Maskmaker

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 20/04/2021
Genre(s) : Aventure
Territoire(s) : FRANCE

15 joueurs possèdent ce jeu
11 trophées au total
0 trophée online
1 trophée caché

100% par : 5 joueurs (33 %)


Note des joueurs :
4/5 - 1 note

Note des 100% :
3/5 - 1 note

Test rédigé par jackajmm le 14-04-2022 - Modifié le 14-04-2022

Introduction

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Après A Fisherman's Tale, ode à l’évasion des yeux d’un pantin de pêcheur, InnerspaceVR, studio français talentueux, propose avec Maskmaker sa vision du conte onirique qui pose la question de l’identité, dans une aventure en réalité virtuelle riche et passionnante. Vous découvrirez un univers fantasque, parfois déroutant et particulièrement attachant.

Branchez votre casque Image, armez vos PS Move (move) et préparez-vous pour un voyage à travers le Royaume des masques, véritable quête d’identité.




« Le masque surgit dès l'instant où l'homme se conçoit comme homme, quand il accède à l'état de culture. »

(Encyclopédie universelle).
Contenu du jeu
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Une ruelle, la nuit. En progressant, timidement, nous tombons sur une boutique… Ou est-ce un atelier ? Quoi qu’il en soit, à l’approche du perron, une dispute, toute en ombres. Il semblerait qu’un jeune homme vient de commettre un acte irrémédiable. La curiosité grandissante, nous entrons, d’un pas réticent toutefois. Personne. Soudain, un appel, une voix du moins… Au détour d’une énigme particulièrement commode, nous débloquons l’accès à l’atelier de fabrication d’un créateur de masques. La découverte est grisante, tant ce que nous y observons est atypique. Au fil des minutes, nous voilà en train de fabriquer un masque. Rien de bien sophistiqué, un simple masque. Mais ce dernier nous téléporte dans un monde… différent.

Voici le point de départ de Maskmaker. Dans chaque biome que nous découvrirons, nous récolterons des matériaux permettant la fabrication de nouveaux masques. Car ce sont bien les masques qui nous permettent de voyager à travers ces biomes. Notre périple nous est conté par un étrange personnage se voulant être « l’homme le plus important » de ces royaumes. Mais revenons à notre premier passage, celui vers l’un de ces fameux biomes ; nous progressons doucement et contemplons ce qui nous entoure, puis arrivons à une première embuche. Impossible d’avancer. Que faire, où aller ? Soudain, la voix nous demande d’utiliser une longue vue dans le but de mieux voir le masque que porte un pantin totalement immobile, là, plus loin, à un endroit qui nous est inaccessible. Le masque découvert, il nous faudra retirer celui que nous portons pour nous téléporter instantanément à l’atelier. Là, un nouveau schéma de masque est accessible. Il nous incombe de lui donner vie à l’aide de nos pots de peinture et nos collectables (corail, coquillage, plume…). Une fois la tâche effectuée, en mettant ce nouveau masque, nous revoilà plongés dans le biome, mais cette fois-ci en lieu et place du pantin précédemment observé à la longue vue, et donc avec la possibilité de progresser.



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Voici donc la mécanique de Maskmaker. Car des pantins, nous en rencontrerons un paquet, et ce afin de progresser, toujours. Nous apprenons bien vite qu’il nous faut atteindre les tours, sortes de points centraux de chacun des trois royaumes ; dans ces tours se trouvent les gardiens des masques de l’île, des marais et de la montagne. Le plus important pour nous est désormais de rencontrer ces gardiens, et d’en apprendre plus sur le royaume. Pour ouvrir les tours, il nous faut toutefois activer trois statues, mais pour atteindre ces statues, nous avons besoin de fabriquer de nouveaux masques, afin de progresser dans le royaume.

Sauf que, il va sans dire, pour atteindre une des statues du marais, il nous faut un composant qui se trouve dans la montagne. Ces allers-retours nous perturbent et nous rendent confus, mais nous ne lâchons pas. Que s’est-il passé dans cette boutique de masques ? Impossible de reculer, il nous faut trouver ce composant. Sur le masque observé à la longue vue, cela ressemble à une plume. Ça y est, la plume est en notre possession, direction l’atelier pour finaliser le masque. L’atelier, parlons-en de l’atelier… Face à nous, un reposoir où placer le masque brut, tout juste taillé dans le bois ; l’ensemble des composants disposés en arc de cercle, et sur notre gauche des pots de peinture (trois : rouge, jaune et bleu) permettant de créer 6 couleurs en tout (orange, violet et vert s’ajoutent à la liste initiale). Le masque terminé, nous retournons dans notre marais pour atteindre la statue et ainsi débloquer la tour. Dans cette tour, nous rencontrons le gardien. Mais ceci est une autre histoire.
Aspect technique du jeu
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Pour parler de l’aspect technique de Maskmaker il serait bon de rappeler un point essentiel : nous jouons sur PSVR Image. Le casque de réalité virtuelle de Sony ne s’est jamais réclamé fleuron technologique, et le genre même de la VR ne constitue pas une vitrine pour un studio. Ceci fait, poursuivons… InnerspaceVR ne produit pas les jeux les plus beaux de la plateforme, d’un point de vue purement technique, mais le studio français se démarque par une direction artistique singulière et par le ton de son propos. Nous parlons de ton car une grande partie du jeu est placée sous le thème de l’art, pur, brut. Les décors ne sont pas photoréalistes et vous n’en prendrez jamais plein les yeux. En revanche, si tant est que vous y soyez sensible, évidement, vous pourrez tomber sous le charme de cette ambiance particulière, et déambuler dans des biomes ayant chacun leur atmosphère propre devrait suffire à ne pas s’arrêter sur un côté technique loin d’être incroyable. L'ensemble est toutefois clairement joli et bien modélisé, soyez rassurés.



