplacer où l’on veut grâce à l’hélico mais il faut pour cela posséder des tickets, sauf au niveau maximal où l’option est illimitée.

Fort heureusement, le patch 1.02 sorti le 22 décembre, s’il ne modifie pas la map, ajoute dans le menu une page de progression qui permet de consulter et trier les nombreuses activités et de s’y rendre directement. Sans quoi cette catégorie pourtant très riche aurait perdu un point.

C'est dans la boîte !

STEEP se sert des tendances technologiques actuelles pour magnifier encore et toujours la montagne. Il est possible d’utiliser la caméra «GoPro» en appuyant sur la touche (L1), qui sert de vue à la première personne. Il est également possible de passer en vue «Exploration», qui dézoome et vous laisse le loisir de tourner la caméra pour admirer les environs.

À l’instar d’un véritable rider qui possède sa chaîne et partage ses descentes sur les réseaux sociaux, il est possible d’enregistrer le replay de ses propres rides et d’en faire de même. Cette option est particulièrement élaborée puisqu’elle permet de choisir son angle, son zoom, de couper les segments, etc. On peut également visionner les rides des meilleurs joueurs sur chaque challenge, de quoi éclairer le chemin à faire en plus des IA fantômes associées à chaque médaille.

[La neige c’est bien, à deux c’est mieux

STEEP requiert obligatoirement une connexion internet, ce qui n’en fait pas pour autant un jeu multijoueur mais plutôt un jeu coopératif en ligne. S’il est parfaitement envisageable de tracer sa route seul du début à la fin, il est aussi possible de créer un groupe puis de partir à l’aventure avec casque et micro. Sans ce dernier, il n’y a pas de véritable moyen de communication. Côté pratique, il est possible de se téléporter directement à l’emplacement des membres du groupe.

La montagne est vaste et donne matière à faire, et à ne pas faire selon l'envie.

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Note : 5/5

Aspect technique du jeu

Festival des sons et lumières

Il est facile de se perdre dans la contemplation des lieux tant ils sont agréables à regarder. Ce n’est pas une beauté technique à proprement parler puisque le jeu est loin d’être au top des performances de la machine, mais les panoramas omniprésents sont clairement à la hauteur sur l’échelle de l’esthétisme.

Si globalement une montagne reste une montagne, chaque sommet recèle des particularités physiques. Là où le premier disponible bénéficie d’un temps clair et dégagé, d’un flanc accessible et de dangers minimes, un autre est couvert de nuages gris, envahi de brouillard et parsemé de rochers attendant sagement toute arrivée trop hasardeuse. De quoi développer une préférence pour certains spots et apprécier les jeux d’ombre et de lumière.

L’heure de la journée est en ce sens modifiable, sans être exhaustive, de même que la météo depuis l’ajout du patch. C’est appréciable et novateur, mais on regrette que l’option ne soit pas davantage exploitée en permettant de faire des virées nocturnes quand bon nous semble pour profiter du soin accordé aux environs en toute occasion.

Les sons ambiants sont particulièrement réussis. Les bruits de pas dans la neige, le vent, le froissement des vêtements, les sensations sont saisissantes. On n’attend plus de la part de l’équipe qu’une exploration de la montagne en VR pour repousser la barre d’un cran.

Et parce qu’un vrai rider ne sort jamais sans sa playlist, STEEP propose une bande-son variée et adaptée. Elle aurait pu cependant composer avec quelques morceaux supplémentaires pour ne pas toucher à une certaine répétitivité dès lors qu’on s’attarde sur les lieux. Dommage qu’on ne puisse pas la couper sans se priver des bruits environnants. Les genres musicaux sont par ailleurs sélectionnables dans les options. C’est une manipulation fortement conseillée car elles ne cessent de redémarrer désagréablement dès lors qu’on relance un challenge.

Maman, j’ai coincé mes skis entre deux rochers

Parmi les points négatifs du titre, celui qui saute aux yeux est celui de la connexion internet obligatoire, et stable de surcroît. C’est rare mais il n’est pas improbable de se faire expulser du serveur.

De nombreux petits glitchs ont été corrigés avec le patch 1.02, il en reste quelques-uns qui demeurent mineurs. Exemple : réapparaître sur le toit du stand de départ ou devant un poteau (moins fréquent) quand on redémarre la course. Pour y remédier il suffit d’ouvrir et de fermer le menu.

