Planet Alpha

ps4

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 04/09/2018
Genre(s) : Action , Aventure, Plates-formes
Territoire(s) : FRANCE

76 joueurs possèdent ce jeu
16 trophées au total
0 trophée online
2 trophées cachés

100% par : 46 joueurs (61 %)


Note des joueurs :
4.3/5 - 3 notes

Note des 100% :
4/5 - 4 notes

Test rédigé par Troywarrior le 16-09-2018 - Modifié le 16-09-2018

Introduction

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“Homme seul est viande à loups.” Proverbe français


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On dira ce que l'on voudra, mais il est quand-même agréable, parfois, de mettre un peu de côté les grands noms du jeu-vidéo et de découvrir des créations indépendantes. C'est ce que nous allons faire aujourd'hui avec le studio Danois : Planet Alpha Game Studio. Avec une équipe de trois professionnels talentueux, dirigée par Adrian Lazar (ancien d'IO interactive), Tim Løye Skafte et Tim Börrefors, ils nous présentent leur toute première création éponyme : Planet Alpha. Publié sur toutes les plateformes, y compris notre bonne PS4, grâce à Team17 (qui a d'ailleurs signé là sa centième édition), le jeu a reçu un nombre impressionnant de récompenses et de nominations du monde vidéo-ludique, notamment le Most Promising Game aux Indie Prize Asia 2015 et le Outstanding Original aux Unreal E3 Awards 2018.

On connaît bien sûr le talent scandinave pour le 10e art, en passant par les Finlandais de Remedy Entertainment (Max Payne) jusqu'au Suédois de Coldwood Interactive (Unravel). Découvrons donc maintenant une nouvelle histoire, dans la langue d'Andersen.


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Vous débutez votre aventure sur une planète inconnue, dans un costume spatial digne de la science-fiction des années 80. Vous êtes blessé et seul. Quel est cet endroit ? Comment êtes-vous arrivé ici ? Et surtout, comment vous en sortir ? Une seule solution pour trouver les réponses : avancer, explorer et survivre.

Contenu du jeu

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Planet Alpha reprend et transcende les codes du side-scroller, une aventure emplie d'énigmes situationnelles et environnementales pour pouvoir avancer, dans la pure lignée d'un Little Nightmares. Là où il se démarque, c'est par la splendeur de son univers (nous y reviendrons) et, surtout, cette interactivité très intelligemment ancrée entre l'environnement et votre humanoïde protagoniste.

Vous allez effectivement vous découvrir très rapidement un pouvoir exceptionnel : la manipulation du temps. Entendons-nous bien, nous ne parlons pas d'une arcane perse vous permettant de revenir en arrière durant une chute, mais de manipuler la rotation même des astres. Vous pourrez ainsi se faire lever le soleil ou, au contraire, lui substituer la lune en fonction de vos besoins. Car cette planète n'est en rien accueillante pour le rescapé que vous êtes. Une armée de robots, semblant tout droit sortie du cerveau d'Ed Wood, patrouille sur les paysages enchanteurs de la planète et tirera à vue sur votre frêle personnage. Et ce n'est pas tout, la faune autochtone, parfois même la flore, ne verront pas d'un bon œil votre présence sur leur territoire. Seul problème, vous n'avez aucun moyen pour combattre ou vous défendre, il va donc falloir ruser et, avant tout, ne pas vous faire repérer.

En ce point se concentre tout l'attrait de Planet Alpha. Être en plein jour, ou sous le manteau de la nuit, modifiera profondément votre environnement. Certains végétaux ne s'ouvriront que sous les rayons ardents ou, au contraire, changeront leur position au crépuscule. Atteindre une hauteur, traverser un précipice ou se dissimuler à la vue de vos ennemis dépendra donc complètement de la maîtrise de votre pouvoir mais également de votre sens de l'observation. En effet, même si vous allez découvrir une multitude de régions de cette planète, possédant chacune son biotope spécifique, certains organismes végétaux et/ou fongiques seront les mêmes. En pleine course, où la moindre hésitation entraînera votre mort, il sera donc préférable que vous connaissiez ces organismes et, notamment, l'influence qu'a l'ensoleillement sur eux.

