Catan

ps5

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 23/02/2023
Genre(s) : Stratégie
Territoire(s) : FRANCE

33 joueurs possèdent ce jeu
24 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

Platiné par : 8 joueurs (24 %)

100% par : 8 joueurs (24 %)


Pas de note
des joueurs

Pas de note
des platineurs

Test rédigé par Lugan le 20-03-2023 - Modifié le 13-04-2023


Introduction

Image

Catan console edition est la dernière adaptation vidéoludique du célèbre jeu de plateau du même nom. Ce dernier, imaginé par Klaus Teuber et édité par Kosmos en 1995 (il s'appelait alors "Les colons de Catane"), a été le pionnier du renouveau du jeu de société. Son succès fulgurant – 400 000 ventes la première année, près de 35 millions désormais – a bouleversé le marché, alors dominé par des jeux du type Monopoly, Scrabble, Cluedo, Risk, et a ouvert la voie pour les dix ans qui suivirent à de titres tels que Carcassonne, Puerto Rico, Les Aventuriers du rail, Agricola...
Ce monument de l'histoire des jeux a connu de nombreuses extensions, adaptations (sur la plupart des consoles et iOS), variantes (jeu de dés, jeu de cartes, version enfant, univers Game of Thrones etc.) et je vous livre ici mon test de la version PS5.


Catan est une transposition fidèle et conforme du jeu de société original dont l'équilibre repose sur un mélange entre éléments de hasard et stratégie, et qui a fait son succès. La boîte résume très bien l'essence d'une partie : "colonisez, commercez, construisez". En effet, trois ou quatre joueurs se disputent la possession d'une île, sur laquelle ils doivent récolter des ressources, échanger avec les autres colons, bâtir des infrastructures et villes. Le premier joueur qui cumule 10 points de victoire remporte la partie.

Contenu du jeu
La première prise en main du jeu consiste à apprendre les règles, ce qui vous est d'abord proposé via trois vidéos plutôt concises et claires, doublées en français (malgré une intonation un peu... déroutante disons). Pour les malentendants ou ceux qui préfèrent la lecture, le manuel est également disponible en version textuelle dans la bibliothèque du jeu. Enfin, pour ceux qui préfèrent apprendre par la pratique, il existe aussi des guides interactifs qui permettent de jouer des bouts de parties préconçues, en mettant l'accent sur telle ou telle mécanique de jeu

Le jeu se décline autour d'un mode solo local, multijoueur local, et multijoueur en ligne. En solo, vous affrontez deux ou trois adversaires dont on ne peut pas changer la difficulté, et qui ne sont pas particulièrement difficiles à vaincre. Le multi local peut être complété par l'IA pour atteindre le nombre de joueurs souhaité (vous pouvez par exemple jouer à deux, et compléter avec deux adversaires automatiques pour une partie à quatre). C'est le seul mode où vous pouvez interrompre une partie et la poursuivre plus tard, ce qui peut parfois constituer une possibilité intéressante par rapport au jeu d'origine. Le multijoueur en ligne est uniquement possible à quatre, que ce soit dans une partie publique (ce qu'on peut comprendre, pour ne pas diviser les personnes disponibles en deux groupes, ce qui augmenterait le temps d'attente) mais également dans une partie privée (ce qui paraît plus difficile à justifier). Pour jouer à distance avec des amis, il suffit de créer et nommer une salle et y inviter les autres joueurs.

Le plus gros point noir du jeu tient, selon moi, dans l'absence de ses extensions, notamment les quatre principales : Marins, Villes et chevaliers, Barbares et marchands, Pirates et découvreurs. Sorties entre 1997 et 2013, elles ajoutent de la profondeur et de la variété au gameplay, voire le modifient parfois plus drastiquement. On pourra aussi regretter de ne pas bénéficier d'environnements alternatifs, comme ceux des versions Game of Thrones, Mega Man, Star Trek... Peut-être que le partenariat avec ces licences était circonscrit aux versions physiques du jeu, auquel cas c'est un écueil compréhensible, mais l'absence de l'intégralité des extensions est plus difficile à avaler. Pire encore quand on sait que la version Switch par exemple, contient nativement l'extension "Marins". En définitive, plus qu'un problème au sein du contenu proposé, on est davantage frappé et frustré par l'absence du contenu qui existe par ailleurs en version boîte depuis 10 ou 20 ans.

