Heavy Rain

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 02/03/2016
Genre(s) : Aventure
Territoire(s) : FRANCE

6903 joueurs possèdent ce jeu
57 trophées au total
0 trophée online
52 trophées cachés

Platiné par : 1979 joueurs (29 %)

100% par : 1979 joueurs (29 %)


Note des joueurs :
4.5/5 - 112 notes

Note des platineurs :
4.3/5 - 84 notes

Test rédigé par Troywarrior le 08-12-2016 - Modifié le 20-12-2016

Introduction

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"Les tueurs en série, par leurs actes, essayent de nous raconter une histoire". Donato Carrisi (Le chuchoteur)


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En France, y'a des trucs on est 'achement balèze!! Notre Coluche national ne croyait pas si bien dire. Depuis quelques années maintenant, le talent français dans l'univers de la conception et de l'édition numérique tient sa place au panthéon auprès d'autres géants.
David Cage peut se targuer d'en être une pièce angulaire. Fondateur de Quantic Dream (1997), il mise très vite sur la technique du Motion-Capture (mocap) et, au fil des évolutions technologiques, vers le Performance-Capture (perfcap) afin de pousser le réalisme jusqu'aux interactions faciales des personnages. Ces techniques sont très vite maîtrisées d'une main de maître par le studio (on retiendra par exemple les excellentes motion-captures du film "Immortel", réalisées par celui-ci). David Cage prend très vite le pari pourtant risqué de développer un concept de jeu sortant des sentiers battus, délaissant sciemment des facteurs vidéoludiques afin de mettre en exergue deux points essentiels : la narration et l'émotion. Très souvent raillé par ses détracteurs sur ces points (notamment sur l'aspect "sur-émotionnel" de ses créations), Quantic Dream s'impose néanmoins aujourd'hui comme le N°1 dans son domaine et ce au niveau mondial.

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Après quelques jeux qui n'ont pas réussi à percer (Omikron: The Nomad Soul et Fahrenheit) et un nouveau partenariat avec Sony Computer Entertainment Worldwide Studios (2006). Quantic Dream lance en 2010 ce qui va devenir LA bombe de cette année (je n'oublie ni Red Dead Redemption ni GOW 3 mais c'est pour l'effet de style du test m'voyez?!)
Mesdames et Messieurs, je vous présente... Heavy Rain : 9e meilleure vente de l'année en 2010, 3 British Academy of Film and Televison Awards, 3 DICE awards, et 2 Milthon Awards en faisant le jeu le plus primé à travers le monde en 2010, une moyenne de 90,1% sur 420 notes de la presse spécialisée internationale, écoulé depuis à plus de 3,4 millions d'exemplaires à travers le monde. Bref, au-dessus c'est le soleil! Une véritable révolution dans l'univers du jeu vidéo, et ce pour différents aspects que nous allons dès à présent décrypter.

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Heavy rain étant une œuvre narrative basée essentiellement sur son scénario, nous ne développerons pas trop cet aspect afin de ne pas corrompre votre découverte du jeu. Notre pitch retracera donc uniquement les 15-20 premières minutes du jeu, mais celles-ci contenant déjà des rebondissements, nous vous laissons le choix de les découvrir ou non et de sauter ce paragraphe le cas échéant.

Ethan Mars, architecte, est l'archétype même du rêve américain. Une belle maison dans une petite bourgade de la côte Est des Etats-Unis, marié, 2 enfants (aucun lien). Son couple est solide, empli d'amour et ses 2 enfants, Shaun et Jason, aiment leur petit papounet. Pourtant, lors d'une sortie familiale au centre commercial, la vie d'Ethan va basculer lorsque, ayant échappé à la vigilance de son père, Jason se fait percuter par une voiture. Malgré sa tentative de le sauver en se jetant sur la route, son fils décède et lui même plonge dans le coma.
2 ans plus tard, la population tremble de plus en plus face à ce nouveau tueur en série baptisé "Le tueur aux origamis", l'atrocité de ses crimes réside dans le choix de ses victimes, des enfants âgés de 8 à 11 ans, retrouvés mort sur des terrains vagues, de l'eau de pluie dans les poumons, un origami dans la main et une orchidée sur le cœur. Au delà de ces crimes, le sadisme du tueur s'exprime par le jeu macabre qu'il fait vivre aux pères des enfants kidnappés, leur laissant la possibilité de sauver leur progéniture par une succession d'épreuves éprouvantes physiquement et psychologiquement.
Scott Shelby, ancien lieutenant de police reconverti en détective privé, engagé par les familles des victimes pour retrouver l'assassin mène son enquête. Norman Jayden, jeune profiler prodige du FBI, est quant à lui dépêché au commissariat central pour aider la police locale dans ses investigations. Enfin Madison Paige, journaliste pour The American Tribune, insomniaque et déterminée, suit l'affaire de très près dans l'espoir d'obtenir l'article de sa vie. De son côté, Ethan n'est plus que l'ombre de lui-même, rongé par la culpabilité et par la dépression. Séparé de sa femme, il tente tant bien que mal de s'occuper de son autre fils Shaun, mais ne trouve pas la force de se relever. Les articles des meurtres odieux perpétrés n'arrangent en rien son état et réveillent en lui de vieux démons qu'il tente de combattre depuis 2 ans.

