Robinson : The Journey

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 09/11/2016
Genre(s) : Aventure
Territoire(s) : FRANCE

843 joueurs possèdent ce jeu
31 trophées au total
0 trophée online
11 trophées cachés

Platiné par : 207 joueurs (25 %)

100% par : 207 joueurs (25 %)


Note des joueurs :
4.5/5 - 14 notes

Note des platineurs :
4.3/5 - 10 notes

Test rédigé par V-Phantomhive le 22-11-2016 - Modifié le 07-12-2016

Introduction

Rapidement pressenti comme l'un des titres les plus ambitieux du PlayStation VR lors de son annonce en Juin 2015, Robinson : The Journey a su cristalliser les attentes des joueurs durant près d'un an jusqu'à sa commercialisation en Novembre 2016 : revendiquant le statut de jeu complet et non de simple expérience comme il en existe (trop ?) sur le casque de réalité virtuelle de Sony, le titre du studio allemand Crytek (réputé notamment pour sa licence phare Crysis) n'a eu de cesse de promouvoir sa libre adaptation de l'oeuvre mythique de Daniel Defoe à grand renfort de médias particulièrement séduisants.

Le jeu vous place dans la peau de Robin, un jeune aventurier ayant survécu à la destruction de l'Esmeralda, une station spatiale très avancée sur le plan technologique envoyée depuis la Terre dans l'optique de coloniser Tyson III, planète présentant des conditions de vie supportables pour l'espèce humaine à ceci près que cette dernière est peuplée par des créatures issues du Crétacé terrien. À la suite d'un mystérieux incident survenu dans l'espace profond, vous vous retrouvez évacué dans l'urgence à bord d'une capsule de sauvetage qui deviendra votre nouveau refuge. Cet atterrissage forcé matérialisé uniquement par quelques artwork (quel dommage !) vous donnera l'occasion de faire la connaissance de deux protagonistes qui vous suivront tout le long de l'aventure : HIGS, une intelligence artificielle issue de l'Esmeralda et Laika, un jeune spécimen de tyrannosaure haut d'un mètre recueilli quelques instants après votre débarquement et dont la famille entière semble avoir été décimée par un clan de tyrannosaures particulièrement assoiffé de sang.

Un an après ces événements, Robin, désireux de sortir de sa zone de confort, prend la décision de partir explorer plus avant sa planète d'accueil dans l'espoir de trouver d'autres survivants ainsi que des indices permettant d'expliquer l'incident de l'Esmeralda. Mais l'aventure en vaut-elle vraiment le coup, pour lui comme pour vous ?

Contenu du jeu

Fil d'ariane de cette épopée, la recherche de survivants vous amènera à explorer plusieurs zones distinctes : pour rentrer dans le détail, ce sont six environnements qui s'offriront à vous sur l'immensité de la planète Tyson III en sus de votre refuge, plaque tournante entièrement sécurisée où vous pourrez vous livrer à différentes activités ludiques. Pour en donner quelques exemples, vous explorerez ainsi une jungle, une fosse à bitume ou encore un cimetière de dinosaures.

Chacun de ces lieux abritera une unité HIGS (endommagée) qu'il conviendra d'analyser afin de récolter diverses informations relatives aux circonstances de la destruction de l'Esmeralda. Naturellement, il vous faudra explorer les zones concernées tout en vous livrant à quelques interactions pour accéder à ces unités, ces dernières étant le plus souvent nichées dans des endroits difficiles d'accès ou protégées par des dinosaures. Ces interactions pourront être effectuées via le Robin Move (dénomination parfaitement subjective et personnelle), le gadget tenu en main droite par notre aventurier de l'extrême. Celui-ci vous permettra en effet de donner des ordres à Laika ou de déplacer des objets grâce à la technologie de lévitation qu'il embarque. Votre unité HIGS personnelle vous assistera également en vous donnant par exemple quelques conseils sur la marche à suivre, en vous avertissant du danger ou bien en accédant aux interfaces informatisées pour rétablir du courant.

