Red Dead Redemption 2

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 26/10/2018
Genre(s) : Aventure, TPS
Territoire(s) : FRANCE

15655 joueurs possèdent ce jeu
52 trophées au total
17 trophées online
12 trophées cachés

Platiné par : 1229 joueurs (8 %)

100% par : 1229 joueurs (8 %)


Note des joueurs :
4.6/5 - 265 notes

Note des platineurs :
4.7/5 - 49 notes

Test rédigé par Aelon le 27-11-2018 - Modifié le 27-11-2018


Introduction

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Parmi les développeurs de jeux vidéo, certains noms forcent tout de suite le respect. L'un des studios connu pour la constante qualité de ses titres et la volonté de toujours repousser les limites d'une console est indéniablement Rockstar, mondialement connu pour la série des Grand Theft Auto.

En 2010, Rockstar sortit Red Dead Redemption (RDR) sur PlayStation 3, qui deviendra pour une immense quantité de joueurs un véritable coup de cœur.

Véritable conte Western basé à une époque n'ayant plus de place pour les hors-la-loi, RDR brillait à la fois par son gameplay et sa narration. Après un si grand succès critique et commercial, Rockstar ne montrait pourtant aucun signe d'une quelconque suite en développement. Il aura donc fallu attendre 8 ans afin de voir arriver sur PlayStation 4 la suite des aventures au Far West avec Red Dead Redemption 2.

En 1899, alors que la loi s'installe progressivement dans le chaos qu'est l'Ouest américain, la bande du célèbre hors-la-loi Dutch van der Linde se voit contrainte de fuir dans les montagnes enneigées au Nord après un braquage à Blackwater ayant tourné au fiasco total. Sans argent, nourriture, ni espoir, les bandits tentent tant bien que mal de survivre. Vous y incarnez Arthur Morgan, l'un des deux lieutenants de Dutch, hors-la-loi depuis des décennies et gâchette hors-pair. L'objectif de la bande ? Trouver l'argent nécessaire pour embrasser la liberté dont toutes et tous rêvent encore et toujours...

NDLR : ce test se voudra sans le moindre spoil afin de vous permettre de profiter vous-même des multiples surprises du scénario. Par ailleurs, le mode multijoueur n'étant pas encore sorti, les notes sont basées sur le solo mais bien que le test sera mis à jour une fois le multijoueur accessible, celui-ci est déjà largement représentatif de ce qui vous attend, trophées compris.

Contenu du jeu

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Difficile de faire honneur au contenu si gargantuesque de RDR2 en si peu de texte, mais efforçons-nous d'en faire le tour le plus complet.

Comme à son habitude, Rockstar propose ici un contenu si vaste, si dense et si diversifié que vous vous y perdrez pendant plusieurs dizaines d'heures de jeu avant de réussir à vous repérer. L'aventure principale, par exemple, contient 108 missions ! Un nombre d'autant plus hallucinant que la grande majorité des missions sont particulièrement longues, et toutes ont le mérite d'offrir une expérience différente. Afin d'ordonner le tout, RDR2 est découpé en 8 chapitres qui correspondent à une période précise pour le gang de Dutch.

Comme les images publicitaires et le synopsis rédigés précédemment l'indiquent, ce jeu nous permet de suivre non plus un seul cow-boy, mais bel et bien toute une bande de hors-la-lois en cavale. Ainsi, la bande de Dutch établira des camps pour servir de point de chute à tous ses membres entre deux méfaits.

Vous pourrez notamment y trouver votre lit, de quoi vous raser ou manger, mais aussi et surtout interagir avec vos comparses ou assister aux corvées quotidiennes. Avec l'ajout d'un système de poids, mais aussi la nécessité de devoir manger pour garder un bon niveau de vie, énergie et sang-froid, les camps du gang permettent vraiment de souffler et de reprendre des forces.

Arthur Morgan, tout comme John Marston dans RDR1, est un as de la gâchette. Il dispose ainsi d'un arsenal varié sans être trop vaste non plus. Carabines, fusils (avec ou sans lunette), fusil à pompe, revolvers, pistolets, arc, tomahawk, etc. Tout y est pour être la terreur de l'Ouest. Pour des raisons de réalisme, Arthur ne peut porter que 2 armes de poings et 2 fusils. Cependant, comme dans le premier opus, les poches de la selle de votre cheval semblent ouvrir sur un portail magique, puisque ce sera votre monture qui stockera absolument tout votre arsenal. Ainsi, pour changer d'arme, il suffit d'être près du cheval afin de vous équiper comme bon vous semble.