Vous contrôlerez toutes ces personnes et une seule question se pose à vous : jusqu'où êtes-vous prêt à aller?

Contenu du jeu

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Le décor étant posé, intéressons-nous maintenant à l'univers d'Heavy Rain. L'histoire, se découpant en une bonne cinquantaine de chapitres, sera traversée au contrôle des 4 protagonistes que vous incarnerez pour tenter de dénouer le mystère du tueur aux origamis. Autant vous dire à l'avance que la tâche ne sera pas aisée. La construction du jeu est faite de sorte que chacun des personnages aura ses propres chapitres durant lesquels vous suivrez leur parcours singulier. Vous aurez à surmonter les terribles épreuves du tueur aux commandes d'Ethan, à enquêter tel un vrai Colombo dans la peau de Shelby à coup d'interrogatoires et de déductions, de chercher et analyser les indices des scènes de crimes à travers les yeux de l'agent Jayden et enfin aurez entre vos mains le devenir de l'article de Madison, recherche et autres techniques journalistiques plus ou moins honorables seront vos armes.

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Comme indiqué dans le prologue, le souhait de Quantic Dream est de créer une œuvre originale basée sur sa narration et clairement, le pari est réussi. La construction narrative de l'histoire est d'une exceptionnelle intelligence structurelle que l'on peut rapprocher d'un Magnolia de P.T Anderson (pour ceux qui connaissent). Vous suivez ainsi l'histoire de chaque protagoniste, scindée en chapitres qui s'imbriquent parfaitement entre eux, durant lesquels certains personnages se croiseront et où les actions précédentes d'un protagoniste entraîneront des conséquences inéluctables pour le suivant. C'est un véritable plaisir à suivre, et même à vivre car rappelons que le principe basique de ce jeu est de faire de vous le héros de ce véritable film qui défile devant vous, nous développerons ce point un peu plus bas.
En ce qui concerne le scénario ainsi que l'intrigue, ils sont quant à eux d'une qualité digne des plus grands romans policiers et des films du même genre. Amateurs de Robert Ludlum ou de Stephen King, attendez-vous à être comblés. Le jeu pense aussi aux amateurs de réalisations telles que Saw ou Seven. En effet, la psychologie du tueur, au sadisme délectable et très bien traité au demeurant, nous amène, au contrôle d'Ethan et de l'agent Jayden, sur des épreuves et des scènes de crime bien tordues. Le parcours de chaque personnage est original sans tomber dans le cliché, qui plus est totalement immersif. Une fois le jeu terminé, on comprend pourquoi le script original de 2000 pages a mis 15 mois à être écrit.
On peut éventuellement regretter une certaine légèreté dans le dénouement et son explication mais nous y reviendrons plus tard.

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Tout héros a besoin d'un équipement dans l'accomplissement de sa quête (ou d'un ennemi... désolé John Woo). Si la majorité des protagonistes restent dans le réalisme : téléphone, calepin, photos, dossier et consorts. Nous sommes obligés de faire un arrêt sur le système ARI (Added Reality Interface) de l'agent Jayden. Lunettes interactives reliées à un gant bourré de capteurs qui permettent à l'agent Jayden de : repérer des traces biologiques de toutes natures, comparer directement celles-ci avec les bases de données du FBI, modéliser en 3D des événements déduits grâce aux indices, et enfin plonger son porteur dans une réalité virtuelle complète (un casque VR avant l'heure en somme). Honnêtement, et même si l'idée est originale en soi, on se demande vraiment ce que fait un tel objet "Metal Gearien", non contemporain à l'époque et qui dénote complètement du reste de l'histoire. C'est personnellement un anachronisme qui m'a énormément dérangé dans l'immersion de l'histoire, d'autant qu'il prend une place importante dans l'arc Jayden. Mais encore une fois, cela est mon ressenti, si on l'observe de manière objective, l'objet en lui-même est bien inventé et s’inclut d'une manière relativement logique dans l'histoire.

