La Malédiction d'Osiris : notre avis sur la première extension de Destiny 2

Par , le 15-12-17 à 16:34
CHRONIQUE, MEDIAS, PS4

Avis rédigé par V-Phantomhive et Z40N-TP

Il y a dix jours, Bungie et Activision publiaient la première extension majeure de Destiny 2. Baptisée La Malédiction d'Osiris, cette dernière promettait de relancer l'intérêt des joueurs grâce à l'exploration d'une nouvelle planète, Mercure, à l'intervention d'un personnage emblématique de la licence, Osiris, au niveau de lumière augmenté à 335 et à diverses activités annexes. Après avoir passé plusieurs dizaines d'heures de jeu sur la planète la plus proche du soleil, nous vous proposons aujourd'hui un avis sur ce DLC commercialisé à 19,99 euros au format autonome et constitutif de la moitié du season pass distribué à 34,99 euros.

L'Histoire : Osiris

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Quelques mois après la défaite de Ghaul et de la Légion Rouge, l'Avant-Garde des Arcanistes, Ikora Rey, vous contacte pour vous signaler la disparition de ses éclaireurs envoyés sur la planète Mercure, tombée aux mains des Vex depuis des décennies. Mais ce qui la préoccupe le plus, c'est que Sagira, le spectre du légendaire Osiris, a été retrouvée inanimée non loin de la Forêt Infinie construite par les Vex.



Oui, c'est bien de cet Osiris dont nous parlons. Banni de la Cité en raison de ses dissensions avec le Guide et plus globalement avec toute forme d'autorité, «le plus puissant de tous les Gardiens» a laissé une empreinte indélébile sur Ikora Rey qu'il a lui-même formé. Malgré sa désertion, nombreux sont les gardiens à lui avoir prêté allégeance et le culte d'Osiris émaille l'univers de Destiny depuis le premier épisode.



Malheureusement, le personnage se montre sous-exploité dans l'extension. Contrairement à ce que la campagne marketing laissait croire, Osiris n'intervient que très peu durant l'aventure principale : prisonnier des Vex, l'extension ne lui laisse pas l'espace nécessaire pour se manifester et il faut attendre le combat final pour le voir enfin à sa pleine puissance. Ce n'est pas la cinématique conclusive qui vous satisfera : peu charismatique, l'homme se contente de vous remercier puis de se réconcilier avec Ikora avec une facilité déconcertante. Vous n'en apprendrez pas plus ni sur lui, ni sur ce qu'il a entrepris depuis qu'il a quitté la Cité, ni sur ce que sont devenus les gardiens qui l'avaient accompagné. Comptez à peine plus de deux heures de jeu pour terminer les six missions principales de cette extension.

La Nouvelle Planète : Mercure

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Cette vacuité scénaristique est corrélative d'une nouvelle planète qui mériterait davantage d'être qualifiée d'espace social agrandi. En effet, l'exploration de Mercure ne vous occupera pas sur le long terme : plus petite que toutes les autres planètes, elle se résume en un espace circulaire restreint capturé en totalité dans l'image ci-dessous. Bien conscients des limites de cette nouvelle zone de jeu, les développeurs ont d'ailleurs déplacé trois des six missions de la campagne principale sur d'autres astres (Terre, Nessos, Io).



En dépit de cela, force est de reconnaître que les activités proposées sur Mercure sont plutôt agréables. La Forêt Infinie, notamment, divertit un temps. Élaborée par les Vex, elle se caractérise par la compilation aléatoire de blocs définis construisant un chemin vers votre destination simulée qu'il s'agisse du passé, du présent ou même du futur de Mercure. De ce point de vue, certains panoramas jouissent d'une très grande beauté et invitent à la contemplation.

 

Dans la même veine, l'événement public disponible sur Mercure est particulièrement bien pensé. Se déroulant en plusieurs étapes, il nécessite une bonne synergie entre les gardiens qui y participent et propose un challenge mesuré pour l'occasion. Notons enfin que le Phare tenu par Frère Vance fait office d'espace social. Le disciple d'Osiris et ses prophéties vous y attendent.

