Cris Tales

ps5
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Infos complémentaires

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Date de sortie : 20/07/2021
Genre(s) : RPG
Territoire(s) : FRANCE

229 joueurs possèdent ce jeu
47 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

Platiné par : 46 joueurs (20 %)

100% par : 46 joueurs (20 %)


Note des joueurs :
4.5/5 - 2 notes

Note des platineurs :
3/5 - 3 notes

Test rédigé par AntoineTyrex le 01-09-2021 - Modifié le 07-11-2021

Introduction

Image

Annoncé en 2019, le titre des colombiens de DREAMS UNCORPORATED avait de quoi intriguer : désireux de proposer leur propre version du jeu de rôle à la japonaise (dit JRPG) et de défier les plus grands studios sur ce terrain pourtant largement occupé, leur titre Cris Tales devait, faute de moyens comparables, suffisamment innover afin de se faire une place au soleil, en privilégiant par exemple une esthétique propre ou un concept novateur.

Afin de pouvoir convaincre des joueurs très (voire trop) exigeants, les développeurs ont décidé de leur faire littéralement manipuler le temps. A première vue rien d’original en soit vu le nombre de titres surfant sur ce concept, mais lourde tâche de le transposer dans un jeu de rôle au tour par tour. Crissbell, une résidente de la ville de Narim, découvre posséder le pouvoir de manipuler le temps alors que sa ville est attaquée par une armée de gobelins. Accompagnée par un batracien nommé Mattias et des compagnons hauts en couleurs, elle comprendra vite être la seule à pouvoir contrer les plans de la responsable de l’attaque, l’impératrice du temps, et de changer le destin du monde dont elle peut voir le passé et le futur.
Contenu du jeu
Le titre tient tout son intérêt et son génie d’un concept simple : Crissbell a la possibilité de voir le passé et le futur. Et c’est là tout le génie des développeurs d’avoir réussi à transposer ce concept dans un JRPG sans jamais en dénaturer le genre.

Comme dans tout RPG, le jeu se partage entre des phases d’exploration et des combats au tour par tour. Le jeu a la bonne idée de se reposer sur des mécaniques simples et accrocheuses, et de plonger très vite le joueur dans le feu de l’action. Pas d’introduction trop longue, le joueur est très vite mis face aux exigences du titre : Crissbell, une fois le combat engagé, a la possibilité d’envoyer l’ennemi dans le futur ou dans le passé. Si cela impacte quelque peu les caractéristiques de l’ennemi, cela ne permet absolument pas de lui causer de quelconques dommages comme on l’a déjà vu et revu dans de nombreux titres. L’intelligence du gameplay est de parfaitement accompagner cette feature avec les codes de base des RPG. Une attaque magique d’eau envoyée sur un bouclier de métal ? Envoyez l’ennemi dans le futur et le bouclier sera rouillé et donc inutilisable. Ce genre d’exemples sont assez nombreux pour rendre les affrontements tactiques et plaisants.

Sachant que le studio a eu en plus l’intelligence d’implémenter un gameplay particulier à chaque compagnon, avec notamment un personnage dont les attaques dépendent d’une roulette de loterie, un autre dont les attaques doivent être dosées au risque de le blesser, ou encore d’une autre qui peut récupérer les âmes des ennemis et de s’en servir par la suite… Tout est parfaitement maitrisé et ne souffre d’aucune fainéantise. Car il faudra en plus maitriser parfaitement les attaques et défenses parfaites déclenchées grâce à un timing parfait, la possibilité de déclencher une attaque combinée une fois une jauge remplie dès que l’ennemi subit des coups, ou encore le placement des ennemis à droite ou à gauche de l’écran d’une importance capitale vu que les ennemis à gauche ne pourront être envoyés que dans le passé alors que ceux à droite uniquement dans le futur…
Si cela peut paraître compliqué au début, tout est finalement bien distillé tout le long de l’aventure et la richesse du gameplay n’est jamais un frein au plaisir de combattre les ennemis encore et encore.

Lors des phases d’exploration, les capacités de Crissbell se révèleront aussi très importantes : l’écran se scinde en 3 parties, la partie à gauche représentant le passé et celle à gauche le futur. Ainsi, il est facile de voir les conséquences de vos actions ou de celles des nombreux protagonistes. Il faudra parfois faire des choix qui auront justement une conséquence directe à l’écran : sauver la maison de l’apothicaire permettra dans le futur par exemple que des médicaments soient toujours disponibles en ville, donner le pouvoir à telle personne changera également la destinée de l’ensemble de la ville… L’ensemble est rondement mené, et on prend vite plaisir à dénicher les quêtes secondaires qui ouvriront souvent une troisième voie possible lors de vos choix. Crissbell a également la possibilité d’envoyer son batracien Mattias dans le passé ou le futur, afin d’interagir avec les éléments ou personnes de l’époque. Le plaisir de chercher dans les différentes époques la solution est là, même si cela reste assez simpliste et dirigiste. Il est d’ailleurs dommage que ces phases ne soient pas plus poussées, car retrouver les différents habitants dans leur passé et leur futur est vraiment prenant, surtout que les traits enfantins du design des personnages ne se retrouvent pas dans son histoire, où la mort est souvent traitée, ainsi que d’autres sujets plus matures que pourraient laisser croire les différents visuels du jeu.
Aspect technique du jeu
Visuellement parlant, le jeu fait presque un sans faute. A défaut de proposer une 3D de qualité identique aux standards actuels, le studio a préféré proposer une 2,5D au design certes simplifié, mais agréable à la rétine et suffisamment originale pour ne ressembler à aucun autre titre. On a parfois l'impression d'assister à un dessin animé de type cartoon tant le trait est maîtrisé. Si parfois la visibilité est un peu touchée par le design global du jeu, avec notamment des éléments se ressemblant beaucoup et des chemins pas toujours clairs, l'ensemble reste malgré tout solide. Le design des personnages a d'ailleurs été également soigné, et aucun ne ressemble à un autre, au point de littéralement s'attacher à chacun d'entre eux. Les villes sont également très vivantes, avec une mention spéciale pour la ville qui se retrouve inondée à intervalles réguliers. Seuls les habitants des villes restent désespérément immobiles, mais cela s'explique aisément afin de simplifier les visuels des différentes époques toutes parfaitement réalisées d'ailleurs.