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Chose importante à comprendre dans Heavy Rain, l'expérience de jeu se base sur la narration et non pas sur une performance particulière d'interface. Pour citer son auteur : " Le véritable espace de l’expérience n'est pas le pad, mais plutôt l’imagination et le ressenti du joueur." (Heavy Rain : David Cage précise sa vision).
Il faut donc bien se représenter un jeu qui d'une part brise certains codes établis du jeu vidéo, notamment l'absence de Game over par exemple, "allant à l'encontre de la narration" toujours dixit l'auteur. Ainsi, 5 ans avant Until Dawn, et 2 ans avant Telltale, Quantic Dream nous offre l'effet papillon dans son plus beau format, celui d'un film où vos agissement et vos décisions auront des implications irrémédiables et qui décideront de la finalité de votre aventure.
D'autre part, le jeu vous plonge dans une expérience adulte où s'entremêlent toutes les émotions complexes de vos personnages qui deviendront les vôtres par l'implication intrinsèque au style de jeu et l'empathie qui en découle. Une totale réussite.
Note : 4/5

Aspect technique du jeu

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Un jeu ayant la velléité de nous immerger dans un univers narratif se doit de s'approcher au plus près du réalisme. Facteur essentiel : les graphismes. Quantic Dream s'est donc attelé à la tâche de la captation de mouvement sur pas moins de 70 acteurs et cascadeurs. Il faut savoir que l'entreprise, désireuse de devenir leader dans le domaine du mocap/perfcap, s'est dotée de son propre studio et des dernières technologies dans le domaine de la captation optique (2007), lui permettant ainsi un rendu visuel numérique poussé jusqu'aux expressions de visage des acteurs. Résultat sur l'écran, une véritable claque visuelle. Bien que ce test se base sur la version PS4 (2016), la version PS3 (2010) est déjà pour son époque un régal pour les gamers. Les déplacements et mouvements des personnages sont d'une fluidité et d'un rendu déconcertants, si bien que vous aurez parfois l'impression véritable de contrôler l'acteur d'un film. Pour les faciès, on comprend très vite la place de leader des studios dans le domaine du perfcap. Le grain de peau, la pilosité, l'humidité de l’œil, le rendu est bluffant sans compter l'abonnissement PS4 qui a donné une 2e jeunesse à la version originale. Les expressions du visage, captées elles aussi numériquement, posent la pierre finale au réalisme des protagonistes à l'écran. On pardonnera aisément quelque petites imperfections que l’œil expert saura détecter, en gardant en mémoire qu'il s'agit d'une production, même remastérisée, vieille de 6 années.

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Deuxième élément indispensable, les voix et musiques. Pour le plaisir de chacun, le doublage français ET la VOSTFR sont disponibles. Version originale d'ailleurs conseillée, de part la qualité graphique des interactions, le mouvement des lèvres par rapport aux paroles est parfaitement accordé. Pour ceux qui préféreront malgré cela la version doublée, ils subiront le même défaut des films doublés, les lèvres n'allant pas avec les répliques mais c'est un choix. D'ailleurs, pour les irréductibles du doublage, vous aurez le bonheur d'entendre un certain nombre de grandes voix de la doublure française (en tant que studio français, ça aide) : B. Gabay (Robert Downey Jr., Viggo Mortensen et Andy García) , D. Boisseau (Matt Damon, Edward Norton), J.Luccioni (Al Pacino) et F. Cadol (Sandra Bullock, Angelina Jolie). Nous arrêterons la liste qui, pour votre information, est bien plus longue, quasiment toutes les voix sont des doublures célèbres.

Concernant la bande originale, un travail tout aussi titanesque. Chaque personnage possède sa propre ambiance musicale qui, de surcroît, varie en fonction des choix que vous ferez dans certaines situations. Plus de 200 morceaux ont été enregistrés avec un orchestre symphonique, pour la petite anecdote du jour, dans le mythique studio d'Abbey Road (excusez-nous du peu). Pas de Beattles ni de Pink Floyd en fond sonore mais des ambiances musicales de haute qualité, collant parfaitement aux différentes scènes et ambiance du jeu : tristesse, peur, stress, violence, tous les sentiments des personnages fidèlement retransmis par les musiques, accentuant in fine l'empathie du joueur.