Un écosystème hétéroclite, des ennemis variés et un pouvoir original offrent un contenu complet à ce jeu. Peut-être un petit bémol, une durée de vie assez restreinte avec 10 chapitres qui se terminent en 5 à 6 heures. Le générique de fin nous laisse donc un peu sur notre faim car, justement, le jeu est bon.
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Note : 3/5

Aspect technique du jeu

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"La beauté", chez nos amis du nord. Je pourrais résumer ce chapitre entier rien qu'avec ce mot. On peut dire que le trio danois a le sens de l'esthétique. Les tableaux sont somptueux et les décors novateurs, chaque région que vous explorerez vous offrira un balai de couleur et de lumière qui régalera vos yeux, même si parfois un peu trop gorgé.

Les effets de profondeur sont sans défauts, alliant subtilement la faune et la flore avec le reste de l'environnement. Côté modélisation, c'est un très bel alliage entre un placage polygonal réduit et des animations de luminescence d'excellente facture. Enfin les entre-stages, sorte d'univers parallèles dans lesquels vous vous glisserez grâce à des failles. Là encore, du très bon travail. Dans une sorte d'espace artificiel, la pesanteur se raréfie et chacun de vos sauts formera une cloche impressionnante, dénotant complètement du gameplay général du jeu.

Comme le dit le vieux dicton danois, "trop de viande ne change pas la qualité de la sauce". L'accompagnement sonore reste effectivement des plus savoureux malgré, parfois, des graphismes un peu trop condensés. En parfaite adéquation avec l'univers rétro-futuriste du jeu, la bande-son souligne pertinemment les moments de danger ou nous berce dans une ambiance onirique dans les phases d'exploration. Un très bon travail de Siddhartha Barnhoorn, compositeur talentueux ayant œuvré pour de nombreux films et jeux-vidéo.

Comme l'on dit, au contraire, en France : "trop de compliments tuent le compliment". Ainsi pourrons-nous reprocher un point : une trop grande rapidité dans certaines animations. En effet, il vous arrivera assez souvent, dans vos pérégrinations, qu'un rocher dévale la pente sur laquelle vous glissez ou qu'un boss vous poursuive en détruisant tout sur son passage. Une seule solution dans ces moments : courir... courir vite. Tellement vite que la célérité du défilement rend presque l'écran indistinct. Mais honnêtement, cela ne gâche en rien la qualité globale des graphismes.


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Il va vous en falloir, de la "technicité" pour vous sortir des griffes de ce caillou lointain. Le studio a en effet mis en place un gameplay à la simplicité déconcertante mais nous demandant une rigueur sérieuse. En effet, outre vous accroupir, faire glisser un objet, sauter et transformer le temps, vous n'aurez aucune autre action à vous soucier. Trois touches d'une manette à retenir, ce n'est pas bien complexe, ce qui l'est, c'est de les utiliser judicieusement et souvent rapidement. Le moteur graphique joue très bien son rôle en proposant des déplacements fluides sans aucuns lags ou autres ralentissements. Le respawn est également rapide et les temps de chargement sont quasi-inexistants, d'autant plus que les checkpoints automatiques sont intelligemment disséminés sur les points sensibles de votre parkour. Bref, on peut tout à fait dérouler les 10 chapitres sans s'en apercevoir et sans avoir à sourciller.

Peut-être un grain de sable dans cette belle mécanique, une maniabilité imprécise. Bien que la prise en main de votre avatar sous scaphandre soit rapide, certaines actions vous entraîneront pourtant vers la mort, malgré la bonne exécution du mouvement. D'autant plus désagréable quand, la fois d'après, vous réussissez votre action en faisant exactement la même chose (à la pression du bouton près). Ce défaut est plus particulièrement visible dans les stages annexes privés d’apesanteur.
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Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

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Espérons que ce proverbe arabe soit vrai car pour une première création, c'est une franche réussite. Planet Alpha offre un jeu d'exploration et d'énigme de première qualité. Il reste certes analogue au genre et ne fait pas forcément exception au paradigme, il parvient néanmoins à définir un style unique.

Grâce à leur imagination débordante, les développeurs nous offrent une planète complète et son exploration totale. On s'émerveille en traversant toutes ses zones, des cieux nuageux au magma de son centre. Les lumières, panoramas et musiques nous bercent dans cette aventure sans césures et cet aspect volontairement rétro-futuriste ajoute une originalité rafraîchissante.

