Salt and Sanctuary

ps4

1
4
13
20
17
5

Infos complémentaires

+ -
Date de sortie : 15/03/2016
Genre(s) : Action , RPG, Plates-formes
Territoire(s) : FRANCE

688 joueurs possèdent ce jeu
38 trophées au total
0 trophée online
2 trophées cachés

Platiné par : 209 joueurs (30 %)

100% par : 209 joueurs (30 %)


Note des joueurs :
4.5/5 - 22 notes

Note des platineurs :
4.5/5 - 16 notes

Test rédigé par monsieurP_ le 07-09-2016 - Modifié le 08-12-2017


Introduction

Je suis resté plusieurs heures à dériver au large de cette île... Je ne suis pas encore sûr de comprendre ce qu'il m'arrive réellement mais j'ai vite réalisé que je n'étais pas le bienvenu ici. Tuer ou être tué, je dois me battre pour rester en vie... Après chaque combat, j'ai pris l'habitude de fouiller les corps afin de récupérer un peu d'or et de sel... Perdu entre sorciers et fanatiques religieux, entre morts-vivants et bandits, me réfugier dans un sanctuaire est devenu mon seul véritable moment de répit. Pourtant je n'ai pas le choix, je dois avancer... Jusqu'au prochain sanctuaire ou plus loin si possible... Avancer pour ne pas sombrer... J'ai rencontré une personne qui était prête à m'aider... Je me suis trouvé un but, une quête à accomplir... Espérer et avancer... Perdu entre ciel et mer... Entre sel et sanctuaires...


Pour quelles raisons les productions sombres à l'ambiance malsaine fascinent-ils autant les joueurs ? Prend-on vraiment plus de plaisir à jouer quand la difficulté nous pousse à laisser échapper quelques doux jurons et parfois même à briser le très cher périphérique bluetooth que l'on tient entre les mains ? Comme le disait en son temps le célèbre érudit platineur Jan-Jak Roux Sot : peut-on aimer faire ce que les autres font ou doit-on faire ce que les autres aiment !?... Si chacun peut se faire sa propre opinion sur ces questions existentielles, on peut aisément imaginer que James Silva, le fondateur de Ska Studios, a certainement un avis tranché sur ces différents sujets... Après quelques années du côté de chez Microsoft, le studio américain, qui a réalisé précédemment The Dishwasher, revient sur le devant de la scène avec un tout nouveau Plateformer Action RPG : Salt and Sanctuary. Un hybride à la croisée des genres qui nous démontre encore, s'il en était besoin, que la sphère indépendante se porte à merveille.

Contenu du jeu

Une petite île, une pointe de sel, une grande aventure

Après avoir créer votre personnage, vous êtes lancé, dès le départ, dans le feu de l'action. Votre navire est attaqué par un groupe de pirates qui a pour but d'enlever la princesse que vous êtes censé protéger. En essayant de vous interposer et après l'apparition d'une terrible créature, vous échouerez sur une île inhospitalière qui n'attendait que vous pour être explorée. Alors oui, dit comme ça, ça paraît un poil gros pour donner au jeu un semblant d'intrigue. Pourtant le scénario est bien plus riche qu'il en a l'air. À l'image des titres du fameux studio japonais From Software, il vous incombera de récupérer vous-même les informations utiles à la compréhension de l'histoire.

L'île sur laquelle vous vivrez votre aventure est composée de 23 zones de jeux différentes, dont 4 optionnelles. Aussi, sachez que celles-ci sont toutes accompagnées d'un Boss, voire 2, voire d'un Boss optionnel même dans une zone principale. S'il est vrai que certaines d'entre elles ne posent guère de difficulté et se bouclent assez rapidement, d'autres en revanche demandent un investissement plus conséquent tant les adversaires peuvent se montrer redoutables et résistants.

Les développeurs du jeu ne cherchent pas à cacher toute l'admiration qu'ils ont pour la série Dark Souls (DS). Tout, dans Salt and Sanctuary (SAS) nous y renvoie d'une manière ou d'une autre. En terme de durée de vie par contre, on est bien loin de ce que pouvait nous proposer le studio japonais tant l'univers des Souls est riche et profond. Néanmoins, si vous voulez explorer toute l'île et profiter au maximum de ce qu'elle a à vous proposer, comptez tout de même une bonne vingtaine d'heures.

Plutôt Dark Souls ou Castlevania ?