Néanmoins, un bug majeur : les points d’intérêts. Quelques petits plaisantins disparaissent entre vos deux connexions, vous forçant à revenir à ces endroits pour compléter l’exploration.

Plus beau que performant.

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Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Le ride dans la peau

L’ambiance sonore et la beauté des lieux participent déjà grandement à l’immersion en montagne, mais c’est une multitude de détails imbriqués avec soin qui achèvent de rendre cette aventure réelle. La présence des sponsors accrue mais si essentielle à la vie des riders pro, des accessoires de personnalisation et même les marques de matériel et de vêtements parlent aux habitués des pentes enneigées. Même des enseignes locales (In Tartiflette We Trust) ont pu se glisser parmi leurs aînées, c’est dire l’attachement porté à la retranscription d’un monde bien vivant.

L’usage de la caméra GoPro est… renversant. Particulièrement réussi, il rend les descentes quasiment impossibles tant l’écran vacille ! Le frottement du micro contre les vêtements est bluffant et les heurts du corps contre la neige sont amplifiés. C’est une option qui ajoute pas mal de fun sur neige, une fois les déplacements et tricks bien maîtrisés, et surtout un immense plaisir lorsqu’on est dans les airs puisque l’interface s’évanouit complètement, pour laisser encore une fois la part belle à Miss Montagne.

Derrière ses airs de réalisme, qu’il ménage afin de garder un certain confort de jeu, STEEP surprend par son fun et son autodérision. Une personne prénommée John (Doe), qui s’impose visiblement comme votre agent, ne cessera de commenter vos aventures sans manquer de vous remonter les bretelles si votre score ne permet pas d’accéder au podium lors des défis. Rien de plus n’est dévoilé à son sujet et finalement ce n’est pas grave, cela prête à sourire, comme toutes les autres choses un peu inattendues et inexpliquées qui parsèment la montagne.

Les chutes sont particulièrement drôles. Réalistes dans le sens où le personnage se désarticule comme une vulgaire poupée, elles sont soulignées par des ralentis, une petite musique et des dessins humoristiques et colorés. Une des six catégories leur est d’ailleurs dédiée. Certes, lors des défis les plus ardus elles ne décrocheront pas un rictus mais le reste du temps, il y a de fortes chances que oui.

Attendez, je règle mon parachute.

Il y a ces petits riens qui cassent un peu le rythme dans STEEP. On s’y habitue, mais il semblerait que les développeurs ont tant voulu soigner la montagne qu’ils ont parfois oublié le côté pratique d’un jeu vidéo. Le problème de la carte des lieux se retrouve ici, mais il y en a d’autres.

En effet dès qu’on ouvre le menu en plein milieu d’une descente, le personnage est automatiquement téléporté à son point de chute ou au départ de la compétition choisie.

Niveau gameplay, les skis finissent souvent à l’envers, et ce n’est pas toujours pratique de les remettre droit. Il est aussi possible de se «coincer» dans certains endroits, entre deux rochers, dans un dénivelé enneigé, et l’impossibilité de tourner la caméra jointe au manque de vitesse devient handicapant. Si par malheur cela arrive en pleine compétition, c’est retour à la case départ. Ce sont des petits défauts dont on s’accommode et qui n’entachent pas l’expérience de jeu durablement tant ils sont rares, mais qui auraient pu être corrigés.

La montagne et moi, une histoire de longue date

Voici sans doute la particularité de STEEP : l’attachement et le plaisir se développent sur le long terme.

Il est au départ un peu difficile à prendre en mains. Si la maîtrise plus ou moins rapide du système de tricks dépendra de chacun, il faudra assurément un peu de temps pour identifier toutes les informations données par l’interface, extrêmement animée, et pour appréhender l’étendue du contenu. L’énergie nécessaire pour digérer tout cela laisse moins de place au fun, qui pourtant ne manque pas de pointer le bout de son nez dès lors qu’on avance.

De même, si on s’attarde sur le premier sommet dans le but de tout faire, les environs peuvent se révéler répétitifs et ennuyeux, alors qu’il suffit de changer de mont pour redynamiser l’avancée. À croire qu'on peut y jouer comme on veut, mais qu'il y a des pratiques meilleures que d'autres. Plus on touche à tout, plus le système accroche.