Le Contenu Annexe : Assauts, Raid, Équipement...

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Pour occuper les joueurs par-delà la quête principale, les développeurs ont ajouté trois aventures épiques réalisables une fois par semaine. Distrayantes, elles donnent un prétexte de nature à vous pousser à retourner sur la nouvelle planète. Toujours dans les points positifs, le nouveau raid témoigne indéniablement de l'intelligence des développeurs. Certes plus court que celui du jeu de base, il offre cependant une descente bienvenue dans les profondeurs du Léviathan et gratifie ses explorateurs d'une épreuve finale au moins aussi intense que le combat contre Calus.



 

Hélas, la liste des bons points s'arrête ici. Passés le nouveau raid et les aventures épiques, la redondance et l'ennui qui en découle prennent rapidement le dessus. Plusieurs éléments d'explication doivent être formulés pour le comprendre.

Tout d'abord, les deux assauts ne sont en réalité que des missions de l'aventure principale sorties de leur contexte et légèrement rehaussées sur le plan de la difficulté. Ensuite, si quelques nouvelles maps pvp sont introduites, aucun nouveau mode de jeu ne voit le jour. Mais le pire est encore à venir.

Afin d'inciter les joueurs à ne pas quitter le jeu, Bungie a élaboré un système de prophéties. Au nombre de 11, ces dernières confèrent une arme légendaire en cas de réussite et, on l'espère, un équipement exotique quand toutes les prophéties auront été réalisées.



Leurs conditions de réalisation sont bien trop exigeantes. À titre d'illustration, une prophétie vous demande en moyenne deux amplificateurs de paradoxe perfectionnés et deux cultures radiolaire concentrées. Un amplificateur de paradoxe s'obtient en réunissant dix paradoxes communs et une culture radiolaire concentrée s'acquiert contre dix cultures radiolaire.

Seulement voilà : pour obtenir deux paradoxe, vous devez jouer un assaut ; pour obtenir une culture, vous devez compléter un événement public. Autrement dit, il faut compter en moyenne 10 assauts et 20 événements publics pour révéler une prophétie.

À raison de 10 à 15 minutes par assaut, de 4 minutes par événement public et étant entendu qu'il y  a onze prophéties, cela revient à farmer en boucle les mêmes activités durant une trentaine d'heures là où le scénario principal ne vous en demande pas plus de trois.



L'ensemble serait passablement intéressant à réaliser s'il accompagnait graduellement la progression du joueur. Or, le niveau maximal sera atteint bien avant la fin des prophéties.

Le niveau 25 (max. 20 avant l'extension), d'une part, vient artificiellement allonger la durée de vie en ralentissant la progression du niveau de puissance au début du DLC pour éviter aux joueurs de maximiser leur personnage trop vite. La vitesse avec laquelle il est atteint le rend particulièrement risible.

Le niveau de lumière à 335 (max. 305 avant l'extension), d'autre part, demande un peu plus d'investissement mais s'atteint trop vite malgré tout, surtout en complétant les jalons quotidiens. Le plaisir d'augmenter son niveau de lumière est réel mais il ne comblera pas les heures d'errance passées à accomplir les prophéties.



Les armes et équipements, enfin, oscillent entre le bon et le convenu. Si certaines pièces exotiques sont le signe d'un réel travail de création de la part des développeurs, la plupart ne sont ni plus ni moins que des copier-coller des armes du premier Destiny. Lapin de Jade, Télesto... où est l'inspiration ?

 

Conclusion

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Si La Malédiction d'Osiris a le mérite de mettre à l'honneur un personnage emblématique de la licence et d'emmener les joueurs sur une nouvelle planète, l'extension se montre bien trop superficielle à tous les étages : trop rapide à compléter, la trame scénaristique principale déçoit sur les révélations qu'elle devait apporter et ne se déroule qu'en partie sur Mercure.

L'absence de nouveaux trophées couplée à un prix de vente bien trop élevé par rapport au contenu installé ne nous font la recommander qu'aux fans de la première heure : les joueurs plus occasionnels et les nouveaux acheteurs n'y trouveront pas leur compte.

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