Aragami

ps4
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Infos complémentaires

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Date de sortie : 04/10/2016
Genre(s) : Action , Infiltration
Territoire(s) : FRANCE

1336 joueurs possèdent ce jeu
52 trophées au total
0 trophée online
1 trophée caché
1 DLC

Platiné par : 444 joueurs (33 %)

100% par : 129 joueurs (10 %)


Note des joueurs :
4.5/5 - 27 notes

Note des platineurs :
4.4/5 - 20 notes

Test rédigé par monsieurP_ le 27-03-2017 - Modifié le 29-12-2017

Introduction

Sorti le 4 octobre 2016 sur PS4, Aragami est un jeu d'infiltration développé par le jeune studio catalan Linceworks et accessoirement le personnage mystique qu'il vous est proposé d'incarner. Au sein d'un Japon féodal revisité en proie à de nombreuses guerres intestines, votre aventure débute de façon chaotique en apprenant qu'il vous faut venir en aide à la jeune femme qui vous a invoqué, la très mystérieuse Yamiko.

L'air angélique de Yamiko cache en réalité des pouvoirs occultes puissants lui permettant d'apparaître devant vous sous la forme d'un esprit. La demoiselle vit en effet en captivité avec quelques uns des rares survivants fidèles à l'impératrice locale renversée et dépossédée brutalement du pouvoir. Afin de rendre justice à son peuple meurtri, Yamiko vous incite à éliminer les chefs ennemis du clan Kaiho ainsi que leurs hordes de gardes et d'archers dans le but de récupérer les cinq artefacts qui vous permettront de briser le sceau qui les maintient enfermés.

Contenu du jeu

Aragami, de par sa nature, n'a dans un premier temps d'autre choix que de se laisser guider par Yamiko, et le fait qu'il soit étrangement amnésique n'arrange rien. Disons-le tout de suite, si nous en apprenons plus par le biais de cinématiques prenant la forme de flashbacks superbement dessinés, le scénario reste néanmoins assez quelconque et, pour être honnête, pas vraiment intéressant. Ceci dit, si la narration pèche quelque peu en raison de révélations assez prévisibles, l'intérêt du jeu réside essentiellement dans votre capacité à mener à bien les différentes phases d'infiltration proposées. Ainsi, ne comptez pas combattre de manière frontale ; si vous êtes repéré, courez vite vous cacher car chaque coup reçu par l'ennemi sera sanctionné par une mort immédiate et brutale.

Là encore, les missions se révèlent être d'un grand classicisme. Afin de récupérer les différents talismans nécessaires à la libération de Yamiko, il vous faudra traverser différentes zones gardées par l'ennemi. Pour ce faire, il vous incombera le plus souvent de détruire des barrières magiques, d'actionner des leviers ou des mécanismes vous permettant de continuer votre progression, ou bien encore d'éliminer les deux lieutenants Kaiho qui font office de boss. Et il faut bien admettre que ceux-ci sont particulièrement bienvenus tant le jeu souffre d'une certaine répétitivité (et d'un bestiaire assez limité) inhérente à la nature même du genre.

Pour échapper quelque peu à cette monotonie, les développeurs espagnols ont su agrémenter le gameplay d'idées rafraichissantes et bien pensées. Au fil de votre progression, il vous est permis d'acquérir différentes compétences en accumulant de nombreux parchemins disséminés dans chaque niveau. Ces différents pouvoirs, tous améliorables, sont divisés en trois branches bien distinctes qui vous permettent de façonner votre propre style de jeu. Ainsi, en plus des différentes capacités de base d'Aragami - citons entres autres le bond des ombres (qui fait office de clignement dans Dishonored) -, vous avez la possibilité d'acquérir et d'améliorer des techniques défensives et offensives. La compétence "passive" Kage, par exemple, vous permet de disparaître un cours instant alors que l'attaque appelée meurtre des ombres vous donne la possibilité d'invoquer une bête ayant le pouvoir d'éliminer furtivement un adversaire.

