Asterigos : Curse of the Stars

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 08/10/2022
Genre(s) : Action , RPG
Territoire(s) : FRANCE

33 joueurs possèdent ce jeu
49 trophées au total
0 trophée online
10 trophées cachés

Platiné par : 5 joueurs (15 %)

100% par : 5 joueurs (15 %)


Note des joueurs :
3/5 - 1 note

Note des platineurs :
2/5 - 1 note

Test rédigé par Pelotedeneige le 23-10-2022 - Modifié le 23-10-2022


Introduction

Image

Quand vous avez dit « Malédiction », j’ai fait une série de tout petits pets comme ça : pft pft pft pft pft. - Yvain

Les ersatz, rip-off et autres « plagiats » de la saga Dark Souls n'ont pas manqué de foisonner ces dernières années, qu'ils se revendiquent clairement de l'héritage de From Software, pour séduire facilement leur cible dans certains cas, ou labellisés comme tels par les joueurs, parfois à tort et pour les mauvaises raisons. Le premier projet du studio taïwanais Acme Gamestudio, Asterigos : Curse of the Stars, s'inscrit dans cette lignée et fait partie de ceux qui assument leur inspiration et l'affichent ostensiblement dans leur promotion. Mais si cet argument marketing permet de conquérir une partie du public, il peut simultanément en effrayer une autre. Ainsi, la proposition explique également lorgner du côté de l'action-RPG et du jeu d'aventure, histoire de rassembler un plus large public et de le fédérer. Mais est-ce que le mélange des genres fait figure de solution miracle ou de cadeau empoisonné ?

L'histoire commence au réveil d'Hilda, guerrière au sein de la Légion du Vent du Nord, partie à la recherche de son père disparu de sa propre volonté, missionné pour commanditer une expédition aux desseins inconnus. Après de brèves pérégrinations, la jeune femme découvre Aphes, cité autrefois resplendissante mais désormais rongée par une mystérieuse malédiction. C'est alors qu'elle fait la rencontre, malgré elle, de Minerve, dirigeante de la Maison du Laurier. Accompagnée de sa servante Roxane et de son homme de main Bion, la mystérieuse maîtresse des lieux lui fait part de son désir de rendre à la ville sa gloire d'antan et de débarrasser ses habitants du fléau qui les frappe. Avec son aide, bien entendu. Ainsi commence votre périple dans cet univers puisant ses inspirations dans les mythologies grecque et romaine.
Contenu du jeu
Salut c'est Aphes

Asterigos se présente comme un action-RPG narratif aux faux-airs de Souls-like. Aux commandes de la jeune Hilda, vous traversez le monde semi-ouvert de Aphes découpé en dix environnements, aux ambiances très marquées, tous reliés les uns aux autres à la manière de Dark Souls premier du nom puisque vous pouvez les traverser d'une seule traite à pied. Au cours de votre exploration, jalonnée de lieux de repos (et plus tard de téléportation), vous affrontez de nombreux ennemis aux archétypes et patterns variés, jusqu'à arriver au maître des lieux, à terrasser pour pouvoir passer à l'objectif suivant. Une fois votre mission remplie, vous retournez au Refuge, HUB central et sanctuaire où vous attendent acolytes, forgeron et marchand. C'est ici que Minerve, gardienne des lieux, vous révèle votre prochaine assignation, avant de repartir de plus belle.

Le jeu affiche une excellente durée de vie pour une production de ce calibre, un AA dans le cas présent. En effet, il faut compter pas moins de 15-20 heures pour boucler une première partie en explorant un minimum auxquelles on ajoute aisément plus d'une dizaine d'heures pour la pléthore de collectibles et la trentaine de petites quêtes annexes plus ou moins imbriquées à la trame principale, comportant deux fins différentes. On recense également une bonne poignée de boss optionnels, en lien avec un élément scénaristique, de même que l'on note l'existence d'un New Game+ au lancement. Le titre propose également trois niveaux de difficulté permettant aux plus craintifs de se lancer sans risque comme aux plus aguerris de trouver du challenge. Une démarche hautement appréciable. Pour un tarif d'une trentaine d'euros, les développeurs font montre d'une générosité exemplaire.