En dehors des missions principales, la zone de jeu comprend pas moins de 26 missions secondaires, ou plutôt 26 arcs narratifs secondaires, puisque plusieurs d'entre eux sont découpés en 4 à 5 segments. Il vous faudra en revanche les trouver et ne pas les rater, car plusieurs arcs sont liés à un chapitre particulier. A vous d'approcher suffisamment d'une mission pour voir apparaître sur votre carte le "?" qui indique que vous êtes à deux doigts de croiser un inconnu qui attend quelque chose de vous.

La carte, justement, est d'une taille colossale. Même si une vaste partie est indisponible jusqu'au chapitre 7 (une zone qui sera très familière aux joueurs du premier opus), la zone initialement proposée est déjà si vaste que s'y déplacer d'un bout à l'autre demandera des dizaines de minutes avec un excellent cheval, c'est dire... Vous pourrez certes utiliser les services de diligences pour des voyages rapides, mais préparez-vous tout de même à cavaler !

Le système du cheval a été revu, avec notamment l'ajout d'un lien affectif. En effet, afin de permettre à votre cheval d'exprimer son plein potentiel, il va vous falloir passer du temps avec lui, c'est-à-dire se balader avec lui, veiller à bien le nourrir et le garder propre. Il existe 4 niveaux d'affections, et ces niveaux augmentent progressivement la jauge de vie et d'endurance de votre cheval. De ce fait, il vaut mieux choisir un bon cheval et le garder que de changer constamment sur un coup de tête.

Si vous pensiez que RDR2 proposait déjà bien assez de choses à faire avec ses missions principales et secondaires, ce n'est pourtant qu'une partie de ce qui vous attend, car c'est sans compter sur les activités annexes...

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Et non, Rockstar n'a pas été ambitieux que sur les missions, puisque le contenu "annexe" n'est certainement pas en reste.

Tout d'abord, Arthur devant manger, il va vous falloir chasser pour trouver de la viande à faire cuire à un feu de camp (que vous pouvez vous-même établir en pleine nature). Le jeu compte 178 animaux en tout genre, à savoir loups, ours, biches, moutons, wapitis, renards, oiseaux, etc. Il vous sera possible de pister chaque animal terrestre en entrant en vision d'aigle, pouvoir proche d'un Assassin's Creed, qui ralentit le temps pour repérer des indices ou des objets de valeur. De plus, un système de qualité des peaux de bêtes est présent, les meilleurs peaux étant revendues plus cher ou prisent en compte dans l'artisanat (sacoches, nouveaux vêtements) !

En parallèle de la chasse, la cueillette des 43 plantes du jeu permettra d'aromatiser vos viandes, de concocter des fortifiants ou remèdes, mais aussi de fabriquer des armes empoisonnées. Chaque plante présente un intérêt différent (le jeu vous indique à quoi sert chaque nouvelle plante cueillie), certaines pouvant tout simplement être mangées, faute de proie à chasser. Ajoutez enfin à ce tableau la pêche, à l'origine de viandes de poissons mais aussi d'un mini-jeu à devoir prendre en main, et comptant 30 poissons différents.

En dehors de ces activités bucoliques, vous pourrez bien évidemment vous adonner à la vie de hors-la-loi ! Cambriolages de magasins, braquages de banques, de diligences ou de trains, les victimes potentielles ne manquent pas au sein de ce vaste territoire à explorer. Attention toutefois, être un bandit entache votre honneur, et selon le niveau d'honneur que vous avez, les dialogues et la façon d'être perçu dans les villes changent radicalement. De plus, une prime sera bien vite mise sur votre tête, ce qui poussera des chasseurs de prime ou des forces de l'ordre en balade à vous pourchasser à vue.

Parmi les autres choses à faire ou à voir, les jeux d'argents comme le poker ou le blackjack sont de retour, avec l'ajout du dominos, mais aussi la possibilité d'aller au théâtre ou de poser dans des studios de photographies... Tout y est pour dévier totalement de l'aventure principale.

Enfin, sachez que des défis sont également de nouveau présents dans RDR2, qui vous demanderont d'exceller ou d'accorder beaucoup de temps à un domaine précis, comme par exemple la chasse, les jeux d'argent, le banditisme, etc. Il y a 9 types de challenges différents contenant chacun 10 paliers. A vous donc de devenir la Légende de l'Ouest !