De nos jours, il n'est jamais exclu que des DLC (gratuits ou non) viennent enrichir le jeu après un succès commercial, mais on ne peut pas dire qu'on se sente particulièrement gâté par le contenu proposé initialement pour 19,99€, surtout au vu de tout ce qu'il aurait pu être. Un contenu est déjà téléchargeable en revanche, puisqu'il est possible d'acheter cinq apparences supplémentaires pour le plateau de jeu, basées sur celles des championnats du monde, au prix de 5,99€ (acheter la version deluxe fait d'ailleurs économiser 1€ par rapport à l'achat séparé jeu + DLC).
Aspect technique du jeu
Autant le dire d'emblée, l'aspect technique n'est pas le point fort du titre.
D'un point de vue graphique, le charme un peu désuet du jeu physique s'estompe ici à cause d'une direction artistique pas forcément heureuse. On n'attend évidemment pas de réalisme ou de performance particulière sur un tel titre, mais certains choix auraient pu lui donner une cohérence visuelle globale, voire même une certaine identité. Au lieu de cela, on observe un mélange entre des éléments très fidèles au matériau de base (les cartes de développement, les ressources), certains bien intégrés (le plateau de jeu), mais d'autres qui jurent assez fortement avec le reste (l'interface du jeu, les portraits des personnages).

Le sound design est efficace et remplit son rôle : un son pour le déplacement du curseur, quelques bruits de dés, quelques notes pour le commerce maritime, un mouton qui bêle... Au final l'ambiance sonore est colorée tout en restant discrète (pour peu que vous ayez diminué le volume des effets dans les options, la valeur de base étant trop forte). La musique quant à elle tourne sur environ 5-6 pistes qui fonctionnent bien, à l'instrumentation et à la dynamique variées. Les transitions entre les morceaux sont en revanche parfois très abruptes, ce qui peut s'avérer déconcertant en pleine partie.

Le multijoueur en ligne ne souffre d'aucun problème sur le plan technique. Cela n'exclut évidemment pas que vous puissiez tomber sur des adversaires qui jouent très très lentement, mais le jeu n'est pas à blâmer pour cela. On aurait peut-être souhaité un temps limité pour ceux qui prennent toujours trop de temps à jouer, comme cela existe ailleurs (Hearthstone par exemple). Notons en revanche que si un joueur quitte la partie en cours de route, il est automatiquement remplacé par une IA qui prend le relai à sa place, ce qui est une initiative bienvenue. Point intéressant : il est possible de jouer en cross-platform entre PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series.

Pour les parties multijoueurs en local, vous pouvez scanner un QR code via votre téléphone pour y afficher votre main, sans la dévoiler à vos adversaires donc, ce qui est essentiel pour les dimensions stratégique et commerciale du jeu. C'est peut-être un peu moins pratique pour jouer avec des enfants qui n'ont pas forcément de téléphone avec internet, auquel cas il faut se rabattre sur une méthode plus "artisanale", à savoir demander aux autres joueurs de détourner les yeux quand on regarde sa main à l'écran (ou au contraire jeter un coup d’œil furtif, je ne juge pas !).