En sa qualité d'explorateur, Robin pourra quant à lui escalader certaines surfaces, se laisser glisser le long des lianes, actionner ou enclencher différents éléments du décor et coordonner les efforts de Laika et d'HIGS. L'apprenti naturaliste que vous incarnerez aura par ailleurs la possibilité de scanner la faune et la flore locales en vue de garnir l'infotarium, un compendium numérisé stocké dans la base de données de votre HIGS. Très intéressant pour peu que l'on s'intéresse à cette période géologique de l'histoire, l'infotarium vous donnera des informations détaillées sur chacune des créatures que vous aurez analysé mais également sur les autres unités HIGS ainsi que sur les communicateurs éparpillés à travers le jeu.

Malheureusement, toutes ces pérégrinations ne vous occuperont guère longtemps. En ligne droite, comptez six à huit heures de jeu pour parvenir au dénouement de l'aventure et deux à trois heures de plus pour obtenir tous les trophées. Si cette durée de vie demeure somme toute honnête pour un jeu du catalogue PlayStation VR, elle s'avère bien en-deçà de ce que l'on est en droit d'attendre d'un titre vendu plein tarif (59,99 euros lors de sa sortie).
Note : 3/5

Aspect technique du jeu

Encensé par le studio de développement tudesque dès l'officialisation du jeu, le moteur de jeu CryENGINE en licence propriétaire devait permettre à Robinson : The Journey de figurer parmi les titres les plus aboutis du PlayStation VR. De ce point de vue, force est de constater que la promesse est tenue. Autorisant une approche à 360 degrés dont la rotation peut être ajustée selon la sensibilité personnelle de chacun (fluide ou angulaire), le titre vous immerge littéralement dans le monde efflorescent qu'il génère. Ici, pas question de vous téléporter d'un point à un autre comme dans un Batman Arkham VR ou un Carnival Games VR ou même encore de vous laisser conduire à l'instar d'un Until Dawn : Rush of Blood. Dans Robinson, vous êtes littéralement libre d'aller où bon vous semble, à plus forte raison si vous optez pour la rotation "fluide" et pour les pas de côté "libre". Attention cependant : en raison de la sensation que ce déplacement génère, vous subirez vraisemblablement un "mal des transports" les premières heures. Si possible, essayez de le surmonter car ce mode de déplacement est le plus immersif. Dans le cas contraire, optez pour le déplacement angulaire, moins réaliste mais également moins éprouvant.

Hormis quelques textures un peu baveuses, le titre offre des paysages colorés et détaillés. Ces derniers, moins variés qu'espérés, contribuent néanmoins à habiller la végétation dense et luxuriante que vous aurez à explorer sans aucun compromis sur la profondeur affichée à l'écran, sans oublier l'excellent jeu de lumière. Le clipping demeure quant à lui on ne peut plus correct si ce n'est peut-être à quelques endroits où les animaux auront tendance à se matérialiser sous vos yeux. Ce point de détail mis de côté, Robinson : The Journey constitue assurément une belle réussite sur le plan visuel, les développeurs s'étant même permis le luxe d'emprunter certaines images de la NASA pour réaliser leurs environnements.

La composition musicale n'est pas en reste. Réalisée par Jesper Kyd (compositeur danois à qui l'on doit notamment la bande sonore des licences Assassin's Creed et Hitman), elle sait inviter le joueur à la contemplation par ses tonalités légères et atmosphériques. Le bruitage est également de qualité, qu'il s'agisse du crissement des feuilles sous nos pas ou du rugissement de Laika et des autres créatures peuplant Tyson III. Mention spéciale enfin au doublage français exception faite d'une incohérence de taille : Robin, personnage masculin, possède une voix féminine dans la version française du jeu. Il serait toutefois mensonger de prétendre que cela altère l'expérience de jeu dans la mesure où "Robin" est par essence un prénom mixte, votre personnage n'apparaissant par ailleurs jamais directement à l'écran en raison de la vue à la première personne.