Le contenu de Red Dead Redemption 2 donne le vertige. Complet, diversifié, il saura occuper à la fois sur son arc narratif principal, ses missions secondaires et ses activités annexes. Vous trouverez largement de quoi faire dans ce si large panel d'activités proposées, et ce pendant des centaines d'heures...
Note : 5/5

Aspect technique du jeu

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Si Rockstar éblouit déjà avec son contenu, la qualité technique de RDR2 ne manquera pas de vous sidérer à de très nombreuses reprises.

Tout d'abord, les graphismes sont très bons, sans pour autant être au niveau d'un Horizon Zero Dawn mais en proposant 4 fois plus de contenu.

Les développeurs ont mis l'accent sur la modélisation des personnages qui montrent des émotions parfois subtiles, mais qui permettent de vraiment s'investir et d'éprouver de l'empathie pour eux, Arthur Morgan en tête bien évidemment. Cela étant dit, si la modélisation des personnages est excellente, l'environnement de RDR2 est tout aussi réussi.

Avec des paysages visités aussi beaux que variés, allant des montagnes enneigées au désert aride en passant par des plaines ou le bayou, chaque balade à cheval devient une véritable excursion, une escapade touristique. Dans les villes, la modélisation des bâtiments vous ramène plus à la civilisation, jusqu'à atteindre un paroxysme avec Saint-Denis où la hauteur des constructions vous masque la nature pourtant si présente ailleurs, où la concentration humaine d'une ville en plein développement dénote avec le reste des villes encore "sauvages", et où les fumées noires des cheminées d'usine vous rappellent que l'urbanisation est en marche. Avec l'incorporation d'un cycle jour-nuit et un travail titanesque sur les jeux de lumière, le monde dépeint dans Red Dead Redemption 2 est tout simplement vivant.

Vivant, l'univers de RDR2 l'est d'autant plus par le soin apporté aux Personnages Non Jouables (PNJ). Les limites d'un open world ont à nouveau été repoussées par Rockstar car chaque PNJ mène littéralement sa propre vie. Vous pourrez, en fonction de l'heure de la journée, les voir au travail ou au saloon, et toutes et tous sont conscients de votre présence. L'IA a été travaillée pour réagir à vos actions, comme par exemple si vous vous tenez trop longtemps trop près de l'un d'eux, il vous demandera de le laisser tranquille. De la même façon, si vous suivez un PNJ, il finira par accélérer le pas en vous demandant de vous arrêter jusqu'à finir par courir pour vous fuir. Les autres passants pourraient même vous sommer de cesser vos bêtises, car tous se soutiennent dans une ville. Si votre honneur est bas et que vous vous battez avec un passant dans la rue, les autres accourront pour venir lui prêter main-forte. L'IA ennemie est assez convaincante, les ennemis usant bien des couvertures et certains n'hésitant pas à vous prendre par les flancs en profitant de leur surnombre.

Enfin, la physique du jeu est encore une fois bluffante. Conscient du rendu réaliste de la physique de la neige, le jeu commence dans les montagnes enneigées, où vous pourrez apprécier la façon dont vos traces dans la neige persistent et s'accordent bien avec vos pas. Les eaux boueuses du bayou respectent cette même physique impeccable, et dans tous les cas, les vêtements de votre personnage se saliront ou s'enneigeront à mesure que vous vous empêtrerez en marchant dans un milieu salissant. De la même façon, les traces de sabots des chevaux sur la terre mouillée par la pluie restent très longtemps après votre passage.

Si les graphismes du jeu sont déjà superbes, la bande son vient sublimer le tout, quand elle n'est pas un meilleur atout à plusieurs reprises. Le jeu regorge de chansons toutes choisies pour accompagner un moment précis, et aux paroles systématiquement en adéquation avec la situation. Mais ce sont bel et bien les musiques qui, avec les graphismes, offrent un rendu immersif et addictif.