D'autant plus qu'Asterigos jouit d'un doublage anglais d'excellente facture, un effort qui mérite d'être salué. Certes, les dialogues secondaires ne sont disponibles qu'à la lecture et délivrent une quantité d'informations assez impressionnante mais les scènes majeures pour la narration, cinématiques ou non, sont interprétées vocalement. En outre, on note la présence d'une localisation française intégrale, aussi bien pour les échanges oraux que pour les documents, et pour le moins qualitative même si de rares traductions paraissent simplistes. Enfin, le studio propose une large panoplie d'options d'accessibilité et de personnalisation, allant de la taille des sous-titres à la désactivation de certaines touches jusqu'aux éléments du HUD en passant par différentes configurations de la manette. C'est très complet.
Aspect technique du jeu
Asterigos est là, ça va cogner la bagarre

Esthétiquement, Asterigos semble charmant. Certes, le jeu ne brille pas par sa plastique mais son parti pris d'utiliser des modèles de personnages façon Disney, intégrés au sein de décors aux textures assez travaillées, lui confère un cachet plutôt plaisant. En revanche, la technique est davantage prise à défaut sur PS4 Pro avec un framerate qui stagne à 40 fps et tend à chuter à l'interconnexion de deux zones. On observe également un peu de clipping de temps en temps (apparition soudaine d'éléments du décors) de même que les animations du personnage paraissent un peu rigides avec des membres manquant de souplesse lorsque l'on court ou grimpe des échelles. En revanche, la bande-son se montre efficace, slalomant entre mélodies discrètes et compositions énervées, même si le mix sonore nécessite de repasser par les options pour entendre les dialogues correctement.

L'aventure s'articule autour de deux composantes : l'exploration et le combat, qui se répondent mutuellement. En effet, traverser une zone sans l'aide d'une map nécessite d'emprunter bon nombre de chemins tortueux tout en éliminant les créatures qu'ils recèlent pour finalement atteindre ce fameux raccourci annonciateur d'une révélation inscrivant l'architecture du lieu dans votre tête. A votre disposition pour faire le ménage, une panoplie de six armes (épée, javelot, dagues, bracelets, bâton et marteau). Elles disposent toutes d'un maniement propre, d'une attaque de base et d'une technique (parade, pose de mines) ainsi que de compétences spéciales à débloquer. Le titre vous permet d'en équiper deux simultanément, histoire de varier les combinaisons sur le pouce. Après avoir défini votre style, il ne vous reste plus qu'à les améliorer via l'artisanat disponible auprès du forgeron.

Les affrontements se caractérisent par une lecture des patterns des adversaires pour y apporter une réponse appropriée, à travers une prise de distance ou l'utilisation de la roulade. Si cette dernière consomme votre jauge d'endurance, vos offensives demeurent gratuites. Cela rend les combats bien moins exigeants qu'un Souls. Les coups spéciaux demandent quant à eux de piocher dans la jauge de magie. Des potions permettent de restaurer ses différentes barres, à acheter ou à farmer auprès des ennemis puisque, à la manière de Bloodborne, il n'est pas possible de les remplir aux lieux de repos. Occire une créature vous rapporte de l'expérience ainsi que de l'argent. Une fois votre jauge d'XP pleine, vous passez un niveau ce qui vous confère des points d'attributs à réinvestir dans seulement trois statistiques (à la manière de Darksiders 3) et d'aptitudes à dépenser dans un arbre de talents.
Plaisir à jouer et à rejouer
Ça Minerve

Asterigos propose une expérience assez plaisante à parcourir à travers son écriture scénarisée et ses doublages qui apportent une touche vibrante à l'univers. Toutefois, à l'exception des boss savamment introduits, on ressent toute la modestie du studio lorsqu'on se heurte à la pauvreté de la mise en scène, majoritairement constituée de plans fixes. De leur côté, les combats, véritable point fort du jeu, paraissent très dynamiques avec de jolis effets visuels et des armes malicieusement complémentaires, destinées à pourfendre un bestiaire agréablement varié. On déplore malgré tout quelques erreurs de game design et autres manquements comme la téléportation déverrouillée à la moitié de l'aventure, des lieux un peu vides, l'impossibilité d'améliorer son endurance, une course à faible allure, la lenteur du soin... Des fautes imputables à la jeunesse. Non pas que l'inexpérience mérite un traitement de faveur mais qui n'a pas fait d'erreurs à ses débuts.

Mais le principal problème avec Asterigos réside dans sa volonté à jouer sur les deux tableaux, celui du RPG et du Souls-like. Le level design est labyrinthique, tortueux, il nous perd à travers ses multiples embranchements et l'absence de toute carte pour se repérer. Très bien. La reconstruction cérébrale de la topographie des lieux constitue l'essence des jeux From Software. Le problème, c'est que les éléments de décor se ressemblent trop, sont insuffisamment distinctifs. Il aurait fallu davantage de repères visuels pour stimuler correctement notre mémoire. On tourne bien souvent en rond pour rien. Les développeurs nous offrent des quêtes annexes. Chouette. Mais elles ne sont consignées nulle part, dans aucun journal. Pas d'icône, pas de carte, pas de répertoire. Il faut alors se souvenir de tout, du commanditaire au destinataire en passant par les lieux. Éloignez-vous du jeu pendant 3 jours et vous êtes perdu. Les points d'attributs peuvent être investis dans des statistiques... au nombre de 3. La dimension RPG en prend un coup. Le mix ne prend pas et le titre passe son temps à souffler le chaud et le froid.

