Little Goody Two Shoes

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 31/10/2023
Genre(s) : RPG
Territoire(s) : FRANCE

7 joueurs possèdent ce jeu
40 trophées au total
0 trophée online
28 trophées cachés

Platiné par : 3 joueurs (43 %)

100% par : 3 joueurs (43 %)


Pas de note
des joueurs

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par Magmarex le 04-12-2023 - Modifié le 04-12-2023

Introduction

Image

Avec l'avalanche de titres AAA sortis en cette fin d'année, difficile d'exister lorsque l'on est un petit jeu indépendant... D'autant plus quand la campagne de communication se fait particulièrement discrète. C'est ainsi qu'est sorti dans l'indifférence presque totale, Little Goody Two Shoes, un titre très particulier développé par AstralShift et édité par Square Enix.

Disponible uniquement en dématérialisé depuis le 31 octobre 2023, ce titre, qualifié de "féérie horrifique", est une préquelle du premier jeu du studio, Pocket Mirror. Et si leur titre précédent avait été conçu sur RPGMaker avec peu de moyens, AstralShift a cette fois-ci vu les choses en grand. Apprêtez-vous donc à plonger dans une aventure singulière et à l'ambiance unique aux côtés d'Elise !
Contenu du jeu
Depuis le décès de sa grand-mère adoptive, Elise vit seule dans une petite maison à l'orée de la forêt. Afin de subvenir à ses besoins, elle enchaîne les tâches ingrates pour les habitants du village de Kieferberg. Considérée comme une bonne à tout faire, les villageois n'ont que peu de considération pour l'orpheline qui rêve de grandeur et de richesses... Son quotidien va toutefois être perturbé par l'arrivée d'une étrange jeune fille et par l'apparition de phénomènes étranges... Et je n'en dirai pas plus tant la découverte du scénario par vous-même est absolument primordiale pour pleinement l'apprécier. Avec ses 10 fins différentes, ses multiples embranchements et ses twists à gogo, Little Goody Two Shoes vous tiendra en haleine tout au long de la dizaine d'heures nécessaires pour finir le jeu une première fois. Le mystère entourant Kieferberg s'épaissit de plus en plus au fur et à mesure de votre plongée dans les cauchemars jusqu'au grand final pouvant être extrêmement joyeux ou d'une horreur sans nom selon vos choix tout au long de l'aventure...

En termes de rythme, le jeu s'étale sur une semaine et chaque jour est découpé en périodes : Aube, Matin, Après-midi, Crépuscule, Nuit et L'heure des sorcières. Toutefois, vous n'aurez pas besoin de vous presser puisque le passage d'une phase à l'autre ne se fera que si vous interagissez avec un PNJ possédant une petite icône d'horloge. Libre à vous donc de déambuler dans Kieferberg pour discuter avec les habitants, fouiller les environnements et faire vos emplettes. Une fois votre balade terminée, il ne vous restera plus qu'à vérifier où se trouve votre objectif sur la très jolie carte du jeu pour progresser dans l'aventure. Ces derniers peuvent se présenter sous trois formes différentes. Il y a tout d'abord les événements faisant progresser le scénario qui sont obligatoires. Ce sont ces phases qui vous permettront d'en apprendre plus sur les mystères auxquels fait face Elise et qui vont fourniront vos objectifs suivants. Durant ces séquences, aux allures de Visual Novel, vous n'aurez qu'à lire les dialogues et répondre de temps en temps aux questions qui vous seront posées. Attention à vos réponses d'ailleurs puisqu'elles pourront faire grimper la suspicion des habitants à votre encontre... Les deux autres types d'objectifs possibles sont les rendez-vous amoureux et les petits boulots. Pour les premiers, il s'agira de développer votre relation avec l'une des trois filles présentes dans le titre. Si les dialogues sont tous bien écrits, je regrette un peu le "forcing" du jeu. En effet, l'une des filles est beaucoup plus mise en avant par le scénario puisqu'il s'agit du choix "canon" faisant le lien avec Pocket Mirror. À l'opposé, une autre est totalement en retrait. Dans tous les cas, sachez que tous les dénouements sont intéressants à suivre donc écoutez votre cœur !

Viennent enfin les petits boulots. Certains villageois vous demanderont de réaliser diverses tâches pour eux comme couper du bois, ramasser des œufs ou cueillir des pommes. Une fois le job accepté, vous vous retrouverez face à des mini-jeux à l'esthétique old-shool rappelant les jeux d'arcade d'antan. Votre score vous octroiera une note de D à S qui déterminera la quantité d'argent gagné. Et cet argent est absolument primordial pour votre survie. Elise dispose de trois jauges symbolisant sa vie, sa satiété et sa santé mentale. Laissez une jauge tomber à zéro et c'est le game over instantané. Si la vie et le mental ne baissent qu'en cas de contact avec les ennemis, votre faim augmente d'un cran à chaque fin de période. Le seul moyen de vous soigner est donc de consommer de la nourriture qui se trouve majoritairement en boutique.