S'il est vrai que les Souls-like (citons par exemple Lords of the Fallen) ont le vent en poupe, peu d'entre eux ont poussé le remodelage à un tel degré de ressemblance. C'est bien simple, toutes les mécaniques de jeu, ou presque, ont été reprises. Il serait inutile de toutes les énumérer mais sachez que, si vous êtes fan de la série dirigée de main de maître par Hidetaka Miyazaki, vous retrouverez tout ce qui a fait le succès des DS, à ceci près que les éléments ont été contextualisés à un nouvel environnement. Citons pêle-mêle : perte total du sel amassé et possibilité de le récupérer à l'endroit même où vous êtes mort, possibilité de prêter des serments, scénario apparent minimaliste, mécaniques de build du personnage identiques, des Boss-fight omniprésents, nombreux raccourcis entre les zones, difficulté relevée, absence de carte, absence de pause in game... Liste loin d'être exhaustive évidemment.

Un Souls donc, mais un jeu de plateforme avant tout, largement inspiré des Castlevania de la bonne époque tant le level design apparaît labyrinthique et réussi. Sans remonter aussi loin, le jeu se veut aussi très proche de Guacamelee par bien des aspects, notamment au niveau des aptitudes apprises au fur et à mesure de votre progression dans l'histoire principale. À noter également que certains ennemis ont été repris à l'identique comme par exemple les crânes volants enflammés du château de Dracula. Néanmoins, ce serait une erreur de croire que SAS est juste une bête adaptation de DS en 2D à la sauce Castlevania. Ce mélange de genres fait en réalité sa force, l'idée est plutôt brillante d'autant plus que le jeu est accompagné d'un bestiaire varié et particulièrement travaillé.

Une aventure solo que vous pouvez vivre à deux

Disons-le tout de suite, si SAS reprend un grand nombre de mécaniques de jeu des Souls, il n'inclut pas la possibilité d'affronter des adversaires en ligne ni même d'invoquer des joueurs pour nous aider face à d'éventuelles grosses difficultés. Sur ce dernier point, ce n'est pas vraiment un grief à lui faire dans le sens où, dans les jeux estampillés From Software, la coop' "gâche" un peu l'expérience avec des Boss très vulnérables si on les affronte à deux voire plus. Ceci dit, vous aurez la possibilité de jouer à deux en local et même de vous affronter en respectant certaines conditions. Et si, comme nous l'avons dit plus haut, les Souls ne répercutent pas vraiment la résistance des ennemis quand vous jouez à plusieurs, ce n'est clairement pas le cas ici. Attendez-vous donc à un challenge bien présent même en optant pour une aventure en binôme.
Note : 4/5

Aspect technique du jeu

Une ambiance sombre et glauque

Si le jeu se veut très proche en terme de gameplay et de level design des modèles dont il s'inspire, SAS se démarque incontestablement du point de vue visuel. Le parti pris semble assez osé et risque fort de diviser la communauté de joueurs à tel point qu'il pourrait s'avérer rédhibitoire pour certains. Au demeurant, la patte graphique est très propre et plutôt léchée même si elle peut paraître parfois simpliste à l'image de la modélisation des personnages. Avec un style "cartoon-pastel" assumé, le jeu se veut sombre et glauque. Ainsi, la torche sera très certainement votre meilleure alliée pour vous frayer un chemin entre les monstres ou autres assassins parsemés sur l'île, le tout sur fond de tas de cadavres, de corps pendus et de Boss plus malsains les uns que les autres. Ceux-ci jouissent d'ailleurs d'une qualité stylistique rare, à quelques exceptions près, ils sont parfaitement bien modélisés et très charismatiques.

Malgré un goût certain pour les grottes, caves, cavernes, cryptes, cachots et tout autres endroits dans lesquels vous ne passeriez pas vos vacances, les petits gars de Ska Studios ont réussi à donner un certain charme à cette île maudite. Bien sûr, diversifier les différentes zones à visiter n'est pas chose aisée dans un tel contexte. Néanmoins, les environnements se distinguent bien les uns des autres. Les effets d'armes et de magies, de couleurs vives, se mélangent parfaitement aux teintes pâles du jeu. Durant vos pérégrinations vous aurez l'occasion de découvrir entre autres : plage déserte, forêt lugubre, temple mystique, ruines abandonnées, lac isolé, cachettes de bandits, pyramide magistrale, château hanté, etc... Une atmosphère et une ambiance parfaitement réussies donc, même si le choix visuel est radical, il colle parfaitement à la nature même du jeu.

