Contrast

ps4

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 26/11/2013
Genre(s) : Plates-formes, Puzzle-Game
Territoire(s) : FRANCE

2060 joueurs possèdent ce jeu
21 trophées au total
0 trophée online
7 trophées cachés

100% par : 1004 joueurs (49 %)


Note des joueurs :
3.6/5 - 44 notes

Note des 100% :
3.7/5 - 31 notes

Test rédigé par V-Phantomhive le 20-11-2016 - Modifié le 07-12-2016

Introduction

Certains jeux savent attiser notre curiosité en une seule présentation. Ce fut le cas de Contrast qui, présenté pour la première fois lors de l'E3 2013, avait su capter les foules grâce à son univers volontairement rétro mais diablement soigné accompagné d'une musique envoûtante. Rapidement considéré comme un jeu à surveiller car particulièrement prometteur, Contrast s'inscrit dans cette "nouvelle vague" PSN, qui propose une multitude de jeux plus ou moins originaux, à prix abordable mais aux défauts récurrents.

Coup d'essai de Compulsion Games, édité par les français de chez Focus Home Interactive, le jeu vous place dans la peau de Dawn, une jeune acrobate ayant le pouvoir de passer du monde de la lumière à celui de l'ombre en un instant. Cependant, vous ne serez visible qu'à travers les yeux de Didi, une petite fille en proie à d'importants problèmes familiaux que vous devrez aider du mieux possible. Ce scénario en apparence simpliste vous donnera l'occasion d'explorer un monde "imaginaire", où se mêle magie et illusion. Situé dans dans le cadre des années 1920, à une époque où la France d'après-guerre avait un besoin urgent de se distraire, le jeu vous permettra d'explorer un univers certes limité mais fidèlement reconstitué et parfaitement assumé : cabaret, vaudeville, érotisme, voyous de petite frappe, tout est fait pour immerger le joueur dans cette époque bien lointaine.

Comble du luxe, Contrast fut le tout premier jeu à avoir été offert aux membres PS+ lors de la sortie de la PlayStation 4, en novembre 2013. Pari réussi ?

Contenu du jeu

Contrast dispose d'un mode de jeu épuré visant à focaliser l'attention du joueur sur son intrigue. En effet, l'histoire familiale de la petite Didi constituera la substantifique moelle de jeu, votre pouvoir n'étant finalement qu'un médium visant à avancer dans l'intrigue. Puisque vous êtes la meilleure amie de la jeune fille, vous devrez la suivre tout du long de ses pérégrinations, en tentant de l'aider et de la soutenir. Invisible des yeux des mortels, vous emprunterez la voie de l'ombre (littéralement), tandis que Didi restera dans la lumière. Du point de vue de la narration, force est de constater que l'histoire certes simpliste dispose d'une écriture soignée, alternant avec élégance rire et gravité. Les péripéties de la petite Didi vous donneront l'occasion de rencontrer différents personnages, certains travaillés, d'autres beaucoup plus secondaires, mais disposant tous d'une personnalité qui leur est propre. La fin dispose d'ailleurs d'une belle surprise qui vous incitera certainement à refaire le jeu une seconde fois.

Du côté de l'environnement, on appréciera l'effort apporté pour permettre de briser la monotonie du joueur déjà bridé par une progression extrêmement balisée. Ainsi, bien que le jeu soit très court, vous aurez la possibilité d'explorer des décors très variés tel qu'un cabaret, un cirque ou encore un phare. La fin du jeu dispose d'ailleurs d'énigmes relativement tortueuses qui nécessiteront de votre part une certaine concentration. En revanche, on regrettera l'absence de coopération entre Didi et Dawn, ses dernières étant pourtant inséparables. Il aurait été appréciable, dans le cirque notamment, de les voir progresser et évoluer ensemble, plutôt que de cantonner Didi aux dialogues et Dawn à l'ombre et à la lumière. De la même manière, une plus grande liberté d'action accordée à Dawn aurait été bénéfique : personnage que vous incarnez, elle n'est malheureusement capable que de sauter, pousser quelques objets et enclencher son pouvoir. Et c'est tout. Avec une palette aussi limitée, il devient difficile de s'attacher à un personnage naturellement peu expressif, d'autant plus que le jeu ne prévoit aucun écart scénaristique pour creuser davantage sa psychologie.