Le tout s'accompagne d'une bande son excellente, sur laquelle a notamment travaillé le musicien et compositeur japonais Norihiko Hibino (Etrian Odyssey, Metal Gear Solid, Bayonetta, Yakuza 2, …) et dont les mélodies ressemblent à de nombreux RPG tels que les Tales of par exemple. Le jeu, qui propose une version française, est de plus doublé en anglais lors des dialogues. Le doublage est d'ailleurs d'excellente qualité et ne fait jamais défaut au titre.

Est-ce donc un sans faute technique ? Hélas non, car les temps de chargement ruinent quelque peu l'expérience du titre, même s'ils sont beaucoup moins présents sur PS5 que sur PS4. Les rencontres aléatoires avec les ennemis (qui ne sont pas visibles sur la carte) deviennent vite pénibles car elles entraînent à chaque fois un temps de chargement. De plus, le rythme des affrontements est parfois beaucoup trop long, chaque action des ennemis cassant vite le rythme des affrontements, au point de rendre le grinding particulièrement pénible à la longue. Heureusement, le jeu ne souffre d'aucun bug majeur autrement, et à part deux ou trois bugs visuels notamment lors du changement d'époque, rien ne vient ternir l'ensemble.
Plaisir à jouer et à rejouer
S'il y a bien une chose sur laquelle surprend CRIS TALES, c'est sur sa difficulté. Loin des titres prenant le joueur par la main, le joueur sera régulièrement mis à mal par les affrontements qui demanderont souvent de maîtriser parfaitement le gameplay et toutes ses subtilités. Il sera par exemple quasiment impossible de passer le premier affrontement du jeu sans maîtriser la garde parfaite, ou de battre tel ennemi sans en connaitre ses points faibles. Loin d'être un défaut rédhibitoire, cela pousse le joueur a se plonger totalement dans le titre, qui n'a finalement d'enfantin que son design cartoon.

Si le grinding est relativement pénible comme dans beaucoup de JRPG, l'obtention de nouvelles capacités se révèle vite être obligatoire, et le sentiment de montée en puissance est finalement parfaitement retranscrit. Personnellement, seul le caractère aléatoire des rencontres est réellement venu gâcher mon plaisir alors qu'il aurait été si facile de représenter les ennemis à l'écran. Pas de quoi lâcher sa manette, mais suffisant pour s’énerver lorsqu'un affrontement survient au mauvais moment. Dommage pour un titre pourtant maîtrisé de bout en bout.
Chasse aux trophées
Le jeu se trouve être riche en trophées, puisqu’il ne propose pas moins de 47 trophées dont un platine. Outre les habituels trophées liés à l’histoire, le jeu a l’intelligence de récompenser le joueur pour l’accomplissement des quêtes secondaires qui ont chacune leur propre trophée. Des trophées sont également obtenus pour chaque choix effectué lorsque le jeu vous demande de prendre des décisions : de quoi assurer une bonne rejouabilité ou à défaut une relance de sauvegarde.

Certains trophées récompensent également le fait de trouver tous les trésors du jeu, toutes les armes et accessoires, ou de récupérer les âmes des ennemis, et vous demanderont de ratisser de fond en comble l’ensemble des environnements du jeu. Vous devrez même manier parfaitement les défenses et attaques parfaites 500 fois afin de gagner les trophées correspondant.
C’est donc quasiment un sans faute pour les chasseurs de trophées qui regretteront juste les trophées liés aux différentes fins du jeu, vu que l’une d’entre elle empêche l’obtention du trophées de collecte des âmes. De quoi obliger une autre partie ou au moins de suivre 2 chemins différents sur 2 sauvegardes distinctes. Pénible, mais pas rédhibitoire non plus.
Conclusion
Excellente surprise que se révèle être ce CRIS TALES. Innovant suffisamment dans un genre de jeu très rarement bouleversé, esthétiquement très joli avec une touche propre à lui, rien ne vient gâcher le plaisir de jeu d'une aventure que l'on regrette aussitôt d'avoir finie. Crissbell et ses compagnons auront marqué à coup sûr les joueurs du titre tant l'histoire et leur personnalité ont été bien travaillées, et on espère presque voir une suite corriger les rares défauts du titre. Voilà la pépite indépendante du JRPG de cette année.
J'ai aimé
  • Des graphismes en 2,5D attachants
  • Des personnages travaillés
  • Une histoire mature et bien construite
  • Le contrôle du temps
Je n'ai pas aimé
  • Une difficulté un peu haute parfois
  • Les temps de chargement
  • Des affrontements qui manquent de rythme
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Je recommande ce jeu : À tous

AntoineTyrex (Pampiluluu)

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