Parlez-vous français !?

Petite déception côté ambiance sonore, les thèmes musicaux sont souvent discrets et pas assez diversifiés. Ainsi, il n'y a qu'une seule musique (d'ailleurs très réussie) liée aux combats de Boss, à l'exception du Boss final qui aura le droit à sa propre symphonie macabre. Mais cela n'est rien à côté du gros point noir du jeu : le sous-titrage. Les contraintes financières ont certainement poussé l'éditeur (qui doit respecter un cahier des charges notamment sur le choix des langues proposées) à opter pour une traduction low-cost. Assez honteux de devoir se contenter du traducteur Google pour un jeu dont le scénario se veut complexe à l'image, toute proportion gardée, d'un titre tel que DS. À titre d'exemple, la zone nommée Watching Woods est traduite dans les dialogues avec les PNJ par "les woods regarder" !! Espérons dans un avenir proche qu'une mise à jour accompagnée d'une traduction (faite par un fan par exemple) vienne régler ce problème qui altère la compréhension de l'histoire. Quoiqu'il en soit, ces défauts mineurs ne sauraient gâcher l'expérience de jeu ; Salt and Sanctuary est techniquement maîtrisé, abouti et cohérent.

edit MAJ 1.03 : La traduction de la description des trophées a été revue, il en a été de même pour le sous-titrage français rendant par la même occasion l'histoire et les dialogues bien plus compréhensibles. La note de section a donc été modifiée en conséquence (+1pt).
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Un gameplay aux petits oignons et bien assaisonné !

La difficulté du jeu est toute relative. Relevée pour les néophytes, elle est plutôt bien calibrée pour les joueurs expérimentés, voire très abordable pour les plus acharnés d'entre eux. Un jeu assez difficile mais pas trop, un challenge présent mais jamais frustrant. Il vous sera ainsi demandé parfois de refaire tel ou tel chemin plusieurs fois pour bien assimiler le comportement des ennemis. Comme nous l'avons dit plus haut, chaque mort est sanctionnée par la perte de votre quantité de sel amassé jusqu'à ce que vous la récupériez à l'endroit même où vous avez cassé votre pipe. À ce titre, arriver aux différents sanctuaires et autres chapelles est souvent vécu comme un véritable soulagement tant le chemin est parfois long entre les différents points de sauvegarde.

Au fil de votre progression dans l'histoire, vous obtiendrez via certains PNJ de nouvelles capacités indispensables à la poursuite de votre aventure. Elles vous permettront d'atteindre des zones optionnelles ou des plateformes jusqu'ici inaccessibles. Si vous le souhaitez, vous pourrez ainsi redécouvrir les endroits déjà visités afin de récupérer certains items qui vous aideront grandement dans votre quête. Encore une fois rien n'a été inventé ici : sauts sur les murs, sauts en longueur, apesanteur inversée, plateformes magiques, etc. Néanmoins, ces ajouts ont le mérite d'apporter au gameplay encore un peu plus de profondeur.

Vous aurez la possibilité de relancer le jeu via un new game +. Vous pourrez ainsi redécouvrir le jeu en faisant plus attention aux zones qui étaient pour vous jusque-là hors d'atteinte ou cachées. Vos ennemis seront plus résistants et frapperont plus fort. N'oubliez pas non plus que, si vous le souhaitez, vous pouvez jouer en coop' ; une bonne occasion de revisiter le jeu d'une forme différente, là encore avec un bestiaire plus féroce et plus puissant.

Alors c'est qui le Boss !? Alors c'est qui !? Hein !? Aaaaahhhhhh !!

A l'image des DS, le jeu s'articule assez largement autour des combats de Boss. Même si certains sont optionnels, ils feront office de passages obligés pour déverrouiller de nouvelles zones et ainsi vous permettre d'avancer dans votre aventure. On peut légitimement regretter qu'une minorité soit moins bien travaillée ou pas assez difficile mais, dans l'ensemble, ils offrent un challenge bien présent et correctement dosé. Aussi, il vous faudra bien assimiler leurs patterns si vous voulez avoir une chance face à eux tant certains peuvent se montrer coriaces. Parfois, un ou deux coups encaissés suffiront à vous faire mordre la poussière, tout dépend bien entendu du niveau atteint avant l'affrontement.