Les affrontements requièrent un minimum de précision. Parfait. Mais le jeu possède un défaut de taille : l'absence de feedback dès qu'Hilda reçoit un coup. En effet, l'héroïne reste impassible lorsqu'elle encaisse un dégât. Aucune animation de recul ou d'impact. Cela complexifie grandement la lecture des combats, d'autant que certaines hitboxes restent approximatives. Les combats se montrent exigeants mais la mort n'est jamais vraiment punie puisque l'expérience est conservée et seul 10 % de votre argent est retiré. Et en cas de mort, vous pouvez même recharger une sauvegarde manuelle. Zéro conséquence. La roulade et la technique consomment de l'endurance. Normal. Mais jamais les coups basiques. La gestion de son énergie devient alors anecdotique et n'apparaît plus comme le nerf de la guerre. Au final, le titre de Acme Gamestudio emprunte beaucoup de mécaniques et d'idées de game design d'un Souls sans toutefois en adopter pleinement la philosophie. Un Souls-lite plus qu'un Souls-like.
Chasse aux trophées
La colère des dieux

À première vue, la liste des trophées se révèle des plus classiques. Bon nombre de récompenses sont corrélées à la progression dans l'histoire, à l'élimination de moult boss optionnels ou encore aux améliorations de l'équipement. À la loupe, l'une d'elle peut faire tiquer : celle qui demande de terminer le jeu au niveau 20 maximum. Pourtant, le challenge ne se montre pas si contraignant. En effet, aucune médaille n'est corrélée à la difficulté. Ainsi, il reste possible de réaliser l'exploit en Facile. Malgré tout, on ne peut que ressentir de la frustration en arrêtant volontairement la montée en puissance du personnage et donc l'obtention des points d'attributs et de talents qui autorisent à façonner un build complet. Lorsque l'on réalise cela, on se dit que finir le jeu en Difficile eut été préférable. Dans le cas présent, la tâche est plus pénible et agaçante que compliquée et gratifiante. Quel dommage.

Mais là où le bât blesse véritablement, c'est dans le nombre de breloques associées aux collectibles. Il y en a dans tous les sens. On recense pas moins de 120 coffres, 250 documents (certes sur 280 donc une marge d'erreur est accordée mais tout de même), 45 points de sauvegarde (sphères armillaires), des partitions, des Mimics, des échos du passé, des renards... C'est trop. D'ailleurs, certains peuvent être manqués si des quêtes spécifiques ne sont pas complétées. Le problème, c'est que cette fouille est complexifiée par les erreurs de conception mentionnées plus haut, qu'il s'agisse du level design peu lisible, de la course peu rapide et consommatrice d'une endurance impossible à étendre ou de la téléportation accessible trop tardivement. Oui, la plupart sont intéressants car apportant de la profondeur à l'univers ou offrant des récompenses alléchantes. Mais après des années de chasse, on sature.

Mais ce n'est pas tout. Une des coupes du catalogue demande de visualiser la fin parfaite. Pour ce faire, il faut finaliser les quêtes liées à Minerve en effectuant les bons choix. Et comme énoncé plus haut, le suivi des quêtes est assez désastreux du fait de l'absence de tout suivi, une pénalité d'autant plus écrasante que leur complétion s'effectue par étapes intermédiaires. Dans la mesure où un loupé peut conduire à l'inaccessibilité des certains pans de zone et donc aux objets de collection, le préjudice devient assez lourd. Certes, un NG+ est disponible mais il faut alors recommencer une deuxième aventure en intégralité sans commettre la moindre erreur et éventuellement récupérer tous les collectibles car les statistiques repartent de zéro. Techniquement, il est possible de tout réaliser au cours d'un seul cheminement (avec recharge de sauvegarde pour visualiser les deux fins). Mais au moindre faux pas, vous êtes cuit.

Au final, les joueurs qui se concentrent uniquement sur le jeu en lui-même passeront un bon moment malgré les quelques défauts qui émaillent l'expérience tandis que les chasseurs risquent de souffler du nez au vu des multiples ramassages et de l'attention à porter à la moindre action.
Conclusion
Véritable compromis entre le A-RPG et le Souls-like, Asterigos: Curse of the Stars propose une expérience à mi-chemin entre l'aventure accessible et exigeante et s'adresse davantage aux amateurs des deux mondes qu'aux puristes des genres.
J'ai aimé
  • Système de combat dynamique
  • Durée de vie conséquente
  • Level design intelligent...
  • Doublage qualitatif
  • Choix de difficulté
  • Variété des armes
Je n'ai pas aimé
  • Absence d'outils de navigation (map, icônes)
  • Techniquement perfectible (framerate)
  • ... mais parfois tortueux à l'excès
  • Animations rigides par moment
  • Téléportation bien trop tardive
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Je recommande ce jeu : Aux habitués des 100%, Aux curieux

Pelotedeneige (Pelotedeneige)

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