Si les musiques d'ambiance (se jouant durant vos balades) peuvent s'adapter subitement à un changement d'environnement, par exemple en passant d'un désert à une plaine, celles-ci savent se faire suffisamment discrètes pour ne pas empiéter sur les bruitages, tout en étant suffisamment présentes pour être appréciées. Un équilibre difficile à respecter mais parfaitement maîtrisé ici. En combat, notamment durant l'aventure principale, chaque accompagnement musical est un délice pour les oreilles. La première musique entendue durant des coups de feu semble sortie d'une bande son d'Ennio Morricone, mais les suivantes sont tout autant agréables à écouter (si tant est que les bruits des tirs qui fusent vous permettent de bien entendre !)

Et comment ne pas tarir d'éloges sur les doublages ? Les personnages prennent définitivement vie avec le jeu d'acteur des doubleurs derrière chacun d'entre eux. Digne d'une production de cinéma, les doublages sont tous parfaits. Il y a eu un travail si colossal sur le doublage que plusieurs prises ont été réalisées pour une même situation. Par exemple, si vous suivez quelqu'un à cheval, en fonction de la distance qui vous séparent, les personnages parleront plus ou moins fort pour être entendus, et le volume des doublages n'est pas simplement augmenté ou diminué, il s'agit de deux façons de parler différentes. En raison du nombre si important de dialogues dans le jeu, les voix sont uniquement disponibles en anglais, mais c'est désormais une habitude dans une production Rockstar et cela n'étonnera donc personne.

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En dépit d'un aspect technique jusque-là irréprochable, certains de ses points pêchent quelque peu.

Le gameplay, bien que correct dans l'ensemble, reste rigide et tout droit tiré de GTA V. Votre personnage est pataud et, avec le système de couverture de RDR2, se prendra souvent des balles ennemies en passant d'une cachette à l'autre. Pensez à désactiver la visée automatique si vous souhaitez un peu de difficulté, car le gameplay est peu intéressant avec, Arthur visant le torse d'un ennemi et pouvant "anti-jouer" en enchaînant les tirs dans le torse tout en se cachant entre chaque tir.

Si le système de combat est bon bien que lourd, c'est surtout dans les déplacements banals que le jeu présente des faiblesses. Pour récupérer un objet, votre personnage doit se tenir tout près et bien en face. Là où la plupart des jeux modernes montrent une tolérance à cet égard en vous permettant de récupérer un objet si vous en êtes simplement assez proche, vous allez ici à de nombreuses reprises faire des tours sur vous-même pour enfin récupérer un objet. Cela s'avère d'autant plus vrai pour la cueillette des fleurs rares jonchées sur un arbre, où la position pour les récupérer est très précise et n'offre pas de marge d'erreur.

Le gameplay montre des défauts à cheval également. Si les déplacements sur un chemin balisé sur bons, c'est en vous aventurant en hors-piste que vous risquez de grincer des dents. Votre monture ne suit en effet pas du tout vos contrôles à de maintes reprises, surtout dans une zone fortement boisée. Lorsque vous slalomez entre les arbres, votre cheval cherchera à éviter la collision imminente au risque d'en subir une autre. Bien trop souvent, mon cheval a décidé d'aller à gauche quand je voulais aller à droite (et inversement), se jetant bêtement contre un arbre et me faisant valdinguer. La première fois que cela arrive, on pardonne, mais lorsque cela arrive à chaque avancée dans les bois, c'est rageant.

Il convient enfin de parler des glitchs ou bugs rencontrés en jouant à RDR. C'était bien évidemment à anticiper pour un jeu d'une telle ampleur, mais plusieurs glitchs généralement peu handicapants sont présents, tout comme des bugs ou des sauvegardes corrompues hélas. Pensez bien à utiliser la sauvegarde manuelle, car la sauvegarde automatique peut se corrompre, et perdre 10 heures de jeu minimum, c'est douloureux.




Irréprochable et bluffant sur son rendu visuel et sonore, Red Dead Redemption 2 jouit d'un aspect technique extrêmement solide. Son gameplay lourd nécessitera du temps pour être pleinement pris en mains, et ce ne sont heureusement pas les glitchs ou bugs potentiellement rencontrés qui viendront dégrader un tableau si réussi.
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

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Red Dead Redemption 2 ne se joue pas, il se vit. Avec un monde, une physique, des environnements, des doublages, etc. si convaincants, vous vous apprêtez à vous plonger dans une épopée exceptionnelle.

Le jeu parvient véritablement à vous plonger dans la peau d'Arthur, et, bien que de nombreux pans de l'histoire sont régis par des scripts et donc inévitables, vous pouvez néanmoins à plusieurs reprises décider quelle voie prendre.

