Helvetii

ps4

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 03/02/2023
Genre(s) : Action , Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

5 joueurs possèdent ce jeu
21 trophées au total
0 trophée online
2 trophées cachés

Platiné par : 1 joueur (20 %)

100% par : 1 joueur (20 %)


Pas de note
des joueurs

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par Flitterbloom le 08-02-2023 - Modifié le 08-02-2023

Introduction

Image

Après de nombreux Game Jams et un premier titre multijoueur, SPLASH BLAST PANIC, la (très) petite équipe de Team KwaKwa revient, épaulée par l'éditeur Red Art Games, pour nous proposer Helvetii. Financé à l'aide d'une campagne Kickstarter mi-2019, c'est en février 2023 que le jeu sort enfin sur de nombreuses plateformes, dont la PS4.

Le titre mêle les genres roguelite et character-action game (pensez Devil May Cry, Bayonetta, NieR: Automata...) dans un univers inspiré des mythologies celtique et gauloise, tout en 2D et aux graphismes fortement inspirés des jeux du studio VanillaWare (Muramasa, Odin Sphere...).

Avec Helvetii le studio lausannois nous envoie en l'an 100 avant notre ère, avant que la Gaule soit entièrement occupée par Rome. Suite à une bataille en terrain helvète, une malédiction, la moisissure, s'abat sur les terres environnantes : Divico, l'un des 3 personnages du jeu, en est le bien involontaire déclencheur suite à un pacte. Les terres environnantes et leurs êtres vivants se retrouvent corrompus, et il va évidemment falloir réparer cette erreur.
Contenu du jeu
Dans Helvetii l'histoire semble être plus un prétexte au gameplay qu'un récit à découvrir : une fois la scène introductive passée, jouée avant même le menu principal, il faudra vous contenter des dialogues de vos compères que vous pouvez (ou non) lire lors du feu de camps que vous rejoignez entre chaque niveau ; vous pourrez également jouer aux dés dans ces phases. Au nombre de 4, les niveaux sont divisés en 2 actes où vous progressez dans un environnement prédéterminé, une forêt, un village abandonné puis une montagne enneigée et enfin la zone appelée "le cœur".

Sachez que le jeu propose 3 niveaux de difficulté qu'il faudra débloquer en complétant une partie dans la difficulté inférieure, de fait vous ne pourrez lancer votre première run (c'est à dire "partie") qu'en normal avant de débloquer difficile, et de même pour pouvoir jouer en mode Frénésie.

Règle des trois, vous pouvez incarner 3 combattants différents. Divico est un chef de guerre, plutôt brutal et équipé d'un glaive il inflige de gros dégâts et possède même une attaque permettant de briser les gardes ennemis et d'interrompre leurs attaques critiques. Renart est un être mi-homme mi-bête, son nom vous laisse imaginer à quel demi-animal il peut bien ressembler. Son style de combat est plus rapide, il inflige par conséquent moins de dégâts avec son arme, une faucille, mais se montre bien plus "acrobatique", son style corps-à-corps vif s'allie parfaitement avec sa capacité, la parade. Enfin Nammeios est une druidesse qui se bat à l'aide de son bâton et de Caros, son corbeau. Avec elle vous pourrez jouer plus à distance grâce à son compagnon à plumes, sa capacité est une aura qui renforce ses attaques... mais draine sa mana.

Roguelite oblige, la carte varie d'une partie à l'autre et, même si les environnements tendent à se ressembler, lorsque vous progressez (après avoir complété pour la première fois une run notamment) on remarque rapidement les petits changements, comme la présence de zones à pièges. Chaque nouvelle partie vous engage dans une seed particulière, choisie aléatoirement par le jeu ; elles sont numérotées ce qui vous permet de rejouer la même si vous le souhaitez en obtenant le nombre qui lui correspond via le menu pause. Une "seed", pour les profanes, est en quelque sorte une partie pré-paramétrée : la carte, les objets du magasin et des coffres seront toujours les mêmes lorsque vous la referez.

Pour vous aider dans votre quête vous trouverez différents éléments inhérents au genre. Du soin et de la mana sous formes de petites boules mais aussi des pièces qui vous permettront d'acheter des bonus divers dans la boutique de Bob, le hibou marchand. Dans le magasin vous pourrez obtenir du soin, des clés pour ouvrir les coffres, des plats donnant des statistiques (PV, PM, Force, Dextérité, etc.) mais aussi des objets octroyant des bonus comme une augmentation de chance d'obtenir des coffres à la fin des combats ou des artéfacts. Ces derniers, autrement trouvables dans des coffres, octroient bonus statistiques et/ou effets particuliers, comme une paire de bottes qui vous permet de rebondir sur la tête de vos ennemis par exemple.