L’exemple idéal est sans doute celui du parapente, qui peut sembler inférieur à ses pairs. Son fonctionnement en compétition est assez retors puisqu’il faut en réalité être au plus proche des parois pour gagner en vitesse. C’est un principe mal expliqué qui gâche légèrement un potentiel pourtant bien existant.

Chaque sport apporte donc son lot d’intérêt. Si les skis et le snowboard s’alignent sur les mêmes défis, on s’aperçoit à force d’usage que les premiers sont plus maniables, et le second plus stable sur les surfaces glissantes.

Ainsi, c’est lorsqu’on a toutes les clés en mains que le jeu révèle son plein potentiel. Néanmoins, la progression sait rester très plaisante. Il faudra d’ailleurs autour d’une trentaine d’heures pour tout faire. Elles sont toutes agréables tant qu’on ne se demande pas ce qu’on fait là, car STEEP invite à glisser au fil de ses envies sans installer un objectif absolu, tout en offrant de quoi en instaurer un soi-même. Il manque toutefois ce petit quelque chose pour le rendre purement addictif. On y revient selon son bon vouloir, sans prise de tête et en étant assuré de passer un bon moment, mais sans cette envie brutale de se replonger dedans.

Une aventure pleine de fun où il manque un petit truc et deux trois retouches.

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Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

L’ascension commence…

Maintenant il est temps de s’attaquer aux trophées du jeu, au nombre de 30. Si cela peut sembler faible, c’est parce que la plupart rassemblent en réalité beaucoup de choses à faire pour une seule récompense. On aurait aimé plus d'actions spécifiques à réaliser, à l'image de Secoué comme une cloche, car il y a bien assez de matière et de potentiel pour. Le premier tiers des trophées se débloque sans même y penser, en tâtant à peu près toutes les mécaniques du jeu, comme si les développeurs souhaitaient nous remercier d’avoir essayé leur création, d’y avoir consacré un peu de notre temps. Mais ça bien sûr, ce n’est que le début.

Qui dit sport dit généralement compétition. Steep est bel et bien un jeu de sports extrêmes, et en cela, sa liste de trophées représente un vrai challenge, suffisamment dosé pour rester accessible. La difficulté des épreuves s’étale sur une si grande échelle que certaines seront une promenade de santé tandis que d’autres risquent de faire crisper quelques mâchoires. En effet les épreuves classées comme «difficiles» ne se positionnent pas sur un même degré. Elles vous forcent à prendre conscience de la jauge d’endurance et à être nettement plus précis dans vos actions. Rien d’insurmontable en somme, mais beaucoup de patience et de persévérance sont requises pour vaincre cette légère frustration qui rend le platine d’autant plus jouissif.

Je connais ma montagne sur le bout des doigts

Cette liste pousse donc à connaître et à jouer avec les limites du gameplay, mais pas seulement. La partie exploration n’est pas délaissée et demande également une bonne dose d’investissement puisqu’il faudra la compléter à 100% pour espérer devenir roi de la glisse. En effet, les histoires de montagnes, les drop zones et les points d’intérêt devront tous être débloqués. Heureusement, cette complétion s’imbrique dans celle des challenges et une fois ces derniers terminés, le sommet est déjà moins loin, et l’utilisation de l’hélicoptère rend nécessairement la pente moins ardue. Néanmoins les points d’intérêt sont sacrément nombreux et à l’ancienne il faudra s’armer de détermination et d’une feuille de notes. On regrette d’ailleurs à ce sujet le bug des points volatiles qui rallonge inutilement la chasse sans effrayer les avertis munis d’un bon guide de montagne.

Un platine jouissif, mais une chasse à parfaire.

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Note : 4/5

Conclusion

Comme la montagne et le rider, il faut à STEEP et son joueur un peu de temps pour s’apprivoiser et s’apprécier pleinement. Perfectible techniquement, il présente une identité fébrile mais plaisamment innovante. Il porte également la volonté de tracer sa propre route et de laisser chacun l’emprunter à sa façon. Jusqu’au bout du bout, le titre déborde d’une passion communicative, et on l’apprécie pour cela, comme un gâteau fait avec amour qu’on aurait aimé un peu plus cuit. Quoiqu’il en soit il remplit avec brio le cahier des charges d’un jeu de glisse enneigée et garantit sa dose de fun en solitaire ou à plusieurs.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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