Tout d'abord, libre à vous de faire régner la terreur en devenant un bandit de haut-vol, ou de devenir un bandit repenti qui tente d'apporter un peu de bien autour de lui.

Le jeu s'adapte selon votre comportement, puisqu'un animal symbolise votre karma durant les scènes de rêves d'Arthur Morgan. Vous verrez ainsi un cerf si vous êtes "bon", et un loup si êtes "mauvais". La rédemption ou la damnation, à vous de choisir.

Sans le dévoiler, le scénario bénéficie d'un niveau d'écriture digne d'un film hollywoodien (et un bon). Avec la si grande quantité de dialogues, le jeu développe tous ses personnages. Ainsi, l'empathie précédemment mise en avant contribue énormément à l'expérience de jeu. L'évolution que subit la bande de Dutch au fil de ses nombreuses pérégrinations mérite à elle seule de jouer au jeu, mais cela va plus loin. L'attachement à cette bande de hors-la-loi est extrêmement fort, et vous aurez forcément des chouchous (Hosea et Charles, au hasard) et ceux que vous aimez moins. La bande fonctionne comme une grande famille dysfonctionnelle mais qui reste soudée quoiqu'il arrive. Chaque retour au camp permet de se reposer mais aussi d'assister à des scénettes entre plusieurs membres du gang : discussion autour d'un événement récent, autour du passé des interlocuteurs, etc. Il y a tant de choses à apprendre à propos de chaque membre que vous y passerez des heures.

"Y passerez des heures" résume parfaitement chaque aspect du plaisir à jouer à RDR2. Se mettre en chasse d'une biche pour récupérer de la venaison à cuire, éviter de finir dans l'estomac d'un grizzli ou d'un couguar, prendre le temps d'écouter autour de vous pour reconnaître le son caractéristique d'un écureuil qui s'approche de vous en vue d'en tirer de la peau... La chasse demande un investissement conséquent mais offre toujours des récompenses. Cela permet notamment de confectionner la sacoche de légende de l'Ouest qui permet de retirer le terme "encombré" du vocabulaire d'Arthur.

Autre aspect exceptionnel du jeu, votre cheval. Nouvel ajout, le lien affectif porte bien son nom. Au vu du temps nécessaire pour atteindre le lien maximal entre votre cheval et vous, il est plus que probable que vous vous attachiez à cette monture que vous pouvez renommer à souhait, dont vous pouvez changer la crinière et la queue, et dont il faudra prendre le plus grand soin. La nourrir, la brosser, faire attention à elle près de prédateurs : elle deviendra une extension d'Arthur. L'augmentation du lien permet par ailleurs d'augmenter son endurance et sa vie maximales (déjà mentionné), mais aussi d'effectuer de nouveaux mouvements avec, comme des demi-tours, des pas de côtés ou se cabrer.

Si le chapitre 1 et le début du chapitre 2 font office de tutoriel deluxe, vous apprenant les fonctionnalités de base du jeu et ne vous laissant que peu de liberté, vous aurez bien vite le champ libre quant à ce que vous voulez faire. C'est d'ailleurs là que vous verrez à quel point il est facile de perdre toute notion du temps tant vous serez absorbé par ce que vous faites.

Passer des heures à tenter d'expulser tous les joueurs autour d'une table de poker, devenir le caïd au jeu du couteau, prendre le temps d'aider une inconnue dont le cheval vient de rendre son dernier souffle, sauver les passagers d'un braquage de train (ou être l'agresseur), partir en chasse des animaux légendaires ou pêcher les poissons mythiques... Les activités ne manquent pas, et chacune d'entre elles est un pur plaisir à faire. Après tout, c'est bien à vous de décider où aller, qui aider, quoi faire et ce que vous voulez être en dehors des missions principales.

L'aventure principale justement, comprend son lot de moments épiques (et je pèse mes mots), qui vous donneront vraiment des frissons dans le dos, vous poussant à en demander encore plus, tel un plaisir insatiable tant vous voulez que l'expérience ne s'arrête jamais. Et si elle finit par s'arrêter après quelques 70 à 80 heures de jeu, quelle longue et intense expérience ! Là où RDR2 vise juste dans son histoire, c'est justement par la si forte empathie créée avec les membres du gang de Dutch. Tous ces instants de calme et de tranquillité étaient là pour vous laisser prendre le temps de vous attacher à eux, et ainsi de donner de vrais enjeux aux situations tendues que rencontre la bande.