Vous pourrez également rencontrer dans certaines seeds des chambres à défis, en cas de succès vous pourrez ouvrir le coffre qu'elle contient (et y obtenir l'un des fameux artéfacts). Vous n'avez évidemment qu'une chance de vous y essayer, et les défis sont assez variés : achever les vagues ennemis avant la fin d'un temps imparti, ne pas prendre de coup ou plus simplement survivre, notamment.

Enfin, et non des moindres, vous pouvez réduire votre jauge de PV max pour sceller un pacte avec une divinité, par trois fois (une fois par niveau, chaque fois dans la première zone des trois premiers). Est-il bien prudent de sacrifier la majeure partie de votre barre de vie pour un bonus aléatoire ? La décision est vôtre. Et sera probablement à prendre en prenant en compte votre situation en cours de partie.

En alliant roguelite et character-action, la Team Kwakwa souhaitait proposer une alternative où vos capacités priment sur l'aléatoire de sorte qu'en étant suffisamment bon on soit moins dépendant des objets obtenus dans une seed précise, c'est donc sans surprise qu'il faudra user de combos et d'esquives. De plus, mieux vous vous débrouillez lors des combats, plus vous avez de chance d'être récompensé : une meilleure note (attribuée à chaque affrontement) vous offre plus de chances d'obtenir un coffre. De la même manière, plus vous progressez dans les niveaux, plus vous gagnez de cœurs qui vous permettent d'obtenir les bonus définitifs accessibles depuis la carte, un coup de pouce bienvenue ; le système de progression est même doublement profitable, puisque plus vous progressez plus vous débloquez de bonus différents. Il vous faudra par exemple traverser les niveaux avec les différents personnage pour débloquer leurs bonus propres. Et leurs costumes, qui possèdent des modificateurs allant du changement de statistiques à l'attribution d'artefact, en plus d'une colorisation différente et/ou d'accessoires ajoutés (ou retirés) aux personnages.

Au départ, en fouillant bien partout, en ne se précipitant pas (ou pas trop) et en utilisant un personnage avec lequel on se sent à l'aise, une partie prend environ une heure. Il est possible de s'arrêter entre les chapitres et de reprendre la partie plus tard si on le souhaite, ainsi que de rejouer une même seed en utilisant son code depuis le menu, un petit plus appréciable. Vous pouvez également, via les options, réduire (ou augmenter) le pourcentage des dégâts ennemis ; une possibilité qui ravira certains et en fera probablement grogner d'autres mais qui a le mérite d'exister.
Aspect technique du jeu
Fort heureusement, la prise en main se fait sans trop de souci et rapidement. En bonus, si les touches par défaut ne vous conviennent pas vous pouvez faire un remapping intégral.

Graphiquement, le pari est gagné, difficile de ne pas penser à VanillaWare en voyant la patte. C'est vraiment joli, même lorsque l'environnement est sombre et oppressant. Et côté son ? On se régale. Dale North (Wizard of Legend, Sparklite...) s'occupe de la musique et s'allie avec, au chant, Emi Evans (NieR Gestalt, Dark Souls...). L'OST ne prend jamais trop le pas sur le reste et on aura tendance à se concentrer sur les effets sonores lors des combats, mais lorsqu'on prend plus le temps, comme lors des visites à la boutique de Bob, on se rend compte à quel point elle est agréable. Très à propos, elle se montre plus calme face aux ravissement qu'apportent les décors hors combat, et bien plus rythmée lors des affrontements, particulièrement ceux de boss.

Je n'ai rencontré aucun bug gênant lors de mes séances de jeu, de plus tout est fluide. Le seul souci que j'ai remarqué est que les rangs attribuées aux boss sur l'écran de résumé en fin de zone est remplacé par la note que vous avez obtenu dans votre denier combat ; si vous retournez dans une salle que vous n'aviez pas nettoyé par avant c'est donc celle-ci qui s'affiche. Seul autre petit reproche, devoir s'arrêter pour descendre d'une plateforme (en appuyant sur bas + saut) casse parfois un peu le rythme et peut s'avérer dérangeant au milieu d'une bataille, peut-être un simple coup à prendre...
Plaisir à jouer et à rejouer
Ce qui m'a attiré dans Helvetii, c'est avant tout la patte graphique et l'univers proposé. Dire que je suis friande de ce style de dessin serait un euphémisme, et la mythologie celte n'est pas la plus mise en avant dans les jeux vidéos. Pour autant je ne suis pas familière du genre, j'aime (j'adore !) les jeux en 2D, mais les roguelites ont toujours pour moi cette petite connotation de "tu vas cracher du sang" pour le moins effrayante. C'est donc avec une petite appréhension que je me suis lancée. Et j'ai pris une dérouillée. Et j'étais quand même déterminée à en relancer une, sans frustration. Je ne saurais que vous conseiller de passer par les tutoriels (exactement ce que je n'ai pas fait) pour connaître les spécificités de chaque personnage, ça ne vous sera que bénéfique, surtout que, si la prise en main se fait sans problème, la maîtrise ne viendra pas aussi facilement.

