Désireux de proposer une expérience proche de ses influences (à savoir Castlevania et Dark Souls pour citer les plus évidents), Blasphemous 2 peut, de prime abord, paraître très austère. Le Pénitent se contrôle bien mais reste un personnage lourd dont le maniement est assez raide durant des premières minutes. C’est un parti pris évident du studio espagnol qui cherche à capter l’essence du jeu d’action plate-forme des années 16 bits. Il n’est donc pas garanti que tout le monde accroche à ce choix. Mais le titre a le mérite d’apporter de la modernité ici et là afin de proposer un expérience moins old school.
Déjà mentionné plus haut, la principale nouveauté de cette suite est l’ajout de trois nouvelles armes à l’arsenal du Pénitent. Et le plaisir de jeu va être intimement lié à cet ajout. Si les premiers combats pourront être punitifs (comme dit plus haut, le jeu revendique une approche old school du genre), on trouve vite ses marques pour apprécier les possibilités qu'offre cette nouvelle trinité. Chaque arme possède ses propres atouts et faiblesses et c’est au joueur d’apprendre à les maîtriser pour exploiter tout leur potentiel. L’apprentissage fait partie intégrante de la progression, et c’est un vrai plaisir que de gagner en maîtrise au fil des affrontements ou de l'exploration (les armes servent aussi à découvrir de nouvelles zones via leurs pouvoirs respectifs).
À noter que la difficulté, qui était un vrai frein sur le premier opus, a été revue à la baisse. Pas que les ennemis ou les boss soient moins féroces, mais les multiples ajouts à l’inventaire du Pénitent (comme par exemple les effigies qui octroient des bonus passifs) permettent de mieux appréhender chaque situation et de se faire un personnage à la carte. De plus, et même si cela reste (encore une fois) très classique, l’arrivée d’un dash aérien et d'un double saut demeurent des ajouts appréciables. Et il ne faut pas oublier notre fidèle contre-attaque, qui reste une valeur sûre et le meilleur moyen de garder l’ascendant sur les ennemis. Cela rend le Pénitent encore plus maniable et réactif. Si on conclut le tout avec des magies dévastatrices (non vraiment… certaines sont complètement craquées), vous comprendrez vite que vous avez toutes les cartes en main pour sortir victorieux de tous vos affrontements.
Le bémol sonne dès lors que l’on met cette progression en parallèle avec la durée de vie du titre. Comme dit, le jeu est court et ne permet pas de vraiment profiter de tout cet arsenal. Car une fois les principales quêtes et annexes terminées, il y a peu d’intérêt à relancer une partie. On regrettera ainsi l’absence d’un mode NG+ comme dans le premier épisode, qui donnait vraiment matière à relancer une partie avec ses défis supplémentaires. Comme dit, on espère voir tout ça s’étoffer avec d’éventuels DLC.
Pour résumer, Blasphemous 2 suit les traces de son aîné en cultivant son héritage tout en y apportant plus de modernité. Un cocktail qui saura faire ses preuves ou qui pourra laisser quelques joueurs sur le carreau. Mais si on reste sensible à la démarche, le plaisir de jeu est vraiment de la partie.