Plus légères mais tout aussi plaisantes à jouer, les missions (ou arcs narratifs) secondaires sont excellentes. Il s'agit d'apporter une touche d'humour et un décalage avec le sérieux de l'aventure principale, bien que certaines soient tout aussi emplies de gravité. Accéder aux requêtes de deux frères qui se chamaillent pour la main d'une belle demoiselle, aider à la rédaction d'une biographie d'une gâchette de l'Ouest légendaire, aider l'amour de la vie d'Arthur... Tant de missions potentielles à vivre, ou à refuser en bloc (plusieurs missions peuvent être refusées si vous préférez incarner un Arthur plus vindicatif).

Le jeu aborde des thèmes très sérieux, comme le sort réservé aux indiens d'Amérique, la place des femmes dans la société américaine en pleine évolution, etc. Par ailleurs, préparez-vous à des séquences d'extrême violence, le jeu n'hésitant pas à vous plonger dans la folie de certains personnages.

Alors certes, on pourra reprocher la lenteur forcée par Rockstar pour plusieurs aspects du jeu, comme la faible possibilité d'effectuer des voyages rapides, poussant à passer beaucoup de temps à cheval, la nécessité de cuire une par une les viandes récupérées par la chasse, la nécessité de bichonner votre cheval régulièrement, le fait de prendre soin d'Arthur pour surveiller son poids et ses niveaux de vie, endurance et sang-froid, mais tous ces aspects s'acceptent bien vite, et contribuent à donner une ambiance si immersive au jeu. Comme dit précédemment, vous ne jouez pas Arthur Morgan, vous êtes Arthur Morgan.

Il convient de signaler que la rejouabilité n'est pas vraiment exceptionnelle. Avec tout ce que vous ferez dans votre première partie, et une fois les surprises que vous réserve l'aventure principale connues, replonger à nouveau dans l'histoire principale ne vaut pas franchement le coup. Mais au vu du plaisir si grand à découvrir le jeu, et sachant que vous pouvez facilement vous y perdre pendant plus de 150 heures de jeu, difficile de faire la fine bouche, la rejouabilité étant complètement éclipsée par le plaisir de la découverte.




Red Dead Redemption 2 offre une expérience de jeu exceptionnelle. On prend plaisir à s'investir corps et âme dans ce vaste et riche univers, à s'attacher à ses protagonistes et à vivre leurs péripéties. La liberté d'action qui vous est vite offerte vous laisse le choix d'aller faire ce que bon vous semble, et saura toujours vous récompenser comme il se doit. A vivre plus qu'à jouer.
Note : 5/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

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NDLR : N'étant pas encore sorti, les trophées du mode multijoueur ne peuvent pas être jugés. Cependant, au vu de leur intitulé, l'effort requis pour les obtenir ne semble pas venir altérer le ressenti global sur la liste de trophées.

Si vous avez lu avec attention ce test et retenu les points forts énoncés dans les sections Contenu et Aspect Technique, sachez que vous pouvez désormais les considérer comme des points faibles en ce qui concerne la liste des trophées.

Passons vite sur les quelques trophées qui viennent ponctuer votre avancée dans l'histoire principale, trop peu nombreux et assez classiques dans une chasse au platine, pour traiter ce qui pose vraiment problème. La faute commise par les trophées, c'est de demander la Lune. En effet, là où vous pouvez choisir de faire ce que voulez car vous l'appréciez (jouer au poker, chasser, etc.), la liste de trophées vous force à tout faire, même ce qui ne vous intéresse absolument pas.

Il s'agit ici d'un gonflement absurde et rageant d'une durée de vie qui n'en avait absolument pas besoin.

Commençons par les trophées manquables. Oui, manquables. Il existe en effet quelques trophées qui pourraient vous passer sous le nez, certains obligeant ni plus ni moins à refaire une partie. Là où j'énonçais précédemment que vous pouviez jouer comme vous le vouliez, sachez que si vous visez le platine, ce n'est hélas pas le cas. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que lors du chapitre 6, une série de quêtes secondaires oblige à avoir un niveau d'honneur minimal afin d'être jouée. Sans guide, impossible de le savoir même en arpentant de long en large la zone de jeu. Et en effet, un trophée vous demande de jouer toutes les quêtes liées à l'honneur dans une seule partie. Certaines peuvent même être perdues si vous avancez un brin trop vite au sein d'un chapitre. Formidable.