J'ai d'abord testé les différents personnages, même si j'avais déjà ma petite idée d'avec lequel je serai la plus à l'aise, Caros étant évidemment un gros bonus. J'ai passé ma première victoire avec Nammeios, pas sans suer, pas sans stress, mais jamais avec l'envie d'abandonner et/ou de jeter la manette. Après ma première victoire, le jeu m'a gentiment remis les pieds sur terre lorsqu'en lançant la partie suivante j'ai voulu m'essayer au mode difficile. Deuxième erreur : vouloir en profiter pour tester la difficulté fraîchement débloquée avec le personnage que j'avais le moins essayé, Renart. J'ai pris une rouste, et je suis retournée m'affairer en difficulté normale.

À mesure des parties qui s'enchaînent, on se sent progresser, et c'est vraiment gratifiant, rien ne paraît impossible. Les ennemis ne sont pas "difficiles à battre", on ne prête pas assez attention aux coups que préparent les ennemis, ou alors on fait une erreur ; résultat, on est puni, et c'est aussi simple que ça. Chaque run étant plutôt courte, l'accent est forcément mis sur la rejouabilité et le fait de pouvoir changer de personnage d'une partie à l'autre, ou en cours de route, rend évidemment le jeu moins répétitif. Cela dit, malgré les quelques changements j'ai eu vite l'impression d'une redite bien perceptible : j'ai souvent trouvé les mêmes objets, et suis tombé sur les 3 mêmes divinités en boucle, il a fallu forcer un peu les choses et sacrifier des PV au premier autel pour changer de pacte et enfin en découvrir un nouveau. Le jeu recelle donc de plus mais n'est pas toujours enclin à montrer ses secrets sans un petit sacrifice...
Chasse aux trophées
Avec ses 21 trophées, platine inclus, les chasseurs de platine difficile ne trouveront peut-être pas leur compte avec Helvetii. Si l'on ne pourra pas se contenter de terminer le jeu en normal, puique 3 trophées sont liés à la difficulté, dont un qui demande évidemment de terminer une partie en mode Frénésie, réduire les dégâts ennemis (de moitié !) n'en bloque pas l'obtention, de quoi faciliter un peu les choses sans les donner pour autant. On note également 4 trophées qui tomberont automatiquement en finissant chaque niveau pour la première fois.

Le jeu vous incite fortement à jouer des combos, on retrouve donc sans surprise 2 trophées liés à ceci, ainsi que deux autres liés aux rangs : obtenir un S, et plus particulièrement cette même note contre Octavius. il vous faudra aussi sacrifier votre barre de vie sans rechigner et réaliser 3 pactes sur une seule partie pour (Argent) Loyauté.

D'autres trophées tiendront de l'aléatoire (ou du code d'une bonne seed) ou du grind, comme celui de gagner aux dés avec un triple ou de rebondir sur un ennemi avec Irrespect (c'est le nom des fameuses bottes), ou encore de gagner dans chaque type de défi des chambres et d'obtenir toutes les augmentations. Ce dernier sera, à défaut d'être le plus difficile, le plus long puisque pour pouvoir les acheter il faudra tout d'abord les débloquer, et donc jouer tous les personnages dans toutes les difficultés ; changer les multiplicateurs de dégâts ennemis pour réduire la difficulté ne vous rendra d'ailleurs que la tache plus longue puisque cela semble réduire le nombre de cœurs obtenus en récompense, une solution de dernier recours donc !

Enfin, et puisqu'on parle de défi, un trophée (Or) caché vous demande de jouer d'une façon un peu particulière... mais je n'ose en dire plus. Vous aurez un indice bien suffisant en complétant votre première run pour comprendre de quoi il s'agit.
Conclusion
Les fans de jeux d'action trouveront sans nul doute leur bonheur avec Helvetii. Malgré le côté roguelite on éprouvera assez rapidement une petite répétitivité si on ne prend pas la peine de varier nous-même les plaisirs en forçant le changement de divinité lié au pacte ou en jouant un autre combattant. Malgré tout, le jeu est très agréable à l’œil, aux oreilles et à prendre en main et on ne rechigne pas à se refaire "une petite partie".
J'ai aimé
  • L'aléatoire (un peu) mis au placard
  • La prise en main facile
  • Les graphismes
  • La bande-son
  • La mythologie celte mise à l'honneur
  • Bob (et ses dialogues)
Je n'ai pas aimé
  • Un item pool peut-être trop petit ?
  • La combinaison de touches pour descendre d'une plateforme qui casse le rythme
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Je recommande ce jeu : Aux acharnés, Aux spécialistes du genre

Flitterbloom (Flitterbloom)

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