Chaque Boss est différent et, si la manière d'aborder le combat est souvent la même, il vous faudra toujours bien analyser la bête car celle-ci vous proposera régulièrement quelque-chose de nouveau. Gardez à l'esprit qu'il sera toujours intéressant de jongler entre vos différents équipements afin de profiter au maximum de ceux-ci en fonction des forces et faiblesses de vos adversaires. Une fois la barre de vie du Boss bien entamée, celui-ci infligera plus de dégâts, sera plus rapide et proposera une palette de coups plus complète (autre similitude reprise d'une série dont nous avons jusqu'ici peu parlé !). Chaque défaite de votre part sera sanctionnée par un retour au dernier sanctuaire (ou chapelle) visité(e) ce qui vous poussera à refaire le chemin qui vous sépare du Boss comme les feux de camps des DS. Inutile de préciser qu'il vous faudra afficher, face à certaines créatures, un niveau décent pour espérer pouvoir l'emporter.
Note : 5/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Tous les trophées en une seule partie

Si on peut reprocher aux concepteurs du jeu d'avoir récupéré ici et là pléthores de bonnes idées à la série des Souls, on ne pourra pas leur tenir rigueur de ne pas avoir retenu les mauvaises. En effet, au plus grand bonheur des collectionneurs de trophées, les développeurs ont eu la présence d'esprit de ne pas imposer de longues séances de farm ni de new game +, et encore moins de new game ++. Les trophées pouvant être manqués demandent un minimum d'attention. Vous allez devoir parfois à parler à tel PNJ à tel endroit ce qui vous permettra de récupérer de précieuses informations utiles à la compréhension du scénario.

L'obtention d'une bonne partie des trophées se veut très naturelle puisqu'un bon nombre est lié à votre progression dans l'histoire mais aussi à différents serments que vous prononcerez au fur et à mesure de votre avancée. Les trophées ne pouvant être manqués liés au scénario principal sont, pour la grosse majorité, obtenus après avoir terrassé les différents Boss du jeu. Ce qui se révèle assez gratifiant, disons-le, car certains vous mettront à rude épreuve. Certains trophées immanquables sont également liés à l'apprentissage de nouvelles capacités pour votre personnage, ce qui vous permettra de revenir en arrière si vous le souhaitez afin de récupérer des items que vous auriez raté. Pour autant, la liste de trophées souffre d'un réel manque de prise de risque, les trophées liés à votre progression dans l'histoire prennent une trop grande partie du chemin qui mène au Platine tant convoité.

Avant de terminer votre aventure, vous pourrez retourner sur les zones déjà visitées si vous avez besoin de compléter des serments ou de partir en quête d'éventuels trophées de Boss optionnels que vous auriez raté. En faisant une sauvegarde de votre partie sur une clé USB ou sur le Cloud après le Boss final du jeu mais avant de visionner la scène de fin, vous pourrez rechargez votre partie (vous vous retrouverez à la dernière chapelle visitée) pour débloquer la deuxième fin du jeu. Enfin, petite particularité, sachez qu'un trophée en or est consacré à un Boss que vous pouvez affronter avant même votre arrivée sur l'île ! Même s'il peut être manqué, il n'y a absolument rien de dramatique à recommencer une partie étant donné que la créature est placée tout au début du jeu. Vous l'aurez compris, le Patine s'obtient sans trop de peine malgré un challenge bien réel, inhérent à la nature même du jeu. Sans fausse note, mais également trop convenue, la liste de trophées vous demandera un minimum d'investissement, d'attention et d'exploration.
Note : 4/5

Conclusion

Alors oui, Ska Studios n'a rien inventé. Certains crieront au plagiat manifeste et, à ce titre, ils demanderont sans doute qu'on traîne en procès le studio américain. Pour autant, faut-il condamner les développeurs pour avoir voulu rendre hommage aux licences From Software à travers leur propre titre ? L'élève ne dépassera pas le maître mais on ne lui en demandait pas tant, simplement parce qu'ils ne boxent pas dans la même catégorie. Doté notamment d'une patte graphique très réussie, Salt and Sanctuary est réellement une excellente surprise. À le prendre de haut, vous risqueriez de passer à côté d'un véritable bijou vidéoludique, tout droit sorti de la scène indé.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
17
Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, À un public averti

monsieurP_ (monsieurP_)

149
660
1579
4387