Twin Mirror

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 01/12/2020
Genre(s) : Aventure
Territoire(s) : FRANCE

277 joueurs possèdent ce jeu
25 trophées au total
0 trophée online
13 trophées cachés

Platiné par : 142 joueurs (51 %)

100% par : 142 joueurs (51 %)


Note des joueurs :
3.8/5 - 13 notes

Note des platineurs :
3.9/5 - 10 notes

Test rédigé par Aelon le 13-12-2020 - Modifié le 13-12-2020

Introduction

Si le nom Dontnod Entertainment vous est familier, c'est parce qu'il s'agit du studio (français qui plus est !) derrière la série de jeux Life Is Strange. Ayant percé grâce à un jeu au gameplay limité mais avec une immersion dans la tête du personnage principal réussie ainsi qu'une empathie avec les autres personnages du jeu, Dontnod Entertainment s'était plus récemment aventuré dans le style d'action avec Vampyr (après leur Remember Me qui, ironie du sort, a été oublié du grand public).

2020 est une année marquée par un retour aux sources pour le studio, avec la sortie début décembre de Twin Mirror, un jeu d'aventure narrative reprenant la quasi-totalité des codes de Life Is Strange.

Twin Mirror vous permet d'incarner Sam, un journaliste introverti qui revient dans sa ville natale, Basswood, suite à la mort de son meilleur ami. Son départ fut pourtant précipité, entre une rupture amoureuse douloureuse et un article de journal qui lui valut la haine d'une tranche des habitants, Sam partit comme un voleur.
Bien vite, le retour à Basswood vire au cauchemar pour Sam, qui se réveille le lendemain de la veillée funèbre en piteux état et réalise surtout que quelque chose de grave se déroule dans la ville. Pour une petite ville bien tranquille dans la campagne de la Virginie occidentale, ça fait tout de même beaucoup, et c'est sur vous que repose la résolution de ce mystère.

NDLR : Étant un jeu reposant en grande partie sur le scénario, ce test se voudra aussi léger en spoilers que possible.

Contenu du jeu

Deux "moi"

Le prologue vous permet de découvrir les contrôles du jeu, mais aussi et surtout la particularité de Twin Mirror à savoir le palais mental de Sam. Très présent dans l'excellente série britannique Sherlock, il s'agit d'une méthode de mémorisation afin de vous souvenir d'énormément de moments auxquels vous tenez, mais aussi de se servir d'un travail de focalisation sur les détails mémorisés pour comprendre quelque chose. Sam profite d'un moment de calme avant d'arriver dans Basswood pour se réfugier dans son palais mental et se rappeler de moments passés avec Nick, son meilleur ami pour qui il fait l'effort de revenir afin d'honorer sa mémoire. Mais ce n'est pas la seule chose que vous découvrez, puisqu'une silhouette rassure un Sam inquiet de reprendre la route (alors qu'ils sont manifestement seuls sur le belvédère surplombant Basswood) en lui affirmant que cette fois, Sam ne sera pas seul.

Quelques instants plus tard, vous voici à la veillée et vous effectuez votre première interaction avec l'un des personnages du jeu, Joan, la filleule de Sam et fille de Nick. Il s'agit en réalité d'une façon d'introduire l'un des éléments phares des jeux Dontnod Entertainment, à savoir les choix décisifs. Dans Twin Mirror, vous incarnez en effet Sam, mais ce dernier voit sa personnalité être divisée en deux êtres : il y a d'un côté Sam, calculateur, renfermé sur lui-même et rêveur, et de l'autre, Lui, empathique, enjoué et réaliste. Tandis que Joan vous déclare qu'elle pense que son père n'est pas mort d'un accident de la route mais a été assassiné, vous avez un choix à faire, vous poussant vers l'une des deux personnalités de Sam : accepter d'enquêter et donc impliquer Joan, ou ne rien dire. Vous serez informé de quelle personnalité est favorisée en optant pour l'un des choix.

Le reste du jeu repose sur ce principe, à savoir une succession de décisions à prendre, lesquelles auront des répercussions sur la suite des événements et, bien entendu, sur la conclusion de l'histoire. Similaire à Life Is Strange, la narration est introspective. Vous aurez autant si ce n'est plus de dialogues dans la tête de Sam pour décrire tous les éléments du décor ou même les gens que vous croisez que de dialogues entre Sam et les autres personnages.

L'histoire se transformera bien vite en thriller psychologique, puisque Sam devra enquêter sur un crime dans lequel il se voit impliqué. Vous serez alors libre de fouiner, mais chercher à dénicher des secrets se solde rarement par des répercussions positives : certains secrets le sont pour une bonne raison, et ceux qui les protègent sont parfois prêts à tout.