Plaisir à jouer et à rejouer
À titre purement personnel, je n'ai pas eu un grand plaisir à jouer à Catan. Les parties sont assez longues (comptez environ 1h en ligne, un peu moins contre l'IA), un mauvais placement des colonies de départ peut signer une lente agonie vers une défaite inéluctable, et la proportion de chance est trop élevée à mon goût. Mais forcément le jeu plaira davantage à celles et ceux qui veulent un jeu stratégique, mais pas uniquement, dans lequel il faut s'adapter au gré des jets de dés, et qui aiment une progression sur un temps long. En définitive, le public qui appréciera le jeu console sera sûrement le même que celui qui apprécie le jeu plateau. Ce dernier étant globalement encensé sur tous les sites spécialisés, il y a fort à parier que son adaptation ravisse de la même façon les fans comme les néophytes.

Au-delà de la rejouabilité naturelle d'un tel titre, on peut connecter ou créer un compte dovetail live pour accéder à des éléments à débloquer. Participer à 1, 10, 25 parties en ligne permet alors d'obtenir un nouvel avatar, une apparence différente pour les dés, un contour différent pour le portrait du personnage. Si l'intention est louable, on peut regretter qu'il faille encore créer un énième compte et que les éléments cosmétiques soient, il faut bien l'avouer, assez anecdotiques (pas franchement beaux, et au nombre de trois seulement pour le moment).

Forcément, les sessions en mode solo ou en ligne font disparaître une part de la saveur du jeu : l'émulation qu'il peut y avoir lors d'une partie entre amis ou en famille. Vous ne pouvez pas vous liguer contre le joueur le plus avancé, l'IA n'extorquera personne avec des échanges au coût prohibitif, et râler tout seul devant la télé quand on vous coupe votre route commerciale n'a pas la même charme que de pester contre une connaissance.
Chasse aux trophées
Bonne nouvelle pour les chasseuses et chasseurs, les trophées du jeu sont franchement simples puisque vous pouvez les réaliser en contrôlant vous-même tous les joueurs de la partie ! Citons par exemple ceux demandant de cumuler six chevaliers dans la partie, ou bien bâtir une colonie et l'améliorer dans le même tour : ce sont des actions assez improbables dans des conditions classiques de jeu, mais que vous pouvez coordonner facilement en contrôlant tout le monde.

Sinon, d'autres trophées demandent de totaliser un certain nombre de récompenses (dix fois la plus longue route, dix fois l'armée la plus puissante etc.) ou bien d'actions (100 transactions avec les joueurs, 200 échanges de commerce extérieur) mais restent dans des proportions tout à fait raisonnables. Enfin, aucun trophée ne nécessite de jouer en ligne, ce qui sera un soulagement tant pour ceux qui n'ont pas d'abonnement que pour ceux qui y joueront tardivement dans une période avec moins d'affluence.
Conclusion
Catan console edition est un portage extrêmement conforme au matériau de base. Il constitue une excellente porte d'entrée vers les jeux de société modernes, tant pour les enfants que pour les adultes. Si le titre ne brille pas par sa direction artistique, il offre un environnement sonore agréable et efficace. On appréciera les différents modes de jeu, notamment le multijoueur local (une rareté de nos jours !), avec une utilisation intelligente du téléphone pour cacher sa main aux adversaires. En revanche, il ne faut y attendre aucun grain de folie : pas de modes un peu farfelus, de défis, de customisation d'aucune sorte. Bien plus regrettable encore, l'absence criante de toutes les extensions du jeu vient drastiquement amputer sa richesse, sa variété, et sa rejouabilité. Les trophées enfin, sans être palpitants, sont plutôt faciles et ne demandent pas trop d'investissement, ce qui est un point appréciable.

J'ai aimé
  • Un jeu fidèle à l'original
  • Les modes de jeu : solo, multi local, multi en ligne, pour jouer comme on a envie
  • La flexibilité de l'apprentissage des règles
Je n'ai pas aimé
  • L'absence des extensions
  • La direction artistique peu inspirée
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Je recommande ce jeu : Aux fans de la série, Aux curieux, Aux chasseurs de trophées/platine facile

Lugan (rouanet)

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