En ce qui concerne le jeu lui-même, il ne déçoit pas non plus. Les énigmes situationnelles sont exponentiellement ardues et nous offrent une chauffe de méninge juste à point. Cependant, les phases d'infiltration sont, elles, non-équilibrées. Il apparaît évident que la plateforme a été privilégiée aux énigmes mais tous les éléments mis ensemble forment quand même un défi cohérent. L'aspect le plus plaisant est bien sûr ce pouvoir qui nous permet de choisir la position des astres, qu'il s'agisse du plaisir de voir notre environnement se transformer complètement par une simple pression de gâchette ou de s'en servir pour défaire nos difficultés. Se protéger derrière une plante qui vient de se fermer, envoyer un mastodonte sur des machines gênantes ou attirer des créatures autre part que sur votre chemin, autant de possibilités qu'offre ce contrôle. L'idée est bonne et bien exploitée puisqu'au lieu d'une sur-utilisation qui pourrait être lassante, le jeu nous propose des phases en intérieur, sans votre pouvoir et où cette fois, seule votre dextérité vous sauvera.

Pour la partie un peu plus négative, le point central reste la maniabilité. Mourir dans un platformer de ce style est logique, voire obligatoire. Quand la chute est due à notre mauvaise technicité, pas de problème, mais quand il s'agit d'une maniabilité hasardeuse, cela peut devenir frustrant. Notamment dans les phases de faille où la plateforme prend l'intégralité du gameplay. Des cubes et rectangles en mouvements cycliques qui n'offrent qu'une très courte marge de manœuvre, jusque là, tout va bien. Le défi est intéressant et le challenge à la hauteur mais on ressent vite les limites de la maniabilité du personnage, c'est dommage.
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Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

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Le frisson s'arrête là, la liste des trophées reste malheureusement classique, trop classique, réduite à une quinzaine de bronze et d'un doré. Ce qui est le plus dommage, ce n'est pas l'absence d'un platine en lui-même, mais plutôt que le jeu se prêtait parfaitement à un défi possiblement bien plus ardu, je m'explique.

Concrètement, les trophées de Planet Alpha consistent à trouver dix créatures cachées dans des zones spécifiques tout en collectant quatre artefacts (présents dans les mondes failles). Et c'est tout. Certes, il y a de l'idée et un minimum de difficultés dans la quête, avec en plus une cohérence avec le style. Mais pourquoi s’arrêter là ? D'autant que l'imagination ne semblent pas faire défaut aux concepteurs.

Les amoureux du challenge auraient parfaitement accepté des défis speedruns pour chaque chapitre, voire global, par exemple. Pourquoi ne pas proposer également de terminer le jeu sans mourir ou avec un nombre limité de morts accordées à la limite ? Bref, on sort de cette chasse avec un goût de trop peu ; un si beau terreau tellement peu exploité est difficile à comprendre. On dirait presque que les studios d'aujourd'hui, par crainte de dégoûter le joueur, priment toujours la facilité sur le défi alors qu'il n'en est rien. Un joueur souhaitant simplement jouer ne sera pas rebuté par un défi complexe (platine ou non) puisqu'il ne le fera pas. Tandis qu'un chasseur appréciera une battue compétitive (mais cohérente).

Pour se recentrer sur le sujet, Planet Alpha rate donc cette marche finale, non pas à cause de l'absence d'un platine, mais d'un manque de challenge. La liste existante restant cependant cohérente avec le jeu et apportant un certain plus à l'aventure de base, il gagne quand même la moyenne, arrondie au supérieur pour la qualité globale du jeu.
Note : 3/5

Conclusion

Planet Alpha ne révolutionne pas le genre mais se démarque quand même par l'originalité de son univers et le pouvoir de son héros. Les tableaux sont variés, beaux et vivants alors qu'on les explore sans apercevoir le moindre défaut majeur du moteur graphique. Malgré une maniabilité parfois imprécise, on traverse les 10 chapitres avec plaisir tout en essayant de survivre à des ennemis éclectiques et en faisant chauffer subtilement nos méninges. Saupoudrez à cela une ambiance musicale en parfaite harmonie avec le monde qu'elle sonorise, et vous obtenez une première réalisation réussite et prometteuse. Le studio danois pose sa pierre sur l'édifice du side-scroller de la meilleure des manières même si, sur certains aspects mineurs, elle reste perfectible, notamment sur la chasse des trophées. Globalement, on ne peut que leur dire bravo et tillykke.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux curieux, Aux chasseurs de trophées/platine facile

Troywarrior (troywarrior)

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