Grâce au palais mental, vous aurez l'occasion de résoudre des énigmes, comme par exemple essayer de vous souvenir de ce qu'il s'est passé la veille au soir durant la veillée funèbre. Ces mini-jeux sont en revanche assez décevants, puisque vous ne pouvez pas les perdre, le jeu vous poussant à chercher à nouveau en cas d'échec et ne vous sortant du palais mental qu'en cas de réussite.

Enfin, en plus d'une histoire à ramifications, vous aurez des collectibles disséminés dans les chapitres. Divisés en deux catégories, vous trouverez d'abord les mémentos, à savoir des objets appartenant aux différents personnages du jeu et racontant une petite histoire sur eux, et les souvenirs, des moments gravés dans le palais mental de Sam qui lui reviendront à la faveur d'un objet de son enfance dans Basswood.

Le problème majeur de Twin Mirror, c'est que le jeu est très (trop ?) court, et que les différents éléments présentés ici sont tous en quantité limitée. Comptez environ 5 heures de jeu pour arriver au bout de l'histoire, et ici, pas de jeu épisodique comme dans Life Is Strange : Twin Mirror arrive directement complet. Une bonne et mauvaise nouvelle en même temps donc...

Trophee


Partant sur le papier avec des fonctionnalités sympathiques pour une aventure narrative, le bilan est décevant pour Twin Mirror. Trop court pour laisser le temps de bien profiter du palais mental, la bonne idée du jeu, le joueur finira l'histoire en restant sur sa faim.
Note : 2/5

Aspect technique du jeu

Aventure contemplative

Une fois de plus pour Dontnod Entertainment, le jeu démarre avec une séquence très cinématographique. Entre une musique qui vous plonge dans l'Amérique rurale et une balade en voiture vers une ville enfoncée dans un vallon, l'ambiance est directement posée. Une fois la voiture garée, le choix de vous amener au belvédère surplombant Basswood en dit également long. En plus de présenter la relation conflictuelle entre Sam et sa ville natale, vous pourrez pleinement apprécier l'aspect technique de Twin Mirror avec une superbe vue en hauteur de la ville ainsi qu'un splendide coucher de soleil.

Les effets de lumière, les couleurs, la patte graphique, tout est résumé dès l'introduction du jeu. Avec un niveau de détail des personnages réussi permettant de correctement lire des nuances dans leurs expressions, les graphismes savent répondre aux exigences du genre du jeu : raconter une histoire et parvenir à embarquer le joueur dans l'aventure narrée.

Mais le plus impressionnant reste bien sûr le palais mental. S'il est compliqué de modéliser des éléments réalistes ou ancrés dans notre imaginaire, modéliser l'imagination elle-même est un pari risqué. Dontnod Entertainment y parvient pourtant haut la main avec le palais mental. Les développeurs ont pu s'exprimer pleinement sur le plan créatif, et le rendu est magnifique. Très chaleureux et éclairé lorsque Sam est détendu, le palais mental devient oppressant, sale et sombre lorsqu'il succombe à la panique. Les nombreuses séquences dans le palais mental sont sans aucun doute les meilleures du jeu. Elles mêlent en plus le monde réel à l'imagination de Sam lorsque ce dernier tente de résoudre une énigme, ce qui offre un rendu très atypique et, encore une fois, cinématographique (voir images de cette partie ou de la partie Plaisir à jouer).

Sur le plan sonore, sachez qu'il n'y a que des doublages en anglais (comme dans Life Is Strange), ce qui n'est au final absolument pas un problème et est surtout compréhensible pour un petit studio comme Dontnod Entertainment. Chaque personnage profite d'un excellent doublage qui, mêlé à une bonne modélisation des sentiments, rend les personnages convaincants et presque réels. Sam et Lui sont évidemment doublés par la même personne qui change d'intonation en fonction de la personnalité prenant la parole, ce qui, en plus d'avoir un effet dans les sous-titres lorsque Lui parle, permet en un clin d'œil de savoir qui parle sans perturber le joueur.

La bande son est, comme dans Life Is Strange, remplie de musiques alternatives venant ponctuer les passages importants et qui risquent de ne pas convenir au plus grand nombre mais qui, soyons sérieux, si vous êtes intéressé par le jeu et connaissez Dontnod Entertainment, sauront vous plaire. Ajoutez au tableau musical les sons ambiants pour ajouter à l'atmosphère posée du jeu, et vous retrouvez un rendu sonore très familier pour les habitué(e)s des jeux du studio.

Le gameplay est pour le coup réduit à sa plus simple expression : marcher, interagir avec un élément ou un personnage, et enfin observer (ce qui provoque un commentaire de la part de Sam). Ce n'est bien évidemment pas là que réside la force des jeux Dontnod Entertainment, ce ne sera ainsi une surprise pour personne d'apprendre que le gameplay est extrêmement restreint.