Un mot enfin sur la maniabilité. Clairement perfectible, cette dernière prend le parti du déplacement et du maniement à la DualShock 4 exclusivement. Contrairement à ce que les clichés du test peuvent laisser à penser, Robinson : The Journey n'est pas compatible avec les PlayStation Move alors même que le "Robin Move", justement, s'apparente à un PlayStation Move. Si la manette permet d'effectuer sans encombre la plupart des actions contextuelles (ramasser des objets, donner des ordres à Laika), celles impliquant une localisation spatiale (positionnement des mains pour escalader ou déplacement des objets à distance) posent parfois quelques difficultés. S'ajoute à cela un sentiment de "lourdeur" ressenti en jeu : Robin ne peut ni courir ni même marcher vite et ses mains ne sont donc manipulables que par le biais des sticks de la DualShock.

Malgré un maniement parfois capricieux et quelques bugs de localisation observés principalement en fin de jeu, Robinson : The Journey demeure solide techniquement et préfigure de belles choses pour la réalité virtuelle.
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

À la question de savoir si l'aventure en vaut la peine, nous pouvons désormais répondre "oui". Mais pas au prix fort. Réellement plaisant de bout en bout et efficace dans ce qu'il entreprend, Robinson : The Journey constitue bel et bien un jeu PlayStation VR et non une simple expérience. Pourtant, les satisfactions qu'il procure s'accompagnent souvent de frustrations occasionnées non pas tant par une malfaçon dans sa réalisation que par son manque latent de contenu. Quelques exemples permettront d'illustrer ce propos.

Comme évoqué précédemment, vous ne prendrez le contrôle de Robin qu'un an après son atterrissage sur Tyson III sans assister d'aucune façon à l'élaboration de son campement. Même si Robinson verse dans le genre de l'exploration, le concept de "survie en monde hostile" perd en crédibilité quand on constate que notre personnage ne dispose d'aucune barre de vie, n'éprouve pas le besoin de se restaurer et ne manifeste aucune réticence à explorer des territoires pourtant peuplées par des créatures issues du Crétacé. Votre vie ne sera que très rarement menacée et lorsque cela se produira (dans la toute dernière zone), une touche suffira pour vous défaire des créatures hostiles visiblement encore plus perdues que vous. Que c'est regrettable ! Qu'il aurait été plaisant d'échapper à des vélociraptors en courant à travers la jungle ou d'escalader des arbres pour tenter de fuir un tyrannosaure !

En parlant de tyrannosaure, il faut bien reconnaître que le vôtre ne vous sera pas d'un grand secours. Si les compagnons de route permettent, dans la plupart de jeux, de tisser des liens affectifs afin de laisser transparaître une certaine émotion, la relation entre Laika et Robin n'est pas aboutie. Là encore, il n'y a pas de secret : dans la mesure où le jeu jouable introduit une ellipse d'un an après l'adoption du dinosaure par Robin, toute l'éducation a déjà été faite et ce n'est pas dans les six à huit heures nécessaires pour compléter le titre qu'une réelle évolution se fera ressentir. Mis à part deux situations précises, Laika se contentera de vous suivre et flânera aux alentours sans jamais que ses caractéristiques de tyrannosaure ne soient mises en exergue. Il est pourtant possible de lui donner différents ordres et de jouer avec elle mais toutes ces actions ne sont pas intégrées dans le scénario : elles amuseront les joueurs les plus curieux mais n'influeront en rien sur votre façon de jouer.

Heureusement, les dialogues initiés par votre unité HIGS viendront dessiner la personnalité de Robin et approfondiront le background narratif esquissé par les communicateurs et autres unités HIGS endommagées de l'Esmeralda. D'un naturel anxieux et méfiant vis-à-vis de Laika, HIGS entre dans cette catégorie de personnages comiques de par leurs inquiétudes mais que l'on sait attentionnés. Plus patent et tangible que la relation unissant Robin à Laika, le lien entre Robin et HIGS donnera du sens à l'aventure et permettra d'introduire des conversations relatant entre autres choses la fonction de l'Esmeralda.
Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Ni réellement passionnante à entreprendre sans pour autant être ennuyante à compléter, la liste des trophées de Robinson : The Journey se situe dans la moyenne haute des listes PlayStation VR et conviendra parfaitement aux chasseurs de trophées faciles et rapides. Les autres y verront un moyen de prolonger leur aventure de quelques heures sans en conserver un souvenir impérissable.