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Qui dit PlayStation VR dit… réalité virtuelle. Aussi, une fois le casque Image calé sur votre tête, vous êtes DANS le monde de Maskmaker. Mais pour y progresser, il vous faudra obligatoirement disposer de deux manettes de détection de mouvements PS Move, ce qui demeure un choix pertinent (plutôt que la DualShock 4). En effet, la création de masques est un régal avec les poignées lumineuses de Sony, les déplacements sont efficaces et l’ensemble répond plutôt bien. Il y a quelques soucis de manipulation, liés sans doute à une technologie en fin de vie, on ne va pas s’mentir, mais rien qui vient gâcher l’expérience. Très honnêtement, niveau jouabilité, ça se défend bien, d’autant qu’une floppée d’options d’accessibilité est mise à disposition du joueur pour paramétrer son expérience comme il l’entend.

L’habillage sonore de Maskmaker se distingue par sa discrétion. Les musiques, odes au voyage et à la relaxation, sont assez rares et délicates, préférant laisser la part belle aux bruitages, efficaces et marquants. L’idée est de bien représenter chaque biome, aussi, il faut apporter un aspect sonore unique et approprié. Un pan de scénario a, toutefois, un rapport à la musique assez fort, mais nous en tairons ici les tenants. Déjà remarqué dans A Fisherman's Tale, le doublage est particulièrement soigné et ici, la prestation de Patrice Baudrier est parfaite. La direction de comédiens semble être un véritable savoir-faire du studio français.
Plaisir à jouer et à rejouer
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Maskmaker n’est pas un jeu difficile, et est particulièrement agréable à parcourir. Mais le principal intérêt réside dans la découverte. Aussi, lors d’une seconde partie (si seconde il y a), attendez-vous à moins de plaisir. Vous irez plus vite, certes, mais le divertissement en moins, probablement. Vous serez surpris d’être bloqué, sans aide (ou très peu) et de parfois ne rien y comprendre, quand vous ne connaissez pas le jeu. Mais parcourir Maskmaker, c’est apprendre à le connaître, justement, à apprivoiser ses mécaniques et appréhender ses dangers. La progression est fluide, si tant est que vous vous y investissiez, car il va falloir vous creuser les méninges par moment. Mais vous ne serez que rarement bloqué, malgré tout. Les allers et retours entre les biomes et l’atelier deviennent une habitude, voire un réflexe, et l’accessibilité aide beaucoup.




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La dualité casque Image / masque est particulièrement intéressante : vous jouez un personnage en vue à la première personne, qui porte des masques pour évoluer dans une aventure fantasque, tout en portant un casque de réalité virtuelle recouvrant littéralement votre tête. Cet aspect si particulier n’est pas anodin, et renforce considérablement l’immersion. On se surprend régulièrement à sentir le masque sur son visage, ne faisant qu’un avec notre avatar. L’aventure se boucle en 5 à 6 heures ; vous n’y reviendrez probablement que pour les trophées, une deuxième partie n’ayant que peu d’intérêt. Une durée de vie très honnête pour un jeu VR, proposant davantage de challenge que A Fisherman's Tale, premier jeu du studio sur le support de Sony.
Chasse aux trophées
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Votre quête des trophées ne sera pas des plus palpitantes dans Maskmaker. Tout d’abord car il n’y a aucun trophée (Platine) à décrocher, d’autre part puisque 9 des 11 trophées seront débloqués automatiquement car liés à la progression dans l’histoire.

Il vous restera deux trophées (qui peuvent être manqués) qui vous demanderont de retrouver des objets collectables cachés dans les différents biomes. Là, seulement, réside le principal chalenge de votre chasse aux trophées. Vous comprendrez aisément que cette quête n’a que peu d’intérêt, malheureusement. Concentrez-vous sur l’histoire, vous y prendrez bien plus de plaisir.
Conclusion
Les pépites en réalité virtuelle ne sont pas légion, mais force est de constater que nous avons bien là ce qui s’en rapproche le plus : Maskmaker est une vraie réussite tant par son propos que son immersion, un voyage à la fois poétique et inspiré. Après A Fisherman's Tale, proposition particulièrement réussie, InnerspaceVR transforme l’essai et se distingue par une approche très singulière du jeu VR. Le casque Image de Sony en a bien besoin. De bonne augure pour la suite.


« Au moindre revers funeste, le masque tombe ;
l’homme reste ; et le héros s’évanouit.
»


(Jean-Baptiste Rousseau / 'Ode à la fortune').
J'ai aimé
  • La direction artistique inspirée
  • Une aventure marquante
  • L'atmosphère singulière…
  • La jouabilité, renforçant l’immersion
  • La création de masques
Je n'ai pas aimé
  • La chasse aux trophées, anecdotique
  • Pas de rejouabilité
  • … qui peut déplaire
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux curieux, À un public averti

jackajmm (Jackajmm)

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