Votre périple s'étale sur treize chapitres et se compose de cartes de tailles parfois très inégales, dont certaines très vastes. Sur le fond, Aragami dispose d'un level design correct mais sans doute moins abouti qu'ils ne le sont dans les licences références du genre : Dishonored, Deux Ex bien sûr, mais aussi dans une moindre mesure, Thief. En prenant le temps de collecter tous les parchemins lors d'une première partie découverte, l'aventure se termine en moins d'une dizaine d'heures. À noter que le jeu est intégralement jouable en coop'.
Note : 3/5

Aspect technique du jeu

À travers des graphismes en cel shading au rendu très propre, les jeunes développeurs barcelonais ont su se démarquer en donnant au jeu une identité visuelle rafraîchissante et, même si ce procédé n'a plus rien d'original, inédite pour un jeu d'infiltration. Si dans les grandes lignes, l'archipel nippon moyenâgeux est plutôt bien retranscrit, les décors souffrent d'un flagrant manque de variété. Vous passez en effet le plus clair de votre temps tapi dans l'ombre de maisons traditionnelles d'époque ou bien encore à arpenter des sentiers sinueux au détour d'un cimetière, d'une forêt ou d'un ruisseau.

Le studio espagnol a laissé le soin au groupe Two Feathers de se charger de la bande son, et bien leur en a pris car celle-ci, tantôt discrète (à l'image du protagoniste principal), tantôt nerveuse quand les esprits s'échauffent, colle admirablement bien au thème du jeu. Mention spéciale à la composition musicale particulièrement réussie liée aux combats de boss. Le doublage quant à lui, n'est autre qu'un charabia incompréhensible à base de légers gémissements vite énervants. Heureusement, dans le but à demi avoué d'épargner nos oreilles, les développeurs nous ont donné la possibilité de le désactiver.

S'il s'en sort plus qu'honorablement d'un point de vue stylistique, Aragami n'en demeure pas moins un jeu truffé de moult faiblesses techniques, même après l'application de plusieurs patchs. Pour ne pas s'attarder outre mesure sur ces différentes défaillances, citons-les en vrac : grosses chutes de framerate (un comble pour un jeu visuellement épuré), nombreux ralentissements prononcés, fort alliasing dans certains décors intérieurs, modélisation simpliste de certaines structures, quelques textures grossières, soucis récurrents de path finding et enfin, IA parfois à la ramasse. Si ces problèmes techniques n'ont de façon isolée que peu d'impact, ils viennent indéniablement, mis bout à bout, gâcher quelque peu l'expérience de jeu.
Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Aragami puise sa force dans un concept de jeu d'ombres et de lumières diablement efficace et, pour se démarquer des titres du même genre, réussit la prouesse de le sublimer et d'en tirer parti de façon ingénieuse. En effet, toutes les mécaniques de jeu, pas vraiment novatrices en soi, ont presque toutes la particularité d'être articulées autour d'un système de pouvoirs évolutifs d'ombres, notamment offensifs et défensifs. Nous en avons déjà cité quelques unes mais sachez que les possibilités d'utiliser les ombres sont nombreuses : créations d'ombres, de leurres, aveuglement des ombres, invocation d'un corbeau pour marquer les ennemis, etc.). De façon analogue, le level design de par un agencement intelligent, participe lui aussi à une sensation de liberté, certes relative mais néanmoins tout à fait agréable.

Plus que dans n'importe quel soft du même type, l'ombre est votre meilleure alliée dans la mesure où il vous faut rester un maximum à l'abri de la lumière pour user pleinement de vos pouvoirs de base ; à défaut, vous devez retourner au plus vite dans l'ombre pour les "recharger". Aussi, sachez que les différentes capacités d'attaques et de défenses sont limitées à deux utilisations par zone. À ce titre, les différentes données de jeu sont indiquées sur votre cape qui fait véritablement office de jauge d'endurance et d'interface mobile. C'est en effet un système de runes bien pensé qui permet au joueur de gérer ses pouvoirs tout en évitant qu'il n'abuse de techniques trop efficaces. Ainsi, le plaisir de jeu découle naturellement d'un challenge mesuré et d'une gestion intelligente des différentes capacités d'ombres, qui elles mêmes atténuent quelque peu une répétitivité commune à tous les jeux du genre.