Mais le sel du jeu, sa promesse de vente, c'est aucun doute ce pouvoir permettant de passer de la lumière à l'ombre. Dès les premières minutes, le jeu nous impose un petit tutoriel visant à maîtriser les fondamentaux de cette capacité qui constituera le coeur du gameplay. Avec aisance, on apprend à se servir des ombres qui nous entourent pour progresser et pour atteindre des zones normalement inaccessibles. Cet élément subtil prend tout son sens dans les vielles rues pavées seulement illuminées par quelques lampadaires, où les jeux d'ombres sont nombreux. Dans les salles d'intérieur, il sera possible de changer l'angle d'éclairement de tel ou tel objet pour que son ombre augmente, se rétrécisse ou soit projetée sur un pan de décor différent. Si l'idée est excellente, on regrettera, là encore, une pauvreté dans son exploitation. En effet, ce pouvoir restera identique d'un bout à l'autre du jeu : aucune amélioration, aucune nouvelle utilisation ; ce que vous faites les premières secondes, vous le ferez jusqu'à la fin. Si Contrast invite le joueur à penser le monde sous toutes ses dimensions dans une atmosphère feutrée terriblement enivrante, on ne peut que rester frustrer face à un univers particulièrement cloisonné et à la réalisation inégale.
Note : 3/5

Aspect technique du jeu

Dès sa genèse, Contrast avait joué à fond la carte de l'authentisme "rétro". Comprenez par là que les développeurs s'étaient employés à nous dépeindre une atmosphère unique respectant les codes et valeurs du début du XXème siècle. Graphiquement, cet engagement qualitatif a été respecté. Les reconstitutions sont fidèles, les textures agréables à l'oeil, les couleurs chatoyantes, et les habits d'époque. Même si les teintes sont souvent sombres, pour correspondre au monde de la nuit, il n'en s'en dégage pas moins une impression de chaleur bienveillante. Bien sûr, l'accent a été mis sur les jeux d'ombre et de lumière, puisqu'ils constituent le centre névralgique du jeu. On prend ainsi plaisir à évoluer dans un cadre qui dispose d'une direction artistique parfaitement maîtrisée.

Musicalement, c'est encore une réussite. Les pistes musicales, quoique peu nombreuses, ont été élaborées pour imprégner le joueur dans une ambiance digne des plus vieux films en noir et blanc. On y retrouve une gamme hétéroclite d'instruments dominée néanmoins par le célèbre trio trompette-trombone-saxophone, jazz oblige. Le piano est également de la partie, et le thème principal du jeu, chanté par Laura Ellis, suffit à lui seul à nous replonger des décennies en arrière. Les doublages sont de très bonne qualité, les dialogues parlés et les musiques d'ambiance parfaitement ciselées. Du tout bon.

Malheureusement, ce fil d'Ariane de la qualité est bien vite coupé en raison de défauts persistants venant faire de l'ombre (sans jeu de mots) au tableau dépeint jusqu'à présent. En ligne de mire, les bugs, que l'on peut classifier en trois sortes :