Il convient enfin de parler des quelques soucis techniques qui viennent quelque peu diminuer l'aspect technique du jeu. Aucun bug majeur ne fut à déplorer, mais des glitchs coupant temporairement les sons ambiants durant un dialogue, ou des glitchs faisant apparaître votre personnage durant des séquences scriptées où il n'a pourtant pas sa place furent à déplorer durant mes sessions de jeu. Pour autant, il s'agit plus de défauts qui prêtent à sourire que de freins à l'immersion.

Trophee


Dontnod Entertainment est en terrain connu, et ça se voit. Avec une technique toujours autant maîtrisée délaissant le gameplay au profit des rendus visuel et sonore, Twin Mirror a toutes les clés en main pour raconter son récit. Reste maintenant à voir si l'histoire elle-même est à la hauteur de la technique du jeu.
Note : 4/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Choix illusoires

Hélas, tel un joli château de cartes qui s'effondrera inexorablement, la technique réussie de Twin Mirror est au service d'une histoire bien décevante. Mais prenons les choses dans l'ordre pour bien comprendre pourquoi l'impression que vous risquez fort d'avoir en terminant le jeu, c'est celle d'un potentiel gâché.

Pour commencer avec le positif, saluons la bonne entrée dans l'univers du jeu, avec un Sam qui ne sera pas sans rappeler Maxine de Life Is Strange (les comparaisons sont très fréquentes mais impossible de s'en empêcher vu la ressemblance dans les deux jeux). La veillée funèbre est très prometteuse, avec une présentation d'une grande quantité des personnages du jeu, mais aussi l'introduction des différents conflits que doit affronter Sam, conflits qu'il avait fuit il y a des années. Car c'est bien cela Twin Mirror : avant d'être un thriller psychologique, il s'agit d'une quête initiatique pour notre protagoniste. En plus de mener l'enquête, Sam est contraint de s'affirmer et de résoudre ses problèmes.

Le début de l'enquête que Sam se décide à mener suite à son implication présumée dans un crime part assez fort, avec en plus l'arrivée très tôt du palais mental pour résoudre un problème. Tout cela est très alléchant, et annonce du bon pour le reste du jeu.

Mais le soufflé retombe vite. Alors que de nombreuses pistes pour des intrigues secondaires en plus d'une intrigue principale se dressent devant vous, on réalise bien trop prématurément que l'histoire est assez cousue de fil blanc et bien moins développée que ce qu'on était en droit d'attendre avec une telle introduction. Aucun retournement de situation particulier à l'horizon, des retrouvailles avec une ex petite-amie déjà vues mille fois, et un personnage de prime abord présenté comme introverti et aigri par son passé dans sa ville natale qui au final est bien plus vite ouvert que prévu.

Tous ces défauts énoncés sont en réalité liés à la trop faible durée de vie du jeu. Avec environ 5 heures pour arriver au bout de l'histoire, et surtout la volonté d'avoir ajouté de nombreux personnages, Twin Mirror n'a tout simplement pas le temps de raconter une histoire solide et va directement à l'essentiel en s'inspirant de récits ou de points d'intrigues déjà bien connus dans d'autres œuvres de fiction. Ce qui fonctionne mal, ce n'est pas la conclusion des petits arcs narratifs proposés, mais bel et bien la vitesse à laquelle on arrive à celle-ci.

Par exemple, et sans en dire trop, vous êtes confronté dans le dernier tiers du jeu à une conséquence de vos choix concernant un personnage qui aurait pu être efficace, surtout que ledit personnage est au bord de la crise de nerfs compte tenu de la situation. Or, étant donné que Sam n'a presque pas eu le temps d'interagir avec ce personnage, l'émotion a du mal à être au rendez-vous. Au lieu d'une scène déchirante avec un Sam en empathie totale avec son interlocuteur, on se retrouve avec une discussion légèrement triste et une ou deux larmes sans plus.

L'histoire se suit sans aucun obstacle, puisque les choix que vous prendrez n'ont pas réellement d'impact sur le déroulement de l'intrigue. Si le jeu laisse à penser avec tous ses choix à prendre que vous aurez moyen de façonner votre propre histoire, il n'en est rien. Loin d'un Detroit : Become Human et ses ramifications si nombreuses par chapitre qu'on en aurait le tournis, Twin Mirror s'assure que vous arriviez sans encombre à l'une des deux conclusions du jeu (avec dans chaque conclusion la même variable qui peut changer). En réalité, un seul choix importe pour l'issue de l'intrigue, et ce choix arrive à la fin du jeu. L'illusion du choix est donc de mise, comme dans les Life Is Strange, mais au moins, on arrive à y croire quelque peu car vos choix précédents se soldent par des lignes de dialogue différentes.