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Dernier ingrédient essentiel à la réussite d'un jeu narratif, le gameplay. Comment simuler du réel dans le contrôle d'un personnage sans limiter la liberté du joueur ? Quantic Dream, dès Fahrenheit, part d'un principe qui, encore aujourd'hui, est l'argument principal de ses détracteurs : l'abondance de QTE. Et il est indéniable que des QTE, vous en trouverez à profusion. Nous ne disserterons pas pendant 3 heures sur le ressenti d'un tel type de gameplay, il s'agirait d'un débat aussi utile que celui de dire si on préfère le bleu ou le rouge. Chacun a son propre ressenti sur la chose. Je me permettrai uniquement un avis bref et personnel. Dans un jeu où la narration est centrale et où l'analogie entre le joueur et ses avatars doit prévaloir, je trouve ce système de QTE extrêmement intelligent et qui plus est nécessaire. Pour comprendre pourquoi, il vous faut par vous-même tenter l'expérience : absolument toutes les actions de vos personnages dans Heavy Rain sont sous votre contrôle.

Qu'il s'agisse d'enchaîner les touches et mouvements de joysticks, d'appuyer dessus longtemps, de déplacer votre manette, tout est contrôlable. Et c'est cette liberté qui, à mon sens, est nécessaire à notre propre implication dans la partie. Certes, ouvrir une porte, signer un registre est moins essentiel que de se défendre d'une agression, de s'accrocher à une corniche et de ne pas lâcher prise, et pourtant, chaque action de votre personnage est entre vos mains. Et si vous doutez de l'empathie que cela peut créer entre vous et votre écran, je vous invite à parcourir 8 kilomètres à contre-sens sur l'autoroute, manette en main et d'avoir le contrôle de votre volant avec celle-ci ou de devoir échapper à un groupe d'assaillants à pied sur une chasse de 5 minutes non-stop. Stress et concentration garantis !! Histoire de pousser plus loin cette implication digitale, les développeurs ont également fait en sorte de vous amener, à certains endroits du jeu, à devoir effectuer certaines actions dont, concrètement, vous n'avez pas envie de voir le résultat avant même que cela ne commence. Comme vous vous en doutez, ces actions représentent des moments extrêmement mauvais pour votre personnage, et vous vous retrouvez, non plus à diriger simplement une manette et regarder ce qui se passe, mais bel et bien à stresser comme si cela vous arrivait personnellement.
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

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Rarement un jeu nous a offert un tel sentiment d'implication dans son scénario. Au-delà de tous les éléments vus précédemment, la force principale de cette oeuvre est sans conteste son histoire et l'intrigue sur laquelle elle se fonde. A l'instar d'une série, on n'arrive pas à lâcher la manette à chaque fin de chapitre. Aucun temps mort ni de lassitude, on passe élégamment de la réflexion au stress, de l'action à l'observation et par un panel d'autres émotions dont l'énumération serait bien trop longue. Comme chez les meilleurs romanciers, nous sommes entraîné là où l'auteur veut nous emmener, même avec un sens de l'observation assidu, vous serez victime de pas mal de fausses pistes et de rebondissements scénaristiques de qualité. Les personnages sont tous très bien travaillés, les dialogues intelligents et leur vie retracée de manière mature et sans fioriture. Et c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on avance, chapitre après chapitre, personnage après personnage, dans la recherche du tueur. Les phases avec Ethan sont dures et fortes émotionnellement, sans jamais tomber dans l'exagération. Les moments d'enquête exacerbent notre fibre de détective et, sans s'en apercevoir, nous amènent à étudier cette affaire comme un véritable enquêteur : faire le lien entre les indices, écarter des suspects ou au contraire développer ses soupçons sur une personne. En un mot, Heavy Rain nous offre une histoire totalement immersive et extrêmement bien écrite.

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Gros point de débat sur Heavy Rain (et d'ailleurs sur les créations de Quantic Dream), notamment sur sa surexploitation. Comme expliqué dans le chapitre 7, ces QTE sont indéniablement un facteur essentiel à l'assimilation du joueur. Néanmoins, on ne peut donner complètement tort aux arguments du camp d'en face. Il est vrai que pour Heavy Rain, les QTE s'enchaînent sans discontinuité et parfois sans véritablement de nécessité. Pour d'autres, la réalisation sans aucune erreur d'une phase complète d'actions n'est pas une sinécure (bien que le sans-fautes ne soit pas obligatoire à la réussite de ladite phase). Un point donc difficile à positionner par rapport au plaisir de l'expérience, y participe-t-il ou au contraire le dégrade-t-il ? Chaque joueur devra se faire son propre avis sur cette question. Il est à noter que, sûrement en prévision de l'éclectisme des goûts de chacun, Quantic Dream a néanmoins trouvé un compromis parfait entre la nécessité de ce type de gameplay et le plaisir du joueur en proposant 3 niveaux différents de difficulté pour les QTE, interchangeables en cours de partie et à tout moment. Enfin, que l'on aime ou non, on ne peut renier le fait que le travail d'insertion des QTE dans les interfaces du jeu est titanesque aussi bien dans leur recherche de précision que de logique dans leur réalisation.