- Bugs de collision
- Bugs de caméra
- Bugs de focalisation

Pour résumer, ces bugs tendent à rendre les déplacements de Dawn approximatifs, pour ne pas dire disgracieux. Très souvent, on se trouve coincé contre un mur sans avoir la possibilité de sauter ou de faire le moindre mouvement, et la caméra, qui n'hésite pas à les traverser directement, n'arrange pas les choses. Pareillement, la transition entre le monde de la lumière et celui de l'ombre est parfois brutale, pour ne pas dire imprécise. Ce genre de maladresse pourrait s'excuser si elle était marginale, or là elle vient plomber toute l'expérience de jeu. Des passages sensés être originaux, comme le carrousel, se transforme rapidement en torture à cause de ces bugs, nous obligeant à recommencer plusieurs fois la même scène. Alors certes, un patch correctif est venu corriger l'essentiel de ces défauts (je dis bien l'essentiel, car de nombreux bugs subsistent encore), mais ce patch est susceptible d'entraîner une corruption de la version de jeu quand ce n'est pas une corruption des données de jeu elles-mêmes. Si l'emballage est alléchant, la finition n'est pas au rendez-vous...
Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Il est difficilement possible de rester insensible à Contrast. Son univers a été correctement travaillé, le pouvoir mis à notre disposition est original, et l'on souhaite aller au bout de l'histoire pour découvrir toute la vérité sur la famille de Didi, et sur notre propre existence. Les différents environnements nous immergent dans des atmosphères plurielles en fonction des situations, et les phases de puzzle et de plateformes, plurichromatiques, parviennent à nous distraire. Les animations qui ponctuent notre route, telles que le carrousel ou l'histoire médiévale, nous font retomber en enfance tandis que l'intrigue, plus sérieuse, nous pousse à une certaine réflexion. Ainsi, la diversité des émotions est suffisamment bien orchestrée pour maintenir l'attention du joueur.

Cependant, ce plaisir de jouer s'estompe vite en raison de la répétitivité de l'utilisation de l'ombre, répétitivité à laquelle s'ajoutent les nombreux bugs mentionnés précédemment. Le jeu, sous forme de long couloir, ne laisse aucune place à la fantaisie personnelle, pour un univers que l'on aurait vraiment voulu découvrir en profondeur. Notre implication est rapidement freinée par la passivité du personnage que nous incarnons, qui n'a malheureusement aucune personnalité. Si le concept du jeu séduit, on est donc rapidement déçu de son application concrète. Si les énigmes de fin redonnent un peu d'intérêt à l'ensemble, on reste surpris par le manque cruel de challenge, qui destine le titre au grand public. Il va de soi que la re-jouabilité est, dans un cas pareil, inexistante.

Comme la grande majorité des jeux très indépendants mais surtout très courts, Contrast dispose d'une durée de vie indécente. Il vous faudra moins de 5 heures de jeu pour boucler l'ensemble, ce qui est franchement trop court eu égard à l'intrigue développée. En effet, le jeu se termine sur une pirouette scénaristique que l'on aurait voulu approfondir, et qui aurait mérité de plus amples développements. Le potentiel du titre, indéniable, semble avoir été avorté en son sein par un manque de temps, de budget, et peut-être de technique de la part des développeurs. Une fois n'est pas coutume, la liste des trophées parvient toutefois à prolonger l'expérience de jeu de manière satisfaisante.
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Même s'ils disposent d'une valeur effective très faible (tous les trophées du jeu sont en (Bronze) ), ces derniers présentent un intérêt non négligeable puisqu'ils vous permettront d'approfondir l'histoire de Dawn, totalement invisible (dans tous les sens du terme) lors des dialogues principaux. Alors que l'arc narratif principal se concentre sur Didi et ses parents, les documents annexes très bien illustrés vous permettront de comprendre comment et pourquoi le personnage que vous incarnez s'est retrouvé dans le monde des ombres. Si l'on aurait voulu que tout ce pan scénaristique soit directement intégré dans la trame principale, on apprécie d'en savoir plus grâce à ces documents, qui sont soit dit en passant très faciles à collecter, même sans aide extérieure.

Par ailleurs, les trophées contextuels présentent une certaine constance car harmonieusement répartis sur l'ensemble du jeu. Certes, ce dernier n'est pas bien long, mais il demeure appréciable de les obtenir ponctuellement, à mesure de la progression, et non pas tous en même temps, sans logique aucune. En l'espèce, vous serez amené à découvrir différentes pièces cachées, ou même à rejouer certaines attractions du cirque selon certaines conditions. Simple mais efficace, et absolument pas rébarbatif. Idéal pour un jeu de cette trempe.
Note : 4/5

Conclusion

Si l'on part avec plein de bonne volonté à la découverte de Contrast, on ne peut qu'être frustré face au rendu final. Original par son univers et prometteur par son scénario, le jeu se saborde avec une finition bâclée et un contenu bien trop mince. A faire en toute lucidité !
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux enfants, Aux curieux, Aux chasseurs de trophées/platine facile

V-Phantomhive (V-Phantomhive)

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