Mais ce n'est pas tout, car vous devrez également ramener 5 objets demandés par vos camarades et réaliser une activité avec un camarade dans chaque camp. Il est généralement impossible de savoir où sont les objets demandés par vos camarades, tandis que les activités de camp peuvent très facilement être ratées. Ici encore, un passage par la case guide s'impose. Si vous pensez commencer à percevoir une répétition concernant la case guide, ce n'est que le début du cauchemar.

Toi qui t'aventures sur la route du platine, abandonne tout espoir et temps libre.

Un seul trophée en regroupe énormément et sera votre bête noire : l'obtention du 100% du jeu.

Ce trophée demande de trouver tous les collectibles et finir tous les défis. Si vous pourriez croire que ça ne semble "pas si terrible", attendez la suite. Il y a plus de 200 collectibles et 90 défis. Les collectibles, à eux seuls, peuvent pousser à la crise de nerfs. Divisés dans plusieurs catégories (os de dinosaures, gravures dans la roche, attrape-rêves), ils vous forceront à jouer avec un second écran pour avoir un guide sous le nez. Pas de carte à acheter dans le jeu pour vous aider à vous repérer, débrouillez-vous. Et quel plaisir d'arpenter toute la carte pour aller chercher un misérable os de dinosaure. Là où les allers-retours n'étaient pas trop ennuyants dans le plaisir à jouer, c'est parce que vous alliez là vous le vouliez. Désormais, c'est de force si vous voulez le platine.

Le pire, c'est que le jeu est par ailleurs si bon que vous souhaitez jouer plus longtemps dessus, mais hélas pas comme ça. Les deux pires collectibles du jeu sont sans conteste les objets exotiques et les cadavres de qualité exceptionnelle. Les objets exotiques sont une série de quêtes qui vous pousse à plumer des oiseaux très rares, et à trouver des fleurs ne poussant qu'à quelques points très précis. Vous connaissez désormais la chanson, avoir constamment l’œil sur un guide permettra de gagner du temps, mais comptez tout de même 8 à 10 heures rien que pour les objets exotiques.

De la même façon, chasser les animaux pour les cadavres de qualité exceptionnelle demande des heures et des heures de jeu, et suscitera une immense frustration. Vous devrez dénicher des petits oiseaux en qualité 3 étoiles, sachant que ces oiseaux sont rares et que, même trouvés, avoir la meilleure qualité peut être compliqué si vous êtes mal équipé. Que cela soit clair : la chasse est globalement sympathique dans le jeu si c'est vous qui vous êtes imposé les règles, pas quand le jeu décide à votre place.

Hélas, déjà que les collectibles demandent facilement 30 à 40 heures de jeu à eux seuls, les défis ne sont pas en reste.

Encore une fois, vous devrez faire tout ce que le jeu propose, même à contrecœur. Banditisme, mini-jeux, chasse, survie, cueillette, armes à feu, chasse au trésor, équitation, défi de tirs... Tout, trop y est.

Les défis sont même parfois cruels et peuvent vous faire perdre des heures de jeu à cause de la chance qu'ils demandent. Au hasard, les défis liés aux mini-jeux frôlent le n'importe quoi. Dans les derniers paliers, vous devrez gagner trois mains au blackjack en ayant tiré 3 cartes, ou remporter 3 parties de dominos d'affilée. Alors alors, restons calmes. Quiconque a déjà ne serait-ce que vu de loin une partie de blackjack sait à quel point il est rare de finir avec 5 cartes, mais devoir en plus gagner avec 5 cartes ?!? Stupide et frustrant, ce seront des heures que vous passerez à une table de blackjack en priant votre bonne fortune et sans pouvoir passer le temps une fois votre main tirée ! Si au poker vous avez la possibilité d'accélérer une partie, ici ce n'est même pas en option. Long, bien trop long, et frustrant, ce défi est atroce.

Mais que dire des défis qui vous demandent de pêcher chaque poisson du jeu ou cueillir chaque plante du jeu sans proposer de liste pour avoir une idée de votre avancement ? A moins d'avoir préalablement préparé un papier où vous rayerez un à un les éléments récupérés, bonjour la rage ressentie lorsque vous serez à 14/15 ou 42/43 sans savoir ce qui vous manque ! Le défi demandant de débourrer les 10 races de chevaux sauvages propose pourtant bien une liste dans le jeu pour suivre votre progression, alors pourquoi pas les autres ?