Ne boudons pas non plus notre plaisir. L'histoire, bien que convenue, reste sympathique à suivre, surtout avec la mécanique de jeu du palais mental. N'espérez pas non plus vivre une expérience de jeu différente en relançant Twin Mirror. L'intérêt principal est ici de découvrir les surprises du jeu, pas d'essayer de changer vos décisions pour changer l'histoire.

Trophee


Constat doux-amer pour ce Twin Mirror. Le choix de faire un jeu immédiatement complet mais court dessert l'histoire qui ne prend jamais vraiment son envol. Malgré une découverte du jeu agréable avec une fonctionnalité sympathique, il y a peu de chances que vous relanciez plusieurs fois l'aventure, puisqu'en dehors des 2 fins, rien ne changera.
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Chasse éreintante

Ajouter une liste de trophées à une aventure narrative, c'est quelque chose de compliqué. Il faut savoir pousser le joueur à opter pour une voie différente de la précédente partie, mais aussi savoir le récompenser avec une expérience de jeu différente, et éviter de sombrer dans la facilité en se contentant de lui offrir tous les trophées pour avoir fini l'histoire. Un véritable travail d'équilibriste en somme.

Dontnod Entertainment fait preuve d'effort en essayant d'encourager les chasseurs de trophées à explorer tout ce que propose le jeu. Un effort louable, mais au final discutable quand on voit les faibles possibilités de rejouabilité.

Outre les inénarrables trophées obtenus en finissant l'histoire, vous devrez jouer au jeu au minimum 2 fois, puisqu'il vous faudra choisir la voie de Sam et de Lui et voir toutes les fins. En effet, vous aurez à choisir au moins 60% des choix de l'une ou l'autre des personnalités durant une partie, puis opter pour l'autre dans la seconde. Pour rappel, tous ces choix sauf le dernier n'impactent pas l'histoire. Refaire le jeu pour voir les personnages réagir positivement ou négativement à vos choix n'est pas le plus satisfaisant pour un joueur. Vivre une autre histoire oui, mais revivre une version tout juste modifiée par rapport à celle que vous avez déjà vécue, c'est assez léger.

Des petits challenges sont également présents, en plus des énigmes dans le palais mental. Sam se heurtera plus d'une fois à des situations où il lui faudra trouver la bonne réponse avec ou sans l'aide de Lui. Réussir à trouver du premier coup ou sans aucune aide la solution vous octroiera des trophées supplémentaires, mais dans les faits, aucun défi n'est insurmontable, bien au contraire. On appréciera tout de même la légère pression mise sur nos épaules avec ces trophées, véritables défis du jeu puisque le reste des énigmes proposées ne peut pas être loupé.

Enfin, véritable fléau des listes de trophées, les collectibles se sont malheureusement invités dans Basswood. Vous devrez trouver tous les mémentos, ce qui pourrait s'apparenter à une corvée, mais, par chance, ils peuvent être consultés à tout moment et vous pouvez même rejouer un chapitre spécifique en mode collectionneur pour aller glaner le ou les mémentos manquant(s). En plus d'apporter un peu de profondeur aux personnages auxquels ils appartiennent, il s'agit d'un moyen de déterminer quels sont les mémentos qui vous manquent... pour peu que vous consultiez un guide.

Ceux qui sont plus difficiles à suivre sont les souvenirs. Aucun moyen d'avoir un suivi de leur obtention, vous devrez vous débrouiller pour les revivre tous, mais pas forcément en une seule partie !

Trophee


Le fait de pousser à refaire tout le jeu pour obtenir les trophées ne fait que mettre en exergue les défauts du titre. Étant donné que les possibilités de ramification de l'histoire sont trop limitées, on se voit au final jouer 2 fois le même jeu avec quelques dialogues différents qui viennent ponctuer l'avancée. Seule la fin changera, mais c'est tout de même poussif de demander de tout refaire. Ajoutez à cela des collectibles manquables et le tableau ne fait que s'assombrir, avec comme seule lueur d'espoir le fait que l'obtention de certains d'entre eux peut être suivie à tout moment.
Note : 3/5

Conclusion

Partant d'un excellent postulat, Twin Mirror est bien trop court pour avoir le temps de développer son propos. En dépit d'une expérience de jeu agréable avec une mécanique de jeu liée au palais mental prenante et un aspect technique très convaincant, on reste sur notre faim avec ce qui aurait pu être un grand jeu, pour peu que l'histoire ait eu plus de profondeur et d'originalité... Un défaut fatal qui tire vers le bas ce qui reste une bonne petite aventure narrative, mais qui ne marquera pas les esprits comme Life Is Strange.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
12
Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux habitués des 100%, Aux chasseurs de trophées/platine facile

Aelon (Aelon77)

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