Malgré une IA décevante donnant parfois l'impression que les différents soldats ont de sérieux problèmes oculaires, utiliser les nombreux pouvoirs du vengeur de l'ombre ainsi que ses malins subterfuges - je pense notamment à l'innocente clochette attachée au bras vous permettant d'attirer les gardes - s'avère particulièrement plaisant même si dans les faits le bond des ombres sera votre principal atout. De la même manière, avoir la possibilité d'enchaîner les meurtres ou bien décider de ne faire aucune victime donnera au jeu une re-jouabilité plus qu'intéressante notamment pour les amateurs de scoring et/ou de 100%.
Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

La liste de trophées proposée est sans aucun doute l'un des aspects dans lequel Aragami brille le plus. Sans fausse note, elle demande au joueur, de façon très plaisante, d'expérimenter toutes les possibilités qui s'offrent à lui à travers deux approches bien distinctes. Pour faire simple, il vous incombe d'obtenir la totalité des trois types de médailles dans les treize chapitres que comporte le jeu. Deux d'entre elles, Yûrei et Kami, sont parfaitement complémentaires et peuvent être acquises dans la même partie à condition de ne pas se faire repérer et d'épargner chaque garde Kaiho rencontré. Les médailles Oni quant à elles, sont obtenues lorsque la totalité des ennemis du jeu ont péri de vos propres mains. Commencer par obtenir les médailles Oni vous permet non seulement de récolter les autres de façon plus sereine mais aussi de boucler votre second run très rapidement (en moins de deux heures).

En parallèle, vous devez collecter la totalité des parchemins disséminés dans les recoins les plus reculés des différents lieux visités. Là encore, aucune contrainte ne vous est imposée. Les développeurs ont eu la bonne idée de permettre au joueur d'acquérir un pouvoir lui permettant de localiser les différents collectibles, ce qui lui évite de fouiller désespérément derrière chaque buisson ou autre élément du décor. Aussi, sachez que la quasi totalité des trophées liés à l'accomplissement d'actions contextuelles contribuent eux aussi à expérimenter les différentes possibilités de gameplay même si certains, je pense notamment à (Bronze) Face à face et (Bronze) Déshonneur, étaient clairement dispensables mais néanmoins très simples à obtenir. Et c'est d'ailleurs, à part pour les trophées liés l'acquisition des différents types de médailles, un constat à faire pour la très grande majorité des autres trophées de la liste. À mes yeux, celle-ci aurait sans doute gagné en intérêt en proposant un plus grand challenge, notamment pour les inconditionnels de jeux d'infiltration.

Dans l'ensemble, la majorité des trophées s'obtiennent de façon très naturelle, ce qui permet de se concentrer pleinement sur les objectifs qui sont les vôtres, d'autant plus qu'aucun trophée ne peut être manqué. Ainsi, vous pouvez obtenir le (Platine) platine à la fois très sereinement mais aussi aborder, de manière intelligente et ludique, toutes les différentes facettes du jeu.
Note : 4/5

Conclusion

Difficile de croire qu'Aragami est le premier véritable jeu du studio LinceWorks. C'est sans doute d'ailleurs la raison pour laquelle il souffre de petits soucis techniques et d'un contenu encore un peu léger, sans quoi, la copie rendue déjà très honorable aurait pu être encore meilleure. Doté d'un design lui conférant une forte personnalité, Aragami, pour le grand bonheur des amateurs de jeu d'infiltration à l'ancienne, parvient à se faire une place de choix au sein d'une scène indépendante de plus en plus crédible.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre

monsieurP_ (monsieurP_)

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