Vient ensuite l'obligation d'étudier et dépecer tous les animaux du jeu. Inutile de s'attarder dessus, sachant qu'il y a 178 animaux, vous devriez avoir une bonne idée du cauchemar que cela représente.

Avant de passer au dessert, petite mention spéciale au trophée le plus stupide du jeu, qui n'a aucun sens et mériterait une claque. Il s'agit du trophée liée aux attaques de grizzlis. En effet, si vous n'êtes pas assez rapide, un grizzli qui vous charge vous attrapera. S'ensuivra une séquence façon le film The Revenant (pour les connaisseurs) où votre personnage luttera pour survivre et aura la possibilité d'abattre en sang-froid la bête.

Alors alors, quel trophée débile peut-on bien inventer autour de cette séquence somme toute sympathique mais sans plus ? Mais c'est très simple : devoir survivre et tuer un grizzli lors d'une attaque 18 fois. Je répète : 18 fois. Est-ce qu'il est nécessaire de rappeler à quel point il est pitoyable de demander une telle chose quand on sait que le grizzli est bruyant, arrive généralement de loin, qu'Arthur est équipé d'armes le tuant en quelques secondes à distance et que vous disposez du fameux sang-froid ? Le réflexe naturel du joueur lorsqu'il voit le grizzli hurler puis lui foncer dessus, c'est de prendre sa meilleure arme, d'activer le sang-froid et d'abattre de 6 à 9 balles la bête avant qu'elle n'ait trop approché. POURQUOI obliger à jouer les fous suicidaires en se jetant dans la gueule de l'ours 18 FOIS ?!?

Pitoyable, parodique et ridicule, un bel exemple de trophée à bannir de toute future liste de trophée.

Enfin, il vous faudra obtenir la médaille d'or dans 70 des 108 missions principales. Il y a tant de problèmes liés à cela. Tout d'abord, si vous souhaitez garder intact le plaisir de la découverte (ce que je vous recommande), sachant que plusieurs objectifs spoilent sans vergogne les missions, vous risquez fort de rater 90% des médailles d'or. Mais même en connaissant les objectifs, le niveau de jeu requis est parfois si élevé que les missions ne se font plus avec plaisir mais dans la douleur. De plus, si vous optez pour les médailles d'or en rejouant les missions, bon courage. En effet, les développeurs "punissent" les joueurs relançant une mission en mettant un inventaire minimaliste, un Arthur sous-développé niveau vie, endurance et sang-froid, et un cheval au premier palier de lien affectif. Là où vous étiez suréquipé et avec une excellente monture au même moment dans votre première partie, vous êtes désormais sous-équipé.

La difficulté réside dans l'obligation de devoir réussir tous les objectifs d'un coup. Il aurait été préférable de ne réussir que les objectifs manqués, mais non. Pas de chance. Il vaut ainsi mieux, au choix, relancer une partie rien que pour les médailles d'or, ou sauvegarder avant chaque mission et relancer la sauvegarde si vous n'avez pas eu l'or. Pour le plaisir à découvrir par soi-même le jeu, on repassera. Merci la liste de trophées, une fois de plus...




En dépit d'une faible satisfaction à obtenir les trophées liés à l'histoire ou à avancer à votre rythme dans les défis ou la chasse, le platine du jeu vous impose de tout faire, tout voir et tout connaître au point de vous pousser à l’écœurement. Quel dommage, vraiment, pour un si bon jeu, d'avoir une liste de trophées aussi frustrante, longue, répétitive et gonflant inutilement la durée de vie déjà si bonne du jeu. Mention spéciale à l'obligation de se jeter dans un grizzli 18 fois, il fallait oser inventer un trophée pareil...
Note : 2/5

Conclusion

Red Dead Redemption 2 offre une expérience hors du commun. Immersif, addictif, exceptionnel, les superlatifs ne manquent pas pour qualifier une aventure où vous pouvez faire, vivre ce que vous voulez aux côtés de personnages inoubliables.
Prenez toutefois garde si vous vous lancez dans la chasse au platine, ce dernier demandant beaucoup trop de votre part et pouvant ruiner votre expérience du jeu...
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
16
Je recommande ce jeu : Aux acharnés, Aux habitués des 100%, Aux fans de la série

Aelon (Aelon77)

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