Voici donc la boucle de gameplay qui vous occupera pendant une grosse partie de votre temps. Vous devrez sans cesse jongler entre le scénario, votre amoureuse - si vous faites le choix d'en avoir une - et vos petits boulots. Le jeu est très agréable à parcourir et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Surtout qu'il y a constamment de nouveaux événements qui viennent modifier légèrement l'environnement et modifient l'ambiance au fur et à mesure de votre avancée. Mais là où le jeu s'avère fantastique, c'est lors des phases de cauchemars. À la fin de chaque journée, Elise va se retrouver plongée dans un environnement perturbant hanté par diverses créatures inquiétantes. Ces phases sont oppressantes, proposent des décors fourmillant de détails perturbants mais aussi des séquences d'horreur visuelle et psychologique. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché ! Le déroulé du titre se voit aussi modifié durant ces séquences faisant la part belle aux énigmes et à l'observation. Il ressort de tout cela une vraie cohésion grâce à une écriture de qualité qui parvient à nous garder en haleine et à des rebondissements réguliers et inattendus.

Concernant le lien avec le jeu Pocket Mirror, il n'y a aucun problème si vous n'y avez pas joué. Little Goody Two Shoes se déroule avant et seule l'une de ses fins mène à la suite. Vous pouvez donc vous plonger dans l'aventure sans soucis !
Aspect technique du jeu
Le gameplay de Little Goody Two shoes n'est pas compliqué puisqu'il suffira majoritairement de lire les divers dialogues et de répondre à vos interlocuteurs. Le reste du temps, vous naviguez à travers les écrans en interagissant avec les divers points d'intérêt. C'est donc simple mais efficace. Les mini-jeux ont tous leur propre gameplay mais là encore, et afin de coller à l'esthétique arcade, c'est facile à comprendre et nécessite rarement plus de deux boutons. Là où vous serez le plus mis à contribution, c'est durant les phases de cauchemars. Ici, vous devrez régulièrement esquiver bon nombre d'ennemis et surtout gérer votre stock d'allumettes, seul moyen d'éclairer votre lanterne. Chaque cauchemar a sa particularité (puzzle, énigme, observation...) qu'il vous faudra comprendre pour en sortir. Et c'est là que l'on va pouvoir aborder le seul vrai défaut du titre selon moi : son absence de localisation française.

Si les voix sont en anglais ou en japonais, l'intégralité des textes est dans la langue de Shakespeare. Menus, dialogues mais aussi indices sur les énigmes en cours... Et vu que le niveau d'anglais est parfois un peu soutenu ou fait appel à des termes spécifiques de cette langue, il se peut qu'un joueur peu à l'aise se retrouve à tourner en rond faute d'avoir compris ce qu'on lui demandait. À cela s'ajoutent quelques petites incohérences lors des phases de questions-réponses. Plusieurs fois, le texte affiché pour décider de notre choix n'avait finalement rien à voir avec la réponse. Mais bon, c'est assez rare et ne gâche en rien l'expérience générale.

Côté direction artistique, j'ai personnellement trouvé le jeu magnifique à tous les niveaux. Visuellement, les environnements et les sprites sont de qualité, l'interface des menus est soignée et c'est un bonheur pour les yeux. Les artworks des différents personnages sont réussis et les multitudes de styles graphiques se mêlent à la perfection en accentuant l'ambiance du moment. Ainsi, les dessins vont se faire enfantins pour une séquence plus légère ou nostalgique et deviendront terriblement sombres lors des incursions dans l'horreur. L'ensemble s'inspire fortement des contes pour enfants mais aussi de la culture allemande (notamment pour certains noms). Tout ce travail est soutenu par une bande-son de haute volée s'adaptant au moment de la journée qui vous restera en tête un moment !

Pour ce qui est du volet technique, c'est irréprochable. Les temps de chargement sont ultra rapides sur PS5, il n'y a aucun bug et la présence de nombreux slots de sauvegarde assurent de toujours pouvoir revenir en arrière pour peu que l'on enregistre régulièrement sa partie. C'est d'ailleurs, une excellente chose pour la quête du platine dont nous reparlerons plus bas.
Plaisir à jouer et à rejouer
Little Goody Two Shoes propose une bonne rejouabilité. Avec plusieurs fins et trois romances disponibles, il y a de quoi faire. Cependant, le déroulé général reste assez similaire durant une grande partie du jeu. Les phases d'horreur restent identiques et la majorité des dialogues seront les mêmes. Aussi, je ne recommanderai pas d'enchaîner les parties mais plutôt de refaire des runs espacées dans le temps pour éviter l'impression de redite. Autrement, il y a également la possibilité de profiter des multiples slots de sauvegarde pour reprendre à certains passages précis. Quelque soit votre choix, la durée de vie assez courte et l'ambiance générale vous donneront envie d'y retourner pour débloquer une fin différente ou juste profiter à nouveau de la direction artistique si réussie.