Parmi les 31 trophées que compte le jeu, 11 sont directement liés au scénario. Ces trophées baliseront votre progression puisqu'ils vous récompenseront à chaque fois que vous aurez découvert une nouvelle unité HIGS ainsi qu'à l'épilogue du jeu. Classique, mais efficace.

Le deuxième gros morceau vient ensuite avec le scan de toutes les espèces animales peuplant Tyson III. On distinguera ici les créatures terrestres, aériennes et aquatiques, chaque catégorie vous gratifiant d'un trophée argent et l'ensemble d'un trophée en or. Si la tâche peut sembler ardue vue de l'extérieur, dans les faits, elle ne vous opposera pas de résistance. Tyson III ne compte en effet que 29 créatures réparties sur 6 environnements (plus le refuge) de taille modeste favorisant d'autant la probabilité de rencontre avec une créature inconnue. Dans la mesure où vous serez amené à explorer chacune de ces zones de façon méticuleuse, il ne fait nul doute que vous découvrirez la quasi totalité des espèces très naturellement.

Dans le même ordre d'idée, un trophée en or vous demandera de trouver puis de scanner tous les communicateurs du jeu. Au nombre de 11, ces derniers ont le mérite d'apporter une plus-value scénaristique : c'est donc avec un certain intérêt que vous les collecterez à travers des zones n'offrant pas des infinités de cachettes possibles.

Après en avoir terminé avec les collectibles, vous éprouverez certainement le besoin de jouer avec Laika. Cela tombe bien car quatre trophées lui sont dédiés. Il ne s'agira ni plus ni moins que de la déguiser avec des vêtements présents dans le refuge, de lui donner tous les ordres possibles, de lui faire faire tous les tours possibles et enfin d'accomplir certaines activités ludiques avec elle. Rien de très sorcier ici : le plus souvent, il s'agira simplement de pointer votre curseur dans une direction précise ou bien de vous rendre dans une zone du jeu et de déplacer quelques objets pour pratiquer les activités ludiques. Si toutes ces activités, distrayantes, permettent de mieux percevoir la relation unissant Robin à Laika, on regrettera qu'elles ne s'inscrivent pas directement dans le scénario : en tout état de cause, vous compléterez certainement le jeu sans y prêter la moindre attention puis les effectuerez toutes après l'épilogue.

La réflexion est identique en ce qui a trait au dernier bloc de trophées dédié aux activités de Robin. Nettoyer les toilettes du refuge, marquer des paniers de basket, faire décoller un avion en papier ou encore attraper des poissons au vol constituent autant d'occupations amusantes mais totalement déconnectées du scénario. À aucun moment le jeu ne les mettra en avant et là encore, il est fort probable que vous ne les accomplirez qu'après l'épilogue. Il eût été appréciable que ces activités fassent écho une retranscription plus globale de la vie d'aventurier plutôt que de les voir marginaliser à de simples activités annexes.
Note : 3/5

Conclusion

Difficile de se positionner comme un jeu à part entière à l'heure où le PlayStation VR n'en est encore qu'à ses balbutiements. Pourtant, c'est avec une réussite certaine que Robinson : The Journey nous délivre une expérience de jeu prenante et immersive consolidée par un aspect technique maîtrisé. Son principal défaut réside malheureusement dans son contenu bien trop léger pour justifier un achat à plein tarif. Néanmoins, ne passez pas à côté si vous avez la possibilité de le trouver à prix réduit car le titre figure très clairement dans le haut du panier des jeux en réalité virtuelle de Sony.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : À tous, Aux chasseurs de trophées/platine facile

V-Phantomhive (V-Phantomhive)

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