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Ultime réussite de ce petit bijou numérique : son incroyable arborescence de conséquences. Une fois votre première partie terminée, après une durée de vie plus que raisonnable, surtout pour ce type de jeu, vous aurez l'impression d'une promesse tenue et d'un final "Shyamalanesque" (à tes souhaits). Pourtant, vous vous demanderez rapidement "Qu'est-ce qui se serait passé si, au lieu de ça, j'avais...", question légitime et rassurez-vous, c'était le but de l'opération. Monsieur Cage n'est apparemment pas homme à faire les choses en simplicité puisque qu'il nous offre pas moins de 18 fins possibles ! Calmons-nous de suite, il ne s'agira pas bien sûr de réitérer 18 fois un jeu d'environ 15 heures, mais plutôt de reprendre l'histoire à des moments clés par la sélection de chapitre et d'oser une action non réalisée lors de la partie précédente, ou au contraire tenter une approche moins brutale que votre premier choix. Une fois ce changement effectué, vous ne serez pas basculé dans un scénario complètement différent certes, mais à l'instar d'un Until Dawn, vous affronterez un tout nouveau lot de conséquences, pouvant aller du simple changement de relation d'un protagoniste à la résolution de l'affaire, en passant par votre arrestation ou au contraire votre fuite voire même votre survie ou votre mort. Ainsi, non content de nous apporter une histoire initiale déjà construite, peaufinée et surprenante, Heavy Rain vous donne la possibilité de transformer des passages, de finaliser l'intrigue de votre propre point de vue et surtout vous donne la possibilité de vivre et/ou de revivre l'histoire sous tous les angles de votre psyché.
Note : 5/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

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Pour les connaisseurs des styles "Storygame", vous savez que la grande majorité des trophées de ce type de jeu ne représente pas un grand challenge puisqu'ils se basent majoritairement sur l'accomplissement linéaire du scénario. Heavy Rain reste dans cette lignée. En revanche, il se démarque de ses semblables non pas, étrangement, sur les conditions de déverrouillage dito mais grâce à la vaste gamme de possibilité qu'offre son scénario. En effet, pour obtenir son platine, vous devrez explorer la totalité des chemins scénaristiques proposés par l'histoire. Un énorme point positif en ce sens qu'il supprime toute lassitude ou redondance dans la chasse. A l'instar des amateurs de RPG, trophées ou non à la clé, l'envie de finaliser l'intégralité de ce que le jeu nous propose s'exprime naturellement devant la qualité qui nous est offerte. J'en profite également pour confirmer l'excellence du guide des trophées réalisé sur notre site qui transforme les quelques "difficultés", plus d'organisation que de réalisation d'ailleurs, en une douce balade.

Au-delà de cet excellent point motivant naturellement à la quête du 100%, il faut néanmoins raison garder et admettre que, comme expliqué plus tôt, la chasse ne représentera pas du tout de challenge particulier pour ceux possédant le cœur du chasseur. Vous ne laisserez pas beaucoup de gouttes sur ce chantier là.
Note : 4/5

Conclusion

Une chose est certaine, on ne sort pas de l'expérience d'Heavy Rain avec un avis neutre. De manière positive ou négative, ce jeu marque. Quel que soit notre positionnement, des facteurs sont indéniables : la masse de travail effectuée pour sa réalisation impose le respect, par le résultat extraordinaire qui en résulte. Les graphismes, le script, le scénario ; même le premier des détracteurs ne peut qu'en convenir. A titre plus personnel, j'estime que cette expérience révolutionnant le monde du jeu vidéo est une totale réussite. L'intrigue est d'une rare intelligence structurelle et rédactionnelle, l'immersion est totale. La qualité d'Heavy Rain n'a d'égal que le talent de l'équipe du studio concepteur et nous offre une véritable bouffée d'air frais dans une majorité vidéoludique qui se sédimente de plus en plus .
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux curieux, À un public averti, Aux chasseurs de trophées/platine facile

Troywarrior (troywarrior)

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