Pour ma part, j'ai passé un excellent moment sur le titre. Ne sachant absolument pas à quoi m'attendre, j'étais vraiment en découverte totale tout au long de l'aventure qui aura su me captiver instantanément. Le scénario est prenant, bien écrit et l'équilibre entre humour, mystère et horreur est parfaitement dosé. D'ailleurs, le jeu ne fait pas peur en tant que tel et joue plutôt sur le côté psychologique. Comprenez par là qu'il n'y aura pas de screamers toutes les trois secondes mais que vous vous souviendrez longtemps de certaines scènes... Les personnages ne sont bien évidemment pas en reste et le caractère de chacun s'avère réussi et surtout assez loin des standards habituels. Mention spéciale pour Elise qui, avec son comportement de peste au grand cœur, m'a beaucoup plu.

Vous l'aurez compris, Little Goody Two Shoes est vraiment bon. Cependant, il est aussi très particulier. Ses allures de Visual Novel, son mélange d'ambiance et son propos ne sont définitivement pas pour tout le monde. Loin d'être un titre à gameplay, tout passe ici par le texte, l'exploration et l'atmosphère dégagée par les différents décors et événements. Si vous avez l'habitude des jeux du genre où si vous êtes en recherche de quelque chose de différent, il s'agit assurément d'un excellent choix. En revanche, si la perspective de passer des heures à lire des dialogues, à découvrir le passé et les motivations des divers protagonistes ou à résoudre des énigmes n'est pas votre tasse de thé, il vaudra mieux passer votre chemin. Little Goody Two Shoes est une expérience unique et singulière qui mérite le détour mais qui ne fera aucune concession sur son contenu ou ses mécaniques pour les néophytes.
Chasse aux trophées
C'est une liste de 40 trophées qui vous attend dans Little Goody Two Shoes. Et autant vous dire que ça ne va pas être facile puisqu'il vous faudra voir toutes les fins ! C'est donc de longues heures de jeu qui vous attendent pour obtenir le précieux Platine...

À côté de ça, treize trophées sont liés à un événement scénaristique précis et ne peuvent donc être manqués. Ce qui n'est pas le cas du reste de la liste qui peut être totalement raté selon votre manière de jouer. Ainsi, il vous faudra obtenir un rang S dans chaque mini-jeu, trouver toutes les Golden Maidens (des PNJ présentes uniquement la nuit et dans les phases de cauchemars), mourir par tous les moyens possibles ou bien encore maximiser une relation. L'un des plus difficile est peut-être (Or) Star briber qui vous demande de nourrir Muffy durant toute la durée de l'aventure. Muffy est un personnage plutôt amusant mais qui a la fâcheuse tendance à fourrer son nez partout. Au courant des actions d'Elise, elle fera chanter cette dernière en lui réclamant de la nourriture toujours plus chère pour acheter son silence. Il faudra donc gérer son temps et son argent de manière intelligente pour obtenir ce trophée !

Dans l'ensemble la liste est bien pensée et mise à fond sur la rejouabilité du titre. Cependant la perspective de devoir terminer une dizaine de fois l'aventure est assez contraignante et je ne vous conseille pas de faire toutes vos parties à la suite. Fort heureusement, les fins liées à l'une des amoureuses d'Elise vont toujours par deux. Il suffira donc d'une sauvegarde avant le choix final pour n'avoir que la dernière séquence à relancer. Ce qui réduit le nombre de parties nécessaires à sept. Ce qui reste beaucoup, vous en conviendrez...
Conclusion
Avec Little Goody Two Shoes, AstralShift livre un titre unique et enchanteur à l'ambiance prenante. Bénéficiant d'une direction artistique de haute volée et d'un scénario de qualité jonglant entre légèreté et horreur, le titre s'avère être une excellente surprise qui saura vous happer dans son univers étrange. Oserez-vous vous aventurer dans les profondeurs de la forêt de Kieferberg ?
J'ai aimé
  • Un scénario prenant
  • Une direction artistique irréprochable
  • Une multitude d'idées de gameplay et de mise en scène
Je n'ai pas aimé
  • Intégralement en anglais
  • Certaines séquences un poil longues
  • L'impossibilité de passer certains dialogues en cas de game over
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux curieux, À un public averti

Magmarex (Magmarex)

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